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    Né le 20 Mai 1944 , Joe Cocker , sous un ciel Taureau ascendant Bélier

    Né le : 20 mai 1944 à 05h00
    à : Sheffield (Royaume-Uni)
    Soleil : 28°58' Taureau AS : 27°56' Bélier
    Lune : 1°02' Taureau MC : 10°15' Capricorne
    Dominantes : Taureau, Bélier, Cancer
    Lune, Mars, Mercure
    Maisons 1, 5, 3 / Terre, Feu / Fixe
    Astrologie Chinoise : Singe de Bois
    Numérologie : chemin de vie 7
    Taille : Joe Cocker mesure 1m74 (5' 8½")
    Popularité : 15 300 clics, 1 324e homme, 2 345e célébrité

    Né le 20 Mai 1944 , Joe Cocker , sous un ciel Taureau ascendant Bélier

    Biographie de Joe Cocker

    Joe Cocker, OBE (Order of the British Empire, une distinction honorifique), né John Robert Cocker le 20 mai 1944 à Sheffield (source pour son heure de naissance : Astrodatabank, Arthur Blackwell l'a notée de Ruth F. Nobelqui la tient de Cocker) et mort le 22 décembre 2014 d'un cancer des poumons à Crawford, au Colorado, est un chanteur de rock et de blues anglais (il est aussi, dans une moindre mesure, acteur et compositeur). Il a été classé par le magazine Rolling Stone comme le 97e meilleur chanteur parmi cent.

    Biographie

    Origines

    Joe Cocker, OBE est né le 20 mai 1944 au 38, Tasker Road, Crookes, à Sheffield en Angleterre sous le nom de John Robert Cocker. Il est le fils cadet de Harold Cocker, fonctionnaire et de Madge Cocker. Selon différents récits de membres de la famille, il reçut son surnom de Joe soit parce qu'il pratiquait, enfant, un jeu appelé « Cowboy Joe » ou de par un laveur de vitres du voisinage qui s'appelait Joe. Alors qu'il grandissait, les influences musicales principales de Joe furent Ray Charles et Lonnie Donegan. La première expérience de chant en public de Joe eut lieu lorsqu'il avait douze ans et que son frère aîné Victor l'invita sur scène à l'occasion d'une représentation de son groupe de skiffle. C'est en 1960 qu'avec trois amis Joe forma son premier groupe : The Cavaliers. À l'occasion de leur premier spectacle dans un club de jeunes, on raconte qu'on leur fit payer le droit d'entrée. The Cavaliers se séparèrent au bout d'un an et Joe quitta l'école pour devenir apprenti plombier/gazier tout en continuant une carrière musicale.

    Débuts de carrière (1961-1966)

    En 1961, il prend le nom de scène de Vance Arnold et continue sa carrière musicale avec un nouveau groupe : Vance Arnold and the Avengers. Ce nom mêle celui de Vince Everett (le personnage qu'incarne Elvis Presley dans le film Jailhouse Rock et que Cocker aurait mal entendu et transcrit par Vance) et le chanteur de country Eddy Arnold. Le groupe joue essentiellement dans les « pubs » de Sheffield, jouant des reprises de chansons de Chuck Berry et Ray Charles. En 1963, ils obtiennent leur première représentation marquante en apportant leur soutien aux Rolling Stones à la salle des fêtes de Sheffield. En 1964, Joe signe un contrat personnel avec Decca et publie son premier quarante-cinq tours, une reprise du titre des Beatles : I'll Cry Instead (on y trouve Jimmy Page à la guitare d'accompagnement). En dépit d'une publicité importante de la part de Decca, insistant sur sa jeunesse et son extraction prolétaire, le disque est un échec et le contrat d'enregistrement de Joe avec Decca s'achève fin 1964. Après avoir enregistré ce titre, Joe abandonne son nom de scène et forme un nouveau groupe : Joe Cocker's Big Blues. On ne connait qu'un enregistrement de ce groupe, enregistrement dont on a peu de traces… Il comporterait une reprise du morceau de Curtis Mayfield : I've Been Trying.

    Le Grease Band (1966-1969)

    En 1966, après une coupure d'une année avec la musique, Joe s'associe avec Chris Stainton, qu'il avait rencontré quelques années auparavant ; ils forment le Grease band. Ce nom avait pour origine une interview, que Joe avait lue, du musicien de jazz Jimmy Smith

    Bien que Joe Cocker n'eût guère envie de se retrouver à nouveau sur la route, une tournée américaine avait déjà été programmée. Il dut donc former un groupe rapidement de façon à honorer ses contrats. Ce fut un groupe conséquent de plus de trente musiciens, comprenant le pianiste et chef Leon Russell, trois batteurs et comme choristes Rita Coolidge et Claudia Lennear. Denny Cordell baptisa le nouveau groupe Mad Dogs and Englishmen (« Chiens fous et Anglais »), d'après la chanson éponyme de Noël Coward. Sa musique, à l'époque, tendait vers un style de rock plus bluesy, souvent comparé à celui des Rolling Stones. Au cours de la tournée Mad dogs and Englishmen qui s'ensuivit (que le batteur Jim Keltner décrivit après coup comme « une immense fête sans limites »), Joe Cocker parcourut quarante-huit villes, enregistra un album en public et fut gratifié de critiques très positives quant à ses prestations par les magazines Time et Life. Il reste que la programmation de la tournée était éreintante ; Joe Cocker et Russell avaient des relations conflictuelles et Cocker se mit à déprimer et à boire de façon excessive vers la fin de la tournée en mai 1970. Dans l'intervalle, il jouit de plusieurs citations dans les classements américains avec Cry me a river et Feeling alright de Dave Mason. Sa reprise du succès des Box Tops : The Letter, qu'on retrouve sur l'album en public ainsi que dans le film Mad Dogs and Englishmen, devint son premier succès au Top ten américain. Après un séjour de plusieurs mois à Los Angeles, Cocker s'en retourna chez lui à Sheffield où sa famille était très inquiète de sa santé physique et mentale. Au cours de l'été 1971 High time we went, sorti en 45 tours chez A&M Records, parut aux États-Unis, le morceau devint un succès atteignant la vingt-deuxième place à l'US Billboard Hot 100 chart. Le morceau ne figura pourtant sur l'album Joe Cocker qu'en novembre 1972.

    En tournée (1972-1982)

    Début 1972, après presque deux années loin de la musique, Joe Cocker partit en tournée avec un groupe que Chris Stainton avait monté. Cela commença avec un concert au Madison Square Garden qui attira quelque vingt mille personnes. Après sa tournée aux États-Unis, il partit pour une tournée européenne où il chanta devant des publics nombreux en Allemagne ainsi qu'en Italie (Milan). Il repartit aux États-Unis pour une nouvelle tournée à l'automne 1972. C'est au long de ces tournées que le groupe mit au point les morceaux qui feraient partie du nouvel album : Joe Cocker. Cet album, un mélange d'enregistrements de scène et de studio, atteignit la trentième place dans les classements américains.

    En octobre 1972, lors de la tournée de Joe Cocker en Australie, lui ainsi que six membres de son entourage furent arrêtés par la police à Adelaide pour détention de marijuana. Le lendemain à Melbourne, il y eut dépôt de plainte pour agression après une rixe au Commodore Chateau Hotel, et la police fédérale australienne donna à Joe Cocker quarante-huit heures pour quitter le pays. Ceci déclencha une énorme protestation du public en Australie ; en effet, Joe Cocker y représentait un artiste étranger de haute réputation et bénéficiait d'un fort soutien, plus spécialement parmi ceux du « baby-boom » qui devenaient majeurs et allaient voter pour la première fois. L'affaire initia un immense débat quant à l'utilisation et la légalisation de la marijuana en Australie et valut à Joe Cocker son surnom de « The Mad Dog » (le chien fou). Peu de temps après cette tournée australienne, Stainton quitta la carrière de musicien pour monter son propre studio d'enregistrement. Après le départ de son ami et la brouille avec son producteur de longue date, Denny Cordell, Joe sombra dans la dépression et se mit à l'héroïne. Il s'en débarrassa en 1973, mais continua d'abuser de l'alcool.

