Organisation de l'Unité africaine
Le 25 mai 1963 a été créée l'ancêtre de l'Union africaine, l’Organisation de l'unité africaine (OUA), par 32 États. Son siège fut établi à Addis-Abeba en Éthiopie, dans le African Union Headquarters.
25 mai: "la journée de l’UA ne célèbre pas l’unité de l’Afrique, mais la formation de l’organisation"
L’expression d’« Union africaine » pour décrire le passé et le présent de l’Afrique sonne comme une triste ironie. En substance, l’Afrique n’a jamais été unie. La journée de l’Union africaine ne célèbre pas l’unité de l’Afrique, mais la formation de l’organisation.
Le fondement historique de l’Union africaine a son origine dans l’Union des États d’Afrique, une confédération créée par l’un des plus grands hommes de l’Afrique, Kwame Nkrumah dans les années 1960, ainsi que dans les tentatives ultérieures pour unir l’Afrique, y compris l’Organisation de l’unité africaine (OUA), qui a été créée le 25 mai 1963 et la Communauté économique africaine, en 1981.
Les critiques ont fait valoir que l’OUA, en particulier, a peu fait pour protéger les droits et libertés des citoyens africains de leurs propres dirigeants politiques, en la surnommant souvent le « Club des dictateurs » (BBC, le 8 Juillet, 2002). L’année 2002 a vu l’abandon d’une lettre de l’OUA, et l’on s’attendait fort à ce que cela signale aussi la fin de l’ère du « club des dictateurs ». Le monde et, bien sûr, les Africains avaient hâte que naisse enfin une organisation beaucoup plus responsable et axée sur les populations. Les africains ont été encouragés par le fait que l’UA semblait être sur la voie du modèle de l’Union européenne non seulement du point de vue des similitudes évidentes dans les nomenclatures, mais aussi du point de vue de son idéologie et des projets futurs.
Ils s’attendaient à ce que, avec la formation de l’Union africaine, le continent africain soit une économie sans frontières qui séparent les pays membres, sans restrictions au commerce entre les pays membres et devienne en substance le point culminant de la paix apportée par un commerce et une liberté de mouvement intra-africains sans frontières .
C’est loin d’être le cas. Dans la pratique, en dépit d’une préférence générale pour le protectionnisme, les pays africains commercent en effet davantage avec les autres pays qu’avec les voisins africains. Il ne faut pas chercher bien loin la raison ultime de cette situation : ce sont les mêmes pays qui offrent des subventions et de l’aide à leurs partenaires commerciaux africains. Quand on regarde le volume des échanges de chaque pays africain avec son principal partenaire commercial, on trouve une corrélation positive entre le commerce et l’aide. Plus il y a d’aide de la part d’un pays donné, plus le commerce avec ce pays est important.
Prenez par exemple la Chine. La relation sino-africaine est à un niveau sans précédent dans l’histoire. La Chine est depuis devenue le partenaire commercial de l’Afrique le plus important après les États-Unis. Logique : les aides de la Chine à l’Afrique ont également augmenté. L’UA a besoin de regarder derrière la main tendue de celui qui donne pour comprendre que, en recevant de l’aide, l’Afrique donne en fait beaucoup plus de ressources minérales. Dans l’accord avec la RDC, les Chinois vont recevoir près de 60 milliards de dollars de ressources en échange de 9 milliards de dollars en espèces et des projets en RDC. Nous gagnerons à négocier en tant que partenaires égaux avec le reste du monde.
Plus de 50 ans d’indépendance ont montré que l’aide n’est pas la voie vers la prospérité de l’Afrique. Si elle avait abouti à la prospérité de l’Afrique, nous en parlerions ici comme d’une stratégie économique à adopter, mais c’est loin d’être le cas.
L’Afrique reste le continent le plus pauvre dans tous les sens du terme. Avec une population d’à peu près un milliard de personnes, l’Afrique compte en effet le septième de la population mondiale. Si l’Afrique représentait cette même fraction du commerce mondial, ce serait le continent le plus riche du monde. Si nous disposons d’un septième de la population mondiale, cela signifie simplement que nous avons les ressources humaines pour la production. Il est évident que nous avons un marché pour les produits et les services et avec nos ressources minérales, nous n’avons en aucune façon besoin de tendre nos mains pour demander à être alimentés par l’aide étrangère. L’intégration économique est donc ce sur quoi l’UA doit désormais se concentrer, pour le sort futur des africains ordinaires, plutôt que sur des discours interminables et creux dans des réunions en grande pompe.
Il est temps pour l’UA de se pencher sur son document de création, pour vérifier si en tant qu’organisation, elle est proche de ses objectifs affichés quand ils ont été mis en place. S’il y a une organisation responsable du destin futur de l’Afrique, c’est bien l’Union africaine. Et s’il y a une organisation de toute évidence mal équipée pour l’amélioration future de l’Afrique, c’est également l’Union Africaine. Mais elle peut changer : les dirigeants africains doivent faire face à leurs propres échecs et défis, ou à ceux de leurs voisins, tout en encourageant les Africains ordinaires à user de leur ingéniosité pour bâtir leur propre avenir, à travers le respect des droits de propriété, l’état de droit et les libertés économiques.
Japhet J. Omojuwa est un associé de recherche dans le think tank ghanéen IMANI. Franklin Cudjoe est président d’IMANI et rédacteur en chef du projet AfricanLiberty.org.
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Union africaine
Pour les articles homonymes, voir
UA.
Union africaine
Drapeau et emblème de l'Union africaine
Institutions
Géographie et démographie
Superficie |
29 922 059 km2 |
Population |
967 810 000 hab. (2011) |
Densité |
32,5 hab./km2 |
Économie
PIB |
2 849 milliards $ |
PIB/hab. |
2 943,76 $/hab |
Divers
Hymne |
L'Africaine |
Gentilé |
Africain(s), Africaine(s) |
Fuseaux horaires |
Essentiellement UTC -1 à +4 |
Site officiel |
www.au.int |
modifier
L'Union africaine (UA) est une organisation d'États africains créée en 2002, à Durban en Afrique du Sud, en application de la déclaration de Syrte du 9 septembre 1999. Elle a remplacé l'Organisation de l'unité africaine2 (OUA). La mise en place de ses institutions (Commission, Parlement panafricain et Conseil de paix et de sécurité) a eu lieu en juillet 2003 au sommet de Maputo au Mozambique.
