• Robert Badinter , né le 30 mars 1928 à 06h00, Bélier ascendant Bélier

     

     

    Ceux qui croient à la valeur dissuasive de la peine de mort méconnaissent la vérité humaine. La passion criminelle n'est pas plus arrêtée par la peur de la mort que d'autres passions ne le sont qui, celles-là, sont nobles.

    Robert Badinter

     

    Combat qu'il ne lache pas

     

    Robert Badinter , né le 30 mars 1928 à 06h00, Bélier ascendant Bélier

     

    Utiliser contre les terroristes la peine de mort, c'est, pour une démocratie, faire sienne les valeurs de ces derniers.

     Robert Badinter

     

    Robert Badinter , né le 30 mars 1928 à 06h00, Bélier ascendant Bélier

     

     L'etincelle de vie est sacrée ...Badinter en est le chevalier

     

     http://www.lemonde.fr/actualite-medias/video/2015/01/08/robert-badinter-ils-sont-morts-parce-qu-ils-etaient-des-soldats-de-la-liberte_4551751_3236.html

     BIOGRAPHIE WIKEPEDIA

    Robert Badinter, né le 30 mars 1928 dans le 16e arrondissement de Paris, est un avocat, universitaire, essayiste et homme politique français.

    Président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995, il est principalement connu pour son combat contre la peine de mort, dont il obtient l'abolition en France le 9 octobre 1981 en tant que garde des Sceaux, sa lutte en faveur de la réinsertion des détenus, pour la suppression de la disposition légale pénalisant les relations homosexuelles avec un mineur pour des âges où les relations hétérosexuelles étaient légales, et aussi pour sa participation à la rédaction d'évolutions du Code pénal.

     

     

    Biographie[modifier | modifier le code]

    Son père, Simon Badinter, juif originaire de Bessarabie (raion de Telenești), est arrêté par la Gestapo lors de la rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon le 9 février 1943. Robert Badinter va à la recherche de son père et évite de justesse l'arrestation[1]. Son père est déporté du Camp de Drancy, par le Convoi No. 53, en date du 25 mars 1943. Il meurt peu après au camp d'extermination de Sobibor dans le Gouvernement général de Pologne[2]. Sa mère, Charlotte Rosenberg[3] (née en 1899 à Edinietz, Bessarabie), ne savait ni lire ni écrire[4].

    Robert Badinter réalise ses études supérieures aux facultés de Lettres et de Droit de l'université de Paris, où il obtient la licence en lettres en 1947 et la licence en droit en 1948. Il obtient une bourse du gouvernement français pour compléter sa formation aux États-Unis, et obtient en 1949 la maîtrise en arts de l'université Columbia[5].

    De 1957 à 1965, il est marié à l'actrice Anne Vernon[6]. En 1966, il épouse en secondes noces la philosophe et écrivaine Élisabeth Badinter, fille de Marcel Bleustein-Blanchet, fondateur de Publicis, et de Sophie Vaillant, elle-même petite-fille du député socialiste et communard Édouard Vaillant, avec laquelle il a trois enfants[7],[8].

    Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

    Revenu en France, il s'inscrit comme avocat au barreau de Paris en 1951 et commence sa carrière comme collaborateur d'Henry Torrès[9]. Il obtient un doctorat en droit à la faculté de droit de Paris en 1952 avec une thèse sur « Les conflits de lois en matière de responsabilité civile dans le droit des États-Unis ».

    En mai 1963 à Dakar, il défend le ministre des Finances sénégalais, Valdiodio N'diaye, accusé de « tentative de coup d'État » par le président de la République Léopold Sédar Senghor, dans le cadre de la crise politique de décembre 1962[10].

    Lauréat du concours d'agrégation de droit en 1965, il devient ainsi maître de conférences, puis occupe des postes de professeur d'université de droit à l'université de Dijon, à celle de Besançon, d'Amiens, avant d'être nommé, en 1974 à l'université Paris-I, où il enseigne jusqu'en 1994, date à laquelle il devient professeur émérite[5].

    Parallèlement à sa carrière universitaire, il fonde en 1965 avec Jean-Denis Bredin le cabinet d'avocats Badinter, Bredin et partenaires[11], où il exerce jusqu'à son entrée dans le gouvernement en 1981. Il participe à la défense du baron Édouard-Jean Empain après l'enlèvement de celui-ci et exerce autant comme avocat d'affaires (Boussac, talc Morhange, Empain, l'Aga Khan, etc.) que dans le secteur du droit commun.

    En 1972, il est le défenseur de Roger Bontems mais ne parvient pas à éviter la peine de mort à son client pour qui la Cour n'avait retenu que la complicité dans l'affaire du meurtre d'une infirmière et d'un gardien de la centrale de Clairvaux. Cet événement marque le début de son long combat contre la peine de mort et explique le fait qu'il accepte de codéfendre Patrick Henry, qui avait tué un garçon de sept ans en 1976. Grâce à sa plaidoirie contre la peine de mort en 1977, il sauve Patrick Henry de la peine capitale, ce dernier étant alors condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

    Par la suite, toujours dans le cadre de sa lutte contre la peine capitale, il défendra et évitera également la mort à :

    • Michel Bodin, en 1977 (avec Me Nicole Pollak (fille de Me Emile Pollak) et Me Assicaud), coupable de l'assassinat d'un retraité (sans torture) en 1977[12].
    • Mohamed Yahiaoui, en 1978, coupable du meurtre d'un couple de boulangers en 1973[13].
    • Michel Rousseau, en 1978, coupable du meurtre d'une enfant de sept ans alors qu'il était ivre[14].
    • Jean Portais, en 1979, septuagénaire déjà condamné deux fois aux assises pour d'autres faits, coupable du meurtre d'une femme lors du braquage d'une bijouterie, puis du meurtre d'un brigadier de gendarmerie peu après lors d'une interpellation[15].
    • Norbert Garceau, en 1980 (avec Me René Catala et Me Matthieu, bâtonnier d'Albi), coupable (récidiviste) du meurtre d'une jeune femme le 14 juin 1979[16].

    En 1973, il présente L'Exécution dans Italiques[17].

    En 1974, il défend sans succès le joueur américain de tennis Jimmy Connors contre la Fédération française de tennis et son président Philippe Chatrier qui lui avait interdit de jouer le tournoi de Roland-Garros parce que sous contrat avec la World Team Tennis. Connors gagna cette année là les trois autres tournois du Grand Chelem de tennis, il ne réussit ensuite jamais le Grand Chelem.

    Il défend également la milliardaire Marie Christine von Opel (de), condamnée le 18 juin 1980 par la chambre correctionnelle de cour d'appel d'Aix-en-Provence à cinq années d'emprisonnement pour une affaire de stupéfiants et libérée le 13 août 1981 avec vingt autres femmes détenues, par une grâce du président de la République proposée par Robert Badinter, devenu alors ministre de la Justice[18].

    En octobre 1979, il défend le directeur de la société Givaudan, Hubert Flahaut, dans l'affaire du talc Morhange qui avait provoqué la mort de nombreux nourrissons sept ans auparavant. Il déclare alors à ce propos : « Ce n'est pas une société qui est jugée, mais un homme, je me sens un devoir de défendre cet homme »[19]. En 1981, François Mitterrand devenu président de la République amnistie définitivement tous les condamnés de ce procès sur proposition de son nouveau Garde des Sceaux, Robert Badinter.

    Son dernier procès avant de devenir ministre de la Justice est celui contre le négationniste Robert Faurisson, qu'il fait condamner en 1981 pour avoir « manqué aux obligations de prudence, de circonspection objective et de neutralité intellectuelle qui s'imposent au chercheur qu'il veut être » et avoir « volontairement tronqué certains témoignages ». Et cela avant la loi Gayssot qui date de juillet 1990 et qui qualifie de délit le fait de contester l'existence d'un crime contre l'humanité jugé par le Tribunal militaire international de Nuremberg[2].

    De 1986 à 1991, il anime avec l'historienne Michelle Perrot un séminaire sur la prison sous la Troisième république à l'École des hautes études en sciences sociales. La Prison républicaine (1871-1914) qu'il publie en 1992 vient conclure ce cycle de travail[20].

    Carrière politique et institutionnelle[modifier | modifier le code]

    Sa carrière politique débute comme ministre de la Justice (du 23 juin 1981 au 18 février 1986). À ce poste, il propose « au nom du gouvernement de la République » d'abolir en France la peine de mort le 9 octobre 1981. Il porte également des projets de lois, issus des 110 propositions du candidat François Mitterrand comme :

    • la suppression des juridictions d'exception comme la Cour de sûreté de l'État et les tribunaux des Forces Armées en temps de paix ;
    • permettre à tout justiciable de porter un recours devant la Commission et la Cour européenne des droits de l'homme[21] ;
    • le renforcement des libertés individuelles par la suppression de la disposition légale pénalisant les relations homosexuelles avec un mineur pour des âges où les relations hétérosexuelles étaient légales, etc. ;
    • l'amélioration du droit des victimes, à travers la loi du 5 juillet 1985 : création d'un régime spécial d'indemnisation des victimes d'accidents de la circulation ;
    • le développement des peines non privatives de libertés par l'instauration des jours-amendes et des travaux d'intérêt général pour les délits mineurs.