    Fin 1973, Joe Cocker retourna au studio pour enregistrer un nouvel album : I can stand a little rain (Je peux supporter un peu de pluie). L'album, paru en octobre 1974, fut numéro 11 aux États-Unis et le 45 tours, une reprise de You are so beautiful de Billy Preston atteignit la cinquième place. Mais, en dépit des avis très positifs quant à l'album, Joe eut de gros problèmes avec ses prestations scéniques, ceci en grande partie à cause de ses problèmes avec l'alcool. En janvier 1975 il fit paraître un autre album qui avait été enregistré en même temps que I can stand a little rain : Jamaica say you will. Pour la promotion de ce nouvel opus, Joe démarra une nouvelle tournée en Australie, ceci fut rendu possible par le nouveau gouvernement Labour (travailliste). Fin 1975, il participa à l'album de Bo Diddley The 20th anniversary of Rock'n'roll. Il enregistra aussi Stingray aux Studios Jamaica de Kingston ; mais les ventes furent décevantes : l'album n'atteignit que la soixante-dixième place dans les classements américains.

    En 1976, Joe Cocker chanta Feeling alright au cours de l'émission Saturday Night Live ; John Belushi se joignit à lui en exécutant son fameux pastiche des mouvements de Joe sur scène. À l'époque Joe avait huit cent mille dollars de dettes envers A&M Records et se débattait avec l'alcool.

    Durant l'été 1976, il participe au festival Riviera 76 organisé par Michael Lang (organisateur du mythique Festival de Woodstock) qui a lieu sur le circuit Paul-Ricard au Castellet dans le Var en France. L’affiche est alléchante, Joe Cocker, Eddie Palmieri, Stuff, Passport, John McLaughlin, Larry Coryell, The Crusaders, Jimmy Cliff, Magma, Gil Scott-Heron (1re apparition hors des États-Unis), Boule Noire et Betty Davis. Mais la prestation de Joe Cocker est complètement ratée. Il est très attendu durant ce festival, mais il est complètement saoul et s’écroule au bout d’un ou deux morceaux sans être capable de se relever pour assurer le show4. Quelques mois plus tard, Michael Lang accepte de le diriger à la condition qu'il reste à jeun. Avec un nouveau groupe, Joe part en tournée en Nouvelle-Zélande, en Australie et en Amérique du Sud.

    Il enregistra ensuite un nouvel album avec Steve Gadd et Chuck Rainey, ainsi qu'un jeune bassiste écossais : Rob Harley. Hartley était déjà parti brièvement en tournée avec les amis de Cocker en 1977. Au cours de l'automne 1978, Joe se mit en route pour une tournée en Amérique du Nord afin de lancer son nouvel album Luxury You Can Afford, mais en dépit de cet effort l'album ne reçut qu'un accueil mitigé et ne se vendit qu'à hauteur de trois cent mille copies.

    En 1979, Joe Cocker se joignit à la tournée Woodstock en Europe, tournée qui comportait des musiciens comme Arlo Guthrie et Richie Havens, participants du Festival de Woodstock de 1969. Il se produisit aussi au Central Park de New York devant un public de vingt mille personnes. Le concert fut enregistré et publié comme album en public sous le titre : Live in New York. Il tourna aussi en Europe et fit une apparition dans l'émission allemande Rockpalast : la première d'une série. En 1982, Joe enregistra deux morceaux : I'm so glad I'm standing here today et This old world is too funky for me avec le groupe de jazz The Crusaders sur leur album Standing Tall. La chanson I'm so glad I'm standing here today fut nommée pour un Grammy Awards et Joe la chanta avec The Crusaders pour la cérémonie de remise des prix. Joe publia alors un nouvel album à l'influence reggae : Sheffield Steel, album enregistré avec le Compass Point All Stars et produit par Chris Blackwell et Alex Sadkin.

    De 1982 à 2014

    En 1982, à la demande expresse de son producteur Stewart Levine, Joe Cocker enregistra le duo Up Where We Belong avec Jennifer Warnes, pour la bande sonore du film Officier et Gentleman (An officer and a gentleman), qui parut la même année. La chanson devint un succès international et atteignit la première place au Billboard hot 100. Elle remporta un Grammy Award en tant que Meilleure prestation Pop par un duo. Le duo obtint aussi une Academy Award pour le critère de meilleure chanson originale ; Cocker et Warnes chantèrent le morceau lors de la remise des prix. Peu de temps après, on l'invita à chanter You are so beautiful avec Ray Charles à l'occasion d'un hommage télévisuel à ce musicien. Il se joignit alors à la tournée de 1983 du chanteur Ronnie Lane afin de réunir de l'argent pour l'organisme londonien Action for Research into Multiple Sclerosis (ARMS), plus particulièrement parce que Lane commençait à souffrir de la sclérose en plaques. Pete Townshend, Eric Clapton, Jimmy Page, Jeff Beck, Chris Stainton se joignirent à la tournée qui comprit un spectacle au Madison Square Garden. Au cours d'une tournée l'année suivante, Joe fut arrêté par la police autrichienne parce qu'il avait refusé de chanter au motif d'un équipement sonore inadéquat. Il y eut non-lieu et Cocker fut relâché. Peu de temps après il publia son neuvième album en studio Civilized Man. Celui qui suivit, Cocker fut dédié à sa mère qui mourut pendant les enregistrements en studio. Un des morceaux You can leave your hat on figura dans le film Neuf semaines et demie. L'album atteignit le rang platine dans les classements européens. En 1987, son album Unchain my heart fut nommé pour un Grammy Awards, même s'il ne l'emporta pas. One Night of Sin eut aussi un grand succès commercial et surpassa les ventes de Unchain my Heart.

    Tout au long des années 1980, Joe Cocker continua de faire des tournées dans le monde entier, chantant devant des publics nombreux en Europe, en Australie et aux États-Unis. En 1988 il joua au Royal Albert Hall de Londres et participa à l'émission The tonight show. Il chanta aussi devant le président George H. W. Bush lors d'un concert d'inauguration en février 1989. En 1992, sa version de la chanson de Bryan Adams : Feels like forever fut classée au UK Top 40.

    Joe Cocker joua pour l'ouverture du festival de Woodstock 94, un des quelques anciens qui avaient fait partie du festival original en 1969.

    En 2007, Joe Cocker apparut dans le film Across the universe, il y chantait le succès des Beatles Come Together. Joe Cocker reçut un OBE à l'occasion de l'anniversaire de la reine, ceci pour services rendus à la musique. Pour fêter sa récompense mi décembre 2007, Joe donna deux concerts, un à Londres et l'autre dans sa ville natale. En avril et mai 2009 il fit une tournée nord-américaine pour promouvoir son album Hymn for my soul.

    Le 26 mai 2010, Joe Cocker se joignit à Lee DeWyse et Crystal Bowersox, (à l'occasion d'American idol) pour une version de With a Little Help from My Friends.

    Il tint les vocaux de Little Wing sur l'album de Carlos Santana Guitar heaven : The Greatest Guitar Classics of All Time paru le 21 septembre 2010. À l'automne 2010, Cocker fit une tournée en Europe pour lancer son album Hard Knocks. À cette occasion, le 26 octobre 2010, il visita l'Arménie pour la première fois.

    Il retourna en Australie en 2008 et 2011, à cette dernière occasion, George Thorogood and the Destoyers assuraient la première partie.

    Le 17 juin 2011 il passe en vedette au festival A Luna de RUOMS en Ardèche.

    Il meurt le 22 décembre 2014 dans sa maison de Crawford au Colorado, des suites d'un cancer du poumon.

    Vie personnelle

    En 1963, Joe Cocker commença à fréquenter Eileen Webster qui habitait aussi Sheffield. Le couple se fréquenta avec des pauses pendant les treize années qui suivirent pour se séparer définitivement en 1976. En 1978, Joe Cocker déménagea pour un ranch que possédait Jane Fonda à Santa Barbara aux Etats Unis. Ce fut Pam Baker, directrice de camp de vacances et fervente admiratrice de Cocker, qui convainquit l'actrice de louer à Joe Cocker. Baker commença à fréquenter Cocker et ils finirent par se marier le 11 octobre 1987. Le couple résidait au Mad Dog Ranch à Crawford dans le Colorado (États-Unis).