Son premier président a été le Sud-Africain Thabo Mbeki, précédemment président de l'OUA.
Ses buts sont d'œuvrer à la promotion de la démocratie, des droits de l'homme et du développement à travers l'Afrique, surtout par l'augmentation des investissements extérieurs par l'intermédiaire du programme du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Ce programme considère que la paix et la démocratie sont des préalables indispensables au développement durable.
Les objectifs de l'UA comportent la création d'une banque centrale de développement.
Histoire
Échec de l'Union des États africains
La première tentative d'union politique en Afrique fut faite par trois États d'Afrique de l'ouest dans les années 1960 : le Ghana, la Guinée et le Mali, lesquels créèrent l'Union des États africains. L'Union, d'inspiration marxiste, était mené par les révolutionnaires africains Kwame Nkrumah (du Ghana) Modibo Keita (du Mali) et Sékou Touré (de Guinée).
Le 23 novembre 1958, l'Union Ghana-Guinée fut créée. En mai 1959, l'Union a été renommée Union des États africains. Deux ans plus tard, en avril 1961, le Mali adhéra à l'Union. L'Union prit fin en 1962 quand la Guinée s'est rapprochée des États-Unis sans respecter l'opinion de ses partenaires socialistes.
Organisation de l'Unité africaine
Le 25 mai 1963 a été créée l'ancêtre de l'Union africaine, l’Organisation de l'unité africaine (OUA), par 32 États. Son siège fut établi à Addis-Abeba en Éthiopie, dans le African Union Headquarters.
Retrait du Maroc
En 1984, de nombreux États membres de l'OUA ont soutenu l'adhésion de la République arabe sahraouie démocratique, territoire contesté dont 20 % seulement est contrôlé par le Front Polisario (mouvement nationaliste sahraoui) et 80 % par le Maroc3,4,5. En protestation à l'adhésion de la République sahraouie, le Maroc s'est retiré de l'OUA. Le Zaïre, allié du Maroc, s'est opposé quant à lui à l'adhésion de la République sahraouie et organisa un boycott de l'Organisation de 1984 à 19866. Certains États membres ont par la suite retiré leur soutien à la République sahraouie7.
Réforme du l'OUA
Le 3 juin 1991 fut conclu le traité d'Abuja qui prévoyait explicitement la création d'un marché commun à l'ensemble du continent avant 2025.
L’impulsion visant à relancer le processus d’intégration politique, qui apparaît indispensable aux yeux des dirigeants africains pour la croissance économique du continent, a été donnée en 1998 par Mouammar Kadhafi, alors « Guide de la révolution » de la Jamahiriya arabe libyenne. Le 9 septembre 1999 fut signé la déclaration de Syrte qui fixe l'objectif de la création d'une Union africaine. La déclaration rappelle dans ses premières lignes les idéaux des pères fondateurs de l'OUA et notamment celui du panafricanisme. Cependant, comme lors de la création de l'OUA, les conceptions fédéralistes et les souverainistes s’affrontent. Selon les analyses, le résultat est une organisation de compromis.
Le traité créant l'Union africaine, appelé Acte constitutif de l'Union africaine, est signé le 11 juillet 2000 à Lomé, au Togo.
Instauration de l'Union africaine
Ce n'est que le 9 juillet 2002, soit deux ans après la signature de son traité constitutif, que l'Union africaine s'est substituée à l'OUA. Un an plus tard, en juillet 2003, à l'occasion du sommet de Maputo (au Mozambique), furent mises en place certaines institutions dont la Commission de l'Union africaine, le Parlement panafricain et le Conseil de paix et de sécurité (CPS).
Les États-Unis nomment pour la première fois un ambassadeur auprès de l'UA, Cindy Courville, en novembre 2006. C'est le premier ambassadeur d'un pays non africain auprès de cette organisation.
États membres de l'Union africaine
Membres
Il y a actuellement 54 membres de l'UA, soit tous les pays d'Afrique, à l'exception du Maroc (qui s'est retiré de l'OUA en 1984 pour protester contre l'admission de la République arabe sahraouie démocratique en 1982), et du Somaliland (qui n'est reconnu par aucun État).
