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Par nada le 29 Septembre 2012 à 22:20
Gémeaux ascendant Capricorne , Charles Aznavour repond magnifiquement à ce besoin de durer dans la conscience collective qu'eclaire sa Lune Capricorne en maison 12 ...De durer en restant alerte , jeune et leger en vrai Gémeaux , SIGNE VERS LEQUEL TEND À FRANCHIR TOUTE SON ÉNERGIE SOLAIRE , même si c'est en y apportant aussi toute la puissance du dernier degré Taureau " Un Paon fait la roue sur la terrasse d'un vieux château " , exprimant sur un plan personnel des dons héreditaires ( parents aussi artistes ) .
Né le : 22 mai 1924 à 00h15 à : Paris 6e (France) Soleil : 0°35' Gémeaux AS : 21°32' Capricorne Lune : 13°53' Capricorne MC : 22°48' Scorpion Dominantes : Capricorne, Cancer, Gémeaux
Saturne, Pluton, Mercure
Maisons 6, 12, 4 / Terre, Air / CardinalAstrologie Chinoise : Rat de Bois Numérologie : chemin de vie 7 Taille : Charles Aznavour mesure 1m63 (5' 4") Popularité : 51 772 clics, 366e homme, 645e célébrité Chemin de vie à 27 degré en Lion :
" La luminiscence de l'aube sous un ciel d'Orient"
Né pour être illuminé , charles Aznavour n'est il pas l'auteur de " je me voyais déjà en haut de l'affiche " et n'y est il pas toujours grâce à un talent reconnu, reconnaissance méritée du public.
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Par nada le 16 Mai 2012 à 14:02
NEBRA SUR LE DESCENDANT NOUS APPELE A ENTRER DANS UN RELATIONNEL YIN YANG HARMONIEUX
GRACE A UNE ACCEPTATION PLEINE ET ENTIERE, CANCER, DU FEMININ SACRE
Et Junon très exactement sur le milieu du ciel amplifie ce message d'union
CETTE NOUVELLE LUNE EST ABSOLUMENT HORS NORME PUISQU'ELLE VOIT SE DESSINER SON ALIGNEMENT AVEC LES PLEIADES
MARQUANT LE PASSAGE ANNONCé DANS LA NOUVELLE CONSCIENCE DE LA CINQUIèME DIMMENSION
LA DéCOUVERTE DE NEBRA VIENT DE RESSURGIR DES OUBLIETTES JUSTE AVANT CET EVENEMENT NOUS EMMENANT A REFLECHIR SUR LE SENS PROFOND INTERIEUR DE CETTE TRIPLE CONJONCTION CONNUE PAR LES HOMMES BIEN AVANT LES MAYAS SEMBLE T IL AU REGARD DE CE DESSIN GRAVé IL Y A DES MILLIERS D'ANNéES
Cette Nouvelle Lune nous appèle à un puissant bond de conscience dans notre relation à la fraternité humaine, marquée par un formidable quinconce de Saturne à Jupiter et à l'amas Taureau Gémeaux de la Lune du Soleil et Nébra en fond de ciel, domicile de la Lune ; réaxement de la pensée est le mot clef ! Côté maison trois , Jupiter est aussi conjoint à Mercure , planète maitresse avec Vénus de cette carte du ciel...Vénus en gémeaux en maison quatre, elle aussi alliée de Mercure et de la Lune ...
Le chemin de vie au milieu du ciel en Sagittaire nous montre le nouveau chemin positif que prend la pensée collective par ce reaxement profondement emplie de joie et de foi jupiterienne
L'ascendant Capricorne, sur lequel est conjoint la part de fortune, nous parle de structure en nous renvoyant à ce grandiose reaxement dans l'unité ; encadré par Pluton Capricorne Maison 12 Neptune Poissons qui lui repond toujours conjoint à Chiron en maison un ...Personne n'échappe à ces puissantes alliances planetaires transpersonnelles , que les humains en soient conscients ou non .
NEBRA
Nous retrouvons à nouveau dans le ciel le puissant triangle de Terre qui accompagne les nouvelles Lunes depuis plusieurs cycles et cette fois ci il est formé par trois trigones entre pluton Capricorne Maison 12 , Mars en Vierge Maison 7 et Céres conjointe par l'intermediaire de Vesta au puissant amas planétaire en Taureau ...
Ceci nous parle d'ancrage puissant dans la conscience collective alchimisée de nouvelles valeurs relationnelles plus humbles et compassionnelles
URANUS CONJOINTE A PALLAS EN MAISON DEUX EN BELIER ELECTRISE D'UNE MANIERE SURPRENANTE NOTRE RAPPORT AUX VALEURS ET AUX AVOIRS EN LES TRANSFORMANT PROFONDEMENT PAR UN CHANGEMENT DE NOTRE MANIERE DE PENSER
NOUS PARTONS EXPLORER DE NOUVELLES SPERES DE CONSCIENCE UNIFIEE COMME NOUS Y APPELE LA DANSE SOLI LUNAIRE QUI PENETRE LES GEMEAUX, CE QUE NOUS RAPPELE D'AILLEURS L'ASTEROIDE CONSCIENCE SUR LA POINTE DE LA MAISON NEUF EN SCORPION ET QUI RETROGRADE VERS SATURNE EN BALANCE
SORORALE FRATERNITE UNIVERSELLE EST LE MOT CLEF DE CETTE EFFORT DE TRANSCENDANCE UNIVERSELLE
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Par nada le 23 Juin 2011 à 10:31
Gérard de Nerval
Où es-tu Nerval ?
Ne m’attends pas ce soir, car la nuit sera noire et blanche.
Par ce message laissé derrière lui, Nerval, à quarante-sept ans, prit congé du monde au matin glacé du 26 janvier 1855, rue de la Vieille Lanterne près du Châtelet en se suspendant à un lampadaire trop grand pour lui, mais qui le rapprocha des étoiles. Un lampadaire dit la légende, une grille dit la triste réalité.
Fini les dérives au jardin des Tuileries en promenant son homard rose, fini la valse des souvenirs d’enfance, et les pas de Sylvie. La nuit fut blanche et très froide et Nerval se balançait sous la lune, plus près des gnoses qu’il va traquer.
Il a donc vécu parmi nous ce « fou sublime » et il a tenté de toutes ses forces de « fixer le rêve et d’en connaître les secrets » Il n’a pas voulu nous les dévoiler.
Mais si pendant longtemps, comme une image vaine,
Mon ombre t'apparaît... oh ! reste sans effroi :
Car mon ombre longtemps doit te suivre, incertaine
Entre le ciel et toi.
« Le pauvre jeune homme » qui vivait sur le fil de ses fantômes était tombé de son fil de funambule. Ses dernières années étaient celles d’un mendiant halluciné, replié dans sa forêt de symboles et de ses amours mortes. Lui, naguère riche, vivait au jour le jour, ne croyant qu’en l’éternité.
Il se sentait déjà hors de notre pauvre monde, dépositaire initié et choisi entre tous, des révélations de l’univers. Que pouvait alors lui importer la société et ses convenances bourgeoises. D'ailleurs, il avait fait le coup-de-poing lors de la bataille d’Hernani en 1830.
Apparitions de Nerval
Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie, naquit à Paris le 22 mai 1808. Orphelin de mère, morte quand il avait deux ans , fils d'un médecin de l'armée napoléonienne, le jeune Gérard est élevé à Mortefontaine au nom prédestiné dans le pays de Valois, région parsemée de forêts et d'étangs qui inspira Corot. Amoureux fou de Goethe il se passionne pour la littérature allemande et devient un traducteur étonnant, (Faust en 1828 puis d'Hoffmann.)
L'amour fou pour la comédienne Jenny Colon en 1836, qui n’avait rien à faire d’un illuminé sans le sou, l’avait conduit à croire à l’irréel et donc à l’éternel féminin de Goethe .
Il va le sanctifier autour de cette « pécheresse ». Pour elle il fit même une gazette à elle seule consacrée !
La description du rêve d'Aurélia (1855) en est issue. Et construit sa perception du monde : le songe est la réalité, le réel qu’une imposture. Le rêve est son refuge.
Un long voyage en Orient en 1843 l’enferme encore plus dans sa conviction que la vraie vie est ailleurs. Dans le monde antique chanté par Hölderlin, dans la mythologie et ses dieux, dans l’ésotérisme.
Ce voyage en Orient n’est pas celui d’un voyageur, pendant toute une année il va rechercher les paroles cachées du monde. Il est en chemin d’une métaphysique et non d’un paysage.
Qu’importe si cette métaphysique est brumeuse, il va au-delà des clichés des Romantiques, vers un désert imaginaire, où tout se révèle.
Où vas-tu ? me dit-il. Vers l'Orient !
Et pendant qu'il m'accompagnait, je me mis à chercher dans le ciel une étoile, que je croyais connaître, comme si elle avait quelque influence sur ma destinée... Une …toile a brillé tout à coup et m'a révélée le secret du monde et des mondes.
Il n’ose même pas écrire le mot étoile au complet, pris dans ses visions entre extase et folie. Lui l’errant cherche « sa patrie mystique ».
Les choses cachées du monde vont parler pour lui, et pour lui seul.
«Notre passé et notre avenir sont solidaires. Nous vivons dans notre race et notre race vit en nous.»
Aussi il se laisse flotter pendant dix ans ne vivant que de petits boulots et de l’aide de ses amis, dont Théophile Gauthier.
Et la folie qui nichait en lui comme une chouette patiente, prenait souvent son envol. Quelques moments éblouissants de lucidité, brefs et terribles vont voir naître ses grandes œuvres : Sylvie, Les Filles du feu et surtout « Les Chimères », monument obscur se dressant haut.
D'enfermement en errance, il suit un chemin de « wanderer », de voyageur errant, jusqu’à la pendaison, point de croix final de sa dentelle d'illusions.
Nerval ne pouvait vivre à l’étroit d’un monde sans étoile, sans dieu immortel. La mort de son Aurélia, Jenny Colon, le renforce dans son nouveau paradis, où tout renaît :
« Plus de mort, plus de tristesses, plus d'inquiétude. Ceux que j'aimais, parents, amis, me donnaient des signes certains de leur existence Éternelle »
« D'ailleurs, elle m'appartenait bien plus dans sa mort que dans ma vie. »
Au delà des frontières du réel
Les frontières du monde réel n’ont vraiment jamais compté pour Nerval. Lui le Ténébreux, le Veuf, l’Inconsolé, était un chercheur d’étoile, celle d’un Orient où vivraient côte à côte ses chers poètes allemands, Novalis Goethe, et les sagesses du monde caché.
Le Rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible.
Nerval cherche l’initiation absolue et se désespérait sans doute de l’avoir raté.Une sorte de pardon divin à des péchés jamais commis. Il marchait somnambule comme le double d’un autre qui lui avait vu s’élever l’étoile du matin et marchait à cloche pied dans le pays de l’Ange.
Ce besoin de consolation impossible à rassasier le conduit aux bords du vide
« Dans les rêves, on ne voit jamais le soleil, bien qu'on ait souvent la perception d'une clarté beaucoup plus vive. Les objets et les corps sont lumineux par eux-mêmes. » (Aurélia)
Maintenant il trône dans le panthéon des poètes maudits, Alfred de Vigny lui rendra hommage dans « Chatterton ».
Sanctifié aujourd’hui comme le passeur de la folie en poésie, il semble notre mauvaise conscience. Mais il n’est pas le Prince des poètes.
Ses poèmes sont inégaux, mais une poignée d’eux sont sublimes. D’une écriture sans innovation, ils vont portant si loin en nous. Cette mélancolie insondable les transfigure. Ce pauvre diable ouvre les paradis des mots.
Les seuls en langue française à pouvoir faire écho à Hölderlin ou Novalis.
Pourquoi Nerval nous touche-t-il tant encore ? Lui qui n'a rien inventé en écriture poétique.
Sans doute, parce qu'il nous semble entendre la voix de la pythie à travers lui, et dans un langage hors du temps. Tout est nimbé d'une mélancolie insondable. Ses poèmes sont autant de prophéties, dites sur un ton simple. Ce sont des oracles souriants et énigmatiques.