    Il relance en 1985 la commission de révision du code pénal instituée par Valéry Giscard d'Estaing en 1974 et qui s'était éteinte après l'élection de François Mitterrand en 1981.

    François Mitterrand, président de la République, le nomme président du Conseil constitutionnel[22] en mars 1986 ; il occupe cette fonction jusqu'en mars 1995.

    Lors du renouvellement du Sénat du 24 septembre 1995, il est investi face à la sortante Françoise Seligmann et devient l'unique sénateur PS des Hauts-de-Seine.

    Au niveau international, il préside la « Commission d'arbitrage pour la paix en Yougoslavie » (communément appelée Commission Badinter) qui est créée le 27 août 1991 par la Communauté européenne. Avec quatre autres présidents de cours constitutionnelles européennes, la commission Badinter rend, de novembre 1991 à janvier 1993, quinze avis sur les problèmes juridiques qu'entraîne la sécession de plusieurs États de l'ancienne Yougoslavie. Ces avis ont notamment permis de préciser certains points comme l'existence et la reconnaissance des États, les règles de succession et de respect des traités internationaux par ces derniers et la définition des frontières[23].

    En 1991, il participe à l'élaboration de la Constitution de la Roumanie.

    Depuis 1995, Robert Badinter est président de la Cour européenne de conciliation et d'arbitrage de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

    À la suite de problèmes de santé, notamment des problèmes de vue, il annonce sa décision de ne pas se représenter au poste de sénateur des Hauts-de-Seine. Il se représente finalement et est réélu en 2004.

    Il est membre du conseil d'administration de l'Institut français des relations internationales (IFRI)[24]. La promotion 2003 de l'École nationale de la magistrature (ENM), les promotions 2009-2011 de l'ENA, 2011-2016 de l'IEP d'Aix-en-Provence, 2011-2012 de la classe préparatoire à l'Ecole Normale Supérieure de Cachan (voie D1) du lycée Gustave Eiffel de Bordeaux, 2013-2014 de l'EFB et 2011-2014 du magistère de droit des activités économiques de l'université Paris I Panthéon-Sorbonne portent son nom.

    Depuis 2011[modifier | modifier le code]

    Ayant quitté son mandat de sénateur, Robert Badinter profite de son retour à la vie civile pour donner naissance à « un projet conçu depuis longtemps ». En effet, assisté de deux autres professeurs de droit, il crée un cabinet de consultations juridiques nommé Corpus consultants, destiné à répondre à des questions précises que des juristes uniquement leur soumettent. Ce cabinet est composé de membres tous professeurs agrégés de droit et reconnus dans leur domaine.

    En 2013, il crée l'opéra Claude, tiré du roman Claude Gueux de Victor Hugo[25],[26].

    Depuis le décès de Maurice Faure le 6 mars 2014, Robert Badinter est le doyen des ministres de la Justice français[27].

    En juin 2015, il publie Le Travail et la Loi avec le juriste Antoine Lyon-Caen, un ouvrage qui plaide pour réformer le Code du travail. En novembre de la même année, le Premier ministre Manuel Valls lui confie pour mission de fixer en deux mois les grands principes de ce nouveau code, qui devrait entrer en vigueur en 2018[28].

    Actions politiques majeures[modifier | modifier le code]

    Abolition de la peine de mort[modifier | modifier le code]

     
    Robert Badinter lors d'une manifestation pour l'abolition de la peine de mort.
    Article détaillé : Peine de mort en France.

    Son combat pour l'abolition de la peine de mort commence véritablement après l'exécution de Roger Bontems le 28 novembre 1972. Pour comprendre l'importance de cette exécution pour Robert Badinter, il faut expliquer les faits qui ont conduit Roger Bontems à la guillotine.

    Bontems était le complice de Claude Buffet durant la prise d'otage d'un surveillant et d'une infirmière à la centrale de Clairvaux. Durant l'assaut, Buffet égorgea le surveillant et l'infirmière. Il a bien été reconnu durant le procès que c'était Buffet qui avait commis les deux meurtres, mais Bontems aurait néanmoins tenu les victimes pendant que Buffet les égorgeait. Les jurés décidèrent de les condamner tous les deux à la peine de mort. Le fait d'être condamné à mort, pour une personne qui n'avait pas tué, révolta Robert Badinter. Déjà partisan de l'abolition (par exemple dans les années 1960 lors de sa participation à l'émission de Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet, Lecture pour tous, où il présente une opposition véhémente à la peine capitale), c'est à partir de cette exécution qu'il devint un farouche partisan de l'abolition de la peine de mort.

    C'est principalement pour cette raison qu'il accepta de défendre Patrick Henry. Durant le mois de janvier 1976, Philippe Bertrand âgé de huit ans fut enlevé. Quelques jours plus tard, Patrick Henry fut interpellé par la police. Il désigna lui-même le dessous de son lit où se trouvait le petit Philippe, mort, dans une couverture. Ce qui révolta le plus la population française fut le comportement de Henry durant l'enquête avant son interpellation définitive. Quelques jours après l'enlèvement de Philippe Bertrand, les policiers suspectaient déjà Henry, mais faute de preuve, ils durent le relâcher. Il s'exhiba ensuite devant les caméras pour dire à qui voulait l'entendre que les kidnappeurs et les tueurs d'enfants méritaient la mort. Au côté de Robert Bocquillon, Badinter prit la défense de Henry. Mais au lieu de défendre un tueur d'enfant, Badinter fit le procès de la peine de mort. Henry ne fut pas condamné à mort mais condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.

    Après un tel verdict, on aurait pu croire qu'aucun tribunal ne prononcerait à nouveau une condamnation à mort en France. Ce ne fut pas le cas. Mais ce verdict permit de lancer un vrai débat. Et le visage de Robert Badinter devint celui des partisans de l'abolition de la peine de mort.

    Entre l'affaire Patrick Henry, condamné en 1977, et l'abolition de la peine de mort en 1981, deux personnes furent exécutées (Jérôme Carrein et Hamida Djandoubi). Badinter participa activement aux deux campagnes présidentielles de François Mitterrand (celles de 1974 et 1981). Cette fidélité lui ouvrit naturellement les portes de l'hôtel de Bourvallais en tant que garde des Sceaux, ministre de la Justice des gouvernements de Pierre Mauroy. L'une de ses premières actions législatives a été d'avoir eu « l'honneur, au nom du gouvernement de la République, de demander à l'Assemblée nationale l'abolition de la peine de mort en France » en présentant et défendant le projet de loi visant à abolir la peine de mort en France[29]. Ce projet de loi fut adopté par l'Assemblée nationale, le 18 septembre 1981 (par la majorité de gauche mais aussi certaines voix de droite dont celles de Jacques Chirac et de Philippe Séguin), puis par le Sénat le 30 septembre 1981, et devint la loi no 81-908 du 9 octobre 1981, promulguée le lendemain[30].

    Bien que la peine de mort n'existe plus en France et dans la grande majorité des pays de l'Europe, de nombreux pays continuent de l'appliquer (notamment la Chine et les États-Unis). C'est pour cette raison que Robert Badinter continue son combat. Il a été notamment l'un des animateurs du premier Congrès mondial contre la peine de mort qui s'est déroulé à Strasbourg du 21 au 23 juin 2001.

    Le 31 décembre 2006, au lendemain de l'exécution de l'ancien dictateur irakien, Saddam Hussein, Robert Badinter estime que cet acte constitue « une faute politique majeure ». D'abord, au regard de la justice pour l'ensemble des crimes dont l'ancien dictateur ne fut pas jugé. Ensuite, au regard de l'avenir déjà assombri de l'Irak, il considère que cette exécution risque d'aggraver la dislocation du pays. Il rejette ainsi la notion « d'étape importante pour la démocratie » que constituerait la mort de Saddam Hussein pour l'administration Bush.

    Il soutient, le 7 février 2007, devant le Sénat, le projet de loi constitutionnelle visant à inscrire l'abolition de la peine de mort au sein de la Constitution, permettant ainsi à la France de ratifier deux traités rendant impossible le rétablissement de la peine de mort en France par une simple loi[31].

    Un téléfilm, L'Abolition, sur son combat contre la peine de mort basé sur ses deux livres (L'Exécution et L'Abolition) est diffusé en deux parties sur France 2 en janvier 2009 et février 2009, avec Charles Berling dans le rôle de Robert Badinter.