    Joe Cocker n'a aucun lien de parenté avec le musicien natif de Sheffield Jarvis Cocker, en dépit de bruits qui ont couru (particulièrement en Australie où le père de Jarvis, Mac Cocker, fut disc-jockey et laissa croire à ses auditeurs qu'il était le frère de Joe Cocker).

    Discographie

    With a Little Help from My Friends (septembre 1968)
    Joe Cocker! (1969)
    Mad Dogs and Englishmen (album) (en) (1970)
    Something To Say (1972)
    I Can Stand A Little Rain (1974)
    Jamaica Say You Will (1975)
    Stingray (1976)
    Greatest Hits (1977)
    Luxury You Can Afford (1978)
    Sheffield Steel (1982)
    Civilized Man (1984)
    Cocker (1986)
    Unchain My Heart (album) (en) (1987)
    One Night Of Sin (1989)
    Joe Cocker Live (1990)
    Joe Cocker what are you doing (1990)
    Night Calls (1992)
    The Best Of Joe Cocker (1993)
    Have A Little Faith (1994)
    The Long Voyage Home (1995)
    Organic (1996)
    Across From Midnight (1997)
    Greatest Hits (1998)
    No Ordinary World (1999)
    Respect Yourself (2002)
    Heart & Soul (2004)
    Hymn For My Soul (2007)
    Hard Knocks (2010)
    Fire It Up (2012)

     


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      Né le : 18 mai 1868 à 00h15
    à : Saint-Pétersbourg (Russie)
    Soleil : 27°13' Taureau AS : 11°40' Capricorne
    Lune : 3°05' Bélier MC : 1°45' Sagittaire
    Dominantes : Bélier, Sagittaire, Cancer
    Saturne, Mercure, Vénus
    Maisons 3, 2, 10 / Feu, Terre / Cardinal
    Numérologie : chemin de vie 1
    Popularité : 15 012 clics, 1 030e homme, 1 821e célébrité
     
     

    Célébrités ayant la même date anniversaire : Yannick Noah, Jean-Paul II, Bernadette Chirac, Tina Fey, Sandra Cretu, Luisana Lopilato, Bertrand Russell, Helena Noguerra, Charles Trenet, Rita Cadillac (danseuse), Omar Khayyam, Jack Johnson... Voir toutes les célébrités nées un 18 mai.

    Biographie de Nicolas II de Russie

    Nicolas II de Russie (en russe : Николай Александрович Романов, Nikolaï Aleksandrovitch Romanov), de la dynastie des Romanov, né le 6 mai 1868 au palais de Tsarskoïe Selo et exécuté le 17 juillet 1918 à Ekaterinbourg. Il était empereur de toutes les Russies, roi de Pologne et grand-duc de Finlande.

    Nicolas II est le dernier tsar de toutes les Russies, de 1894 à 1917. Il connaît de nombreux surnoms suivant les époques : Nicolas le pacifique, du temps de son règne, puis les soviétiques le baptiseront Nicolas le sanguinaire, mais de nos jours la tradition populaire orthodoxe le décrit comme un saint digne de la passion du Christ.

    Son règne et celui de son père correspondent à l'époque du plus grand essor dans l'histoire de la Russie du point de vue économique, social, politique et culturel. Les serfs sont libérés au temps du règne d'Alexandre II et les impôts sont allégés. Piotr Stolypine réussit à développer une classe de paysans riches, les Koulaks. La population triple et cette Russie de 175 millions d'habitants est la troisième ou quatrième puissance économique et possède le premier réseau ferroviaire après les États-Unis. Le rouble devient une monnaie convertible et outre un nombre important de marchands et d'industriels, l'Empire possède désormais ses propres financiers. Ils sont souvent des mécènes. La Russie prend du temps de Nicolas II, la deuxième place dans le domaine de l'édition de livres. De nouvelles universités, des écrivains, sculpteurs, peintres, danseurs... sont, à l'époque de ce Tsar, connus dans le monde entier. Selon Alexander Gerschenkron : Nul doute qu'au train où croissait l'équipement industriel pendant les années du règne de Nicolas II, sans le régime communiste, la Russie eut déjà dépassé les États-Unis.

    Nicolas II gouverne de 1894 jusqu'à son abdication en 1917. Il ne réussit pas à contrôler l'agitation politique de son pays et à mener les armées impériales à la victoire pendant la Première Guerre mondiale. Son règne se termine avec la révolution russe de 1917, pendant laquelle lui et sa famille sont emprisonnés d'abord dans le palais d'Alexandre à Tsarskoïe Selo, puis plus tard dans le manoir du Gouverneur à Tobolsk, et finalement dans la villa Ipatiev à Ekaterinbourg. Nicolas II, son épouse, son fils, ses quatre filles, le médecin de famille, son domestique personnel, la femme de chambre et le cuisinier seront ensuite assassinés par les bolcheviks dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918. La Première Guerre mondiale marque donc la fin de quatre Empires et ébranle les deux grands empires coloniaux. La Russie va être pendant plus de 70 ans la patrie du socialisme, pour une partie de l'humanité et un régime totalitaire et impérialiste pour les autres.

    Un homme fort n'a pas besoin du pouvoir, mais le pouvoir broie l'homme faible (Nicolas II).

    Jeunesse
    Le 6 mai 1868 naît Nicolas Alexandrovitch Romanov (en transcription universitaire :Nikolaj Aleksandrovič Romanov), fils d'Alexandre III et de Marie Fëdorovna (1847-1928), fille de Christian IX roi du Danemark. Il est le premier des cinq enfants du couple impérial : Alexandre (1869-1870), Georges (1871-1899), Michel (1878-1918), Xénia Alexandrovna (1875-1960) et Olga (1882-1960).

    Nicolas et ses plus jeunes frères sont élevés comme de jeunes spartiates : des lits de camp, un ameublement simple, des icônes de la Vierge et de l'enfant Jésus. Leur grand-mère, Marie Alexandrovna, introduit les coutumes britanniques en matière d'éducation chez les Romanov : gruau pour le déjeuner, bains froids, abondance d'air frais.... Leur mère est quelqu’un de brillant, d’enjoué, aimant la vie en société, les bals et les fêtes et elle va leur donner le goût du divertissement et de la vie mondaine. Mais elle ne s’occupe guère d’eux et c’est leur père, rude et bourru, qui monte dans leurs chambres pour les câliner. Le 31 mars 1881, il est présent lors de l'agonie de son grand-père, le Tsar Alexandre II de Russie, qui a les jambes arrachées et est défiguré par un attentat, alors qu'il s'apprêtait à faire de grandes réformes. Nicolas devient Tsarévitch. Pour des raisons de sécurité, le nouveau Tsar et sa famille s'installent au palais Gatchina en dehors de la ville.

    A l'adolescence, le Tsarévitch a déjà un caractère sérieux et réservé, respectueux des conseils de ses précepteurs et obéissant aux ordres de son père. Alexandre III confie l'éducation de son fils à des hommes issus de son gouvernement, parmi lesquels le procureur du Saint Synode, Constantin Pobiedonostsev, le général Danilovitch, le ministre des finances Bunge, totalement pénétrés de la nécessité d'un pouvoir impérial fort. En 1884, à l'âge de seize ans, il rencontre pour la première fois sa future femme, la princesse Alix de Hesse-Darmstadt, l'une de ses cousines allemandes, âgée de douze ans, dont il tombe amoureux. Toutefois la perspective d'un possible mariage avec une princesse allemande contrarie aussi bien le Tsar que la Tsarine, et Alexandre III ordonne à Nicolas Alexandrovitch d'abandonner tout espoir de se marier avec une Allemande.