États membres de l’Union africaine
Nom français (forme courte) | Année d’adhésion | Code | Nom local (forme courte) | Capitale | Langue(s) officielle(s) | Monnaie | Statut |
Afrique du Sud |
1994 |
ZA |
South Africa, Suid-Afrika, YaseMzantsi Afrika, YaseNingizimu Afrika, Sewula Afrika |
Pretoria (administrative) Le Cap (législative) Bloemfontein (judiciaire) |
anglais, afrikaans, ndébélé (isindebele), xhosa (isixhosa), zoulou (isizulu), sotho du Nord (sepedi), sotho du Sud (sesotho), tswana (setswana), siswati (siSwati), venda (tshivenda), tsonga (xitsonga) |
Rand |
Membre |
Algérie |
1963 |
DZ |
الجزائر (al-Jazā'ir) (Dzayer) TamazightNota 1) |
Alger |
arabe classique |
Dinar algérien |
Membre |
Angola |
1979 |
AO |
Angola |
Luanda |
portugais |
Kwanza |
Membre |
Bénin |
1963 |
BJ |
Bénin |
Porto-Novo |
français |
Franc CFA |
Membre |
Botswana |
1966 |
BW |
Botswana |
Gaborone |
tswana, anglais |
Pula |
Membre |
Burkina Faso |
1963 |
BF |
Burkina Faso |
Ouagadougou |
français, moré, dioula et peul |
Franc CFA |
Membre |
Burundi |
1963 |
BI |
Burundi, Uburundi |
Bujumbura |
français, kirundi |
Franc burundais |
Membre |
Cameroun |
1963 |
CM |
Cameroun Cameroon |
Yaoundé |
anglais, français |
Franc CFA |
Membre |
Cap-Vert |
1975 |
CV |
Cabo Verde |
Praia |
portugais |
Escudo cap-verdien |
Membre |
Comores |
1975 |
KM |
لاتحاد ﺍﻟﻘﻤﺮي Comores Komori |
Moroni |
arabe, français |
Franc comorien |
Membre |
Côte d'Ivoire |
1963 |
CI |
Côte d'Ivoire |
Yamoussoukro (politique) Abidjan (économique) |
français |
Franc CFA |
Membre |
Djibouti |
1977 |
DJ |
جمهورية جيبوتي, Djibouti, Gabuutih Ummuuno, Jamhuuriyadda Jabuuti |
Djibouti |
français, arabe, somali, et afar |
Franc de Djibouti |
Membre |
Égypte |
1963 |
EG |
مصر (Masr) |
Le Caire |
arabe |
Livre égyptienne |
Membre |
Éthiopie |
1963 |
ET |
ኢትዮጵያ (Ītyōṗṗyā) |
Addis-Abeba |
aucune amharique (langue de travail) |
Birr |
Membre |
Gabon |
1963 |
GA |
Gabon |
Libreville |
français |
Franc CFA |
Membre |
Gambie |
1965 |
GM |
Gambia |
Banjul |
anglais |
Dalasi |
Membre |
Ghana |
1963 |
GH |
Ghana |
Accra |
anglais |
Cedi |
Membre |
Guinée |
1963 |
GN |
Guinée |
Conakry |
français |
Franc guinéen |
Membre |
Guinée-Bissau |
1973 |
GW |
Guinée-Bissao |
Bissau |
portugais |
Franc CFA |
Membre |
Guinée équatoriale |
1968 |
GQ |
Guinea Ecuatorial, Guinée équatoriale, República da Guiné Equatorial |
Malabo |
espagnol, français, portugais |
Franc CFA |
Membre |
Kenya |
1963 |
KE |
Kenya |
Nairobi |
anglais, swahili |
Shilling kényan |
Membre |
Lesotho |
1966 |
LS |
Lesotho |
Maseru |
anglais, sesotho |
Loti |
Membre |
Liberia |
1963 |
LR |
Liberia |
Monrovia |
anglais |
Dollar libérien |
Membre |
Libye |
1963 |
LY |
ليبيا (Lībiyya) |
Tripoli |
arabe |
Dinar libyen |
Membre |
Madagascar |
1963 |
MG |
Madagasikara et Repoblikan'i Madagasikara |
Antananarivo |
malgache, français |
Ariary |
Membre |
Malawi |
1964 |
MW |
Malawi, Malaŵi |
Lilongwe |
anglais, chichewa |
Kwacha malawien |
Membre |
Mali |
1963 |
ML |
Mali |
Bamako |
français, bambara |
Franc CFA |
Membre |
Maurice |
1968 |
MU |
Mauritius |
Port-Louis |
anglais |
Roupie mauricienne |
Membre |
Mauritanie |
1963 |
MR |
موريتانيا (Mūrītāniyyah), Mauritanie |
Nouakchott |
arabe, français (de facto) |
Ouguiya |
Membre |
Mozambique |
1975 |
MZ |
Moçambique |
Maputo |
portugais |
Metical |
Membre |
Namibie |
1990 |
NA |
Namibia |
Windhoek |
anglais |
Dollar namibien |
Membre |
Niger |
1963 |
NE |
Niger |
Niamey |
français |
Franc CFA |
Membre |
Nigeria |
1963 |
NG |
Nigeria |
Abuja |
anglais |
Naira |
Membre |
République arabe sahraouie démocratique |
1982 |
EH |
الجمهورية العربية الصحراوية الديمقراطية (Al-Jumhūrīyya al-`Arabīyya aṣ-Ṣaḥrāwīyya ad-Dīmuqrāṭīyya), República Árabe Saharaui Democrática |
Laâyoune (proclamée, sous contrôle marocain) Bir Lehlou (capitale temporaire) Camps de Tindouf (siège des institutions) |
arabe, seconde langue administrative : espagnol |
Peseta sahraouie |
Membre |
République centrafricaine |
1963 |
CF |
Centrafrique |
Bangui |
français, sango |
Franc CFA |
Suspendu |
République démocratique du Congo |
1963 |
CD |
Congo-Kinshasa |
Kinshasa |
français |
Franc congolais |
Membre |
République du Congo |
1963 |
CG |
Congo, Congo-Brazzaville |
Brazzaville |
français |
Franc CFA |
Membre |
Rwanda |
1963 |
RW |
Rwanda |
Kigali |
kinyarwanda, français, anglais |
Franc rwandais |
Membre |
Sao Tomé-et-Principe |
1975 |
ST |
Sao Tomé-et-Principe |
São Tomé |
portugais |
Dobra |
Membre |
Sénégal |
1963 |
SN |
Sénégal |
Dakar |
français |
Franc CFA |
Membre |
Seychelles |
1976 |
SC |
Seychelles, Sesel |
Victoria |
français, anglais, créole seychellois |
Roupie seychelloise |
Membre |
Sierra Leone |
1963 |
SL |
Sierra Leone |
Freetown |
anglais |
Leone |
Membre |
Somalie |
1963 |
SO |
Soomaaliya, الصومال |
Mogadiscio |
somali, arabe |
Shilling somalien Dollar américain |
Membre |
Soudan |
1963 |
SD |
السودان (as-Sūdān), Sudan |
Khartoum |
arabe, anglais |
Livre soudanaise |
Membre |
Soudan du SudNota 2 |
2011 |
SS |
South Soudan |
Djouba |
anglais |
Livre sud-soudanaise |
Membre |
Swaziland |
1968 |
SZ |
Swaziland, Swatini |
Mbabane (administrative et judiciaire), Lobamba (royale et législative) |
anglais, swati |
Lilangeni |
Membre |
Tanzanie |
1964 |
TZ |
Tanzania |
Dodoma |
aucune, swahili (de facto), anglais (de facto) |
Shilling tanzanien |
Membre |
Tchad |
1963 |
TD |
Tchad, تشاد (Tshād) |
Ndjamena |
français, arabe |
Franc CFA |
Membre |
Togo |
1963 |
TG |
Togo |
Lomé |
français |
Franc CFA |
Membre |
Tunisie |
1963 |
TN |
تونس (Tūnis) |
Tunis |
arabe |
Dinar tunisien |
Membre |
Ouganda |
1963 |
UG |
Uganda |
Kampala |
anglais, swahili |
Shilling ougandais |
Membre |
Zambie |
1964 |
ZM |
Zambia |
Lusaka |
anglais |
Kwacha zambien |
Membre |
Zimbabwe |
1980 |
ZW |
Zimbabwe |
Harare |
anglais, shona, sindebele |
Dollar américain |
Membre |
|
Les territoires africains contrôlés par l'Espagne (îles Canaries, Ceuta et Melilla), le Portugal (Açores), et la France (Mayotte et La Réunion) sont également hors de la juridiction de l'UA.