    Dépénalisation des relations homosexuelles avec les mineurs de plus de 15 ans[modifier | modifier le code]

    C'était une promesse de François Mitterrand lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 1981. Le 1981-12-2020 décembre 1981, Robert Badinter marque la communauté homosexuelle avec son discours devant l'Assemblée nationale : « L'Assemblée sait quel type de société, toujours marquée par l'arbitraire, l'intolérance, le fanatisme ou le racisme a constamment pratiqué la chasse à l'homosexualité. Cette discrimination et cette répression sont incompatibles avec les principes d'un grand pays de liberté comme le nôtre. Il n'est que temps de prendre conscience de tout ce que la France doit aux homosexuels comme à tous ses autres citoyens dans tant de domaines. La discrimination, la flétrissure qu'implique à leur égard l'existence d'une infraction particulière d'homosexualité les atteint – nous atteint tous – à travers une loi qui exprime l'idéologie, la pesanteur d'une époque odieuse de notre histoire. Le moment est venu, pour l'Assemblée, d'en finir avec ces discriminations comme avec toutes les autres qui subsistent encore dans notre société, car elles sont indignes de la France[32]. » Après 6 mois de débats, l'Assemblée nationale vote le 27 juillet 1982 la loi du 1982-08-044 août 1982[33] qui abroge l’alinéa 2 de l’article 331 du Code pénal. Créé sous le régime de Vichy[34] et maintenu par le gouvernement provisoire de la République française par l’ordonnance du 1945-02-088 février 1945[35], cet alinéa a établi une distinction discriminatoire dans l'âge de la majorité sexuelle, défini à 21 ans pour les rapports homosexuels, âge ramené à 18 ans en 1974[36], alors que pour les rapports hétérosexuels, la majorité était de 13 ans puis de 15 ans. Durant les années où il est ministre de la Justice, plusieurs autres lois discriminatoires en fonction des mœurs des personnes seront également abrogées[37].

    Au-delà de son action en France, l'ancien Garde des Sceaux a pris position pour une « dépénalisation universelle de l'homosexualité », qu'il soutient activement[38].

    Convention européenne des droits de l'homme[modifier | modifier le code]

    Avec la ratification de l'article 25 de la Convention européenne des droits de l'homme, article accordant le droit de requête individuel des particuliers à l'encontre de la France, le 2 octobre 1981, la France devient partie intégrante de la Convention[39].

    Opinions[modifier | modifier le code]

    Sur le Tibet et le dalaï-lama[modifier | modifier le code]

    En 1989, Robert Badinter a participé à l'émission Apostrophes consacrée aux droits humains, en présence du 14e dalaï-lama. Robert Badinter parle de la disparition de la culture tibétaine comme d'un « génocide culturel » au Tibet[40]. À cette occasion, il qualifiait d'« exemplaire » la résistance non-violente tibétaine[41]. Robert Badinter a par la suite rencontré le dalaï-lama à de nombreuses reprises, notamment en 1998, où il le qualifia de « champion des droits de l'homme »[42], en 2008[43], et en 2009 où il prononça un discours lors d'une conférence à Bercy[44]. Robert Badinter a été membre et vice-président du « Groupe d'information international sur le Tibet » du Sénat[45].

    Entrée de la Turquie au sein de l'Union européenne[modifier | modifier le code]

    C'est un adversaire de l'entrée de la Turquie au sein de l'Union européenne. Pour lui, la Turquie est un pays trop fier pour se plier aux règles de la vie communautaire européenne.

    Il estime également que la situation géographique de la Turquie n'est pas une bonne chose pour l'UE et que son intégration n'a jamais été un de ses buts : « En vertu de quoi l'Europe devrait-elle avoir des frontières communes avec la Géorgie, l'Arménie, la Syrie, l'Iran, l'Irak, l'ancien Caucase, c'est-à-dire la région la plus périlleuse en ce moment ? Rien dans le projet des pères fondateurs ne prévoyait cette extension, je n'ose pas dire cette expansion ! ».

    Euthanasie[modifier | modifier le code]

    En septembre 2008, Robert Badinter montre son scepticisme quant à la dépénalisation de l'euthanasie devant la mission parlementaire sur la fin de vie. Il juge la loi du 22 avril 2005 sur la fin de vie comme satisfaisante et déclare que « le droit à la vie est le premier des droits de l'homme [...] constituant l'un des fondements contemporains de l'abolition de la peine de mort »[46].

    Rétention de sûreté[modifier | modifier le code]

    Article détaillé : Rétention de sûreté en France.

    Il prend position contre la rétention de sûreté, qui vise à permettre dans certains cas l'internement de criminels à leur sortie de prison en raison de leur dangerosité constatée par des psychiatres ou/et des magistrats et non pour les actes qu'ils ont commis. Lors du vote de la loi au Sénat, il souligne qu'il « eût mieux valu commencer par le projet de loi pénitentiaire, que nous attendons avec impatience. Si nous étions dans une démocratie tranquille – la nôtre est souvent agitée –, nous n'aurions pas procédé comme nous l'avons fait, après l'affaire Evrard ». Et il note, après l'avoir demandé à divers chroniqueurs judiciaires, que le cas de l'affaire Evrard serait unique en trente ans. Il fait également mention des nombreuses critiques que soulève ce projet de loi, y compris de la part des personnes qui vont l'appliquer[47]. Le 23 février 2008, il est un des premiers à s'exprimer vigoureusement dans les médias pour dénoncer la décision prise la veille par le président de la République Nicolas Sarkozy de consulter le premier président de la Cour de cassation après la censure partielle par le Conseil constitutionnel des dispositions relatives à l'application de la rétention de sûreté à des criminels déjà condamnés. Il déclare à ce sujet qu'« il est singulier de demander au plus haut magistrat de France les moyens de contourner une décision du Conseil constitutionnel, dont le respect s'impose à toutes les autorités de la République, selon la Constitution elle-même »[48].

    Décorations[modifier | modifier le code]

    Robert Badinter et sa femme Élisabeth Badinter refusent toute distinction honorifique de l'ordre national de la Légion d'honneur ainsi que de l'ordre national du Mérite. Ils ont été proposés plusieurs fois et ont toujours décliné[réf. nécessaire].

    Théâtre et opéra[modifier | modifier le code]

    Publications[modifier | modifier le code]

    Préfaces[modifier | modifier le code]

    Reconnaissance et hommages[modifier | modifier le code]

    2013 : le Collège de la Couronne (Charente) son nom ainsi que celui de sa femme pour donner le nom de collège Élisabeth et Robert Badinter.

    En 2011, le groupe pop-rock français DaYTona reprend des extraits du discours abolitionniste prononcé en 1981 à l'Assemblée nationale par Robert Badinter, sur son titre 17 septembre [54]. Ce dernier devient un clip coproduit par l'association ECPM, à l'occasion du 30e anniversaire de l’abolition de la peine capitale en France[55].

    Références[modifier | modifier le code]