« Et de blancs papillons la mer inondée » !
Ses paroles hermétiques nous intriguent encore, car elles annoncent le retour des dieux archaïques.
Les saintes et les fées dansent la même ronde.
« Dans le romantisme qu'il traverse, et auquel il paraît étranger, Gérard de Nerval semble une apparition ». (Pierre-Jean Jouve).
À l’écart de tout, il est tout. Chuchotis d'étoiles, territoires de l'oubli tenus en laisse.
Lui le dormeur mal éveillé du bord des abîmes, la voiture de sa raison a versé dans tous les fossés. Là il dort, dans la bouche l'amer d'une vie concassée, la lanterne de ses poèmes à la main. Il reste inassouvi à remodeler nos origines.
Ces poèmes sont ses révélations, ses expiations, les nôtres aussi.
Choix de textes
El Desdichado
Je suis le Ténébreux, — le Veuf, — l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, — et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.
Suis-je Amour ou Phoebus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la Syrène...
Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
Une allée du Luxembourg
Elle a passé, la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau
À la main une fleur qui brille,
À la bouche un refrain nouveau.
C’est peut-être la seule au monde
Dont le cœur au mien répondrait,
Qui venant dans ma nuit profonde
D’un seul regard l’éclaircirait !
Mais non, — ma jeunesse est finie...
Adieu, doux rayon qui m’a fui, —
Parfum, jeune fille, harmonie...
Le bonheur passait, — il a fui !
Fantaisie
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.
Or, chaque fois que je viens à l’entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C’est sous Louis treize... Et je crois voir s’étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs.
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens...
Que, dans une autre existence peut-être,
J’ai déjà vue ! — et dont je me souviens !
La Grand-Mère
Voici trois ans qu’est morte ma grand-mère,
— La bonne femme, — et, quand on l’enterra,
Parents, amis, tout le monde pleura
D’une douleur bien vraie et bien amère.
Moi seul j’errais dans la maison, surpris
Plus que chagrin ; et, comme j’étais proche
De son cercueil, — quelqu’un me fit reproche
De voir cela sans larmes et sans cris.
Douleur bruyante est bien vite passée :
Depuis trois ans, d’autres émotions,
Des biens, des maux, — des révolutions, —
Ont dans les cœurs sa mémoire effacée.
Moi seul j’y songe, et la pleure souvent ;
Depuis trois ans, par le temps prenant force
Ainsi qu’un nom gravé dans une écorce,
Son souvenir se creuse plus avant !
Delfica
La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance
Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs,
Sous l'olivier, le myrte, ou les saules tremblants
Cette chanson d'amour qui toujours recommence ?...
Reconnais-tu le TEMPLE au péristyle immense,
Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents,
Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents,
Où du dragon vaincu dort l'antique semence ?..
Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours !
Le temps va ramener l'ordre des anciens jours ;
La terre a tressailli d'un souffle prophétique...
Cependant la sibylle au visage latin
Est endormie encor sous l'arc de Constantin
Et rien n'a dérangé le sévère portique.
Le Réveil en voiture
Voici ce que je vis : — Les arbres sur ma route
Fuyaient mêlés, ainsi qu’une armée en déroute ;
Et sous moi, comme ému par les vents soulevés,
Le sol roulait des flots de glèbe et de pavés.
Des clochers conduisaient parmi les plaines vertes
Leurs hameaux aux maisons de plâtre, recouvertes
En tuiles, qui trottaient ainsi que des troupeaux
De moutons blancs, marqués en rouge sur le dos.
Et les monts enivrés chancelaient : la rivière
Comme un serpent boa, sur la vallée entière
Étendu, s’élançait pour les entortiller.
J’étais en poste, moi, venant de m’éveiller !
Vers dorés
Eh quoi ! tout est sensible
Pythagore
Homme, libre penseur ! te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose ?
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l’univers est absent.
Respecte dans la bête un esprit agissant :
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;
Un mystère d’amour dans le métal repose ;
« Tout est sensible ! » Et tout sur ton être est puissant.
Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t’épie :
À la matière même un verbe est attaché...
Ne la fais pas servir à quelque usage impie !
Souvent dans l’être obscur habite un Dieu caché ;
Et comme un œil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s’accroît sous l’écorce des pierres !
Myrtho
Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse,
Au Pausilippe altier, de mille feux brillant,
À ton front inondé des clartés de l'Orient,
Aux raisins noirs mêlés avec l'or de ta tresse.
C'est dans ta coupe aussi que j'avais bu l'ivresse,
Et dans l'éclair furtif de ton œil souriant,
Quand aux pieds d'lacchus on me voyait priant,
Car la Muse m'a fait l'un des fils de la Grèce.
Je sais pourquoi là-bas le volcan s'est rouvert...
C'est qu'hier tu l'avais touché d'un pied agile,
Et de cendres soudain l'horizon s'est couvert.
Depuis qu'un duc normand brisa tes dieux d'argile,
Toujours, sous les rameaux du laurier de Virgile,
Le pâle hortensia s'unit au myrte vert !
Artémis
La Treizième revient... C'est encor la première ;
Et c'est toujours la Seule, - ou c'est le seul moment :
Car es-tu Reine, ô Toi ! la première ou dernière ?
Es-tu Roi, toi le seul ou le dernier amant ?...
Aimez qui vous aima du berceau dans la bière ;
Celle que j'aimai seul m'aime encor tendrement :
C'est la Mort - ou la Morte... Ô délice ! ô tourment !
La rose qu'elle tient, c'est la Rose trémière.
Sainte napolitaine aux mains pleines de feux,
Rose au cœur violet, fleur de sainte Gudule,
As-tu trouvé ta Croix dans le désert des cieux ?
Roses blanches, tombez ! vous insultez nos Dieux,
Tombez, fantômes blancs, de votre ciel qui brûle :
La sainte de l'abîme est plus sainte à mes yeux
Aurélia ou LE RÊVE ET LA VIE
Le rêve est une seconde vie. Je n’ai pu percer sans frémir ces portes d’ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. Les premiers instants du sommeil sont l’image de la mort ; un engourdissement nébuleux saisit notre pensée, et nous ne pouvons déterminer l’instant précis où le moi, sous une autre forme, continue l’œuvre de l’existence. C’est un souterrain vague qui s’éclaire peu à peu, et où se dégagent de l’ombre et de la nuit les pâles figures gravement immobiles qui habitent le séjour des limbes. Puis le tableau se forme, une clarté nouvelle illumine et fait jouer ces apparitions bizarres : – le monde des Esprits s’ouvre pour nous.
…. Je vais essayer, à leur exemple, de transcrire les impressions d’une longue maladie qui s’est passée tout entière dans mon esprit ; – et je ne sais pourquoi je me sers de ce terme maladie, car jamais, quant à ce qui est de moi-même, je ne me suis senti mieux portant. Parfois, je croyais ma force et mon activité doublées ; il me semblait tout savoir, tout comprendre ; l’imagination m’apportait des délices infinies. En recouvrant ce que les hommes appellent la raison, faudra-t-il regretter de les avoir perdues...
Bibliographie
Romans, nouvelles, récits
Voyage en Orient (1851)
La Bohème galante (1852)
Lorely, souvenirs d’Allemagne (1852)
Les Illuminés (1852)
Petits châteaux de Bohème (1853)
Les Filles du feu : Angélique, Sylvie, Jemmy, Isis, Émilie, Octavie, Pandora, Les Chimères (1854)
Promenades et souvenirs (1854)
Aurélia ou le rêve et la vie (1855)Poésie
Odelettes (1834), dont: Une allée du Luxembourg (1832)
Les Chimères (1854)Traductions
Faust (1828)
Poésies allemandes (Klopstock, Goethe…) (1830)Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie, est un poète français, né à Paris le 22 mai 1808, mort à Paris le 26 janvier 1855.
Gérard de Nerval est né le 22 mai 1808 à Paris. Deux ans plus tard, sa mère meurt en Silésie alors qu'elle accompagnait son mari, médecin militaire de la Grande armée napoléonienne. Il fut élevé par son grand-oncle maternel, Antoine Boucher, dans la campagne du Valois à Mortefontaine. Installé à Paris en 1814, lors du retour de son père, il revint régulièrement dans ces lieux évoqués dans nombre de ses nouvelles.
Encore lycéen, il se signala par ses traductions de Faust et autres œuvres de Goethe, qui restent parmi les meilleures jamais exécutées. La première de celles-ci fut simplement signée "Gérard". Elle parut en novembre 1827 et ne porte que sur la première partie du chef-d'œuvre, la seule connue alors. Goethe apprécia grandement son travail et remarqua son inspiration, allant jusqu'à dire qu'il aurait écrit sa pièce ainsi s'il avait dû l'écrire en français. Berlioz s'en inspira pour La Damnation de Faust.
Il se lia d'amitié avec Théophile Gautier et Victor Hugo. Il devint avec Petrus Borel un des premiers membres des Jeunes-France. Il prit part activement, du côté des "modernes", à la bataille d’Hernani déclenchée le 25 février 1830 autour de l'œuvre d'Hugo. Vers 1835, il s'installa rue du Doyenné chez Camille Rougier : tout un groupe romantique s'y retrouvait : ce fut le temps de la " Bohême galante" ou "Bohême dorée". Il décrira cette époque dans un ouvrage sur le théâtre contemporain paru en 1852.
Épris de l'actrice Jenny Colon, Nerval lui voua un culte idolâtre qui prit des formes nouvelles à la mort de celle-ci : figure de la Mère perdue, mais aussi de la Femme idéale où se mêlent, dans un syncrétisme caractéristique de la pensée de Nerval, Marie, Isis, la reine de Saba... Il connut à partir de 1841 plusieurs crises de démence qui le conduisirent à la maison de santé du docteur Blanche. Dès lors ses séjours dans cet établissement alternèrent avec ses voyages, en Allemagne, au Moyen-Orient. Son Voyage en Orient sera publié en 1851. Dans les années 1844 à 1847, Nerval voyagea beaucoup (Belgique, Hollande, Londres, environs de Paris) et rédigea des reportages et impressions de voyages correspondants. En même temps, il travailla comme nouvelliste et auteur de livrets d'opéra ainsi que comme traducteur des poèmes de Heinrich Heine qui était son ami (recueil imprimé en 1848). Ses dernières années furent marquées par la détresse matérielle et morale, et par l'écriture de ses principaux chefs-d'œuvre, réalisés pour se purger de ses émotions sur les conseils du docteur Blanche : les Filles du feu, Aurélia ou le rêve et la vie (1853-1854). On le retrouva pendu à une grille d'un bouge, rue de la Vieille-Lanterne, le 26 janvier 1855, dans le « coin le plus sordide qu'il ait pu trouver », comme l'a noté Baudelaire.
Influence postérieure
L'insistance de Nerval sur la signification des rêves eut une influence sur le mouvement surréaliste qui fut soulignée par André Breton. Dans sa dédicace à Alexandre Dumas pour les filles du feu, Nerval évoque " l'état de rêverie super-naturaliste " qui fut le sien lorsqu'il écrivit les sonnets des Chimères.
Marcel Proust et René Daumal furent aussi grandement influencés par cette œuvre majeure.
Antonin Artaud vit en Nerval un suicidé de la société, laquelle fut selon lui "occultement liguée contre sa conscience".
On peut se demander si Arthur Rimbaud, qui fait référence à la traduction de Faust, a lu Aurélia qui parut dans La Revue des Deux Mondes. Certaines similarités dans le rythme et les images permettent de l'envisager. Par exemple, lorsque Nerval écrit "l'étoile qui chatoyait d'un double éclat tour à tour bleue et rose", Rimbaud écrit un poème qui commence par ce vers : "L'étoile a pleuré rose au cœur de tes oreilles".