États suspendus
Selon les articles 4, paragraphe (p) et 30 de l'Acte constitutif de l'Union africaine, l'Union « [condamne et rejette] des changements anticonstitutionnels de gouvernement » et considère que « les Gouvernements qui accèdent au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels ne sont pas admis à participer aux activités de l’Union ». Sur les fondements de ces articles, l'Union africaine a suspendu les États suivant :
Les anciens États suspendus, aujourd'hui réintégrés à l'Union africaine sont :
- Madagascar, a été suspendu à la suite de la crise politique de 2009 qui a entraîné la prise de pouvoir d'Andry Rajoelina ; cette suspension a été levée8 à la suite de l'investiture d'un nouveau président démocratiquement élu.
- la Côte d'Ivoire, suspendue lors de la crise ivoirienne de 2010-2011
- la Guinée, suspendue lors du coup d’État militaire le 23 décembre 2008.
- la Mauritanie, suspendue une première fois le 4 août 2005, après un coup d’État militaire. Elle fut réintégrée après l'élection présidentielle de 2007. Elle fut de nouveau suspendue, pour les mêmes raisons, le 6 août 2008.
- le Niger, suspendu le 8 février 2010 après un coup d’État militaire.
- le Togo, suspendu le 25 février 2005 du fait de questionnements concernant l'élection du président. Une élection présidentielle s'est tenue le 4 mai 2005.
- le Mali, suspendu le 23 mars 2012 après le coup d'État militaire du 21-22 mars 2012, a été rétabli le 26 octobre 2012 après la mise en place d'un régime de transition, dans le contexte de la prise de contrôle par les milices islamistes du nord du pays.
- la Guinée-Bissau, qui est suspendue le 17 avril 2012 après le coup d'État militaire du 12 avril 20129.
- L'Égypte, à la suite du coup d'État militaire du 3 juillet 2013[réf. nécessaire].
Territoires contestés
En mai 2004, la Commission de l'Union africaine émettait un Plan stratégique dans lequel, pour la première fois, le continent africain dénonçait l'occupation étrangère de pays ou territoires considérés comme africains. Au total, huit territoires sont mentionnés10.
Statut et gouvernance de l'Union
Statut
La transformation de l'Organisation de l'unité africaine a entrainé un certain nombre d'évolutions puisque l'Union européenne a servi de modèle à la nouvelle Union africaine. Ainsi, les nouvelles institutions témoignent, au moins dans leurs formes, d’une intention de partage de l’autorité. En effet, au sein de l’OUA, la seule source de décision était la Conférence des chefs d’État. Nouvel organe, le Conseil économique, social et culturel (ECOSOCC) est lui composé de membres de la société civile. Enfin, le secrétariat général de l’OUA a été remplacé par la Commission, qui a un pouvoir d’initiative et non plus seulement exécutif.
Le principal sujet de débat lors du sommet de juillet 2007 à Accra au Ghana, fut la création d'un gouvernement d'Union11 afin de créer, à terme, les États-Unis d'Afrique. Une étude sur un gouvernement de l'Union fut adoptée fin 200612, et proposa plusieurs options pour mener à son terme le projet d'Union africaine. Ce sujet entraîna des divisions parmi les États africains, certains (notamment la Libye sous Kadhafi) ayant une vision maximaliste d'un tel gouvernement, avec notamment une armée de l'Union africaine ; et d'autres (dont les États du sud de l'Afrique) soutenant un renforcement des structures existantes, avec quelques réformes pour s'adapter aux défis administratifs et politiques en rendant la Commission de l'Union africaine et les autres institutions pleinement opérationnelles.
À la suite du sommet d'Accra, la Conférence de l'Union africaine trouva un accord, sous la forme d'une déclaration, pour passer en revue le fonctionnement de l'Union afin de déterminer si celle-ci pouvait évoluer vers un gouvernement de l'Union13. La Conférence s'accorda sur :
- accélérer l'intégration politique et économique du continent africain, y compris la formation d'un gouvernement de l'Union ;
- réaliser un audit des institutions et organes de l'Union africaine ; trouver des moyens de renforcer l'Union africaine et élaborer un calendrier en vue d'élaborer le gouvernement de l'Union.
La déclaration évoque en dernier lieu l'« importance d'impliquer les peuples africains, dont les Africains de la Diaspora, dans le processus menant à la formation d'un gouvernement de l'Union ».
Suite à la décision, un panel de personnalités fut appelé pour constituer le Comité d'audit. L'équipe commença ses travaux le 1er septembre 2007. L'examen fut présenté à la Conférence de l'Union lors du sommet de janvier 2008 à Addis Abeba. Cependant, aucune décision finale ne fut prise concernant les recommandations, et un Comité de dix chefs d’État fut désigné pour étudier le résultat de l'examen et soumettre un rapport lors du sommet de juillet 2008 en Égypte14. En juillet 2008, la décision fut une nouvelle fois reportée pour un « débat final » au sommet du 2009 à Addis Abeba.
Le 3 février 2009, la déclaration finale du Sommet a finalement conduit à la transformation de la Commission de l'Union africaine en Autorité de l'Union africaine aux compétences renforcées15.
Symboles
Emblème de l'Union africaine.
Drapeau de l'Union africaine.