    1. Voir, Commémoration de la rafle du 9 février 1943 rue Sainte-Catherine, Lyon. crif.org. [archive]
    2. a et b Christophe Boltanski, « Faurisson, négationniste impénitent face à Badinter [archive] », dans Libération, 13 mars 2007. Consulté le 28 janvier 2009.
    3. Voir, Plus qu'un nom dans une liste: Simon Badinter. Jewish Traces. Mémoire et histoire des réfugiés juifs pendant la Shoah. [archive]
    4. Voir, Robert Badinter d'un modèle républicain. [archive]
    5. a et b (en) « Curriculum vitae of Robert Badinter [archive] », Organisation des Nations unies. Consulté le 27 février 2008.
    6. Yvan Foucart, Anne Vernon : L’élégance… A touch of France [archive] lesgensducinema.com, 2 avril 2009
    7. Jacqueline Rémy, « Le J'accuse d'Élisabeth Badinter [archive] », dans L'Express, 24 avril 2004. Consulté le 31 mars 2008.
    8. Justine Francioli, Robert Badinter, biographie d’un modèle républicain [archive], nonfiction.fr, 13 octobre 2009
    9. Robert Badinter, L'Abolition, Fayard, 2000, p. 118
    10. « Robert Badinter, un juriste en politique » [archive], sur https://books.google.ca [archive],‎ 2009 (consulté le 31 juillet 2016)
    11. devenu le cabinet d'avocats Bredin Prat
    12. Robert Badinter, op. cit., p. 140 et passim
    13. Ibid., p. 157-158 et passim
    14. Ibid., p. 149 et passim
    15. Ibid., p. 185 et passim
    16. Ibid., p. 213 et passim
    17. Italiques, deuxième chaîne de l'ORTF, 6 juillet 1973
    18. Robert Badinter, Les Épines et les Roses, page 37.
    19. Paul Cassia, Robert Badinter : un juriste en politique, Fayard, 2009, p. 111
    20. « Michel Foucault : le malentendu. Entretien avec Michelle Perrot », dans Remi Lenoir (dir.), Michel Foucault. Surveiller et punir : la prison vingt ans après. CREDHESS, Paris, 1996, p. 154.
    21. Jean-Paul Costa, « L'apport de 45 ans de jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme [archive] », discours lors d'une Journée d'étude de la Commission nationale consultative des droits de l'homme et de l'Institut de formation aux droits de l'homme du Barreau de Paris, Cour européenne des droits de l'homme, 5 février 2007. Consulté le 10 septembre 2008.
    22. http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/le-conseil-constitutionnel/les-membres-du-conseil/les-membres-depuis-1959/tous-les-membres/robert-badinter.146989.html [archive]
    23. (fr+en) Pierre Michel Eisemann et Martti Koskenniemi (Centre d'étude et de recherche de droit international et de relations internationales, Académie de droit international de La Haye), La Succession d'États : La codification à l'épreuve des faits, Martinus Nijhoff Publishers, 1997, 189 p. (ISBN 90-411-0530-1), « Les avis de la commission Badinter », p. 38–51 [archive].
    24. « À propos de l'Ifri : Conseil d'administration [archive] », sur le site de l'IFRI.
    25. Badinter à l'opéra [archive], Le Point, 26 mars 2013.
    26. Robert Badinter, librettiste d'opéra [archive], Le Figaro, 29 mars 2013.
    27. Anciens Gardes des Sceaux [archive]
    28. « Manuel Valls annonce un nouveau code du travail pour 2018 » [archive], lemonde.fr, 4 novembre 2015.
    29. « Discours de Robert Badinter à l'Assemblée nationale, le 17 septembre 1981 [archive] », sur le site de La Documentation française. Consulté le 28 janvier 2009.
    30. « Questions à Robert Badinter [archive] », septembre 2001, sur le site de La Documentation française. Consulté le 25 décembre 2007.
    31. « Les députés votent l'inscription de l'abolition de la peine de mort dans la Constitution [archive] », dans Le Monde, 30 janvier 2007.
    32. Daniel Borrillo (préf. Jack Lang), Homosexuels. Quels droits ?, Paris, Dalloz, coll. « À savoir », 2007 (ISBN 978-2-247-07102-9), p. XI 
    33. Loi no 82-683 du 1982-08-044 août 1982 « abrogation de l’art. 331 (al.  2) du Code pénal » [archive]
    34. Sous la forme d’une modification de l’alinéa 1 de l’article 334 du Code pénal, Loi no 744 du 1942-08-066 août 1942 « modifiant l’art. 334 du Code pénal concernant les peines encourues par l’auteur d’incitation à la débauche, de corruption d’un mineur de moins de 21 ans » [archive]
    35. Ordonnance no 45-190 du 1945-02-088 février 1945 [archive], qui le transforme en alinéa 3 de l’article 331, confirmé en alinéa 2 par la Loi no 80-1041 du 1980-12-2323 décembre 1980 « relative à la répression du viol et de certains attentats aux mœurs » [archive]
    36. La loi no 74-631 du 1974-07-055 juillet 1974 « fixant à dix-huit ans l’âge de la majorité » [archive], dans son article 15, remplaçait les mots « de son sexe mineur de vingt et un ans » par « mineur du même sexe » dans l'article 331.
    37. G. L., « 25e anniversaire de la dépénalisation par l'assemblée nationale de l'homosexualité [archive] », sur CitéGay, 27 juillet 2007. Consulté le 30 septembre 2007.
    38. « Discours de Robert Badinter contre l'homophobie [archive] », sur France Diplo TV, 15 mai 2009. Consulté le 16 juin 2010.
    39. « Projet de loi autorisant la ratification du protocole n° 11 à la convention de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, portant restructuration du mécanisme de contrôle établi par la convention (ensemble une annexe) » [archive], sur Senat.fr (consulté le 17 août 2013)
    40. « Les droits de l'homme [archive] », dans Apostrophes, sur Antenne 2, 21 avril 1989, 1 h 25 m 56 s, sur le site de l'INA.
    41. « Badinter : “La non-violence tibétaine est exemplaire” [archive] », sur lexpress.fr, 19 mars 2008.
    42. « Infos… : Conférence du Dalaï Lama [archive] », dans Le Yak enchaîné, Solidarité Tibet, no 3, mars 1999.
    43. « Le dalaï lama affirme que la Chine ne respecte pas la “trêve olympique” [archive] », sur NouvelObs.com, 17 août 2008.
    44. « Conférence du Dalaï Lama sur le thème “éthique et société” [archive] », 7 juin 2009, vidéo de la conférence, sur le site de la conférence.
    45. « Page de l'ancien Sénateur Badinter sur le site du Sénat » [archive]
    46. Marine Lamoureux, « Robert Badinter reste sceptique sur “l'exception d'euthanasie” [archive] », dans La Croix, 18 septembre 2008, p. 10. Consulté le 23 novembre 2008.
    47. « Séance du 30 janvier 2008 (compte rendu intégral des débats) [archive] », sur le site du Sénat. Consulté le 24 février 2008.
    48. Propos recueillis Alain Salles, « Robert Badinter : “Nous sommes dans une période sombre pour notre justice” [archive] », dans Le Monde, 24 février 2008. Consulté le 24 février 2008.
    49. Badinter écrit un livret d'opéra [archive]
    50. « Robert Badinter fait docteur honoris causa [archive] », sur le site de l'ambassade de Croatie en France, 17 avril 2003.
    51. HEC, « BADINTER Robert » [archive] (consulté le 20 septembre 2015)
    52. Site de l'ambassade de France à Chişinău [archive]
    53. (fr) « Robert Badinter : « Le droit à la vie est le premier des droits de l’homme. » », Ensemble contre la peine de mort,‎ 17 juin 2016 (lire en ligne [archive]) 
    54. « Chronique de l'album de DaYTona [archive] », dans Soul Kitchen, 10 avril 2011
    55. « Actu clip DaYTona [archive] » sur le site d' ECPM, 18 novembre 2011

    Annexes[modifier | modifier le code]

    Bibliographie[modifier | modifier le code]

    • Pierre Clavilier, La course contre la Honte : Suivi de Entretien avec Robert Badinter, Bruxelles, Tribord, 2006 (ISBN 978-2930390185) 
    • Claude Laharie, Gurs : 1939-1945. Un camp d'internement en Béarn, Préface : Robert Badinter, éd. Atlantica, Biarritz, 2005, (ISBN 2-84394-783-9)
    • Paul Cassia, Robert Badinter : Un juriste en politique, Paris, Fayard, 2009
    • Pauline Dreyfus, Robert Badinter ou l'épreuve de la justice, éditions du Toucan, 2009.
    • La peine de mort - Robert Badinter : coffret de 4 CD audio comprenant les débats historiques à l'Assemblée nationale en septembre 1981 (sélectionnés par Lola Caul-Futy Frémeaux à partir des archives de l'Assemblée nationale, éditions Frémeaux & Associés, 2010

    Articles connexes[modifier | modifier le code]

    Liens externes[modifier | modifier le code]

    Sur les autres projets Wikimedia :

    Né le : 30 mars 1928 à 06h00
    à : Paris (France)
    Soleil : 9°18' Bélier AS : 20°29' Bélier
    Lune : 1°03' Lion MC : 8°52' Capricorne
    Dominantes : Bélier, Poissons, Lion
    Jupiter, Mars, Soleil
    Maisons 12, 5, 11 / Feu, Eau / Cardinal
    Astrologie Chinoise : Dragon de Terre
    Numérologie : chemin de vie 8
    Popularité : 13 250 clics, 2 721e homme, 4 561e célébrité

    Robert Badinter , né le 30 mars 1928 à 06h00, Bélier ascendant Bélier

     


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    Nouvelle Lune du 30 Mars 2014 pour Greenwiche, cartes geo et hélio

    Carte du ciel Hélicentrique

    Carré en signes cardinaux doublé d'un magnifique cerf volant de compassion

     

    Nouvelle Lune du 30 Mars 2014 pour Greenwiche, cartes geo et hélio

    Carte du ciel Géocentrique

    L'axe fond du ciel milieu du ciel toujours occupé en Cancer Capricorne ...le re-axement de la conscience collective toujours à l'honneur sous le fort bouillonnement de Jupiter l'amplificateur et de Pluton le transformateur dans un ciel puissament Uranien puisque la conjonction Soleil Lune  est conjoint à la planète de la co-créativité ....Acceleration de la mise en route de nouveaux projets entrainant un puissant recentrage .

    L'association de Junon à Uranus sur la pointe de la maison 7 ! participe à accélerer aussi l'union féminin masculin de la conscience et les rencontres allant dans ce sens , accéleration renforcée par un accendant Balance avec Mars conjoint Ceres qui lui font pleinement  honneur , nous montrant le passage à l'action collective humble et essentielle ( Céres maison 1) .

    Vénus Verseau sur la pointe de la maison 5 soutient cette mélodie co créative en la plaçant au cœur du désir, de la motivation dont elle est le moteur .

    La triplicité Neptune Chiron Mercure amplifiée par un jolie trigone à Jupiter accompagne Vénus en maison 5 en donnant à cet élan créateur une profonde intuition guerisseuse à la pensée

    Il faut souligner que Venus est cependant sous contrôle de Saturne Scorpion maison 2 qui lui demande une profonde transformation dans son rapport à la matière .... un détachement ....aller vers une motivation qui prend  son élan au tréfond de l'être , dans son cœur là ou règne la vraie énergie du chi celeste dont le Verseau nous abreuve.

    Conscience en Gémeaux en maison 9 s'élève en  donnant à cette co créativité bouillonnante  la priorité intentionnelle de communication avec les proches .