Un chef-d'œuvre : Sylvie
C'est une autobiographie déguisée où, derrière un narrateur fictif s'exprimant à la première personne, Nerval recompose des souvenirs d'enfance et sa quête vaine d'un bonheur simple et réconcilié. Un entrefilet dans un journal plonge brutalement le narrateur dans des souvenirs de fêtes villageoises près de Senlis. Il décide de quitter Paris sur l'heure et au cours du trajet qui le mène à Loisy, il se remémore sa jolie compagne d'alors, la brune Sylvie, et la mystérieuse Adrienne, aperçue un soir au milieu d'une ronde de jeunes filles, et jamais oubliée depuis. Les années ont passé, néanmoins, et sitôt arrivé, le narrateur ne peut que constater le naufrage du temps : Sylvie se moque gentiment de ses obsessions et si l'ombre d'Adrienne plane encore non loin de l'abbaye de Châalis, elle est morte depuis longtemps déjà. Seul le narrateur poursuit ses chimères et prétend confondre l'actrice Aurélie dont il est épris avec ce fantôme. Alors peut-être la sage Sylvie le sauverait-elle en lui offrant une vie sans nuages ? Mais elle est gantière et en voie d'épouser un pâtissier. La construction de cette brève nouvelle est très habile, ménageant des ponts incessants entre le passé et le présent. Les thèmes chers à Nerval s'y déploient avec une étonnante concentration : le pouvoir rédempteur de la Femme, assimilée à la Mère trop tôt perdue ; les charmes d'une province oubliée par le temps, parsemée de châteaux magiques et de bois profonds hantés du souvenir de Jean-Jacques Rousseau, qui passa là ses dernières années; les sortilèges du rêve enfin, et de la mémoire, par lesquels le narrateur affirme une formelle défiance à l'égard du monde réel.
Anecdotes
On vit un jour Gérard se promener en tenant en laisse un homard dans les galeries du Palais-Royal. Alors qu'on l'interrogeait sur le pourquoi de cet acte, il aurait répondu : " J’ai le goût des homards, qui sont tranquilles, sérieux, savent les secrets de la mer, n’aboient pas… " Les critiques et les biographes voient généralement dans cet épisode un des signes précurseurs de la folie qui allait frapper le poète. Roger Mazelier, dans Gérard de Nerval et l'humour divin, avance une autre hypothèse : il pourrait s'agir d’une volonté d'établir une "parfaite métathèse phonique" pour signifier l' amor (l'amour) ou/et d'une allusion à Omar Ier et à son lieutenant Amrou, que l'on accusa d'être les instigateurs du dernier incendie de la bibliothèque d'Alexandrie. Dans la première lettre d’Angélique, Gérard affirme d'ailleurs vouloir "venger la mémoire de l'illustre calife".
Alors qu'on l'accusait d'être impie, Gérard s'exclama : "Moi, pas de religion ? J'en ai dix-sept !"
Au bas d'un portrait photographique de lui, Gérard de Nerval écrivit : "Je suis l'autre".Voir la photo
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Par nada le 21 Mai 2011 à 22:43
citations de Bob Dylan
Il y a toujours des gens pour essayer de vous dire comment faire tout dans la vie. La façon la plus facile d’agir, c’est de ne demander l’avis de personne… si on croit vraiment à ce que l’on fait.
(1985)Je me considère plutôt comme un admirateur qu’un fan, j’ai donc du mal à imaginer que quelqu’un soit fan de ce que je fais… Je sais que ce monde n’est qu’un passage, que les morts ont des yeux et que même ceux qui ne sont pas encore nés peuvent voir… (1977)
Je ne me prends pas pour un écrivain. Je veux dire, il y a des gens dont c’est le métier. Ils observent. Moi, je ne me vois pas en écrivain. Non. J’écris des chansons, mais ce sont juste des paroles à chanter. Parfois les paroles changent quand j’arrive en studio et, parfois, elles changent quand je monte sur scène. Et elles changeront encore. (1991)
Le passé n'existe pas puisqu'il est passé, le futur n'est pas encore là ; en conséquence il n'y a que le présent puisqu'on y est.
Pour vivre hors la loi, il faut être honnête. (1967)
Les Stones sont véritablement le plus grand Groupe de Rock de la Planète et ils le seront toujours. Ils seront aussi les derniers. Tout ce qui viendra après eux, le Metal, le Rap, le Punk, la New-Wave, le Pop-Rock, et tout ce que voudrez, vous ramènera aux Rolling Stones. Ils étaient les premiers et seront les derniers et personne ne pourra faire mieux ! (2009)
Né le : 24 mai 1941 à 21h05 à : Duluth (MN) (États-Unis) Soleil : 3°31' Gémeaux AS : 20°20' Sagittaire Lune : 21°31' Taureau MC : 17°51' Balance Dominantes : Gémeaux, Taureau, Sagittaire
Mercure, Vénus, Jupiter
Maisons 5, 6, 7 / Air, Terre / MutableAstrologie Chinoise : Serpent de Métal Numérologie : chemin de vie 8 Taille : Bob Dylan mesure 1m71 (5' 7½") Popularité : 59 127 clics, 144e homme, 263e célébrité Célébrités ayant la même date anniversaire : Laure Sainclair, Eric Cantona, Priscilla Presley, Kristin Scott Thomas, Victoria du Royaume-Uni (1819), Daniel Gabriel Farenheit, Dominique Lavanant, Patti Labelle, Jean-Pierre Bacri, Luiza Brunet, Karim Alami, John C. Reilly... Voir toutes les célébrités nées un 24 mai.
Bob Dylan (né Robert Allen Zimmerman le 24 mai 1941 à Duluth, Minnesota - ) est un auteur-compositeur-interprète et un musicien américain dont le style musical a évolué au fil des années : rock, folk, country, blues et jazz sont les exemples de la diversité de son œuvre.
Depuis ses débuts dans les années 1960, il a, par ses textes et par sa recherche de voies nouvelles (à l’encontre de son public parfois), sensiblement marqué la culture musicale contemporaine : en témoignent les nombreux artistes qui se réclament de son influence (David Bowie, Jeff Buckley, Tom Waits, Elvis Costello, etc. ), ou le vaste répertoire des chansons qu'il a composées, dans lequel puisent des musiciens de tous les horizons et de toutes les générations (Elvis Presley, The Beatles, Neil Young, U2, P.J. Harvey, The White Stripes, Guns N' Roses, Jimi Hendrix etc.).
Les références dont s’inspire Bob Dylan pour faire évoluer son art sont non seulement à chercher du côté de musiciens américains légendaires, tels Hank Williams, Woody Guthrie et Robert Johnson, mais aussi chez des écrivains de la Beat Generation, comme Jack Kerouac ou Allen Ginsberg. Il apprécie également Arthur Rimbaud, avec qui il sera souvent comparé, et s’intéresse à des dramaturges, tel Bertold Brecht.
Au XXIe siècle, près de 45 ans après la parution de son premier album, Dylan parcourt le monde de concert en concert et continue de composer.
Complexe, en constante évolution (il réinvente régulièrement chacun de ses standards dans différents registres, allant du rock agressif au jazz en passant par les ballades), proche des aspirations sociales et culturelles des époques qu’elle a traversées, l’œuvre de Dylan a, peut-être plus que toute autre, fait évoluer le rôle de la musique populaire en Occident (cf. Analyses). Depuis 1997, Bob Dylan est régulièrement mis en nomination pour l’obtention du Prix Nobel de littérature. Par ailleurs, les textes de ses chansons, qui se situent entre poésie surréaliste et musique traditionnelle américaine, sont étudiés dans les universités américaines. Son dernier album studio, Modern Times, paru fin aout 2006, est entré directement n°1 dans les charts aux États Unis, faisant de lui l'unique chanteur au monde âgé de 65 ans encore en vie, n°1 au hit parade.Bob Dylan (né Robert Allen Zimmerman le 24 mai 1941 à Duluth, Minnesota - ) est un auteur-compositeur-interprète et un musicien américain dont le style musical a évolué au fil des années : rock, folk, country, blues et jazz sont les exemples de la diversité de son œuvre.
Depuis ses débuts dans les années 1960, il a, par ses textes et par sa recherche de voies nouvelles (à l’encontre de son public parfois), sensiblement marqué la culture musicale contemporaine : en témoignent les nombreux artistes qui se réclament de son influence (David Bowie, Jeff Buckley, Tom Waits, Elvis Costello, etc. ), ou le vaste répertoire des chansons qu'il a composées, dans lequel puisent des musiciens de tous les horizons et de toutes les générations (Elvis Presley, The Beatles, Neil Young, U2, P.J. Harvey, The White Stripes, Guns N' Roses, Jimi Hendrix etc.).
Les références dont s’inspire Bob Dylan pour faire évoluer son art sont non seulement à chercher du côté de musiciens américains légendaires, tels Hank Williams, Woody Guthrie et Robert Johnson, mais aussi chez des écrivains de la Beat Generation, comme Jack Kerouac ou Allen Ginsberg. Il apprécie également Arthur Rimbaud, avec qui il sera souvent comparé, et s’intéresse à des dramaturges, tel Bertold Brecht.
Au XXIe siècle, près de 45 ans après la parution de son premier album, Dylan parcourt le monde de concert en concert et continue de composer.
Complexe, en constante évolution (il réinvente régulièrement chacun de ses standards dans différents registres, allant du rock agressif au jazz en passant par les ballades), proche des aspirations sociales et culturelles des époques qu’elle a traversées, l’œuvre de Dylan a, peut-être plus que toute autre, fait évoluer le rôle de la musique populaire en Occident (cf. Analyses). Depuis 1997, Bob Dylan est régulièrement mis en nomination pour l’obtention du Prix Nobel de littérature. Par ailleurs, les textes de ses chansons, qui se situent entre poésie surréaliste et musique traditionnelle américaine, sont étudiés dans les universités américaines. Son dernier album studio, Modern Times, paru fin aout 2006, est entré directement n°1 dans les charts aux États Unis, faisant de lui l'unique chanteur au monde âgé de 65 ans encore en vie, n°1 au hit parade.Comment pousser les bords du monde : Bob Dylan Ecrit et raconté par François Bon
Bob Dylan
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.Bob Dylan Bob Dylan en 1963.Surnom Elston Gunnn[1], Blind Boy Grunt[2], Zimbo[3], Zimmy[4], Lucky Wilbury, Boo Wilbury, Elmer Johnson, Sergei Petrov[5], Jack Frost[6], Jack Fate, Willow Scarlet, Bob Landy[2], Robert Milkwood Thomas[2], Tedham Porterhouse Nom Robert Allen Zimmerman Naissance 24 mai 1941 , Duluth, Comté de Saint-Louis dans le Minnesota, États-Unis Pays d’origine États-Unis Activité principale auteur-compositeur-interprète, musicien, peintre, poète Genre musical Rock, Folk, Folk rock, country,Gospel Rock,Country pop, blues rock Instruments guitare, harmonica, basse, piano Années d'activité depuis 1959 Labels Columbia Site officiel bobdylan.com Bob Dylan (né Robert Allen Zimmerman le 24 mai 1941 à Duluth, Minnesota) est un auteur-compositeur-interprète, musicien, peintre, poète américain, une des figures majeures de la musique populaire depuis cinq décennies. Ses œuvres les plus célèbres et les plus influentes datent des années 1960, quand il fut d'abord un chroniqueur informel des troubles américains, par exemple avec Like a Rolling Stone, Ballad of a Thin Man, All Along The Watchtower, Masters of War ou encore Gates of Eden. Certaines de ses chansons comme Blowin' in the Wind et The Times They Are a-Changin' sont devenues des hymnes anti-guerre, en particulier anti-guerre du Vietnam et des mouvements civils de l'époque[7]. L'un de ses derniers albums studio, Modern Times, publié en 2006, est entré directement à la première place dans le classement Billboard 200[8] et a été nommé Album de l'année par le magazine Rolling Stone.
Dans ses premières chansons Dylan a abordé les questions sociales, et trahissait une forte influence philosophique et littéraire défiant les ‘’existants’’ de la musique pop classique, et il faisait généralement appel à la contre-culture de l'époque. Tout en élargissant et en personnalisant les styles musicaux, il a montré une grande dévotion à de nombreuses traditions de la musique américaine, folk, country, blues, gospel, rock'n'roll et rockabilly, ainsi qu’à la musique folk anglaise, écossaise et irlandaise.