L'emblème de l'Union africaine se compose d'un ruban d'or portant de petits anneaux rouges se chevauchant, de feuilles de palmier qui poussent autour d'un cercle d'or extérieur et un cercle intérieur vert, dans lequel l'or est une représentation de l'Afrique. La carte de l'Afrique, sans frontières, représente l'unité du continent africain. Le cercle doré symbolise les richesses de l'Afrique et son avenir. Les feuilles de palmiers représentent la paix. Le cercle vert symbolise les espoirs et aspirations de l'Afrique. Enfin, le cercle rouge représente la solidarité africaine et le sang versé pour sa libération.
Lors du 8e Sommet de l'Union africaine, qui s'est déroulé à Addis Abeba les 29 et 30 janvier 2007, les chefs d’État et de gouvernement décidèrent de lancer un concours pour la sélection d'un nouveau drapeau de l'Union. Ils conseillèrent alors l'usage d'un fond vert pour représenter l'Afrique, et des étoiles pour représenter ses États membres. La Commission de l'Union organisa alors la compétition et reçut 106 propositions provenant des citoyens de dix-neuf pays africains et deux de deux pays de la Diaspora. Ces propositions furent examinées par un panel d'experts nommé par la Commission de l'Union.
Lors de la 13e session ordinaire de la Conférence, les chefs d’État et de gouvernement examinèrent le rapport du panel et sélectionna une des propositions. L'Union africaine adopta un nouveau drapeau lors de la 14e session ordinaire de la Conférence à Addis Abeba en 2010. Le drapeau est désormais officiellement celui de l'Union africaine et remplace l'ancien.
L'ancien drapeau de l'Union africaine se composait d’une large bande horizontale verte en haut, bordée d’une mince bande jaune. En dessous se trouve une large bande blanche portant l’emblème de l’organisation, bordée d’une mince bande jaune, elle-même bordée une large bande verte tout en bas. L'emblème de l'Union africaine au centre d'une large rayure blanche, une autre bande d'or étroite et une finale large rayure verte.
Enfin, l'Union africaine a adopté un nouvel hymne appelé L'Africaine.
Institutions et organes
Institutions et organes politiques
L'Union africaine se compose de plusieurs institutions et organes :
- le Parlement panafricain (PPA) : le Parlement doit, à terme, devenir le plus important organe législatif de l'Union africaine. Le siège du Parlement est à Midrand en Afrique du Sud. Le Parlement se compose de 265 représentants élus au sein des 54 États membres, et prévoit la participation de la société civile dans le processus de gouvernance démocratique. Son président est Idriss Ndele Moussa du Tchad.
- la Conférence est composé des chefs d’État et de gouvernement des États de l'Union africaine, la Conférence est actuellement l'organe suprême de l'Union africaine. Elle délègue graduellement certains de ses pouvoirs de décision au Parlement panafricain. Elle se réunit une fois par an et prend des décisions par consensus ou par une majorité des deux tiers. L'actuel président de l'Union africaine est Robert Mugabe, président du Zimbabwe.
- la Commission était auparavant le secrétariat de l'Organisation de l'unité africaine. Elle est composée de dix commissaires (dont un président et un vice-président) et siège à Addis-Abeba en Éthiopie. De la même manière que son homologue européenne, la Commission européenne, elle est l'autorité exécutive et dispose également d'un pouvoir d’initiative. Son président est Nkosazana Dlamini-Zuma (Afrique du Sud)16.
- le Conseil exécutif est composé des ministres désignés par les gouvernements des États membres. Il prend des décisions dans les domaines du commerce international, de la sécurité sociale, de la nourriture, de l'agriculture et des communications. Il est responsable devant la Conférence et prépare les éléments que doit approuver ou discuter la Conférence.
Institutions judiciaires
La Cour africaine de justice est créée par l'acte constitutif de l'Union africaine pour résoudre les problèmes d'interprétation des traités de l'Union. Le protocole qui a instauré la Cour de justice a été adopté en 2003 et est entré en vigueur en 2009. Il est possible qu'elle soit remplacée par un protocole créant la Cour de justice et des droits de l'homme, qui serait incorporé au sein de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples. Elle aurait alors deux chambres, une traitant des affaires générales et l’autre concernant les droits de l'homme.
La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples existe depuis 1986. Elle est établie par la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et non pas par l'acte constitutif de l'Union africaine. La Cour africaine des droits de l'homme et des peuples a été établie en 2006 pour compléter les travaux de la Commission.
La Commission de l'Union africaine sur le droit international a été créée le 4 février 200917. Elle est composée d'experts en droit international élus par les 54 États membres de l'Organisation. Son siège est fixé à Addis-Abeba. Cette commission a été créée sur la base de l'article 5 de l'Acte constitutif de l'organisation18. Ses activités ont commencé en mai 2010. Cet organe statutaire a une double mission : celle de conseil des organes de l'Union et une mission de prospection juridique. Elle peut à ce titre suggérer la révision de certains textes déjà adoptés, voire, des traités19.
Institutions économiques et financières
Il y a trois institutions économiques :
Cependant, ces institutions n'ont pas encore été établies, bien que les travaux du Comité de pilotage sur leur création soient terminés. À terme, l'Union africaine a pour objectif de se doter d'une monnaie unique (parfois appelé l'afro).
Autres institutions et organes
- le Conseil de paix et de sécurité (CPS)20 a été proposé au Sommet de Lusaka en 2001 et établi en 2004 par un protocole annexé à l'acte constitutif et adopté par la Conférence en juillet 2002. Le protocole définit le CPS comme un organe de sécurité collective et de prévention visant à faciliter la prise de décisions effectives face aux conflits et à la reconstruction qui s'ensuit. Enfin, il vise à mettre en place une politique commune de défense. Le CPS est composé de quinze membres élus sur une base régionale par la Conférence.
- le Comité des représentants permanents se compose de représentants permanents nommés par les États membres. Le Comité prépare les travaux du Conseil exécutif. Il peut être rapproché du Comité des représentants permanents de l'Union européenne.
- le Conseil économique, social et culturel (ECOSOCC) est un organe consultatif dont les membres sont issus des différentes couches socio-professionnelles des États membres. Il ressemble à son homologue européen, le Comité économique et social. Il est présidé depuis 2008 par l'ancien Bâtonnier de l'Ordre des Avocats du Cameroun, Akere T. Muna, par ailleurs vice-président de Transparency International et Président de l'Union panafricaine des Avocats.