     

     info nouvelle  :

    Selon une nouvelle analyse menée par des chercheurs de l'Université Brown, la surface de Mercure fut craquelée par des explosions volcaniques survenues sur une longue période de l'histoire de la planète. Ces résultats sont surprenants étant donné que pour les astronomes Mercure n'était pas censé avoir eu d’activité volcanique. 

    Cette information nous permet-elle d’établir une forme de lien « ésotérique » entre Mercure et Vulcain, le dieu des volcans?

    http://news.brown.edu/pressreleases/2014/04/mercury

    nous avons donc  ajouté d'autres asteroides pour mieux capter le message évolutif de cette nouvelle découverte  :  

    Paradise trone au milieu du ciel ....et fait de nombreus aspects exact dont un carré à Mars Balance , une opposition exacte à Urania , un trigone à Mercure Chiron , un quinconce à Venus, un carré à Eris ...ET UN SEMI SEXTILE à Vulcain...Et Conscience quand à lui fait un aspect EXACT à Chiron ..lui même conjoint Mercure ...et Trigone à Paradise ....Les ouvertures de conscience s'accelerent avec la montée en puissance du féminin interieur ! et à cet égard notez que Vulcano et Paradise encadrent Lilith !!!

     

    Nouvelle Lune du 30 Mars 2014 pour Greenwiche, cartes geo et hélio 


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  • Analyses sur Pallas à decouvrir en ligne

    Télécharger « http://cosmicaravan.wordpress.com/2009/08/23/ebauche-du-type-pallas-dapres-le-ciel-de-decouverte/ »

    Découverte de Pallas le 28 Mars 1802

     

    certe helio centrique de la decouverte de Pallas

    Découverte de Pallas le 28 Mars 1802

     

     Carte Geo Centrique de la decouverte de Pallas

     

    Pallas (du grec ancien Παλλάς) est le troisième plus grand astéroïde de la ceinture principale du système solaire après Cérès et Vesta. C'est le second astéroïde découvert. Il le fut fortuitement le 28 mars 1802 par Heinrich Olbers tandis que l'astronome tentait de retrouver Cérès à l'aide des prédictions orbitales de Carl Friedrich Gauss. Charles Messier fut cependant le premier à l'observer en 1779 alors qu'il suivait la trajectoire d'une comète, mais il prit l'objet pour une simple étoile de magnitude 7.

    Pallas contient environ 7 % de la masse totale de la ceinture d'astéroïdes1. À l'instar de Cérès, Junon et Vesta, il fut considéré comme une planète jusqu'à ce que la découverte de nombreux autres astéroïdes conduise à sa reclassification. L'orbite de Pallas est très fortement inclinée (34,8 °) par rapport au plan de la ceinture d'astéroïdes principale. Sa surface est constituée de silicates, son spectre étant similaire à celui des météorites de chondrites carbonées.

    Sommaire

     [masquer

    Histoire de l'observation[modifier]

    En 1801, l'astronome Giuseppe Piazzi découvrit un astéroïde qu'il prit initialement pour une comète. Peu après, il annonça la découverte de l'objet dont le mouvement lent et uniforme ne correspondait pas à celui des comètes et suggéra qu'il faisait partie d'un nouveau type d'objet. Cet objet fut perdu pendant quelques mois alors qu'il passait derrière le soleil, puis retrouvé quelques mois plus tard par Baron von Zach and Heinrich W. M. Olbers grâce à un calcul de réduction d'orbite effectué par Friedrich Gauss. Cet objet fut nommé Cérès et est le premier astéroïde découvert.

    Quelques mois plus tard, Olbers chercha à localiser Cérès quand il constata la présence d'un objet mobile dans la région où Cérès était censé se trouver. C'était l'astéroïde Pallas qui passait fortuitement près de Cérès. La découverte de cet objet provoqua l'intérêt de la communauté scientifique. Avant la découverte de Cérès, les astronomes spéculaient la présence d'une planète entre les orbites de Mars et celle de Jupiter. La découverte d'une seconde planète les surprit2.

    L'orbite de Pallas fut calculée par Gauss, qui trouva une période de 4,6 années similaire à la période de Cérès. Cependant, Pallas a une inclinaison orbitale élevée par rapport au plan de l'écliptique2.

    En 1917, l'astronome japonais Kiyotsugu Hirayama commença à étudier le mouvement des astéroïdes. En rangeant les astéroïdes selon leur mouvement orbital moyen, inclinaison et excentricité, il découvrit plusieurs groupes distincts. Dans un article ultérieur, il reporta la découverte d'un groupe de trois astéroïdes associés à Pallas qui devint la famille Pallas du nom du plus grand membre du groupe3. Depuis 1994, plus de dix membres de cette famille ont été découverts ; ses membres ont un demi-grand axe compris entre 2,50 et 2,82 UA et une inclinaison entre 33 ° et 38 °)4. L'existence de cette famille a finalement été confirmée en 2002 par comparaison de leur spectre5.

    Des recherches menées par l'astronome amateur belge René Bourtembourg ont montré que l'astéroïde avait été observé pour la première fois par Charles Messier le 5 avril 1779 alors qu'il suivait la trajectoire de la comète de Bode6. Sur la carte du ciel dessinée par Messier montrant la trajectoire de la comète, l'astronome représente 138 étoiles dont il a lui-même mesuré la position. René Bourtembourg, grâce à un programme informatique capable de retrouver les positions précises d'astres sur des milliers d'années, découvre que l'une des étoiles représentées par Messier (de magnitude 7) est en fait l'astéroïde Pallas. Charles Messier, concentré sur l'observation de la comète, n'a pas prêté d'attention particulière à cet astre d'aspect banal et manqué ainsi la découverte d'un nouveau corps du système solaire.

     

    Découverte de Pallas le 28 Mars 1802

     

     

    Le télescope spatial Hubble a résolu le disque de Pallas le 9 septembre 2007.

     


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    Découverte le 29 Mars 1807, Vesta , dans un ciel Bélier

    Découverte le 29 Mars 1807, Vesta , dans un ciel Bélier

    Les deux symboles vestaliens

    Découverte le 29 Mars 1807, Vesta , dans un ciel Bélier

     

     

    DECOUVERTE DE VESTA

    Découverte le 29 Mars 1807, Vesta , dans un ciel Bélier ascendant Scorpion

      CARTE HELIOCENTRIQUE

    La Venus Helio puissament aspectée, éclaire le 30 degré , dernier degré de ce signe d'incarnation dans la forme, Taureau , achevant la mise en forme manifestée de dons héreditaires , valorisation grâce à la purification par le feu , de nos talents qui peuvent enfin se manifester avec une conscience éclairée 

     

     

    Découverte le 29 Mars 1807, Vesta , dans un ciel Bélier ascendant Scorpion

     CARTE GEOCENTRIQUE 

    BRULER DU FEU INTERIEUR  POUR PURIFIER NOS KARMAS

    Analyse géocentrique :

    Vesta est l’incarnation de la flamme sacrée. La flamme est la limite entre la matière dense et la matière subtile, elle est donc considérée comme l’un des plus puissants véhicules nous permettant de pénétrer les différentes dimensions plus subtiles de notre conscience. L’astéroïde Vesta, étant le seul astéroïde perceptible à l’œil nu, a une fonction similaire à la flamme, car il nous conduit à la limite de notre perception visuelle physique, et donc au seuil d’une dimension plus subtile de notre conscience. (cf : Richard Doyle ~ Les Nouvelles Frontières de l’astrologie, page 284, Édition du Rocher, septembre 2006). 

    Ne connaissant pas l'heure de naissance , nous avons décidé, à l'intuition de prendre pour heure le moment qui donne Vesta à l'ascendant

    faisant d'elle la Raison d'être de l'analyse , fonction de l'ascendant

    Le feu de Mars, soutenant un  Soleil Bélier, se trouve  en Vierge sur la pointe de la maison douze

    et l'ascendant est donc sur le 29 degré Vierge , degré occupé par Vesta

    Mars allume  donc  le feu dans la conscience globale Maison douze, et Vesta le boucle en en gardant le souvenir au bout de sa torche

    Ces deux élements appelent conjointement 

     Vesta , c'est notre "purification par le feu" , mot clef de cette carte du ciel, dans un processus interieur actif et puissant

    Mars est également soutenu par Venus et Mercure conjointes en Belier au début de la maison huit, la maison du processus Alchimique , soutenant le processus de transformation du mental , de Mercure auquel s'adresse Vesta afin de le ramener à l'humilité : Modestia est conjointe à Vesta

    Le Vertex conjoint au descendant  fait face très exactement à Vesta Modestia , indiquant que ce processus de purification de la conscience est un processus qui prend son sens transcendant  dans notre relation aux autres , une relation mieux centrée pour trouver notre juste place après avoir cramé tout ce qui nous empêche de l'occuper modestement et dignement.

     

    L'intention milieu du ciel vise le dernier degré Gemeaux , notre mental qui par le processus vestalien va s'optimiser face à un Hara bien centré avec la Lune en fond de ciel .