Biographie[modifier]
La famille de Bob Dylan est originaire d'Europe de l'Est. Ses grands-parents paternels étaient des juifs d'Odessa. Ils ont émigré aux États-Unis en 1905. Ses grands-parents maternels, arrivés aux États-Unis en 1902, étaient des juifs lituaniens.
Depuis le début de sa carrière, dans les années 1960, Dylan a, par ses textes et par sa recherche de voies nouvelles (allant parfois même à l’encontre de son public), sensiblement marqué la culture musicale contemporaine : en témoignent les nombreux artistes qui se réclament de son influence (David Bowie, Neil Young, Paul Simon, Jeff Buckley, Bruce Springsteen, Tom Waits, Elvis Costello, etc.), ou le vaste répertoire des chansons qu'il a composées, dans lequel puisent des musiciens de tous les horizons et de toutes les générations (Tom Waits, Elvis Presley, The Beatles, Mark Knopfler, Neil Young, U2, P.J. Harvey, The White Stripes, Syd Barrett, Guns N' Roses, Jimi Hendrix, Nina Simone,Francis Cabrel etc.).
Les références dont s’inspire Bob Dylan pour faire évoluer son art sont non seulement à rechercher du côté de musiciens américains légendaires, tels Hank Williams, Woody Guthrie[ch 1] et Robert Johnson[ch 2], mais aussi chez des écrivains de la Beat generation, comme Jack Kerouac ou Allen Ginsberg. Il apprécie également Arthur Rimbaud, à qui il sera souvent comparé, et s’intéresse à des dramaturges, tel Bertolt Brecht.
Au XXIe siècle, près de 50 ans après la parution de son premier album, Dylan parcourt le monde de concert en concert et continue de composer.
Complexe, en constante évolution (il réinvente régulièrement chacun de ses standards dans différents registres, allant du rock agressif au jazz en passant par les ballades), proche des aspirations sociales et culturelles des époques qu’elle a traversées, l’œuvre de Dylan a, peut-être plus que toute autre, fait évoluer le rôle de la musique populaire en Occident (cf. Analyses). Depuis 1997, Bob Dylan est régulièrement nommé pour l’obtention du Prix Nobel de littérature. Par ailleurs, les textes de ses chansons, qui se situent entre poésie surréaliste et musique traditionnelle américaine, sont étudiés dans les universités américaines. Son avant-dernier album studio, Modern Times, paru fin août 2006, est entré directement n° 1 dans les charts aux États-Unis, faisant de lui l'unique chanteur au monde alors âgé de 66 ans encore en vie, n° 1 au hit parade.
Origines[modifier]
Les grands-parents de Robert Zimmerman sont originaires d'Europe de l'Est, dont ils ont fui les pogroms de la fin du XIXe et du début du XXe siècle[a 1]. Ben D. Stone, son grand-père maternel s'installe à Hibbing, tandis que Zigman Zimmerman, qui a fui Odessa en 1907, s'installe à Duluth, ces deux villes étant situées dans le Minnesota. Beatrice Stone et Abraham Zimmerman, deux de leurs enfants, se marient en 1934 et donnent naissance à Robert (Bob) le 24 mai 1941 loin des combats, loin de l'Europe cimetière des juifs[d 1] (ce qui fera dire plus tard à Dylan « Le monde volait en morceaux et déjà le chaos fichait son poing dans la figure des nouveaux venus »[ch 3]. Il reçoit le nom juif de Shabtai Zisel ben Avraham (אברהם בן שבתאי en hébreu). Celui-ci passe sa petite enfance à Duluth où Abraham occupe un bon emploi de salarié à la Standard Oil qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille[d 2], puis en 1947 déménage avec ses parents et David, son jeune frère, à Hibbing, ville natale de Beatty[c 1]
Dans son autobiographie [9], Dylan écrit que sa grand-mère maternelle portait le nom de Kirghiz, que la famille de celle-ci avait vécu à Trabzon, sur la côte turque de la mer Noire ; bien qu'elle eût grandi dans le district de Kağızman, elle venait d'İstanbul, à l'ouest de la Turquie. Son grand-père paternel était également originaire de Trabzon.
Hibbing[modifier]
Hibbing est à l'époque une ville minière, réputée pour posséder la plus grande mine à ciel ouvert de fer du monde, d'environ 17 000 habitants, aux mœurs conservatrices et de tradition chrétienne, son père fréquentant le Rotary Club de la ville et même une loge juive maçonnique : le B'nai Brith[d 3] . Son père, Abraham, guéri de la poliomyélite qu'il a contractée à Duluth, ouvre un magasin d'électro-ménager. Vers l’âge de 8 ou 9 ans, Robert s’initie au piano puis plus tard, à la guitare et à l’harmonica. Il se passionne tout d’abord pour la musique country de Hank Williams dont il répète les morceaux, et écoute les stations de radio qui diffusent du blues, tel que celui de Muddy Waters, Howlin' Wolf, John Lee Hooker ou Jimmy Reed[10]. Il sera également influencé par Elvis Presley, Buddy Holly, Bill Haley et Little Richard, dont la gestuelle scénique et les attitudes anticonformistes fascinent les adolescents autant qu'elles scandalisent leurs aînés[11].
Au lycée[12], l'adolescent intègre des petites formations musicales, telles que The Golden Chords, avec lesquelles il joue dans des fêtes et des talent contests. Il étend sa culture musicale en échangeant des disques de jazz et de rhythm and blues avec des amis partageant son goût pour la musique[c 2]. Il quittera le lycée en 1959 avec son diplôme de fin d'études correspondant au bac[d 4].
Vie privée[modifier]
Dylan se marie avec le mannequin américain Sara Lownds (née Shirley Marlin Noznisky le 28 octobre 1939 à Wilmington, dans le Delaware) le 22 novembre 1965. Ce mariage reste secret jusqu'en février 1966 et la parution dans le New York Post d'un article de la journaliste Nora Ephron intitulé « Hush! Bob Dylan is wed ». Leur premier enfant, Jesse Byron Dylan, naît le 6 janvier 1966, ils ont trois autres enfants : Anna Leigh (née en 11 juillet 1967 vit à Santa Monica), Samuel Isaac Abraham (né le 30 juillet 1968 est photographe), et Jakob Luke Dylan (né le 9 décembre 1969 à New York)[13]. Dylan a également adopté la fille de Sara d'un mariage antérieur, Maria Lownds (devenue Maria Dylan), (née le 21 octobre 1961 et actuellement mariée au musicien Peter Himmelman). Depuis 1989 son fils Jakob est le chanteur principal et le parolier du fameux groupe de rock de Los Angeles The Wallflowers. Jesse Dylan est un réalisateur et un homme d'affaires prospère. Bob Dylan et Sara divorcent le 29 juin 1977 [14].
Bob Dylan a un cinquième enfant, Désirée Gabrielle (née le 30 janvier 1986 à Los Angeles)[13] de sa seconde épouse, la choriste Carolyn Dennis[15] qu'il épouse le 4 juin 1986[16]. Ils divorcent en octobre 1992[a 2],[17].
Il aurait une autre fille prénommée Narette [13] née d'une relation avec Clydie King (née Clydie May Crittendon[18] le 21 août 1943 à Dallas au Texas). Clydie King fut la choriste de Bob Dylan pour Saved en 1980, Shot of Love en 1981, Infidels en 1983.
Carrière[modifier]
1959-1961 : les débuts[modifier]
Minneapolis[modifier]
En septembre 1959, alors âgé de 18 ans, Robert Zimmerman s’inscrit à l’université du Minnesota pour y suivre des cours d’art et s’installe à Dinkytown, le quartier étudiant dans la banlieue Minneapolis, repères de défoncés et d'artistes influencés par le mouvement Beat. Peu assidu à des cours qu’il ne suivra que quelques mois, il découvre le folk (Pete Seeger, Cisco Houston) « des chansons qu’on tient toujours de quelqu’un »[19]The Scholar ou The Purple Onion pour 2 ou 3 dollars, c’est à cette époque qu’il commence à prendre le pseudonyme de Bob Dylan.
L’origine de ce pseudonyme fut longtemps considérée comme une référence au poète gallois Dylan Thomas, que Robert Zimmerman connaissait[b 1], mais il s’agit en réalité de la déformation de son deuxième prénom Allen[19]. Au Chicago Daily News qui l'interrogeait en 1965 sur l'influence de Dylan Thomas sur le choix de son nom, il rétorquait : « Non, bon Dieu non. J'ai pris Dylan parce que j'ai un oncle qui s'appelle Dillion. J'ai modifié l'orthographe mais seulement parce que ça faisait mieux. J'ai lu des trucs de Dylan Thomas et ça ne ressemble pas aux miens. »[20]. Le 9 août 1962, Dylan a fait légalement changer son nom auprès de la Cour Suprême[b 2].
Dylan est un gamin aux allures de vagabond, à la façon de jouer de la guitare jugée presque convenable, à la voix trop monotone, trop rauque, mais cependant il séduit. Il apprend beaucoup et rapidement : en recherche continuelle de nouvelles chansons à apprendre, il profite de sa culture et des discothèques folk des parents de ses amis – à une époque où les disques folk sont rares et précieux[21]. Affabulant parfois (Dylan prétendit être orphelin, originaire du Nouveau-Mexique)[b 3], Dylan acquiert progressivement toutes les caractéristiques d'un authentique chanteur folk.
Il fait la connaissance de David Whittaker, étudiant de gauche avec qui il devient ami. Whittaker semble être l'auteur des photos du disque pirate The Great White Wonder, en 1969 [b 4], lequel lui fait découvrir Woody Guthrie, dont il dévore l’autobiographie, Bound For Glory. En décembre 1960, Dylan prend la route de New York pour y rencontrer son idole, malade de la chorée de Huntington, qui séjourne au Greystone Hospital, dans le New Jersey[b 5].
New York[modifier]
Après un séjour de quelques semaines à Chicago, Dylan arrive à New York assiégée par le froid, à la fin de janvier 1961. Il se rend directement à Greenwich Village, un quartier bohème où cohabitent chanteurs, artistes et militants politiques ; le soir même, il joue au Café Wha?[b 6]. Il se rend au chevet de Woody Guthrie et, au fur et à mesure de ses visites, les deux hommes sympathisent. « Ce gosse a vraiment de la voix. Je ne sais pas s’il réussira par ses paroles, mais il sait chanter » dit Woody Guthrie [b 7]. Dylan fait la connaissance des Gleason, chez qui Guthrie passe ses week-ends, et dont l'appartement dans East Orange s’est peu à peu transformé en un lieu de créativité autour de Guthrie où se réunissent les plus grands noms de la scène folk, comme Cisco Houston, Jack Elliot, ou encore Pete Seeger. Ne dédaignant pas l’hospitalité des Gleason, chez qui il utilise l'immense bibliothèque et ouvre ainsi son esprit aux classiques de la littérature mondiale[d 5], Dylan étudie et répète les enregistrements de Guthrie que ceux-ci possèdent[b 8].
Arrivé à New York depuis peu, Dylan n'a donc pas tardé à nouer des relations, mais, considéré comme trop marginal par les propriétaires de café, il peine à se faire engager « Man there said "Come back some other day, / You sound like a hillbilly / We want folk singer here" »[22]. Cependant, en avril 1961, il joue devant la société de musique folk de l’Université de New York, au Loeb Student Center[b 9]. À cette occasion, Dylan rencontre Susan Rotolo, âgée de 17 ans[23]. Dessinatrice, peintre, Suze ne représente pas le stéréotype de l’admiratrice inconditionnelle. Son implication dans les mouvements étudiants, sa connaissance de Brecht, de Rimbaud, de Villon participent à la métamorphose d’un Dylan légèrement anachronique, jouant volontiers l'ignorance, en un auteur brillant dont la plume incarnera le réveil des consciences politiques endormies.