- les Comités techniques spécialisés sont créés par le traité d'Abuja et l'acte constitutif qui sont établis par les ministres africains pour conseiller la Conférence des chefs d’État et de gouvernement.
- la Commission africaine de l'énergie.
Rôle des Communautés économiques régionales
Diagramme d'Euler cliquable montrant les relations entre divers accords et organisations multinationaux africaines.
v • d • m
Le rôle des Communautés économiques régionales est un sujet très débattu dans le cadre de la mise en place d'une intégration continentale totale. Ce débat cherche à déterminer si l'intégration du continent doit se faire en un seul bloc unitaire, ou s'il doit passer, au préalable, par l'intégration des sous-régions. Le Plan d'action de Lagos de 1980, et le traité établissant la Communauté économique africaine (aussi dit traité d'Abuja), proposèrent la création de Communautés économiques régionales comme base de l’intégration africaine, avec l'instauration d'un calendrier organisant le passage d'une intégration régionale à continentale21.
Il y a actuellement huit Communautés économiques régionales reconnues par l'Union, chacune établie par des traités régionaux différents. Il s'agit de :
Souvent, ces Communautés se superposent, certains de leurs membres étant parfois membres de plusieurs d'entre elles. La question de leur rationalisation a été posée pendant plusieurs années — et ce fut le thème du Sommet de Banjul de 2006. En juillet 2007, lors du sommet d'Accra, la Conférence a finalement décidé d'adopter un protocole sur les relations entre l'Union africaine et les Communautés économiques régionales22. Ce protocole vise à faciliter l’harmonisation des politiques et d'assurer la conformité avec le traité d'Abuja et le calendrier du Plan d'action de Lagos.
Désignation des Présidents
En 2006, l'Union africaine décida de créer un Comité « pour considérer la mise en place d'un système de rotation entre les régions » en relation avec la présidence. Des controverses sont nées au sommet de 2006 quand le Soudan annonça sa candidature pour la présidence de l'Union, en tant que représentant de la région est-africaine. Plusieurs États membres refusèrent de soutenir le Soudan à cause des tensions au Darfour. Le Soudan a immédiatement retiré sa candidature et le Président Denis Sassou-Nguesso de la République du Congo fut élu pour un mandat de un an. Lors du sommet de janvier 2007, Sassou-Nguesso fut remplacé par le John Agyekum Kufuor du Ghana, en dépit d'une autre tentative soudanaise pour prendre la présidence. En 2007 lors du 50e anniversaire de l'indépendance du Ghana, un moment symbolique pour le pays qui détient la présidence, un sommet de mi-mandat fut organisé pour discuter du Gouvernement de l'Union. En janvier 2008, le Président Jakaya Kikwete de Tanzanie prit la présidence, représentant la région est-africaine23.
Grands axes et politiques menées
Droits de l'homme et crises politiques
L'OUA, ancêtre de l'UA prônait le respect de la souveraineté et la non-ingérence. À l’inverse, l’UA se donne un droit d’ingérence dans certaines situations (génocide, crimes de guerre). Elle joue depuis sa création un rôle dans ce domaine.
Les deux acteurs au sein de l’UA agissant dans ce domaine sont le président de la Conférence des chefs d’État et le Conseil de paix et de sécurité (CPS).
Togo
En réponse à la mort de Gnassingbé Eyadéma, président du Togo, le 5 février 2005, les chefs d’États de l'Union africaine considérèrent la nomination de son successeur Faure Gnassingbé comme un coup d’État militaire24. La constitution du Togo prévoyait que le président du Parlement devait prendre l'intérim en cas de décès du président. Dès lors, ce dernier doit convoquer une élection présidentielle pour choisir le nouveau président dans un délai de 60 jours. La contestation de l'UA força Gnassingbé à tenir une élection. Finalement, il fut élu président officiellement le 4 mai 2005 malgré d'importantes allégations de fraude.
Mauritanie
Le 3 août 2005, un coup d’État en Mauritanie entraina la suspension du pays de toutes activités internationales. Le Conseil militaire qui prit contrôle de la Mauritanie promit l'organisation d'élections dans les deux ans. Ces élections eurent lieu début 2007. Il s'agit des premières élections de Mauritanie généralement considérées comme au-dessus des standards acceptables. Suite aux élections, la Mauritanie fut réintégrée dans l'Union. Cependant, le 6 août 2008, un nouveau coup d'État démit le gouvernement élu en 2007. L'UA annonça dès lors la suspension de la Mauritanie25.
Zimbabwe
La crise politique au Zimbabwe a été débattue par l'Union africaine mais aussi par la Communauté de développement d’Afrique australe. Au niveau de l'Union africaine, la situation au Zimbabwe a été l'objet de discussions controversées au Conseil exécutif après la remise des rapports de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples. Lors du 11e Sommet de l'Union africaine, qui s'est tenu à Charm el Cheik, en Égypte, en juillet 2008, le Zimbabwe a été le principal sujet de discussions de certains États, dont le Sénégal, le Bénin, le Burkina Faso, la Zambie, le Botswana, le Nigeria, le Kenya, et d'autres. Ceux-ci soutenaient une action forte contre le Zimbabwe en réponse aux problèmes posés par le second tour de l'élection présidentielle se tenant en juin. Le Premier ministre du Kenya Raila Odinga appela, parmi d'autres, à la suspension de Robert Mugabe26. Toutefois, une résolution fut finalement adoptée, celle-ci ne prenait pas de sanction contre le gouvernement de Robert Mugabe mais exhortait les principaux partis du Zimbabwe à négocier pour résoudre leurs différends27.
Prévention des conflits
Un des objectifs de l'Union africaine est de « promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité du continent »28. Parmi ces principes se trouve la « résolution pacifique des conflits parmi les États membres de l'Union au travers des moyens appropriés décidés par l'Assemblée »29. Le premier organe chargé de mettre en œuvre ces objectifs et principes est le Conseil de paix et de sécurité (CPS). Le CPS a le pouvoir, entre autres, d'autoriser des missions de soutien de la paix, d'imposer des sanctions en cas de changements inconstitutionnels de gouvernement, et de « prendre des initiatives et des actions jugées appropriées » en réponse à des conflits en cours ou potentiels. Le CPS est un organe décisionnel de plein droit, et ses décisions sont contraignantes pour les États membres.