    Le futur Tsar mesure 1.73 m, est châtain avec des yeux bleus, il est mince et bien physiquement, selon ses contemporains. Il est un excellent danseur, patineur, cavalier et a le goût de la chasse. Il parle plusieurs langues étrangères, dont bien sûr le français, mais la politique est pour lui une corvée. De 1885 à 1890, il fréquente la faculté de sciences politiques et économiques de l'Université de Saint-Pétersbourg, devient colonel de la Garde impériale et suit aussi les cours de l'Académie d'État. Les journaux intimes du jeune Nicolas montrent son enthousiasme pour la vie de caserne, pour les parades, les revues, et la vie des jeunes soldats de la capitale. Le Tsar, cependant ne fait rien pour lui enseigner l'art de gouverner. Il veut en faire un juriste, un officier et le meilleur représentant de la grande Russie et de l'illustre famille des Romanov auprès des cours européennes.

    Le 23 octobre 1890, il appareille sur un croiseur russe et fait une tournée officielle en Grèce, en Égypte, aux Indes, dans le sud-est asiatique, en Chine et au Japon. Il est accompagné entre autres de son frère Georges et de son cousin, futur Georges Ier de Grèce. Pendant son séjour au Japon, le futur Tsar reçoit un coup de sabre d'un mari outragé par les avances que Nicolas aurait prétendument commises auprès de sa jeune épouse. Le Tsarévitch doit revenir dans son palais en traversant la Sibérie. Il revient d’Asie avec grand mépris pour les Japonais, qu’il appelle les singes et il est plus que jamais assuré de son amour profond et sincère pour le paysan russe... le meilleur des êtres humains.

    A son retour, son père lui conseille de s'amuser et va même jusqu'à favoriser une relation du Tsarévitch avec la première danseuse du Théâtre Marie, Mathilde Kschessinska. Nikolas, malgré son lien avec la danseuse, n'oublie pas la princesse Alix, et dans son journal il écrit que son rêve est, un jour, de l'épouser. Il rompt sa relation avec la Kchessinskaïa.

    Au début des années 1890, la santé de l' Empereur Alexandre III se dégrade, et tout le monde sait que Nicolas Alexandrovitch va lui succéder. Comme il est tombé amoureux de la sœur de Guillaume II , il obtient le consentement de sa famille à son mariage avec Alix, malgré l'insistance de ses parents à vouloir le marier à la princesse Hélène d'Orléans, fille de Philippe d'Orléans (1838-1894) et ainsi renforcer l'alliance franco-russe. Le 8 avril 1894, Nicolas Alexandrovitch et Alix de Hesse-Darmstadt se fiancent officiellement au château de Cobourg, en présence de leur famille, parmi laquelle l'empereur Guillaume II d'Allemagne et la reine Victoria, grand-mère commune à la fois des fiancés et du Kaiser.

    Son père avant de mourir lui dit : Manifeste ta propre volonté, ne laisse pas les autre oublier qui tu es. Nicolas II succède à l'empereur Alexandre III, le 1er novembre 1894.

    Premières années de règne

    Son mariage
    Le nouveau Tsar se pose la question suivante : Que va t'il nous arriver à moi et à toutes les Russies ?. Il dit aussi : Non, je ne suis pas prêt à être un Tsar. Je n'ai jamais voulu l'être. Je ne sais rien sur ce qu'il doit faire pour gouverner. Je n'ai pas la moindre idée de comme on parle aux ministres. Pendant un certain temps il se contente d'imiter son père, mais il consacre beaucoup plus d'attention aux détails de l'administration que ce dernier.

    Protestante, sa fiancée se convertit avec réticence à la religion orthodoxe. Le Kaiser leur cousin, s’entremet avec succès. Il veut renouer l’entente des trois empereurs. Le 26 novembre 1894, Nicolas II épouse la princesse Alix de Hesse-Darmstadt (1872-1918), fille du grand-duc Louis IV de Hesse et de la grande-duchesse, née princesse Alice d'Angleterre (1843-1878). Elle est connue en Russie, après sa conversion à l'orthodoxie sous le nom russifié d'Alexandra Féodorovna. Les cérémonies de mariage obéissent à un rite multiséculaire.

    Nicolas II et Alexandra auront cinq enfants : un fils, le tsarévitch Alexis Nikolaïevitch (1904-1918) et quatre filles, Olga (1895-1918), Tatiana (1897-1918), Marie (1899-1918) et Anastasia (1901-1918). Il existe de nombreuses photos du mariage, du couple et de ses enfants, qui forment une famille très unie : Nicky and Alix a love story. (Nicky et Alix une histoire, d’amour)

    Son couronnement
    Le 26 mai 1896 est le jour de son sacre comme empereur et autocrate de toutes les Russies (Божию Милостию, Император и Самодержец Всероссийский) et Basileus de l'Église Orthodoxe russe. Des images d'actualités de l'époque nous montrent le couronnement de Nicolas II de Russie. Le rituel est inspiré de Byzance et a lieu à Moscou, la capitale de la troisième Rome. À Moscou se trouvent les corps de ses ancêtres et cette grande ville outre qu’elle est le centre de l’Empire (Rossia) incarne la tradition Rous, l’ancienne Russie. Se conformant aux précédents couronnements Nicolas II fait une entrée triomphale dans la ville de Moscou, sur un cheval blanc, suivi des deux impératrices.

    Le jour de cette cérémonie très importante, une bousculade dans la foule, présente au champ de Kodinka, provoque la mort de plusieurs centaines de personnes qui sont piétinées. Le Tsar pense annuler les cérémonies officielles, mais il n’ose se décommander au bal du comte de Montebello, l’ambassadeur français. Il y paraît donc, blême et anxieux. Et à peine sorti de cette fête gâchée, il se rend au chevet des blessés Il donne une forte indemnité à chacune des familles des victimes. Le peuple du fait de cette catastrophe et de sa participation au bal va se mettre à haïr la Tsarine qu’il surnomme l’Allemande. Or tout ceux qui vont la rencontrer vont rapidement se rendre compte qu’elle déteste le IIe Reich et parle en anglais, sa langue maternelle. Alexandra est méprisée aussi par les Russes du fait de l'amitié qu'elle voue à un moine débauché, Raspoutine, qui devient l'intime de la famille impériale, car il est capable de guérir les crises d'hémophilie, dont souffre le tsarévitch Alexis. Raspoutine acquiert une très grande influence sur le Tsar et sur son épouse avant d'être finalement assassiné par une conjuration de hauts dignitaires en décembre 1916 (le député Vladimir Pourichkevitch et le prince Félix Youssoupoff, époux d'une nièce du tsar).

    Mal préparé n'ayant pas à assumer ses fonctions, Nicolas II est généralement considéré par les historiens comme un homme n'ayant ni l'imagination créatrice, ni l'énergie de concevoir un autre ordre. Il subit constamment l'influence de son épouse. Il rêve d'une existence bourgeoise avec elle et leurs enfants et de parties de tennis ou de bains dans les eaux glacées de la Baltique. D'ailleurs trois jours après son mariage, il écrit dans son journal : Avec Alix je suis immensément heureux. Dommage que les affaires d'État me prennent tant de temps. Je préfèrerais passer avec elle toutes ces heures. Le Tsar semble parfaitement inconscient des intrigues de la cour, de sa dépravation et de l'affairisme de certains de ses conseillers. Jugé entêté comme tous les faibles, incapable de refus, il est trop délicat et bien élevé pour se déterminer grossièrement et, plutôt que refuser, préfère se taire. Son épouse écrit à la fin de sa vie en 1917 à une amie : Si vous saviez au prix de quel effort il a pu vaincre en lui cette propension à la colère, propre à tous les Romanov !... Le plus magnifique des vainqueurs est celui qui se vainc lui-même.

    En dépit d'une visite au Royaume-Uni avant son accession, où il s'intéresse au fonctionnement de la Chambre des communes, Nicolas II est opposé au parlementarisme, et même à une extension des pouvoirs des assemblées locales, les zemstvos. Il défend le principe de l'autocratie absolue, car il est profondément marqué par l'assassinat de son grand-père le tsar libérateur, Alexandre II, quand il avait 13 ans. Au mois de janvier 1895, il expose clairement son programme, il est le dépositaire d’une tradition, celle des Romanov. L’autocratie est un principe sacré, légitimé par des lois qui ne sont pas temporelles. Il répète aux Russes : Vous avez formulé des rêves insensés.