Lors de soirées pour débutants (des hoots, ou hootnanny) d’un club célèbre du Village, le Gerde’s Folk City, Dylan est repéré par son directeur Mike Porco, qui l'engage pour deux semaines, sur les conseils de Robert Shelton, critique musical au New York Times : le 11 avril 1961 est le premier engagement d'importance pour Dylan (deux semaines), où il joue en première partie de John Lee Hooker, un guitariste « incroyable », encore peu connu du grand public[b 10]. Dylan dira par la suite « Comme je n'avais pas l'âge requis, Mike s'est porté garant de moi auprès de deux syndicats. C'est devenu le père - le père Sicilien qui me manquait »[d 6]. Lorsque Mike Porco reprogramme Dylan le 26 septembre, Robert Shelton est présent et publie trois jours plus tard un article élogieux sur « un nouveau styliste du folk »[24], qui renforce la notoriété naissante de Dylan.
La Columbia[modifier]
La Renaissance Folk ne se limite pas au seul Greenwich Village : à Cambridge, en Nouvelle-Angleterre, Joan Baez et Eric Von Schmidt enthousiasment également leur public, notamment à l’Unicorn et au Club 47. C’est dans ce dernier que Dylan fait la connaissance de Carolyn Hester, une chanteuse de folk, qui vient de signer avec Columbia Records. Carolyn est à la recherche d’un harmoniciste pour l’album auquel elle travaille, et propose la place à Dylan, qui accepte. Lors des séances d’enregistrement, Dylan joue à Carolyn un morceau qu’il a composé, Come Back Baby, qui séduit John H. Hammond, un des directeurs artistiques de Columbia. Au fur et à mesure des séances, Hammond prend conscience du talent de Dylan et, malgré les réticences de sa direction, lui fait signer un contrat : « J’ai vu ce gosse avec sa casquette qui jouait de l’harmonica – pas terrible d’ailleurs, mais j’ai tout de suite été séduit. Je lui ai demandé s’il savait chanter. S’il composait. S’il ne voulait pas enregistrer. » [b 11].
L’imprésario de Dylan s’appelle Al Grossman, agent célèbre et controversé de New York : salué pour les succès auxquels il a participé[25], il est aussi critiqué pour ses objectifs essentiellement commerciaux, peu conciliables avec le discours contre la misère populaire que chantent les chanteurs folk. Grossman est également le cofondateur, avec George Wein, propriétaire d’un club folk à Boston, en 1959, du festival folk de Newport, et gère les carrières du Kingston Trio, d’Odetta et du trio folk Peter, Paul and Mary[b 12]. Cachant son intérêt à promouvoir la carrière de Dylan[26], Grossman incite Izzy Young, propriétaire du Folklore Center au Village à produire le premier concert de Dylan en tête d’affiche, au Carnegie Chapter Hall, le 4 novembre 1961[b 13].
En mars 1962 paraît le premier album de Dylan (Bob Dylan, 1962). Composé de reprises folk et blues, il contient également deux titres originaux : Talkin' New York et Song To Woody. Ce premier album, confiné au cénacle folk, se vend mal[27], mais le contrat de Dylan, fermement défendu par Hammond et Johnny Cash, n'est pas rompu, comme cela fut envisagé au départ[b 14].
1962 – 1964 : une notoriété naissante[modifier]
Broadside[modifier]
Depuis février 1962, paraît périodiquement Broadside Magazine, un magazine folk fondé par Agnes Cunningham et à l’initiative de Pete Seeger. Des albums seront également produits par le magazine, The broadside Ballads, où Dylan apparaît sous le pseudonyme Blind Boy Grunt[28]. Dans ce magazine pour lequel écrivent régulièrement Gil Turner, Tom Paxton et Phil Ochs sont publiés les textes de chansons d’actualité, les topical songs. Dylan y écrit une douzaine de textes[29], souvent écrits dans l’instant[30], qui témoignent de la faculté incoercible de Dylan à composer sur tous les sujets, de l’inanité de la chasse aux communistes[31] au dégoût qu’il éprouve après l’exécution sommaire d’un noir âgé de 14 ans et la relaxe de ses assassins, blancs[32].
Porté par la puissance évocatrice de ses textes, Dylan devient la voix d’une génération excédée par les injustices et le conservatisme qui prévalent alors. Blowin' in the Wind, que Dylan compose en avril 1962, paraît dans le numéro six de Broadside. Reprise sur tous les campus et popularisée par le trio Peter, Paul and Mary, elle symbolise la dimension sociale et politique qu’est en train d’acquérir son jeune auteur[b 15].
The Freewheelin'[modifier]
Blowin' in the Wind sera la première chanson de son deuxième album, The Freewheelin' Bob Dylan, qu’il commence à enregistrer en juin. La chanson est constituée de trois strophes, chacune composée de trois vers. Chaque vers comprend une question, dont la réponse, toujours identique, constitue le refrain :
« La réponse, mon ami, est soufflée par le vent
La réponse est soufflée par le vent[33] ». Dylan compose de nombreuses chansons engagées telles que A Hard Rain's a-Gonna Fall, écrite pendant la crise des missiles de Cuba, Masters of War et Oxford Town (écrite par Dylan à propos des évènements qui se sont déroulés à l’université du Mississippi, située près de la ville d'Oxford, où James Meredith, un vétéran de l’US Air Force, a été le premier noir à être admis). Mais il rompt également avec la tradition folk de son premier album avec des titres plus intimistes tels que Don't Think Twice, It's All Right, Girl from the North Country, et Bob Dylan's Dream, révélateurs de la mythologie et du sens de la poésie qui l'habitent[28].
Les sessions d'enregistrement et la production de l'album, plus longue que celle du premier, révèlent également l'animosité qui oppose John H. Hammond à Albert Grossman : celui-ci conteste tout d'abord la validité du contrat qui lie CBS à Dylan, mineur lorsqu'il le signa ; il s'oppose ensuite à Hammond sur la production de Mixed up Confusion[34], accompagnée par un piano, une batterie, deux guitares et une basse. Le simple, qui comprend également Corrina, Corrina, ne concorde pas avec l'image de chanteur de folk de Dylan et est rapidement retiré de la vente[b 16].
Premières apparitions télévisées[modifier]
Découvert par le réalisateur Philippe Saville à Greenwich Village, Dylan part à Londres en décembre pour participer à une pièce télévisée : Madhouse On Castle Street, diffusée le soir du 13 janvier 1963 à la BBC[35]. La pièce décrit l'histoire d'un jeune homme rebelle qui s'enferme dans une pension et refuse d'en sortir ; sa sœur et son voisinage tentent d'en découvrir la raison. Dylan est d'abord pressenti pour jouer le rôle principal, mais constatant le manque de naturel de Dylan lorsqu'il joue, Saville réécrit la pièce et attribue à Dylan un rôle de narrateur chantant[36]. Dylan interprète quatre chansons dont Blowin' In the Wind, dont c'est la première diffusion ; l'original de l'enregistrement fut détruit en 1968 et aucune copie n'a depuis été retrouvée[35].
Le 12 mai 1963, Dylan doit participer au Ed Sullivan Show, une émission accueillant tous les styles de musique et dont la diffusion est nationale ; elle est présentée par Ed Sullivan et produite par Bob Precht. Ceux-ci acceptent Talkin' John Birch Society Blues, que Dylan désire interpréter, mais Stove Phelps, conseiller à la programmation de CBS, la refuse : dans cette chanson moqueuse, les membres de la John Birch Society sont ridiculisés et sont associés à Hitler[37]. Phelps dit craindre un procès en diffamation, à la surprise de Ed Sullivan[38]: Hootenany, une autre émission télévisée avait accepté de diffuser une chanson du Chad Mitchell Trio, dont la cible était aussi la John Birch Society[28]. Dylan refuse alors d'interpréter une autre chanson, et s’en va, furieux[39]. La chanson, sous la pression des avocats de CBS, est également retirée de The Freewheelin', sur lequel la chanson était initialement prévue [b 17].
Cet épisode ne marque pas l'arrêt des apparitions télévisées de Bob Dylan : en mai, est diffusée une émission de Westinghouse Studios, intitulée Folk songs and more folk songs, présentée par John Henry Faulk, à laquelle participent également les Brother Four, Carolyn Hester, Barbara Dane et The Staple Singers. Dylan y interprète Blowin' in the Wind, Man of Constant Sorrow et Ballad of Hollis Brown[28].
[modifier]
Le 28 août 1963, Dylan, comme Joan Baez, Mahalia Jackson, etc., participe à la Marche sur Washington, où plus de 200 000 pacifistes se rassemblent pour dénoncer l'inégalité des droits civiques que subit la population noire. Après que les orateurs se furent succédé et que Martin Luther King eut prononcé son célèbre discours « I have a dream », il interprète Only a Pawn in Their Game, tandis que Peter, Paul and Mary chantent Blowin' in the Wind[b 18].
Article détaillé : Mouvement des droits civiques aux États-Unis.Cet épisode illustre l'implication de Dylan et de nombreux autres artistes pour les droits civiques à cette période : par l'intermédiaire de Suze Rotolo, qui travaillait au CORE (le Congress of Racial Equality), et de Broadside[28],[11], il côtoyait le milieu contestataire étudiant, qui militait pour les minorités, dans un contexte difficile[40]. Le 10 mai 1963, à Greenwood, dans le Mississippi, Dylan avait chanté à un rassemblement organisé par le SNCC[41], pour inciter la population noire des États du Sud à s'inscrire sur les listes électorales[11]. De même, sa présence aux concerts de Joan Baez, leur relation amoureuse, contribuèrent à forger son image de héraut de la contestation sociale, aux côtés de Joan. Surgissent cependant les signes de l'étroitesse et de l'inexactitude de cette image.
Le 13 décembre 1963, au cours d'un banquet de charité organisé par le Comité de Secours aux Libertés Civiques (Emergency Civil Liberties Commitee, ECLC), Dylan reçoit le prix Tom Paine, qui récompense « une personnalité qui a symbolisé le juste combat pour la liberté et l'égalité »[42]. Grisé par l'alcool, il prononce un discours désastreux.
À l'occasion d'un profil réalisé par Nat Hentof pour le New Yorker, Dylan décrivit son impression : « Je suis tombé dans un piège quand j'ai accepté le prix Tom Paine […] dès que je m'y suis pointé je me suis senti oppressé. […] Ça m'a vraiment pris à la gorge. Je me suis mis à boire. J'ai… vu un groupe de gens qui n'avaient rien à voir avec mon genre d'idées politiques. J'ai regardé le parterre et j'ai eu la trouille. […] On aurait dit qu'ils donnaient de leur argent parce qu'ils culpabilisaient »[43]. Dans cet article, Dylan dit également : « Je fais partie d'aucun Mouvement. Sinon je ne pourrais rien faire d'autre que d'être dans le Mouvement. Je ne peux pas voir des gens s'asseoir et fabriquer des règles pour moi. Je fais un tas de trucs qu'aucun Mouvement n'autoriserait. »Joan Baez, de laquelle Dylan s'éloigna en 1964, le décrivit de la façon suivante : « Pour on ne sait quelle raison, à mon avis, il veut se libérer de toute responsabilité. N'importe quelle responsabilité, concernant n'importe qui, me semble-t-il. S'en tirer tout juste avec ce que les autres ont à offrir. »[c 3]
Une évolution sensible[modifier]
C'est le 10 février 1964[44] que paraît The Times They Are a-Changin', l'album qui constitue le deuxième volet de ce qui est parfois appelé la trilogie folk de Bob Dylan.
Sur cet album, sur lequel Dylan a pour la première fois un contrôle total[c 4], il approfondit encore le registre de la topical song avec des chansons jaillies du contexte politique et social aux États-Unis : par exemple Only a Pawn in Their Game qui évoque le meurtre de Medgar Evers, leader de la National Association for the Advancement of Colored People pour le Mississippi au début de l'été 1963, The Lonesome Death of Hattie Carroll, inspirée par un fait divers de la banlieue de Baltimore, où un homme « de la bonne société » tua une domestique en lui assénant un coup de canne[c 5].