L'article 4(h) de l'Acte constitutif, repris dans l'article 4 du Protocole de l'acte constitutif du CPS, reconnait aussi le droit, pour l'Union, d'intervenir dans les États membres dans les cas de crimes de guerre, génocide et crimes contre l'humanité. Tout décision d'intervention dans un État membre prise en vertu de l'article 4 de l'Acte constitutif doit l'être par la Conférence sur recommandation du CPS.
Depuis sa première rencontre en 2004, le CPS a été actif lors des crises au Darfour, au Comores, en Somalie, en République démocratique du Congo, au Burundi, en Côte d'Ivoire et dans d'autres pays. Il a adopté des résolutions mettant en place les opérations de maintien de la paix de l'Union africaine en Somalie et au Darfour et à imposer des sanctions contre les personnes remettant en cause la paix et la sécurité (telles que l'interdiction de voyager, le gel des avoirs, etc.). Le Conseil supervise la mise en place d'une « force de réserve » pour servir de force de paix africaine permanente30.
Somalie
Depuis le début des années 1990, la Somalie se trouvait sans gouvernement central fonctionnel. Un accord de paix, qui visait à mettre fin à la guerre civile qui commença par la chute du régime de Siad Barre, fut signé en 2006 après plusieurs années de pourparlers. Toutefois, le nouveau gouvernement fut presque immédiatement menacé par les violences. Pour soutenir temporairement la base militaire du gouvernement des soldats de l'Union, environ 8 000 hommes, furent envoyés à Mogadiscio à partir de mars 2007 en tant que force de maintien de la paix31. L’Érythrée rappela ses ambassadeurs auprès de l'Union africaine le 20 novembre 200932 après que celle-ci eut demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de leur imposer des sanctions du fait de leur soutien supposé aux islamistes somaliens qui tentaient de renverser le gouvernement fédéral de transition de Somalie, le gouvernement internationalement reconnu de la Somalie qui détient le siège de la Somalie à l'Union africaine33. Le 22 décembre 2009, le Conseil de sécurité vota la résolution 1907, qui imposa un embargo sur l’Érythrée, des interdictions de séjours pour les dirigeants érythréens, et le gel des avoirs pour les officiels érythréens. L'Érythrée critiqua fortement la résolution. En janvier 2011, l’Érythrée rétablit sa mission auprès de l'Union africaine à Addis Abeba34.
Darfour (Soudan)
En réponse au conflit du Darfour au Soudan, l'Union africaine a déployé 7 000 soldats de maintien de la paix, originaires principalement du Rwanda et du Nigeria. Bien que la conférence des donateurs, qui s'est tenue à Addis-Abeba en 2005, ait permis d'amasser des fonds pour financer les soldats de maintien de la paix pour l'année en cours et la suivante, l'UA a déclaré au cours de l'année 2006 que les soldats se retireraient à la fin septembre de cette année – date à laquelle son mandat expire35. Le Dr Eric Reeves a critiqué les forces de maintien de la paix en déclarant que celles-ci étaient souvent inefficaces du fait du manque de fonds, de personnels et d'expertise. La taille de la zone à surveiller, à peu près la taille de la France, a rendu encore plus difficile de soutenir une mission efficace. En juin 2006, le Congrès des États-Unis a accordé 173 millions de dollars pour soutenir les forces de l'UA. Le Genocide Intervention Network a appelé les Nations unies (ONU) ou l'OTAN à intervenir pour augmenter et/ou remplacer les forces de maintien de la paix de l'UA. L'ONU a envisagé le déploiement de forces de maintien de la paix, même si elle ne serait intervenues qu'à partir d'octobre 200736. La mission sous-financée et mal équipée de l'UA, qui devait expirer le 31 décembre 2006, a été prolongée jusqu'au 30 juin 2007 et a fusionné avec la Mission conjointe des Nations unies et de l'Union africaine au Darfour en octobre 2007. En juillet 2009, l'Union africaine a cessé de coopérer avec la Cour pénale internationale, en refusant de reconnaître le mandat d'arrêt international qu'elle avait émis à l'encontre du dirigeant soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité37. L'Union ne procéda pas à son arrestation lors de ses visites dans les États parties au Statut de Rome38. Cela s'explique notamment par les relations tendues entre l'Union africaine et la Cour pénale internationale. En effet, cette dernière voit sa légitimité remise en cause par des accusations de colonialisme en ne poursuivant que des Africains39.
Anjouan (Comores)
Libye
L'Union africaine chercha à s'imposer comme médiateur au début de la Guerre civile libyenne de 2011 en formant un comité ad hoc de cinq présidents (le président congolais Denis Sassou Nguesso, le président malien Amadou Toumani Touré, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le président sud-africain Jacob Zuma, et le président ougandais Yoweri Museveni) pour mettre en place une trêve40. Cependant, le début de l'intervention militaire menée par l'OTAN en mars 2011 empêcha le Comité de se rendre en Libye pour rencontrer le dirigeant libyen et ancien président de l'Union africaine (en 2010) Mouammar Kadhafi41. En tant qu'Union, l'UA se détache nettement de la décision du Conseil de sécurité des Nations unies de créer une zone d'exclusion aérienne en Libye42, bien que quelques États membres, tels que le Botswana43, le Gabon44, la Zambie45, et d'autres exprimèrent leur soutien à la résolution.