    Le maintien affirmé de l'autocratie
    Nicolas II veut conserver l'organisation centralisée du pouvoir, qui avait permis de conserver la stabilité gouvernementale. Parmi ses principaux collaborateurs, figurent des hommes jadis proches conseillers d'Alexandre III, comme le procureur du Saint Synode, Constantin Pobiedonostsev, ancien précepteur de ce dernier, les ministres de l'Intérieur, Ivan Goremykine (de 1895 aux 1899) et le comte Plehve (de 1902 à 1904), le chef de la police de Saint-Pétersbourg, Dimitri Feodorovitch Trepov (de 1896 à 1905). Le choix de son cabinet annonce quelles vont être les orientations politiques des premiers années du règne du jeune Nicolas II.

    Totalement novice dans l'art de gouverner un état, il arriva au trône en appliquant les doctrines conservatrices apprises de Constantin Pobiedonostsev. Il a des idées toutes-faites et idéalise la réalité russe. Il est influencé par la lecture des biographies des saints orthodoxes et du tsar Alexis Ier de Russie, connu dans l'histoire russe comme le bon Tsar et se veut être un vrai père du peuple, le surnom du tsar dans les campagnes russes.

    En même temps, il accède aux demandes de sa femme, timide et puritaine, qui veut s'éloigner, ainsi que sa famille, de la vie mondaine de l'aristocratie russe, en choisissant comme résidence le palais Alexandre, situé à Tsarskoïe Selo, en français le Village des Tsars. Cela le rendra - et surtout l'imératrice Alexandra - antipathique à une partie importante de la grande noblesse de Moscou et de Saint-Pétersbourg, qui ne se reconnaît pas dans ce Tsar privilégiant un style de vie austère loin de la cour.

    Sous l'impulsion du comte Plehve, ministre de l'Intérieur, il soumet les Zemstvos, ces assemblées provinciales ouvertes au peuple, à des fonctionnaires d'État, et organise une russification des provinces, en particulier de la Pologne, de la Finlande et du Caucase.

    Serge Witte et l'industrialisation de la Russie
    Nicolas II conserve aussi le ministre de son père, Serge Witte. Malgré leur divergence de caractère, Nicolas II approuve la politique de développement économique intensif menée par son ministre des Finances (de 1892 à 1903). Serge Witte veut faire de la Russie une grande puissance européenne.

    Le 3 janvier 1897, Serge Witte continue les réformes financières amorcées sous Alexandre III : le rouble-or est instauré dont l'impérial (15 roubles) et le demi-impérial (7 roubles et 50 kopecks). Cette réforme donne un élan sans précédent en Russie, à l'économie et aux développements de l'industrie. La dette de la Russie passe de 258 à 158 millions de roubles entre 1897 et 1900.

    Serge Witte a aussi comme priorité le développement du commerce à l'étranger. Après une négociation serrée avec Berlin, le gouvernement allemand accepte d'appliquer à la Russie un tarif douanier très favorable. En 1914, la moitié des importations russes viendront d’Allemagne et un tiers des exportations y partiront.

    Pour développer l'industrie, Serge Witte a recours à l'emprunt à l'étranger, les fameux emprunts russes. De 1895 à 1899, ils atteignent 275 millions de roubles, venant avant tout de France et un peu de Belgique. Grâce à eux, le développement industriel grimpe à des sommets jamais atteints. La production augmente en effet de 8% dans les années 1890.

    Witte encourage les compagnies privées étrangères à venir investir en Russie. En 1900, près de 300 sociétés, en grande partie françaises et belges, y sont installées. Elles contrôlent 60 p.100 de la production de houilles et 80 p.100 de celle du coke.

    Les progrès réalisés dans le domaine du développement économique, sans réel souci du sort des ouvriers, entraînent logiquement des mouvements sociaux. Serge Vitte se rend compte de la nécessité de faire des réformes sociales, culturelles et politiques. Mais il doit faire face à l’essor de la culture russe traditionnelle qu'inspire au peuple et aux intellectuels la peur du changement. C’est le cas de Constantin Aksakov et de Alexeï Khomiakov, des slavophiles ennemis de l’Occident et du progrès, partisans du retour au mir et à l’orthodoxie des anciens russes. Et aussi à l’opposition des grands propriétaires fonciers et d'industriels voulant de la main d'œuvre bon marché. En juillet 1897, le gouvernement limite la journée de travail à onze heures trente et le travail de nuit à dix heures.

    Malgré tout, Nicolas II est conscient de la valeur de Serge Witte, qu'il déteste car il est soupçonné d'être franc-maçon, mais qu'il laisse réformer et industrialiser l’Empire. Avant la fin du siècle, la balance commerciale russe n’est plus déficitaire et le rouble devient convertible et fiable. Des chemins de fer sont construits dans tout le pays, dont le Transsibérien terminé en 1901. Serge Witte (1849-1915) transforme la Russie en serre du capitalisme. On le compare souvent à Colbert et à Turgot.

    La politique agricole, au contraire, se montre ruineuse et inadéquate. Les jachères sont nombreuses et les paysans libres endettés. Serge Witte comprend qu'il faut baisser leurs impôts et comme il constate que la vodka est consommée en quantité excessive il décrète l'alcool monopole d'état. Le Trésor se gonfle des sommes importantes générées par la consommation de vodka. Entre 1893 et 1899 24 % des ressources du gouvernement proviennent de la vodka.

    La population passe de 98 à 175 millions d’habitants de 1880 à 1914. Serge Witte repeuple la Sibérie et des territoires en Extrême-Orient. L'exploitation des ressources orientales toutefois engendre un conflit administratif de compétences entre les ministères des Finances et des Étrangers.

    En 1900, la crise mondiale de la monnaie cause la fermeture d'industries et de banques. Les propriétaires fonciers, opposés à Serge Witte profitent de la situation pour relancer des attaques contre lui, en l’accusant d’être le père de la social-démocratie. La Russie reprendra seulement en 1903 son ascension économique.

    Défense de la paix
    L'allié principal de la Russie, à cette époque, est toujours la France, depuis la signature de l'alliance franco-russe, ratifiée par Alexandre III de Russie en 1893. En effet, la Russie voit d'un œil inquiet la montée en puissance de l'Empire allemand à sa frontière occidentale. La Triplice redoutée lie toujours l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie - dont la diplomatie expansionniste dans les Balkans l'oppose à la Russie - et le royaume d'Italie. Aussi la France, outre son programme de coopération financière et économique, aide-t-elle l'armée à se moderniser. Des visites officielles bilatérales s'effectuent à un rythme régulier : d'abord la visite du jeune couple impérial en France, en octobre 1896, qui est un triomphe et au cours de laquelle Nicolas II inaugure le Pont Alexandre III à Paris, ensuite la visite en 1897 du président Félix Faure, puis la seconde visite de Nicolas II en France en 1901, auquel répond celle du président Emile Loubet à Saint-Pétersbourg en 1902.

    L'Angleterre, quant à elle, reste fidèle à sa politique de splendide isolement, et, concurrente de la France dans sa politique coloniale, n'a de cesse de contenir la Russie et de critiquer cette alliance. En 1902, elle va même jusqu'à signer avec le Japon un traité, où elle attaquerait la France si le Japon est attaqué par la France. Ce qui explique la neutralité de cette dernière, lors de la désastreuse guerre russo-japonaise.

    Par la suite, constatant la faiblesse de l'armée russe après sa défaite et inquiète de la rencontre à l'été 1905 du Kaiser et de son cousin le tsar, l'Angleterre change de point de vue par nécessité. Elle se décide à régler ses différends de frontières dans le Pamir, en Afghanistan et en Perse avec la Russie et amorce une politique de rapprochement qui donnera corps à la Triple Entente. Le président Fallières rencontre Nicolas II à Cherbourg, le 31 juillet 1909. Cette alliance à trois qui est présentée alors comme une défense de la paix face à la montée des périls est en pleine vigueur, jusqu' à la première guerrre mondiale.