Surtout, l'album contient The Times They Are a-Changin' qui, deux ans après Blowin' in the Wind devient le nouvel hymne de la jeunesse. Cette chanson résume l'humeur des années 1960, dans laquelle une voix prophétique annonce un monde en pleine mutation, où journalistes, critiques, hommes politiques ne doivent pas barrer la route aux eaux montantes du changement[b 19].Cependant, The Times They Are a-Changin' révèle une évolution sensible chez son auteur : tout d'abord au dos de la pochette et dans un encart sont imprimés 11 Outlined Epitaphs, « 11 épitaphes esquissées », qui constituent la première publication de poésie de Dylan[45], et où, subjectivement, il parle plus librement de lui-même. Des allusions à la route, à la fuite y sont également récurrentes. Ces poèmes seront republiés plus tard dans Writings and Drawings et seront également le support d'une biographie de Dylan : Bob Dylan, Epitaphs 11.
D'autre part, sont incluses dans l'album des chansons comme One Too Many Mornings ou Boots of Spanish Leather, où Dylan exprime des sentiments sur les femmes, l'amour, l'amitié, que les ballades folk traditionnelles ne savent pas exprimer[b 20].Son public, aussi, a changé : à des amoureux de musique folk, calmes, aux mœurs vestimentaires sobres succède un public pop, jeune, enthousiaste, exubérant[c 6]. C'est aussi ce que remarque Terri Van Ronk, qui s'occupa de la toute jeune carrière de Dylan[b 21], à l'occasion d'un concert au Carnegie Hall le 26 octobre 1963, devant 3 000 spectateurs :
« C'était très étonnant. Comme un avant-goût de la Beatlemania. La première grande ascension de Bobby était déjà là, dans ce concert de Carnegie Hall. Quand ce fut fini, nous nous retrouvâmes tous dans les coulisses, et ils cherchaient la ruse pour échapper à l'assaut des jeunes filles qui hurlaient au dehors. »
— Anthony Scaduto, Bob Dylan, p. 268 & 269
Another Side[modifier]
Son album suivant, Another Side of Bob Dylan, est enregistré en un jour en juin, et paraît le 8 août 1964 en musique. C'est un album dans la continuité de Freewheelin', qui reste fidèle à l’idiome folk (guitare et harmonica), mais il n'y a plus de chanson protestataire. Ici aussi, des poèmes accompagnent l'album[c 7].
Les thèmes centraux de cet album sont l'amour, la liberté individuelle, les rapports humains. Dylan y développe également un autre thème d'importance : la futilité de l'engagement, comme l'évoque My Back Pages. Dylan s'y moque de lui-même, de sa vision manichéenne, et juge que les vieux discours et autres symboles ne sont que futilités et mensonges (« Ah j'étais si vieux alors / Je suis plus jeune que ça maintenant »).
Dylan participe ainsi à la création d'un climat culturel qui allait permettre aux artistes, aux groupes de rock de faire partager leur vision poétique, de dépasser les limites de la chanson d'alors[b 22]. Lors de l'enregistrement en studio de l'album, Dylan confie à Nat Hentoff, journaliste au New Yorker : « Il n'y aura pas de chanson protestataire dans cet album. Ces chansons, je les avais faites parce que je ne voyais personne faire ce genre de choses. Maintenant beaucoup de gens font des chansons de protestation, pointant du doigt ce qui ne va pas. Je ne veux plus écrire pour les gens, être un porte-parole. [...] Je veux que mes textes viennent de l'intérieur de moi-même »[46].L'album est mal accueilli par la critique et par le milieu folk, lui reprochant notamment son excès de subjectivité, son manque d'esthétisme. Un journal rédigea notamment la critique suivante : « Mais Bob / Il a deux problèmes / des petits / la langue qu'il écrit / est pas de l'anglais / la mesure qu'il bat / est pas de la chanson / et c't'espèce d'/ intellectualisme inverti / fait rien que / me barber à mort. » [c 8].
Tournées[modifier]
En février 1964, il part donner plusieurs concerts à travers l'Amérique pour tester ces nouvelles interprétations. Après le concert folk de Monterey en Californie fin mai, il s'envole pour une tournée au Royaume-Uni et un concert grandiose au Royal Festival Hall[d 7] . Après Londres il fait un bref détour par la France où il avoue avoir dédié sa première chanson à Brigitte Bardot, il est également un admirateur de Françoise Hardy[d 8].
1965 – 1966 : la première période rock[modifier]
Avec les Beatles[modifier]
Le 28 août 1964, Dylan a pour la première fois rencontré les Beatles à leur hôtel à New York, lors de leur tournée américaine. Au-delà de l'initiation[47],[48] ou non[49] à la marijuana des seconds par le premier, cette rencontre est le symbole de leur influence réciproque au cours des années 1960 : alors qu'au début de 1964 Dylan avait observé avec attention l'ascension des Beatles[50], ceux-ci étaient sensibles « aux paroles et à l'attitude [...] incroyablement originales et géniales » de Dylan[51]. En 1965, lors de la tournée anglaise de Dylan, les Beatles affichent ostensiblement leur attirance, comme le titre l'article de Ray Coleman dans le journal Melody Maker du 9 janvier : Les Beatles disent : Dylan montre la voie[c 9].
Le passage au rock[modifier]
L’avenir est dans les instruments électriques. En 1965, il engage le guitariste montant de l’époque, Mike Bloomfield, le « Clapton américain » et enregistre un nouvel album, mi-acoustique, mi-électrique, Bringing It All Back Home. Son public folk ne suit pas et boude l’album, pourtant encore assez proche des précédents, même sur les titres avec instruments électriques. Cet album sera classé numéro un au Royaume-Uni alors qu'il n'atteindra que la sixième place dans les charts américains.
Trois mois plus tard, paraît Highway 61 Revisited. Entièrement électrique, l’album s'appuie sur un rock basique, très incisif. Là où les morceaux de l’album précédent n’étaient souvent que du folk « électrifié », ceux-ci laissent libre cours aux guitares rageuses et aux orgues tortueuses. Les paroles, abstraites et imagées, se démarquent également de la sobriété folk :
Les admirateurs du chanteur sont perplexes : Bob Dylan est pour eux la perpétuation d'une tradition solidement ancrée, entre musique américaine des origines et engagement social, et le rock une musique commerciale, dansante et vulgaire. Dylan, soutenu par un petit groupe de rock garage, les Hawks, qui deviendront plus tard The Band, part en tournée qui est, à l’époque, la plus longue jamais entreprise. Dylan joue ses nouvelles chansons partout dans le monde, et il est hué, notamment à Manchester le 17 mai 1966. Le divorce est consommé : Dylan ne sera jamais là où on l'attend.
Au milieu de cette tournée éprouvante, où le groupe joue plus fort que n’importe qui avant eux[52], Dylan enregistre le dernier volet de « la trilogie électrique » : Blonde on Blonde.
Enregistré en deux semaines de studio pendant lesquelles Dylan écrit souvent les paroles quelques minutes avant le début de la session, Blonde on Blonde, premier double album de l’histoire du rock, est un étrange moment de calme au milieu de la fureur de cette époque. Voix et musique s’y fondent pour nous raconter toutes les dernières expériences de Dylan, vécues et rêvées, dans une ode à l’amour sous toutes ses formes, de la mère à la prostituée, en passant par l’amour illusoire que donne la drogue. Dylan est au sommet du monde, vibrant intérieurement de mille sensations étranges, et fait partager ses expériences dans cet album si surréaliste qu’il est difficile de le décrire. Un chef d’œuvre hors du temps qui fait de Dylan la locomotive du rock and roll.
Le 24 juillet 1965, lors du Festival de folk de Newport, lui qui habituellement avait une guitare acoustique et un harmonica, il fait irruption sur scène avec trois membre du Paul Butterfield Blues Band et du pianiste Barry Goldberg en attaquant Maggy's Farm, le son est lamentable. Malgré les critiques et les siffets, Dylan continue avec It Takes a Lot to Laugh, It Takes a Train to Cry et Like a Rolling Stone. Il se fait de plus en plus huer, il quitte la scène et reviens avec une guitare séche pour entonner It's All Over Now, Baby Blue puis à la demande du public Mr Tambourine Man. Il a troublé les esprits, déchainé les critiques mais conquis de nouveaux fans.
Le 22 novembre 1965, Dylan se marie secrètement avec Sara Lownds, une mannequin de 25 ans[53],[a 3]. Certains amis de Dylan, dont Ramblin' Jack Elliott, disent que ce dernier niait qu'il était marié dans les conversations suivant immédiatement le mariage[b 23]. La journaliste Nora Ephron a été la première à rendre la nouvelle publique en février 1966 dans un article du New York Post intitulé Hush! Bob Dylan is wed[54].
1968 – 1970 : les racines country[modifier]
En juillet 1966, l'épopée rock and roll de Bob Dylan s’arrête plus brutalement encore qu’elle n'avait commencé : la moto Triumph Bonneville du chanteur sort de la route, l’envoyant à l’hôpital, ce qui l’écarte des scènes pendant trois ans. Forcé au repos, Dylan rompt avec la vie remplie d'excès qu'il menait jusqu'alors, tandis que les rumeurs les plus folles circulent à son propos : on le croit mort, fou, kidnappé par la CIA, etc. Sa longue retraite est l'occasion pour lui et ses amis du Band d'enregistrer des ébauches de chansons, qui sortiront dans les années 1970 sous le nom de The Basement Tapes.
Ce n’est qu’en 1968 que Dylan réapparaît, avec John Wesley Harding, un album acoustique apaisé. Il montre un Dylan moins surréaliste et davantage intéressé par le passé de son pays et des histoires populaires nimbées d’un mystère irréel. Pour autant, les admirateurs ne se sont pas calmés : Dylan est encore leur meneur et ils attendent qu’il assume son rôle. Harcelé, le chanteur se réfugie à la campagne, puis prend anonymement un appartement à New York, mais rien n’y fait.
Ce vedettariat, dont il ne veut pas, est sans doute en partie à l’origine des deux albums suivants, où Dylan habillé en cow-boy, s'essaie à la musique country. Nashville Skyline et le double album Self Portrait, tout en ballades gentillettes et douces, consternent les admirateurs : leur idole abandonne la contreculture pour devenir un tranquille père de famille. Nashville Skyline marque la rencontre de Dylan avec un autre monstre sacré de la chanson américaine, Johnny Cash. Les chansons I Threw It All Away, leur reprise de Girl From the North Country participent à la réussite de l'album. L'album Self Portrait, composé en majeure partie de reprises de titres folk et pop, est plus hétérogène.
Les années 1970, renaissances et déclins[modifier]
Au début des années 1970, Dylan se consacre à sa vie de famille. Il sort un album très calme, New Morning, dominé par le piano. Il participe au concert pour le Bangladesh qu'organise George Harrison en août 1971 à New York et joue dans le western, Pat Garrett et Billy the Kid, dont il écrit la musique[55]. En grande partie instrumentale, cette bande originale contient le tube Knocking on Heaven’s Door. Ce n’est qu'en 1974, après un album avec The Band (Planet Waves), que Dylan décide de repartir en tournée.
Les concerts, dans de très grandes salles, sont énormes : Dylan est en grande forme, décidé à reconquérir ce titre de rock star auquel il avait lui-même renoncé quelques années plus tôt[réf. nécessaire]. Il chante de manière plus agressive que jamais, mâchant ses mots : il donne enfin l’impression d’être « vivant ». La tournée, illustrée par l'album live Before the Flood, est suivie par un disque, Blood on the Tracks, où Dylan conte son divorce avec sa femme Sara (clairement évoqué dans Desire)[56]. Les chansons explorent toutes les facettes de la détresse amoureuse : l’apitoiement sur soi-même, la colère, les rechutes amoureuses, etc. Tout cela dans un style poétique et avec un tout nouveau son, synthèse entre l’ancien et le nouveau : acoustique habillé de batteries, de basses et de claviers. Le disque remporte un grand succès, qui ne suffit pas à sortir Dylan de sa dépression, mais ne lui enlève pas non plus le sens de la repartie : à une journaliste qui lui confie son enthousiasme, il rétorque qu’il ne voit vraiment pas comment on peut aimer expérimenter des sentiments tels que ceux exprimés par Blood on the Tracks[57].