En conséquence de la défaite de Kadhafi à la Seconde bataille de Tripoli, la bataille décisive de la guerre, en août 2011, la Ligue arabe vota la reconnaissance du Conseil national de transition comme gouvernement légitime du pays avant la tenue d'élections46. Cependant, bien que le Conseil ait été reconnu par plusieurs États membres de l'Union, dont deux sont aussi membres de la Ligue arabe47,48, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine posa son veto à la reconnaissance le 26 août 2011, insistant sur le fait qu'un cessez-le-feu devait être conclu et qu'un gouvernement d'union nationale devait être formé par les deux partis lors de la guerre civile49. Un certain nombre d’États membres de l'Union à la tête desquels se trouvaient l’Éthiopie, le Nigeria et le Rwanda demandèrent que l'UA reconnaisse le CNT comme autorité gouvernementale d'intérim50,51 et plusieurs autres États membres reconnurent le CNT sans prendre en compte la décision du Conseil de paix et de sécurité52,53. Cependant, l'Algérie54 et le Zimbabwe55 ont indiqué qu'ils ne reconnaitraient pas le CNT, l'Afrique du Sud exprima quant à elle des réserves56,57.
Le 20 septembre 2011, l'Union africaine reconnut officiellement le CNT comme représentant légitime de la Libye58.
Santé : lutte contre le SIDA
Les pandémies de VIH et SIDA sont l'un des principaux problèmes auxquels doit faire face l'Afrique, devant les conflits armés. L'Afrique subsaharienne, particulièrement le sud de l’Afrique, est de loin la région la plus concernée au monde. Bien que la mesure des taux de prévalence du VIH s'est avérée un défi méthodologique, il s'avère que plus de 20 % de la population sexuellement active de nombreux pays d'Afrique australe peut être infectée. L'Afrique du Sud, le Botswana, le Kenya, la Namibie et le Zimbabwe voient ainsi leur espérance de vie moyenne diminuer de 6,5 ans. Les effets sur l'Afrique du Sud menacent de manière significative la croissance du PIB, et par conséquent les exportations et importations du continent.
Relations extérieures
Les États membres de l'Union africaine coordonnent leur politique étrangère à travers celle-ci, en plus de conduire leur propre politique étrangère individuelle. L'UA représente les intérêt des peuples africains en général auprès des organisations internationales ; par exemple, elle dispose du statut d'observateur à l'Assemblée générale des Nations unies. L'Union africaine et les Nations unies travaillent en tandem pour aborder les questions de préoccupations communes dans divers domaines.
L'Union africaine maintient des représentations diplomatiques spéciales auprès des États-Unis et de l'Union européenne.
Géographie
L'Union africaine s'étend sur la majeure partie du continent africain et de plusieurs îles plus éloignées à l'exception du Maroc et des territoires considérés comme occupés. Par conséquent, la géographie de l’Union africaine est très diversifiée, comprenant le plus grand désert chaud du monde (le Sahara), de grandes jungles et savane, et le plus long fleuve du monde : le Nil.
L'Union africaine s'étend sur une superficie de 29 922 059 km2, avec 24 165 km de côtes. La majeure partie de l’Union se trouve sur l'espace continental, à l’exception de l'île de Madagascar qui ne représente cependant que 2 % de sa superficie totale.
Économie
Le PIB nominal des États membres de l'Union africaine s'élevait à 1 627 milliards de dollars. Le PIB en parité de pouvoir d'achat de l'Union africaine s'élevait à 2 849 milliards de dollars, la plaçant à la sixième place mondiale, après l'Allemagne59,60,61.
Les objectifs futurs de l'Union africaine comportent notamment la création d'une zone de libre échange, d'une union douanière, d'un marché unique, d'une banque centrale et d'une monnaie commune (cf. union monétaire africaine), établissant ainsi une union économique et monétaire. Les projets actuels consistent à établir une Communauté économique africaine avec une monnaie commune d'ici à 202362.
Population et société
Démographie
L'Union africaine était peuplée de 967 810 000 habitants en 2011.
Fécondité et espérance de vie
Il s'agit du continent où la fécondité est la plus élevée, ainsi le Niger détient le record mondial avec 7,1 enfants par femme63.
La population de l'UA est très jeune : 41 % a moins de 15 ans. L'Ouganda et le Niger sont les pays les plus jeunes du monde : 49 % des habitants ont moins de 15 ans63.
L'espérance de vie y est la plus basse au monde : 50 ans en Afrique subsaharienne63.
Diaspora
L'acte constitutif de l'Union africaine dispose qu'elle doit « inviter et encourager la pleine participation de la diaspora africaine en tant qu'élément important pour le continent dans la construction de l'Union africaine ». Le gouvernement de l’Union africaine a défini la diaspora africaine comme étant « composée de personnes d'origine africaine vivant hors du continent, sans considération de leur citoyenneté et nationalité et qui souhaitent contribuer au développement du continent et construire une Union africaine »64.
Langues
D'après l'acte constitutif de l'Union africaine, les langues de travail sont l'anglais, l'arabe, le français, le portugais et, si possible, les langues africaines65. Un protocole amendant l'Acte constitutif, adopté en 2003, a ajouté à ces langues l'espagnol et le swahili ainsi que « toute autre langue africaine ». Les six langues sont alors devenues des langues officielles de l'Union, et ne sont plus désignées sous le terme de « langue de travail »66. En pratique, la traduction des documents de l'Union dans les quatre langues de travail initiales entraînait des délais significatifs et des difficultés à mener à bien certains projets, mais ceux-ci ont été résolus par l'introduction de nouveaux outils de traduction et de nouvelles méthodes de travail.
Fondé en 2001 sous les auspices de l'UA, l'Académie africaine des langues promeut l'usage et la perpétuation des langues africaines chez les Africains. L'UA fit de l'année 2006 l'« année des langues africaines »67,68.
Religions
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Les deux principales religions sont l'islam et le christianisme.
Sources
Références
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- ↑ Study on an African Union Government: Towards a United States of Africa, 2006. Voir aussi, Decision on the Union Government, Doc. Assembly/AU/2(VII).
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- ↑ RFI - 2 février 2008
- ↑ Voir, Statut de la Commission de l'Union africaine sur le Droit international [archive] (retrieved 2013-04-08)
- ↑ L'Acte constitutif de l'Union africaine a été signé en juillet 2000, v. article 5, § 2.
- ↑ Article 8, Révision des traités: "La CUADI peut proposer (...) la révision de tout traité de l'OUA/UA".
- ↑ Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine [archive]
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Bibliographie
Documents officiels
Ouvrage
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Articles
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Compléments
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Articles connexes
Lien externe