    En août 1912, après les affaires de la cannonière d' Agadir et des différends de la France avec l'Empire allemand, Raymond Poincaré, alors président du conseil et en charge des Affaires étrangères, se rend en visite officielle en Russie, pour surtout assister à des manœuvres conjointes et se rendre compte de l'état de l'armée russe. Il réitère sa visite, cette fois en tant que président de la république, juste après l'attentat de Sarajévo, en juillet 1914.


    Sur le plan intérieur, en 1897, le Tsar envoie le général Galitzine russifier les provinces du Caucase et en 1898, il nomme gouverneur général du grand-duché de Finlande Bobrikov qui entreprend une certaine russification de la population.

    Malgré cette répression, un appel au désarmement est lancé en 1898 par Nicolas II, conseillé par Serge Witte qui est totalement opposé à une guerre soit avec l’Allemagne, soit avec le Japon. Nicolas II lance à tous les pays une appel au désarmement et à la paix mondiale, en se référant aux conséquences commerciales, financières et morales de la course aux armements En 1899, le Tsar choisit la ville de La Haye pour la première conférence internationale devant discuter de ce problème.

    Les autres puissances comme le Royaume-Uni et l'Allemagne accueillent froidement son invitation. Vingt nations européennes, toutefois, participent à ces rencontres et les États-Unis, le Mexique, le Japon, la Chine, le Siam et la Perse, qui réunissent aussi des experts de droit international public de divers pays. La proposition de désarmement est repoussée, mais on obtient une convention sur les règles de guerre (qui prévoit la tutelle de personnes et les structures civiles et la prohibition des gaz toxiques), et le droit international humanitaire. Le résultat plus important obtenu de Tsar et ses collaborateurs est cependant la création de la Cour d'arbitrage international de La Haye. Dans cette initiative, Nicolas II est soutenu principalement de Bertha von Suttner, fondatrice du mouvement pacifiste allemand, et de Henry Dunant, le fondateur de la Croix rouge.

    Cent dix ans après la première conférence Dmitri Medvedev, 3e président de Russie, rappelle le 15 juillet 2008 les initiatives prises par le dernier empereur russe Nicolas II, (dont l'exécution il y a tout juste 90 ans devait d'ailleurs être commémorée le lendemain). Le renversement violent du tsar Nicolas II effaça le souvenir historique de ses mérites, dont le plus important fut la décision prise il y a 110 ans, en 1898, d'inviter les grandes puissances à une conférence internationale sur la paix. Des décisions très importantes sur la façon de rendre les guerres plus "civilisées" furent prises au cours de cette première conférence de paix de La Haye. Elle posa les fondements d'une deuxième conférence qui eut lieu au même endroit en 1907, et dont le contenu fut plus profond. Par conséquent, le tsar Nicolas II peut être considéré comme le fondateur, ou du moins, le protecteur des lois internationales sur la guerre.

    Mais dans l'Empire, les révoltes paysannes se multiplient, les émeutes et les grèves aussi et s'ajoute à ces violences des pogroms. La crise internationale et l'effort de guerre ont comme conséquences la fermeture de 4.000 usines.

    En 1902, Nicolas II confie au comte Plehve le ministère de l'Intérieur. Bien qu'il éprouvât de la sympathie pour les idées constitutionnelles, Plehve développe une politique très conservatrice.

    En 1903, le Tsar fait de Séraphin de Sarov un saint et se sent placé sous la protection d'une sainte figure authentiquement russe, paysanne, à l'image du peuple idéal auquel il se réfère sans cesse.


    Les désastres et les massacres de 1905

    La guerre avec le Japon (1904-1905)
    Article détaillé : Guerre russo-japonaise.
    En 1896, la Russie obtient la construction du chemin de fer de l'est chinois qui doit relier la ville russe de Tchita au port de Vladivostok, en traversant le saillant que forme la Mandchourie, entre les deux points (ce qui permet d'éviter un long détour le long de l'Amour).

    Dans son expansion vers l'Est pour participer au dépeçage de la Chine par les grandes puissances européennes, la Russie pendant la révolte des Boxers occupe la Mandchourie, en 1900.

    Des généraux et des hommes d'affaires envisagent d'étendre le protectorat russe sur la Corée que le Japon considère comme sa chasse gardée. Jusqu'en 1902, Russie et Japon tentent de régler pacifiquement leurs différends. D'intenses contacts diplomatiques ont lieu entre les deux pays, diverses options sont envisagées : le partage de la péninsule coréenne, la neutralité coréenne sous garantie internationale, l'échange de la Corée contre la Mandchourie ...


    Centenaire du siège de Port-Arthur.Le 8 février 1904, le Japon attaque par surprise la flotte russe ancrée à Port-Arthur et assiège la ville qui se rend après un siège de huit mois. En mars 1905, l'infanterie russe est battue à la bataille de Moukden. En mai, la flotte russe de la Baltique, parvenue sur les lieux après un périple de plusieurs milliers de kilomètres est anéantie dans le détroit de Tsoushima.

    En septembre 1905, un traité de paix russo-japonais est signé à Postsmouth (États-Unis). La Russie reconnaît l'existence des intérêts japonais en Corée, concède au Japon les privilèges qu'elle avait acquis en Mandchourie et lui cède la partie méridionale de l'île de Sakhaline mais, malgré l'insistance de la délégation nippone, ne verse pas d'indemnité de guerre.

    Sur le plan militaire, ce conflit préfigure les guerres du XXe siècle par sa durée (1 an et demi), par les forces engagées (sans doute plus de 2 millions d'hommes au total) et les pertes (156 000 morts, 280 000 blessés, 77 000 prisonniers) ainsi que par l'emploi des techniques les plus modernes de l'art de la guerre (logistique, lignes de communications et renseignements ; opérations combinées terrestres et maritimes ; durée de préparation des engagements).

    Cette catastrophe est la première défaite de l’homme blanc face à des gens de couleur et pour les peuples colonisés de l’Empire russe c’est la défaite du Tsar blanc. Les Musulmans de Russie se mettent à rêver d’émancipation. L’admiration fait place au mépris.

    Chez les Russes, le mécontentement grandit. Le cuirassé Potemkine bombarde le port d'Odessa. Les partis d'opposition sortent renforcés de la défaite des armées russes.


    La révolution de 1905
    Article détaillé : Révolution russe de 1905.

    Le Dimanche Rouge des dizaines de personnes sont massacrés près du Palais d'Hiver.La Russie est depuis le début du XXe siècle dans un état de révolte permanente. Trois partis exploitent le mécontentement chez les ouvriers, les paysans et les bourgeois :

    Le parti ouvrier social-démocrate de Russie est une organisation politique marxiste révolutionnaire fondée en mars 1898. Les grèves ouvrières commencent relativement tard, en 1903. Elles obéissent au début à des motivations économiques puis deviennent politiques. En 1897 est né le Bund, mouvement ouvrier juif marxiste qui revendique pour les juifs l'égalité nationale qui va se heurter à Lénine qui est partisan de l'unité du parti.

    Le Parti socialiste révolutionnaire est une organisation politique russe, d'inspiration socialiste et à base essentiellement paysanne. Il se réclame du groupe terroriste Narodnaïa Volia (Volonté du peuple) disparu en 1881. En 1904, la brigade terroriste du parti, sous la direction de Boris Savinkov, organise l'attentat contre le ministre de l'intérieur Plehve. Les SR assassinent aussi Dmitri Sipiaguine et le grand-duc Serge Alexandrovitch de Russie, oncle du tsar. L'agitation paysanne est endémique à partir de 1902, mais les émeutes ne virent jamais à l'insurrection : elles ont pour but de faire peur aux nobles afin qu'ils cèdent la terre à bas prix. On compte 670 soulèvements de ce type de 1902 à 1904.

    Le parti constitutionnel démocratique un parti politique libéral. Les membres du parti sont appelés Cadets, de l'abréviation KD du nom du parti en russe (Конституционная Демократическая партия). Le Parti constitutionnel démocratique est formé à Moscou du 12 au 18 octobre 1905, à l'apogée de la révolution russe de 1905. Ce n'est qu’en 1906, avec le repli de la révolution, que les Cadets abandonnèrent leurs aspirations révolutionnaires et républicaines et se déclarèrent en faveur d'une monarchie constitutionnelle.