À l'automne de l'année suivante, le chanteur réunit ses vieux amis, parmi lesquels la chanteuse folk Joan Baez et les guitaristes Roger McGuinn et Mick Ronson, et entame une tournée qui se veut épique et bohème, dans un esprit hippie déjà un peu dépassé à l’époque : la Rolling Thunder Revue[58]. La caravane, forte de dizaines de fêtards et de musiciens, fait escale dans de petites salles, joue avec des musiciens de bar recrutés sur place, et un film est tourné (Renaldo et Clara)[59]. Toutefois, durant la seconde moitié de la tournée, au printemps 1976, l'enthousiasme a laissé place à une lassitude qui transparaît sur Hard Rain, enregistré et paru en 1976. Il faut attendre près de 30 ans pour qu'un témoignage live des concerts de l'automne 1975 soit publié, dans le cadre des Bootleg Series[60].
Entre les deux segments de la tournée, Dylan sort l'album Desire, résultat d'une collaboration avec le parolier Jacques Levy. Cette idée aboutit à des récits nimbés de mystères plein de pyramides, de gangsters et de voyous, habillées par une orchestration très riche où le violon, tenu par Scarlet Rivera, musicienne rencontrée par hasard pendant la tournée, occupe une grande place. On y trouve également pour la première fois depuis plus de dix ans un chant de protestation : Hurricane, qui raconte le procès du boxeur Hurricane Carter emprisonné pour meurtre[61], et que Dylan est alors résolu à faire libérer.
1979 – 1981 : la période chrétienne[modifier]
En 1979, Dylan se convertit au christianisme et se met à écrire sur sa relation avec Dieu[a 4]. Si le premier disque de cette période, Slow Train Coming, avec notamment Mark Knopfler à la guitare, se révèle intéressant, les suivants sont plus décevants : les textes sont peu inspirés et semblent recopiés d'un livre de cantiques ; il habille sa musique de chœurs et de cuivres assourdissants dans Saved et Shot of Love. Peu appréciés par les critiques, ces albums contiennent toutefois quelques perles comme Every Grain of Sand. Un journaliste de Gala dira même que Slow Train Coming « est un petit bijou inspiré » et que « Saved et Shot of Love sont plus proches d’une extase habitée: litanies ecclésiastiques et textes liturgiques étouffés par les chœurs et des cuivres assourdissants. »[62].
Le fait que Dylan se soit converti au christianisme l'a éloigné de plusieurs de ses disciples et ses collègues [63]. Peu de temps avant son assassinat, John Lennon a enregistré Serve Yourself en réponse à la chanson Gotta Serve Somebody[64]. En 1981, quand la foi de Dylan fut dévoilée, Stephen Holden a écrit dans le New York Times que « ni l'âge (actuellement 40), ni sa conversion au christianisme très médiatisée n'ont modifié son tempérament essentiellement iconoclaste » [65].
Les années 1980[modifier]
En 1983, Dylan met fin à sa période chrétienne et enchaîne avec Infidels, dont les thèmes tournent autour du judaïsme. De son propre aveu[19], le chanteur a perdu quelque chose de ce qui faisait son génie : les chansons ne viennent plus avec la même facilité qu’avant, et son enthousiasme est usé. La fin de la décennie le trouve associé avec le Grateful Dead pour une série de concerts[66]. Sur les conseils de Bono, chanteur de U2, il enregistre ensuite avec le producteur Daniel Lanois l'album, Oh Mercy[67],[68]. D’autre part, en 1988, Dylan fit partie des Traveling Wilburys, regroupant, sous des pseudonymes, Dylan, George Harrison, Jeff Lynne, Tom Petty et Roy Orbison[69]. Le groupe se séparera en 1990 après deux albums.
1992 – 1995 : Reprises Folk et Blues[modifier]
Alors que sa maison de disques commence à éditer des coffrets regroupant ses archives, Dylan débute la décennie 1990 avec les albums Good as I Been to You et World Gone Wrong, entièrement composés de reprises de vieux titres folk et blues[68]. On peut donc penser, au vu de la qualité de ce qu'a composé Bob Dylan par la suite, qu'il s'agit pour lui d'un nouveau départ.
Depuis 1997 : la renaissance sans fin[modifier]
Dylan enchaîne depuis la fin des années 1980 les concerts sur les cinq continents. Ce « Never Ending Tour » (une appellation désapprouvée par Dylan) est l’occasion pour lui de revisiter ses standards en laissant la part belle à l’improvisation : son groupe change de morceaux tous les soirs, et ne rejoue quasiment jamais une chanson de la même façon d’un soir sur l’autre.
En 1997, Dylan s’associe à nouveau avec Daniel Lanois pour enregistrer Time Out of Mind, son premier album de compositions originales depuis sept ans. Peuplé de compositions habitées, Time Out of Mind est une chronique désespérée mais bien vivante de la vieillesse d’une vedette du rock. Dylan y pose un regard sans complaisance sur son âge, évitant au passage les clichés rock and roll.
En septembre 2001 sort Love and Theft. Très bluesy et jazzy, dépouillé et proche du son de ses concerts, ce nouvel album est nettement plus enthousiaste que ses prédécesseurs. Il est suivi en août 2006 de Modern Times, dont le titre fait référence au film de Charlie Chaplin. Il est généralement considéré comme le troisième volet d'une trilogie commencée avec Time Out of Mind, bien que Dylan lui-même considère que si trilogie il doit y avoir, elle s'ouvre plutôt sur Love and Theft. Produit par Dylan et enregistré dans des conditions quasi live avec le groupe qui l'accompagne sur scène, Modern Times retrouve les accents de jazz, de ragtime, de bluegrass et de rockabilly de Love and Theft, dans une ambiance plus feutrée et glamour, qui fait référence à la période d'or des années 1930 : celle des postes à galène, de Bing Crosby et de Louis Armstrong. Pour accompagner la sortie de cet album, Dylan a déclaré dans le magazine Rolling Stone que rien de ce qui avait été fait depuis les 20 dernières années n'avait grâce à ses yeux.
D’autre part, alors que Martin Scorsese lui consacre un film documentaire intitulé No Direction Home, Dylan finalise la rédaction de la première partie de ses mémoires, Chroniques, Volume 1. Ce volume apporte une vision personnelle sur des périodes mal connues de sa vie, comme ses débuts à New York, ou l’enregistrement de Oh Mercy en 1989. La parution régulière des Bootleg Series, enregistrements pirates jadis introuvables, désormais remasterisés et officiels, lève le voile sur des enregistrements légendaires disponibles pour la première fois. Le huitième volume de cette « série », Tell Tale Signs: Rare and Unreleased 1989-2006, est sorti en octobre 2008.
En octobre 2007 sort la compilation Dylan 07, ainsi que le remix inclus de Most Likely You Go Your Way And I'll Go Mine par le DJ Mark Ronson. En décembre de la même année, le film de Todd Haynes I'm Not There s'inspire « des nombreuses vies » et chansons de Bob Dylan, qui est interprété par six acteurs et une actrice.
Dylan obtient le prix Pulitzer en avril 2008, « pour son profond impact sur la musique populaire et la culture américaine, à travers des compositions lyriques au pouvoir poétique extraordinaire », selon le jury[70].
Fin avril 2009, Dylan sort un nouvel album, son trente-troisième : Together Through Life, issu d'une collaboration avec le parolier du Grateful Dead Robert Hunter. En octobre de la même année paraît Christmas in the Heart, un album de reprises de chants de Noël dont les bénéfices sont intégralement reversés à diverses œuvres caritatives.
Analyses[modifier]
L'influence de Dylan sur son époque[modifier]
« Bob Dylan ne donnait pas tant l'impression de se tenir à un tournant décisif de l'espace-temps culturel que d'être ce tournant décisif. Comme si la civilisation avait pu évoluer à son gré, ou même au gré de sa fantaisie [...]. »
— Greil Marcus, La République Invisible
Riche d'une quarantaine d'albums, l'œuvre de Bob Dylan réunit la musique traditionnelle qui a accompagné l'édification des États-Unis et la modernité la plus avant-gardiste : l'Ouest profond et Greenwich Village. Il est l'un des artistes qui ont le plus révolutionné la musique populaire dans les années 1960 et 1970, contribuant à l'élever au rang d'un véritable art. Son influence déborde même du cadre de la musique, s’étendant à la littérature, au cinéma et même à la politique, puisqu’il fut, de manière plus ou moins involontaire, l’un des meneurs de la contreculture de cette époque.
Dès ses débuts en 1961, Dylan fait parler de lui dans les milieux folk américains en adoptant une manière de chanter très expressive, qui surprend encore parfois aujourd'hui, loin des standards de la « belle » chanson. Souvent accusé de « ne pas savoir » chanter, Dylan est en réalité l'un des artistes modernes à avoir le plus fait progresser l'usage de la voix, l’employant comme un véritable instrument de musique et recherchant davantage l'expressivité que la beauté classique. Il a considérablement expérimenté sur l'usage des dissonances, se faisant ainsi l’héritier direct des bluesmen des années 1930, tel Howlin' Wolf.
Musicalement, même si ses compositions restent le plus souvent relativement « classiques », il a contribué, au côté d'artistes comme Eric Clapton et The Rolling Stones, à faire entrer la musique traditionnelle américaine - blues, folk, country ... - dans l'ère moderne, comme le montrent les disques de sa « première époque rock », entre 1965 et 1966.
Mais le domaine dans lequel Dylan a eu une importance cruciale est celui des textes : dès son deuxième album (le premier étant presque entièrement composé de reprises, comme cela se pratiquait très couramment à l’époque), il a imposé une manière d’écrire des chansons totalement unique à son époque. Inspirés par la littérature, la poésie surréaliste, mais aussi les « folksongs » réalistes de la grande tradition américaine, ses textes dessinent un univers intérieur d’une richesse exceptionnelle. Dès le début, le thème principal de l’œuvre de Dylan est son expérience personnelle du monde, sa vision des choses, qu’elle soit réelle ou fantasmée. Le surréalisme qui imprègne profondément la plupart de ses textes, même les plus simples, atteindra son apogée en 1965 et 1966 lorsque Dylan délaissera le folk pour le rock 'n' roll.
Libéré de toutes les contraintes du format folk, une créativité exacerbée par l'usage de drogues, il écrit alors plusieurs chefs-d’œuvre qui en font un poète majeur du XXe siècle. Loin d’être incompréhensibles et absurdes, comme ils sont parfois considérés, les textes de cette époque ne cherchent pas à avoir un sens figé, mais à décrire des impressions et des sentiments au-delà des mots. Comme un tableau abstrait, ils peuvent acquérir un sens différent selon l’humeur de l’auditeur, tout en conservant une très forte identité. En cela, les mots de Dylan s’approchent de l’essence même de la musique, qui tire une partie de son pouvoir du fait qu’elle est le seul art à n’être aucunement figuratif, à une époque où la plupart des chansons populaires, et particulièrement les chansons rock, parlaient encore de (més)aventures sentimentales et de voitures. Elles ont considérablement influencé l’ensemble des artistes pop de l’époque, au-delà de l’univers du rock and roll et même de la musique, et ont changé de manière radicale la carrière d’artistes aussi talentueux que les Beatles.
Enfin, par ses textes, ses prises de position, mais aussi par son attitude envers son statut de vedette et de musicien, Dylan a joué un rôle très important sur l’évolution de la société dans la seconde moitié du XXe siècle. Adulé par le public folk et les milieux révolutionnaires de gauche du début des années 1960, il refusa d’assumer ce rôle, préférant inciter ses admirateurs, comme il l’exprime dans certains de ses textes (Don't follow leaders / Watch the parkin' meters)[71], à penser par eux-mêmes et à renoncer aux messies, de quelque bord qu’ils soient.