    Et si l'on observe conjointement la carte en Hélio , nous voyons que Venus puissament aspectée et focus tombe en plein sur le milieu du ciel Géocentrique

    Mars en Vierge éclaire au 4°41 "

    DES ENFANTS NOIRS ET BLANCS QUI JOUENT ENSEMBLE JOYEUSEMENT " Degré de fraternité universelle

      UNE PERSONNE QUI REALISE L'EXISTENCE D'ESPRITS DE LA NATURE ET D'AGENTS SPIRITUELS NORMALEMENT INVISIBLES" degré d'Imagination

     

    VESTA elle est aussi en Vierge mais sur le 29°

    " En quête d'un savoir caché un chercheur trouve la lumière dans un vieux parchemin "

    Degré de connaissance originelle

     

    Le Soleil en Bélier attise ce feu alchimique de nature martienne  créative et éducative en maison cinq

    Entre les 8 et 9 degrés il éclaire :

    "Une femme coiffée d'un chapeau aux larges bords dont le vent d'est fait voler les flammes "

     

    Ce degré est très parlant , en plein éclairage de la fonction vestalienne :

     Protectrice  de la conscience

    Elle grandit spirituellement guidée sur sa voie.

    Pour permettre au degré suivant un éveil intérieur par une attention concentrée que symbolise la boule de cristal

     

     


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  • Né le : 28 mars 1928
    à : Berlin-Moabit (Allemagne)
    Soleil : 7°04' Bélier AS : 13°32' Sagittaire
    Lune : 0°37' Cancer MC : 16°00' Balance
    Dominantes : Bélier, Sagittaire, Poissons
    Jupiter, Saturne, Vénus
    Maisons 3, 7, 1 / Feu, Eau / Cardinal
    Astrologie Chinoise : Dragon de Terre
    Numérologie : chemin de vie 6
    Popularité : 10 382 clics, 5 083e homme, 8 430e célébrité
     
    Biographie d'Alexandre Grothendieck

    Alexandre ou Alexander Grothendieck, né le 28 mars 1928 à Berlin (source pour son heure de naissance : Jacques Sage, Winfried Scharlau, Astrodatabank), mort le 13 novembre 2014 à Saint-Lizier près de Saint-Girons (Ariège), est un mathématicien apatride, naturalisé français en 1971, qui a passé la majorité de sa vie en France. Lauréat de la médaille Fields en 1966, refondateur de la géométrie algébrique, il est considéré comme l'un des plus grands mathématiciens du XXe siècle. Il est connu pour son intuition extraordinaire et sa capacité de travail phénoménale. Sacha Schapiro, son père, est un anarchiste militant né près de Bryansk, une ville juive située en Ukraine, peuplée de Juifs hassidim.

     Biographie extraite du site http://www.les-mathematiques.net/ 

    "Je voudrais dire quelques mots à propos de Grothendieck, qui me semble être le fantôme absent dont la présence est cependant si forte en ces lieux. Je suis désolé pour la jeune génération qui n'a pas eu l'opportunité de le connaitre. Il était comme un tourbillon et pourtant tellement disponible. Vous pouviez toujours allez le voir et lui poser une question. Il arrêtait tout et prenait le temps nécessaire pour vous répondre (...). Ce qui était vraiment particulier à Grothendieck, le trait caractéristique de son génie, c'est je crois son instinct pour le degré exact d'abstraction et de généralité nécessaires. Je pense qu'il dérangeait toute personne qu'il rencontrait, allant toujours plus loin qu'on ne pouvait l'imaginer, vers des notions abstraites et générales. Au fur et à mesure qu'il revenait à un sujet, il allait chaque fois plus loin. Mais ce qui était à la fois surprenant et unique chez Grothendieck c'est que ses incursions dans l'abstraction résolvaient de façon surprenante des problèmes réels. 1. D. Mumford [3].

    Jeunesse

    Alexandre (Shurik) Grothendieck est né le 28 Mars 1928 à Berlin d'Alexandre (Sasha) Shapiro, juif russe anarchiste exilé en Allemagne pour des raisons politiques et de Johanna (Hanka) Grothendieck, jeune femme communiste aux idées progressistes.
    Exilé politique, Alexandre Shapiro est par conséquent apatride et, de ce fait, son fils l'est aussi. Alexandre Shapiro gagne sa vie comme photographe de rue. En 1933, alors que les Nazis arrivent au pouvoir, le couple Shapiro quitte l'Allemagne pour trouver refuge en France. Alexandre Grothendieck les rejoint six ans plus tard. En 1939, lorsque la guerre éclate, la France place ses ressortissants allemands dans des camps de sûreté. Alexandre Grothendieck et sa mère sont séparés d'Alexandre Shapiro. Après la défaite française, certains réfugies sont livrés aux Allemands. Alexandre Shapiro meurt à Auschwitz tandis qu'Alexandre Grothendieck et sa mère trouvent refuge dans les Cévennes et survivent ainsi à la guerre. En 1945, Alexandre Grothendieck entre à l'Université de Montpellier, où il obtient sa licence en 1948.

    Premiers pas

    C'était l'époque héroïque de la théorie des "faisceaux", "carapaces" et de tout un arsenal dont le sens m'échappait totalement, alors que je me contraignais pourtant tant bien que mal à ingurgiter définitions et énoncés et à vérifier les démonstrations. Au Séminaire Cartan il y avait aussi des apparitions périodiques de Chevalley, de Weil, et les jours des Séminaires Bourbaki (réunissant une petite vingtaine ou trentaine à tout casser, de participants et auditeurs), on y voyait débarquer, tel un groupe de copains un peu bruyants, les autres membres de ce fameux gang Bourbaki : Dieudonné, Schwartz, Godement, Delsarte. Ils se tutoyaient tous, parlaient un même langage qui m'échappait à peu près totalement, fumaient beaucoup et riaient volontiers, il ne manquait que les caisses de bière pour compléter l'ambiance - c'était remplacé par la craie et l'éponge.(...)
    La chose étrange, c'est que dans ce monde où j'étais nouveau venu et dont je ne comprenais guère le langage et le parlais encore moins, je ne me sentais pas un étranger). Alors que je n'avais guère l'occasion de parler (et pour cause !) avec un de ces joyeux lurons comme Weil ou Dieudonné, ou avec un de ces Messieurs aux allures plus distinguées comme Cartan, Leray, ou Chevalley, je me sentais pourtant accepté, je dirais presque :un des leurs. Je ne me rappelle pas une seule occasion où j'aie été traité avec condescendance par un de ces hommes, ni d'occasion où ma soif de connaître, et plus tard, à nouveau, ma joie de découvrir, se soit trouvé rejetée par une suffisance ou par un dédain. S'il n'en avait été ainsi, je ne serais pas "devenu mathématicien" comme on dit - j'aurais choisi un autre métier, où je pouvais donner ma mesure sans avoir à affronter le mépris.
    A. Grothendieck, Récoltes et semailles.

    En 1948, Alexandre Grothendieck monte à Paris et assiste au séminaire Cartan. Ce séminaire regroupe à l'époque l'élite et la future élite des mathématiques française. Grothendieck fait notamment la connaissance de Jean-Pierre Serre. Dans Récoltes et semailles, il évoque cette arrivée, catapulté au sein du petit groupe Bourbaki: Dans l'année qui a suivi, j'ai été l'hôte d'un cours de Cartan à l' ''École'' auquel je m'accrochais ferme; celui aussi du ''Séminaire Cartan'', en témoin ébahi des discussions entre lui et Serre, à grands coups de ''Suites Spectrales''(brr!).

     

     

     

     

    Bien que dépassé par les événements, Grothendieck trouve une communauté qui l'accueille. Sur les conseils de Cartan, il s'installe à Nancy pour commencer une thèse. Alexandre Grothendieck obtient ses premiers succès. Il lit l'article de Dieudonné et Schwartz sur les limites inductives d'espaces de Fréchet, appelés espaces $ LF$ . A la suite de cette lecture, Grothendieck introduit une nouvelle catégorie d'espace: les espaces $ DF$ (duaux de Fréchet), il modifie la définition de Dieudonné et Schwartz et donne les résultats principaux sur les espaces $ F$ , $ LF$ et $ DF$ (conditions de complétude, description des bornés etc.). Dans ces travaux, on voit naître ce qui sera le trait caractéristique de Grothendieck: choisir le cadre théorique, le mieux adapté à une situation donnée. De ce travail, il ne sera pratiquement pas question dans sa thèse Produits tensoriels topologiques et espaces nucléaires sous la direction de Laurent Schwartz et de Jean Dieudonné. Dans cette thèse, Grothendieck explore les propriétés du produit tensoriel en dimension infinie et introduit la notion d'espace nucléaire. Il semble que Grothendieck lui-même n'ait pas envisagé la portée de ses travaux puisque quelques années plus tard, il déclare à Malgrange que le sujet est ''mort'' ([2]). Cette théorie des produits tensoriels topologiques donnera, par exemple, naissance à une démonstration élémentaire du théorème des images directes de Grauert dans les années 1970.
    Apatride par son père, Alexandre Grothendieck est légalement dans l'impossibilité de trouver un poste permanent en France. Il part pour São Paulo où il rédige son cours d'analyse fonctionnelle, considéré par certains comme le meilleur du sujet2. C'est à São Paulo qu'il commence à quitter le domaine de l'analyse fonctionnelle. Il généralise le théorème de Cartan-Serre sur la finitude de la cohomologie cohérente d'une variété compacte en dimension infinie. Chose étrange cependant, le lien entre le théorème de Cartan-Serre et sa théorie du produit tensoriel topologique n'est pas signalé, ni même utilisé. Grothendieck part ensuite pour le Kansas, où il rédige son article Sur quelques points d'algèbre homologique, qui expose l'algèbre homologique en termes de catégories abéliennes et de résolution par des objets injectifs. Le tournant est affiché, la cohomologie des faisceaux cohérents, l'algèbre homologique, les foncteurs Tor et Ext desquels Grothendieck disait ne rien comprendre, tous ces outils sont à présent entre ses mains.