    L'évolution économique et sociale du pays avait fait monter les oppositions libérales, démocrates, socialistes et révolutionnaires au régime tsariste. Il suffit d'une étincelle pour déclencher une révolution. Le 22 janvier 1905, la police ouvre le feu sur une immense manifestation ouvrière, faisant entre 800 et 1.000 morts. L'ironie veut que le meneur de la manifestation, le pope Gapone, soit en réalité membre d'un syndicat policier destiné à noyauter le mouvement ouvrier et l'orienter dans la direction voulue par les autorités. Les ouvriers qui convergent vers le Palais d'Hiver - ils ignorent que Nicolas II est absent de la capitale - portent des icônes et des portraits du tsar et viennent en sujets fidèles ou plutôt comme des enfants devant leur père pour le supplier de soulager leur misère.

    Le Dimanche Rouge marque la début d'un engrenage révolutionnaire : la première révolution russe.

    Des jacqueries éclatent dans la plupart des provinces de l'Empire, indépendamment des troubles survenus à Saint-Pétersbourg, car les moujiks ignorent le Dimanche Rouge, dont les journaux censurés ne disent pas un mot.

    Dans le même temps, la grève ouvrière s'étend à tout le pays. En l'absence de syndicats, l'idée d'une organisation représentative des ouvriers fait son chemin sous la forme de soviets : ils apparaissent d'abord en province dans le rôle de comités de grèves éphémères (ce mot russe signifiant conseil est adopté en mai 1905 par les ouvriers d'Ivanovo pour désigner leur comité de grève). Ils prennent une coloration plus politique avec la fondation du Soviet de Saint-Pétersbourg, en octobre 1905, et de Moscou, en décembre. Tout en se méfiant des intellectuels suspects de vouloir imposer leur hégémonie, les ouvriers ressentent le besoin d'être conseillés par des révolutionnaires expérimentés, qui n'ont qu'un rôle consultatif à côté des délégués ouvriers : d'abord réservés parce qu'ils n'approuvent pas le mouvement des masses, les bolcheviks envoient des représentants mais les postes dirigeants reviennent aux mencheviks, plus nombreux jusqu'en 1917.

    La population réclame une constitution, une Douma et les libertés. À Saint-Pétersbourg, les parti socialiste révolutionnaire (Russie)|Socialistes Révolutionnaires, les bolcheviks et les mencheviks s'unissent au sein du soviet ouvrier qui publie les Izvestia.


    L'échec de l'Empire pseudo-constitutionnel

    Le Manifeste d'octobre 1905 et les Lois fondamentales d'avril 1906

    Le Manifeste d'octobre 1905
    J’ai signé cette déclaration à cinq heures. Après une semblable journée je ressens le poids de mes responsabilités et mes pensées sont confuses. Oh Seigneur ! aide nous et sauve la Russie et la paix !.

    La première révolution russe contraint Nicolas II à des concessions arrachées par son ministre Serge Witte. Nicolas II promulgue le Manifeste du 17 octobre, le nom officiel est Le Manifeste sur le perfectionnement de l'ordre de l'État (russe : Манифест об усовершенствовании государственного порядка. Il s'engage à accorder des libertés civiques au peuple, dont :

    la liberté de culte (très importante pour les minorités protestantes, catholiques, juives, musulmanes et bouddhistes)
    la liberté de parole,
    la liberté de réunion,
    la liberté d'association,
    l'institution d'une Douma d'Empire, élue au suffrage semi-universel qui va avoir le pouvoir d'approuver les lois. La Douma est le nom emprunté à l'ancien conseil des tsars moscovites, afin de signifier que l'organe créé en 1905 ne repose que sur la volonté du tsar.
    une amnistie pour tous les délits et crimes commis avant la proclamation du Manifeste.
    une promesse aux populations non russes du respect des libertés et le droit, pour chaque nationalité, d'utiliser sa propre langue.
    un premier ministre avec des pouvoirs étendus.
    Il comporte un décret selon lequel aucune loi n'entrera en vigueur sans le consentement de la Douma. Le manifeste a été précurseur de la première constitution russe de 1906. En réalité, le Manifeste n'entraîne pas un accroissement significatif des libertés ou de la représentation politique pour le Russe moyen. Le Tsar continue d'exercer son droit de veto sur la Douma, et il va la dissoudre plusieurs fois. Nicolas II ne pense pas que les rapports avec les peuples dominés doivent être modifiés.

    Les libéraux estiment qu'ils ont obtenu satisfaction sur l'essentiel, mais sont divisés sur la stratégie à adopter : l'aile droite forme le mouvement octobriste, emmené par Alexandre Goutchkov et s'affirme prête à collaborer loyalement avec le gouvernement tandis que l'aile gauche, emmenée par l'historien Milioukov et le Parti constitutionnel démocratique (K.D.) fait du parlementarisme à l'occidentale, un idéal que la Russie doit prochainement atteindre. Les radicaux considèrent ces concessions comme insuffisantes : les Socialistes révolutionnaires et les bolcheviks refusent de participer à une Douma sans pouvoir réel et appellent à la poursuite du mouvement révolutionnaire, relayés par le Soviet de Saint-Pétersbourg. Les ouvriers de la capitale, épuisés par une année de luttes, répondent mal à l'appel lancé par le Soviet, dont le gouvernement fait arrêter les membres mais, à Moscou, les ouvriers prennent les armes et le pouvoir doit utiliser l'artillerie pour écraser le soulèvement.

    Le 27 avril 1906, le Tsar est à l’origine de la Loi fondamentale de l'État, sorte de constitution, qui transforme la Russie dans une monarchie constitutionnelle mais non parlementaire, les ministres ne dépendants que de l'empereur. En outre, la Douma se trouve rapidement en complet désaccord avec le Tsar, celui-ci change alors la loi électorale, en diminuant considérablement le poids électorale à la majorité du peuple par rapport à celui des classes aisées et faussent ainsi largement le suffrage universel.

    Le 3 mai 1906 Nicolas II accepte la démission de premier ministre Serge Witte aux tendances relativement progressistes ainsi que de son gouvernement et le remplace par le très conservateur Ivan Goremykine, assister de Piotr Stolypine comme ministre de l’Intérieur qui conserve ses fonctions de gouverneur de Saratov.

    L'année suivante, la répression met fin à la vague de grèves. Le nouveau premier ministre Stolypine ne cherche pas à gagner la confiance du prolétariat et se contente d'une loi sur les assurances et les maladies, mesure peu populaire, car elle exige une participation ouvrière aux cotisations.


    Les Lois fondamentales (avril 1906)
    Nicolas II n'a cédé qu'à contre-cœur en octobre 1905. Il limite au maximum les concessions octroyées dans les Lois fondamentales, ce qui évite d'utiliser le terme honni de constitution) promulguées en avril 1906, la veille du jour où doit se réunir la première Douma.

    L'empereur conserve le titre d'autocrate (article 4) et garde le contrôle de l'exécutif. Les ministres ne sont pas responsables devant la Douma et relèvent uniquement du souverain), des forces armées, de la politique étrangère (et notamment du droit de déclarer la guerre et de faire la paix) et convoque les sessions annuelles de la Douma (article 9).

    Le pouvoir législatif de la Douma est officiellement restreint : elle n'a pas l'initiative des lois et les lois qu'elle a acceptées passent ensuite devant l'ancien Conseil d'État transformé en Conseil d'Empire et qui tient lieu de chambre haute (article 44). Le gouvernement a la possibilité de légiférer par oukases dans l'intervalle des sessions, à charge de les faire ratifier ensuite par la Douma.


    La période semi-constitutionnelle (1905-1907)
    La première Douma ou Douma cadette (mai-juillet 1906)
    Les élections réellement libres sont un succès pour le parti Kadet et le centre gauche. Beaucoup parmi les nouveaux élus prennent leurs fonctions à cœur et s'aliènent immédiatement la couronne en cherchant à établir un régime parlementaire et à imposer une réforme agraire jugée inacceptable par la noblesse tandis qu’ Ivan Goremykine, éphémère premier ministre d'avril à juillet 1906, refuse tout contact avec la Douma. Elle veut aussi la libération de tous les prisonniers politiques et du veto des ministres. Les Russes sont à peine majoritaires (deux cent soixante-dix députés russes pour deux cents non-russes).