En refusant de participer aux jeux de l'industrie de la musique, en changeant sans cesse d’orientation musicale, ce qui lui a régulièrement valu d’être accusé de « traîtrise » par ses anciens admirateurs, il a changé l’image du musicien populaire, faisant entrer la musique pop de plain-pied dans le monde des arts « sérieux ». Même ses errements artistiques, comme ses disques des années 1980, où il inventa le rock chrétien, étaient, semble-t-il, surtout une tentative d’en finir avec l’idolâtrie dont il était l’objet depuis les années 1960. Certes, la complexité de l’œuvre de Dylan l’a empêché d’être un très gros vendeur de disques, et donc de toucher un public aussi large que d’autres vedettes de la pop. Mais, en influençant de manière directe presque tous les artistes de son temps, il a considérablement pesé sur le devenir d’une musique qui a changé la vision du monde de millions de personnes.
Les passages de Bob Dylan au Festival Folk de Newport[modifier]
Le 3 août 2002, le retour de Bob Dylan au festival de folk de Newport fut l’occasion de s’interroger sur la rupture présumée entre lui et son public en 1965. La forte conspuation perceptible sur les bandes n’est pas anecdotique : elle ponctuera en effet les tournées américaines et européennes qui suivront, dès lors que Dylan est rejoint par son groupe en deuxième partie de concert.
1963[modifier]
Révélée quatre ans plus tôt à ce même festival, Joan Baez est la tête d’affiche de l'édition 1963 et y introduit Dylan (chemise militaire kaki et blue-jeans délavés), précédé par sa renommée grandissante de chanteur protestataire. Après son tour de chant, il rejoint sur scène Peter, Paul and Mary, Joan Baez, Pete Seeger et The Freedom Singers, et la fête s’achève en chœur sur We shall Overcome. Le dimanche soir, Baez, qui chante With God on our side l’invite à la rejoindre sur scène et le festival se conclut sur le triomphe de Dylan, alors en communion totale avec son public[28].
1964[modifier]
En 1964, Dylan, par ses chansons, les concerts qu'il donne est une célébrité du monde folk[72], tandis que les topical song, que composent des artistes tels que Phil Ochs, Tom Paxton ou Buffy Sainte-Marie sont très populaires[28]. Dylan, qui fait trois apparitions cette année, chante cependant des chansons plus personnelles de Another Side, à paraître, telles que All I Really Want to Do, It Ain't Me Babe et To Ramona, ainsi que Mr. Tambourine Man (Bringing It All Back Home). Ses premiers fans le ressentent comme une trahison : Irwin Silber, le rédacteur en chef du magazine folk Sing Out! rédigea ainsi en novembre 1964 « une lettre ouverte à Dylan » où il manifeste son inquiétude à propos du « détachement », du « potentiel d'auto-destruction » de Dylan et de ses nouvelles chansons « centrées sur lui-même, sentimentales et cyniques »[73], tandis que Paul Wolfe, un auteur de Broadside, décrivit Dylan comme « un faussaire, un hypocrite et un manipulateur de son public »[28].
1965[modifier]
Le 25 juillet 1965, Dylan est la tête d’affiche du festival mais, à l’image de sa tenue vestimentaire (lunettes de soleil Wayfarer et blouson de cuir) les choses ont changé. Pour lui d’abord : en mars est paru Bringing It All Back Home, composé de morceaux acoustiques et d’autres plus rock. Mi-juillet, Dylan vient d’enregistrer Like a Rolling Stone, qu’il compte jouer au festival. Sur les ondes d’autre part : alors que les Beatles monopolisent le Top Ten, la reprise pop de Mr Tambourine Man des Byrds marque les esprits. Au Royaume-Uni, parallèlement à la Beatlemania le rock renaît, grâce à la redécouverte du blues.
Voir à ce sujet le : British Blues Boom.À l’atelier blues de ce festival est également présent[74] The Paul Butterfield Blues Band, un groupe de blues urbain, avec amplis et guitares électriques, qui connait le succès avec Born In Chicago, tiré de leur premier album The Paul Butterfield Blues Band. Outre le chanteur Paul Butterfield, le groupe se compose du guitariste Mike Bloomfield, du bassiste Jerome Arnold et du batteur Sam Lay.
Renforcés par le pianiste Barry Goldberg et l’organiste Al Kooper, Dylan et les musiciens du Paul Butterfield Blues Band répètent toute la nuit un nombre limité de chansons : Maggie’s Farm, Like a Rolling Stone et Phantom Engineer[75]». Le lendemain, ils jouent ces trois morceaux et leurs transitions sont accompagnées d’un brouhaha indescriptible[76]. Sur les prières du présentateur Peter Yarrow, de Peter, Paul And Mary, Dylan revient accompagné d’une guitare acoustique et interprète deux de ses succès : It’s All Over Now Baby Blue et Mr. Tambourine Man.
De cet événement, relaté par Robert Shelton, naquit la légende de Dylan délaissant le folk pour le rock, indifférent à l’indignation et à l’amertume de son public[77], tandis qu’en coulisse, les bruits les plus fous circulaient (la rumeur prétendit que le chanteur Peter Seeger, furieux, chercha une hache pour couper les câbles du micro ; ce qu’il démentit).
Cependant, des arguments viennent contredire cette interprétation, notamment ceux avancés par Bruce Jackson, un des organisateurs du festival, qui a étudié les enregistrements qu’il avait conservés.
Jackson argue tout d’abord que la première personne sifflée ne fut pas Dylan, mais Peter Yarrow, en charge de l'annoncer et dont les phrases entrecoupées par de longs silences agaçaient un public impatient. D’autre part, les applaudissements sont nourris quand Dylan apparaît, alors que les instruments électriques sont déjà installés et visibles sur la scène. Par ailleurs, quand le groupe joue, la voix de Dylan est noyée sous le volume de l’instrumentation, en raison d’une balance des sons trop hâtive. Jackson avance également que malgré le fait que Dylan soit la tête d’affiche du festival, il ne joue que quinze minutes, alors que d’autres sont restés sur scène 45 min. Enfin, le public réclame le retour de « Bobby », ce qu’interprète Yarrow par « avec une guitare folk ».
En conclusion, Jackson avance l’hypothèse que la réaction du public de Newport guida celle des spectateurs des concerts à venir, décontenancés par une musique en laquelle ils ne se reconnaissaient plus.
Paradoxalement à ces interprétations divergentes, les faits sont bien documentés, il en est question notamment sur ces différents supports :
- Festival ! de Murray Lerner (1967)
- No Direction Home, de Martin Scorsese (2005)
- Quelques disques pirates tel que Folk Rogue, décrit sur www.bobsboots (en anglais)
Discographie[modifier]
Article détaillé : Discographie de Bob Dylan.- 1962 : Bob Dylan
- 1963 : The Freewheelin' Bob Dylan (*)
- 1964 : The Times They Are a-Changin'
- 1964 : Another Side of Bob Dylan (*)
- 1965 : Bringing It All Back Home (*)
- 1965 : Highway 61 Revisited (*)
- 1966 : Blonde on Blonde (*)
- 1967 : John Wesley Harding (*)
- 1969 : Nashville Skyline (*)
- 1970 : Self Portrait
- 1970 : New Morning
- 1973 : Pat Garrett & Billy the Kid
- 1973 : Dylan
- 1974 : Planet Waves (*)
- 1975 : Blood on the Tracks (*)
- 1975 : The Basement Tapes
- 1976&nbs
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Par nada le 18 Mai 2011 à 23:22
Vous trouverez sur you tube le film complet de sa vie etonnante
Le degré 4 des Gémeaux sur lequel brille le Soleil du Padre Pio éclaire "le Houx et le gui de Noel "
Le souvenir de Noel plonge le padre Pio dans la mémoire constante du Christ et en Maison huit celle de sa mort violente sur la croix pour sauver l'humanité. Il vit ce souvenir d'une maniere puissante à travers les stygmates . Ce RETOUR à la source de sa foi est vécu d'une manière explosive et ceci renforcé par la conjonction que fait le Soleil à Pluton et tous deux en maison huit.
Pluton anime l'image vivante du père noel qui depose furtivement ses cadeaux au pied de la cheminée , renforcant l'aspect magique et occulte de l'expression de la foi du padre en un monde invisible qui se manifeste à travers lui par des miracles semblables à ceux du Père Noel
Ce qui touche dès le premier regard de la carte du ciel du Padre c'est l'absence de planètes sous l'horizon
Ce thème est totalement tourné vers les autres avec un fort lien , maison 12, avec la conscience collective de l'humanité maison dans laquelle siège Jupiter quasiment conjoint à l'ascendant Balance et Uranus lui aussi en Balance.
Le Soleil est fortement aspecté :
D'une part par les trois transpersonnelles ; Pluton et Neptune parconjonction et Uranus en trigone
Ces élements demontrent déjà une personnalité qui n'est pas occupé par le developpement de sa propre personnalité mais par la canalisation des transpersonnelles qui sont là pour l'aider à servir sa foi en Jesus.
Jupiter, la foi est puissant sur l'ascendant et forme un très joli quinconce à la conjonction Mars Neptune , l'action mystique concrète pour les autres , fin de maison sept et alchimique début de maison huit.
Jupiter anime un degré d'entendement superieur et l'ascendant "le gigantesque et éternel effort du genre humain pour parvenir à un savoir transmissible de génération en génération
Biographie de Padre Pio
Francesco Forgione, né le 25 mai 1887 à Pietrelcina (Italie), mort le 23 septembre 1968), plus connu sous le nom de Padre Pio, capucin et prêtre italien. Il prend le nom de Pio quand il rejoint l'ordre des frères mineurs capucins. Il a été reconnu comme saint par l'Église catholique romaine en 2002.
Baptisé à l'église Sainte-Anne de Pietrelcina, il mène une jeunesse pieuse, durant laquelle il aurait expérimenté des transes mystiques. Il rejoint l'Ordre des frères mineurs capucins en 1903. Il est ensuite ordonné prêtre à la cathédrale de Bénévent en 1910. Nommé prêtre à Santa Maria degli Angeli (Notre Dame des Anges) de Pietrelcina, il reçoit les stigmates. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert dans le Corps médical italien (1917–1918).
Durant toute sa vie il dut subir presque quotidiennement les attaques physiques et morales de "Satan" dont les "cosaques", comme il les nommait, venaient la nuit le frapper, faisant tant de bruit dans le monastère que certains moines, terrifiés, demandaient leur mutation. On peut considérer le padre Pio comme le plus grand saint thaumaturge du XX° siècle; ayant accompli une multitude de miracles en présence de très nombreux témoins en plus de bilocations restées fameuses.
Il fut très critiqué par son ordre et sa hiérarchie qui l'obligèrent à cesser toutes activités publiques, célébrant la messe dans sa cellule. Ce qui édifiait proprement tout son entourage, c'était la profonde ferveur avec laquelle il célébrait la "Sainte Messe", restant parfois des heures en profonde absorbtion dans le mystère de l'incarnation, de la Passion du Christ, allant même jusqu'à vivre physiquement, par le saignement des stigmates, et moralement cette Passion, lors notamment de l'élévation de l'hostie.
Il a eu deux stigmates durant plusieurs années, avec la particularité que son sang avait un parfum de fleurs. Il a acquis la renommée en tant qu'ouvrier de miracles et clairvoyant. Il avait également le don de bilocation. Les sceptiques ont classifié Padre Pio comme « fraude pieuse », déclarant que ses stigmates étaient volontaires. Pour cela, Padre Pio a été l'objet de deux investigations officielles conduites par les autorités du Saint-Siège, qui aboutirent à la véracité de leur authenticité. Il est à noter que le corps de Padre Pio ne comportait aucune trace de stigmates ni de cicatrices lors de l'examen post-mortem, ce qui constitue un autre miracle dans le miracle.
Le 16 juin 2002, Jean-Paul II a canonisé Padre Pio sous le nom de sanctus Pius à Pietrelcina.
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