    L'envol

    Je pourrais dire, en exagérant à peine, qu'entre le début des années cinquante et l'année 1966, donc pendant une quinzaine d'années, tout ce que j'ai appris en ''géométrie'' (dans un sens très large, englobant la géométrie algébrique ou analytique,la topologie et l'arithmétique), je l'ai appris de Serre, quand je ne l'ai pas appris par moi-même dans mon travail mathématique.

    A. Grothendieck, Récoltes et semailles.

    En 1956, Alexandre Grothendieck rentre en France grâce à une bourse du CNRS. De retour au Séminaire Cartan, Grothendieck se substitue aux orateurs prévus pour expliquer ses idées nouvelles en géométrie analytique.
    L'année précédente, Serre a bouleversé la géométrie algébrique avec son article Faisceaux algébriques cohérents dans lequel il a montré que la topologie de Zariski permet de construire une théorie des faisceaux pour les variétés algébriques sur un corps arbitraire, analogue à la théorie des faisceaux cohérents pour les fonctions holomorphes. De ce travail, Grothendieck élabore un programme: refonder toute la géométrie algébrique en caractéristique quelconque par les méthodes cohomologiques. Il s'agit en particulier d'établir un lien entre la topologie des variétés algébriques sur les nombres complexes et l'arithmétique de ces variétés sur un corps fini, programme qui avait été cristallisé en 1949 par André Weil dans ce qui e été appelé par la suite les conjectures de Weil. Grothendieck le répète à plusieurs reprises dans Récoltes et semailles, ce sont ces conjectures de Weil qui ont montré le chemin à suivre pour la refondation de la géométrie algébrique (Weil s'inscrivant lui même à la croisée de deux traditions: celle de l'arithmétique des courbes algébriques et la géométrie algébrique italienne).
    Dans Récoltes et Semailles, Grothendieck compare son approche des mathématiques à celle des noix que l'on laisse dans l'eau bouillante jusqu'à ce que la coquille se désagrège, image devenue familière depuis. Ainsi, loin de se complaire dans l'abstraction pour l'amour de l'abstraction, Grothendieck cherche à introduire le cadre idéal pour que les théorèmes soient le fruit d'un enchaînement de raisonnements simples. On trouve cette démarche dans toutes les mathématiques, mais jamais de façon aussi profonde que chez Grothendieck, qui la compare volontiers à un yoga.
    Dès 1957, Grothendieck obtient ses premiers succès avec la généralisation du théorème de Riemann-Roch en dimension quelconque, sur un corps de caractéristique quelconque et sur un espace éventuellement singulier. Ce tour de force est le théorème de Riemann-Roch-Grothendieck. Il découvre la faisceau dualisant, généralisant ainsi la dualité de Serre aux variétés singulières.

    L'institut des hautes etudes scientifiques
     

    tout au long de ces quatre années par les mises en garde et rumeurs persistantes de faillite imminente d'une aventure (à ce que laisse entendre des amis bien informés...) entièrement irréaliste, pour ne pas dire fumiste sur les bords! Le fait est que l'IHÉS n'avait alors la moindre assise financière ou foncière, sa vie restait constamment suspendue à des donations à court terme de quelques industriels plus ou moins bien disposés. Je ne m'en préoccupais guère, me bornant à faire confiance au directeur-fondateur Léon Motchane, qui arrivait d'année en année à ''sauver la mise'' par des prodiges de prestidigitation financière et de '''public relations''. A. Grothendieck, Récoltes et Semailles.
    En 1959, grâce à l'appui de Dieudonné, Alexandre Grothendieck devient professeur permanent à l'Institut des Hautes Études Scientifiques, un institut privé récemment fondé par L. Motchane, riche mécène.
    L'IHÉS est alors abrité dans des locaux de la fondation Thiers, il se compose de deux bureaux et d'une salle pour les séminaires: A l'IHÉS, Alexandre Grothendieck continue son programme de refonte de la géométrie algébrique. C'est alors que commence le célèbre séminaire de géométrie algébrique, connu sous l'acronyme de SGA. Ce séminaire, qui deviendra le Séminaire de Géométrie algébrique du Bois-Marie lorsque l'IHÉS s'installera à Bures-sur-Yvette, verra naître de nombreux talents: Deligne, Demazure, Verdier, Illusie et bien d'autres. Outre Atlantique, il fait de nombreux adeptes: Mumford, Hartshorne, etc. . C'est à cette époque qu'il rédige en collaboration avec Dieudonné les Éléments de Géométrie Algébrique. L'approche de Grothendieck ne fait pas que des émules, d'autres mathématiciens sont plus réticents. Siegel, par exemple, déclare: ''ce n'est pas en répétant Hom, Hom que l'on démontrera des théorèmes sérieux''. Dans cette critique, allusion manifeste au mantra du Yoga, c'est encore une fois la manière de procéder de Grothendieck qui est remise en cause.
    Malgré cela, Grothendieck établit les bases de la géométrie formelle, introduit le formalisme des foncteurs représentables, construit les premiers espaces de modules: schéma de Hilbert, schéma de Picard, élabore la théorie du groupe fondamental algébrique. Au début des années 60, motivé par les conjectures de Weil, Grothendieck s'interroge sur la notion d'espace et plus particulièrement de topologie. ll se rend compte que la définition habituelle que l'on donne d'une topologie est trop rigide pour la géométrie algébrique. Il est ainsi amené ainsi à modifier cette définition et donne naissance, avec M. Artin, à ce que l'on appelle aujourd'hui les topologies de Grothendieck. Parmi ces topologies, Grothendieck introduit la topologie étale: les deux premières conjectures de Weil tombent. C'est la première démonstration entièrement ''topologique'' de ces conjectures que Dwork avait démontrées quelques années auparavant. Grothendieck formule ce que l'on appelle aujourd'hui les conjectures standards, vaste généralisation de la conjecture de Hodge devant conduire elles-mêmes à la résolution des conjectures de Weil. Parallèlement à ses travaux mathématiques, Grothendieck commence à s'investir en politique. En 1966, il reçoit la médaille Fields au Congrès International des Mathématiciens qui se tient à Moscou. Il profite de sa visite à Moscou pour organiser des réunions politiques. En 1970, l'ambiance se détériore à l'IHÉS, les relations entre les professeurs et avec le directeur deviennent de plus en plus tendues ([4]). Une ultime querelle éclate sur le financement de l'IHÉS par une subvention du Ministère de la Défense. Une discussion se tient à huis-clos et L. Motchane obtient un compromis avec tous les professeurs, sauf avec Grothendieck qui n'acceptant aucun compromis, quitte l'IHÉS. Grothendieck évoque ce départ dans Récoltes et semailles: "Quant au directeur, à un moment où il se voyait acculé par le désir unanime des permanents, le pressant de partir, il a alors (selon une tactique éprouvée qu'il maniait à la perfection) joué le jeu du diviser pour régner, en utilisant la question des fonds militaires comme un moyen commode pour faire diversion, et de se débarasser en même temps du plus gênant de ses permanents. (Renversement de situation magistral, alors que le secret qu'il avait maintenu autour de la présence de ces fonds m'apparaissait comme une raison suppléméntaire et impérieuse pour l'obliger à partir!) Cela n'a pas empêché qu'après mon départ, ça n'a quand même plus traîné longtemps, et son départ de l'IHÉS a suivi de près le mien -de celui donc qui, comme lui, avait fait partie de l'IHÉS dès ses premières années précaires et héroïques, et qui, avec lui et selon ses propres moyens, en avait assuré la crédibilité et la pérennité.
    "

    La méthode expérimentale et déductive, depuis quatre cents ans de progrès spectaculaires, augmente sans cesse son impact sur la vie sociale et quotidienne, et par suite, jusquà une date récente, son prestige.
    En même temps, à travers un processus ``d'annexions impérialistes'' qui devraient être analysées de façon plus serrée, la science a crée son idéologie propre, ayant plusieurs des caractéristiques d'une nouvelle religion, que nous pouvons appeler le scientisme (...).
    Le Crédo du Scientisme. Mythe 1.
    Seule la connaissance scientifique est une connaissance véritable et réelle, c'est-à-dire, seul ce qui peut-être exprimé quantitativement ou être formalisé, ou être répété à volonté sous des conditions de laboratoire, peut être le contenu d'une connaissance véritable. La connaissance ''véritable'' ou ''réelle'', parfois aussi appelée connaissance ''objective'', peut être définie comme une connaissance universelle, valable en tout temps, tout lieu, et pour tous, au delà des sociétés et des formes de cultures particulières.(...).
    Vivre et Survivre 1971 [5].

    Invité par Serre comme professeur pour une période de deux ans au Collège de France, il consacre une partie de ses cours au militantisme écologique et pacifique. Grothendieck impliqué dans la lutte contre la guerre du Vietnam et la préservation de la planète propose de faire ce qui aux États-Unis s'appelle un ''teach-in''. Opposé au ''teach-out'' qui prévoie l'annulation des cours, le ``teach-in'' prôné par M. Sahlins et ses collègues de l'Université du Michigan, en pleine guerre du Vietnam, consiste à incorporer au cours des discussions sur la situation politique. La proposition de Grothendieck fait scandale:
    Remous au collège de France.
    Un mathématicien pourra-t-il consacrer une partie de son cours aux questions de survie?
    Bien entendu, il le peut, mais dans l'immédiat il le fera sous sa propre responsabilité, sans sanction officielle, et sans que le fait soit signalé sur les affiches du Collège de France.(...) Les premières séances seront consacrées à la discussion, avec la participation des auditeurs intéressés, de thèmes non-techniques liés par le titre général suivant: SCIENCE ET TECHNOLOGIE DANS LA CRISE EVOLUTIONNISTE ACTUELLE: ALLONS-NOUS CONTINUER LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE?
    Le nombre de séances consacrées à ce sujet, avant de passer à la partie technique de ce cours (concernant la théorie de Dieudonné), dépendra entièrement des réactions de l'auditoire.
    EM> A. Grothendieck, Vivre et Survivre 1971 [5].

    Survivre et Vivre est le bulletin de liaison de l'association du même nom dans laquelle Grothendieck rejoint par Chevalley et Samuel militent. Combattre le scientisme, donner la priorité à la vie, cessation de la guerre du Vietnam, empêcher toute application militaire de la recherche scientifique voilà les mots d'ordre de Survivre et Vivre. Les attaques de l'association contre le scientisme sont perçues par une partie de la communauté comme des attaques contre la science. Ainsi lorsqu'au terme de ces deux années de professeur invité, Grothendieck se présente sur un poste vacant au Collège de France sa candidature est jugée irrecevable. On peut discuter à l'infini sur cet échec considéré comme logique par certains et scandaleux par d'autres. Les tenants de la première opinion évoquent dans une grande mesure l'engagement politique de Grothendieck et la peur de le voir transformer en poste de professeur en sciences politiques écologiste et révolutionnaire son poste de professeur de mathématiques Les autres mettent en avant le génie de Grothendieck et la jalousie qu'il suscite.
    Grothendieck obtient cependant pour une année un poste de professeur invité à l'Université d'Orsay, où plusieurs de ses anciens étudiants sont devenus professeurs eux-mêmes. L'année suivante, il candidate sur un poste de Professeur permanent à Orsay, mais là encore il échoue et doit quitter Orsay. Il obtient finalement un poste de Professeur à l'Université de Montpellier à une époque où l'essentiel de l'activité mathématique française se concentre à Paris. Il se consacre alors entièrement à l'enseignement et quitte la recherche.

    Renaissance avortée

    On aimerait oublier tout ça. Il me semble pourtant utile de le mentionner, parce que le problème de Grothendieck est un problème non résolu. Il aurait pu se produire que Grothendieck soit récupéré par une institution française, il ne demandait pas grand chose, pas un grand salaire etc., mais ça ne s'est pas produit et après quelques années où les choses auraient pu être récupérées par quelqu'un ayant à la fois le pouvoir et l'intelligence pour comprendre la situation, les choses sont devenues insolubles. Donc, on a quelque chose qui est au passif, je dirais, pas tellement de l'IHÉS, mais de la société scientifique française en général.

    D. Ruelle [4]

    Ce n'est qu'après le ''grand tournant'' de 1970, le premier réveil devrais-je dire, que je me suis rendu compte que ce microcosme douillet et sympathique3 ne représentait qu'une petite portion du ``monde mathématique'' (...) Au cours de ces vingt et deux ans, ce microcosme avait lui même changé de visage, dans un monde environnant qui lui aussi changeait. Moi aussi assurément, au fil des ans et sans m'en douter, j'avais changé, comme le monde autour de moi. Je ne sais si mes amis et collègues s'apercevaient plus que moi de ce changement, dans le monde environnant, dans leur microcosme à eux, et dans eux-mêmes. Je ne saurais dire non plus quand et comment s'est fait ce changement étrange - c'est venu sans doute insidieusement, à pas de loup: l'homme de notoriété était craint (...). Pendant les quinze ans qui avait précéder, progessivement et sans m'en douter, j'étais entré dans le rôle du grand patron, dans le monde du Who is Who mathématique.A. Grothendieck, Récoltes et semailles.

    En 1980, Grothendieck reprend la recherche. Il dirige un séminaire et rédige la longue marche à travers la théorie de Galois. La petite histoire raconte qu'un seul étudiant était présent à ce séminaire ([2]).
    Il se présente sur un poste de Directeur de Recherche au CNRS, il est recalé. En 1984, Grothendieck se présente à nouveau sur un poste de Directeur de Recherche au CNRS. Son projet de recherche est le célèbre Esquisse d'un programme. Il n'est pas accepté comme Directeur de recherche, mais il n'obtient qu'une position dite ''astérisquée''4. Jusqu'à 1986, il rédige Récoltes et semailles, réflexion autobiographique sur les mathématiques et leur communauté, dans laquelle il décrit la dégradation du milieu mathématique. En 1988, il refuse le prix Crafoord qu'il doit partager avec Pierre Deligne (prix s'élevant à 1,5 millions de francs). Dans un article au journal Le Monde il écrit:'' La fécondité se reconnaît à la progéniture, et non par les honneurs'' et un peu plus loin `` accepter d'entrer dans le jeu des prix et des récompenses serait aussi donner ma caution à un esprit et à une évolution, dans le monde scientifique, que je reconnais comme profondément malsains, et d'ailleurs condamnés à disparaître à brève échéance tant ils sont suicidaires spirituellement, et même intellectuellement et matériellement.'' La même année, Grothendieck prend sa retraite, il quitte Montpellier pour les Comtat-Venaissin puis pour les Pyrénées, où il a vécu jusqu'à aujourd'hui en refusant pratiquement tout contact avec la communauté scientifique.

    ( Remerciements de l'auteur de ce texte à P. Cartier pour son témoignage ainsi que A. Gerbi pour ses commentaires sur le texte.)

    Mauricio D. Garay

     

    Date: Original: Décembre 2004, Révisé Juin 2008

    Bibliographie

    1
    Grothendieck, A. Récoltes et semailles (non publié)

     

    2
    Jackson, A. Comme appelé du néant--as if summoned from the void: the life of Alexandre Grothendieck.Notices Amer. Math. Soc. 51 (2004), no. 9 pp. 1038-1056 et no.10 pp. 1196-1212.

     

    3
    Mumford D, Allocution du 27 mars 2008 à l'occasion des 50 ans de l'IHÉS (discours oral restranscrit).

     

    4
    Ruelle, D., Allocution du 27 mars 2008 à l'occasion des 50 ans de l'IHÉS (discours oral restranscrit).

     

    5
    Survivre et Vivre n.9, 1971, disponible sur www.math.jussieu.fr/ leila/grothendieckcircle/.

     


    Notes

    ... réels.1
    Traduction du texte original: I would like to say a few words about Grothendieck who seems to me the absent ghost whose presence however is so strong. I feel sorry for the younger generation who never met him. But .. he was a whirlwind, the unique thing was ... he was very approachable, you could always go up and ask a question, he would stop everything, he would talk to you as long as necessary to explain something.(...)
    I would like to describe what was really the unique thing about Grothendieck, what was his characteristic genius, and that I believe was his instinct for the right level of abstraction and generality. I think he disturbed everybody that he met by always going further they had dream was possible, towards things which were abstract and were more general and he did that again and again as he came back to a subject. But what was really surprising and which was unique in Grothendieck, among people who do this, is that these forays into the abstract solved real world problems in an uncanny way
    ... sujet2
    Ce cours n'est à ce jour toujours pas publié en français
    ... sympathique3
    Grothendieck fait ici allusion au groupe Bourbaki et à ses ramifications.
    ... ''astérisquée''4
    L'auteur de ce texte n'a pas réussi à comprendre de quoi il s'agissait exactement, en dépit de ses efforts

     


    Liens

    The Grothendieck Circle


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