    Piotr Stolypine, nommé nouveau premier ministre par Nicolas II, obtient la dissolution de la Douma. Les députés libéraux et socialistes modérés répliquent en lançant l'appel de Vyborg, appelant à la résistance passive par le refus de l'impôt et de la conscription. Les signataires de l'appel sont condamnés à la prison et déclarés inéligibles non seulement à la future Douma mais aussi aux zemstvos.


    La deuxième Douma ou Douma rouge (février-juin 1907)
    Le gouvernement s'est assuré tous les moyens de pression pour s'assurer des résultats favorables, mais la deuxième Douma s'avère encore plus ingouvernable que la première. Les partis de gauche qui ont renoncé au boycott progressent aux dépens des cadets, dont les leaders sont inéligibles. Les Socialistes révolutionnaires obtiennent 36 députés et les Sociaux-Démocrates 66. Les députés non non-russes sont toutefois moins nombreux. Ils s'opposent à Piotr Stolypine par tous les moyens : ce dernier obtient de nouveau de l'empereur la dissolution de la Douma, suite à un prétendu complot fomenté par les sociaux-démocrates.


    Le gouvernement Stolypine (1906-1911)
    En juillet 1906, Nicolas II nomme Piotr Stolypine président du Conseil des ministres. Celui-ci se donne deux objectifs : rétablir l'ordre et mettre en œuvre un programme de réformes. Il est le grand artisan de la nouvelle politique russe, qui se veut conservatrice et moderniste. Issu d’une famille de vieille noblesse, il pense que le seul remède à la poussée révolutionnaire est le développement économique du pays.


    La modification de la loi électorale et l'élection de la Troisième Douma
    La modification de la loi électorale a pour but de faire élire une Douma prête à coopérer avec le gouvernement : la représentation paysanne est diminuée de près de moitié, celle des ouvriers réduite de façon draconienne. Le nombre de députés de la noblesse augmente de façon tout à fait disproportionnée étant donné le faible nombre de ses électeurs. Le gouvernement trouve enfin une Douma coopérative, où l'Union du peuple russe (extrême-droite) et les Octobristes sont majoritaires, mais où des bolcheviks sont députés.

    Contrairement à ce qui s'est passé pour les deux premières Doumas qui n'ont duré que quelques mois, la troisième reste en fonction jusqu'au terme légal de la législature, c'est-à-dire jusqu'en 1912.

    La quatrième Douma dure également cinq ans, de 1912 à la révolution de Février 1917.


    La lutte contre le terrorisme
    L'arrivée au pouvoir de Stolypine correspond à une reprise du terrorisme. Les Socialistes révolutionnaires décident en 1906 de frapper un grand coup : la résidence où vit le premier ministre est l'objet d'un attentat particulièrement sanglant (plus de trente victimes, dont deux enfants de Stolypine, sont grièvement blessés). Piotr Stolypine est indemne mais est convaincu de la nécessité de sévir sur le champ. Il décide la constitution de cours martiales ambulantes composées d'officiers sans formation juridique qui procèdent à l'instruction immédiate des dossiers : les jugements sont rendus et exécutés par des militaires, les accusés sont privés d'avocat et du droit d'interjeter appel. Cette justice expéditive, qui fonctionne jusqu'au printemps 1907, prononce des milliers de condamnations à mort (la cravate de Stolypine) ou aux travaux forcés (le wagon de Stolypine). Au temps de Stolypine la Sibérie gagne trois millions d’habitants, dont des condamnés politiques.


    Une réelle tentative de réforme agraire
    Piotr Stolypine estime qu'il faut changer radicalement de politique agraire. Il est convaincu que le mir est devenu un ferment de socialisme qui va à l'encontre du droit de propriété et ne permet plus de maintenir l'ordre dans les campagnes. Il entend par conséquent constituer une classe de petits propriétaires privés qui élargirait la base sociale du régime et briserait l'unité corporative de la paysannerie, en calquant l'Occident où les paysans soutiennent politiquement les partis conservateurs.

    Les oukases de 1906, 1910 et 1911 facilitent la dissolution des mirs, afin de permettre le passage de la propriété collective à la propriété individuelle. La législation agraire de Piotr Stolypine, quoique critiquée, est la seule à tenter une modification en profondeur des campagnes et de la condition du peuple russe.

    Leur résultat est très controversé. Les statistiques divergent et vont de 16 à 54% de Koulaks sortis du mir selon les auteurs. Les libéraux estiment que cette politique résolue est en train de sauver l'Empire et, avec les années, la réforme aurait atteint son but avec la transformation et la stabilisation des campagnes. Les marxistes pensent que cette réforme a eu une portée très limitée, car elle pèche par l'étroitesse de son champ d'application. Piotr Stolypine est décidé à ne pas confisquer de terres à la noblesse et invite les paysans à repartager les terres qu'ils possèdent déjà. Son aspect est coercitif et provoque l'accentuation des différenciations sociales au sein de la masse paysanne.

    Piotr Stolypine s’emploie à russifier le monde des affaires en favorisant la formation de capitaux russes, le développement des exportations et la mise en œuvre d’une production de plus en plus compétitive. Mais, le 14 septembre 1911, Stolypine essuie un coup de feu, tiré par Dmitri Bogrov, alors qu'il assiste à une représentation à l'opéra de Kiev en présence du Tsar et de sa famille. Il meurt quatre jours plus tard. Dmitri Bogrov est présenté comme un juif agissant pour l’extrême-gauche, mais en réalité il appartient à l’Okhrana et a l’ordre de supprimer Stolypine, responsable de la réforme agraire et donc haï par les grands propriétaires terriens. Cette thèse sera développée par Alexandre Soljenitsyne dans Août 14, premier nœud.

    En 1913, deux ans après sa mort, l’Empire russe est considéré comme la troisième puissance mondiale. Mais la dernière tentative de réforme conservatrice de l'Empire n'a pu être menée à son terme.


    L'avant-guerre

    Une impression de fin de règne (1911-1914)
    La mort de Piotr Stolypine marque la reprise des troubles révolutionnaires et des grandes grèves, telle celle sur la Léna à partir de février 1912. Vladimir Nikolaïevitch Kokovtsov est nommé, par Nicolas II, Président du Conseil. Pendant ce mandat il garde le portefeuille de ministre de l'Intérieur. Dans son autobiographie, Serge Witte mentionne Vladimir Nikolaïevitch Kokovtsov, comme l'un de ses assistants les plus brillants. Witte laissait son assistant gérer lui-même certaines affaires, notamment certaines réformes dans les finances de la Russie impériale. Kokovtsov, homme prudent, très capable et défenseur du Tsar, ne peut toutefois pas lutter contre les factions puissantes de cour, qui détiennent le vrai pouvoir. Kokovtsov est une sorte de mandarin russe. Un haut fonctionnaire froid, hautain, consciencieux et compétent. Quand le ministre de la guerre, Vladimir Soukhomlinov, réclame pour son budget des crédits démesurés les réduit considérablement, ce qui lui attire la haine de ce personnage qui voulait remplacer Stolypine.

    En 1912, la Russie instaure un système d'assurance sociale pour les travailleurs et adopte un certain nombre d'autres lois pour améliorer leurs conditions de vie. Le président américain, William Taft commente ainsi ces lois sociales : La législation du travail que votre Empereur a promulgué est tellement parfaite que notre pays démocratique ne peut se vanter de pareille protection sociale. Vladimir Nikolaïevitch Kokovtsov, premier ministre libéral, qui a négocié avec Cambon et Poincaré les emprunts ferroviaires de 1906, en redemande en 1913. Émigré en France, il sera l'ami de Poincaré.

    Vladimir Nikolaïevitch Kokovtsov est remplacé par Ivan Goremykine, car il s’est permis de critiquer ouvertement Raspoutine. Le 12 février 1914, cet Ivan Goremykine est de nouveau rappelé par Nicolas II de Russie au poste de Président du Conseil. Le choix du tsar est dicté par les bons sentiments qu'éprouve Alexandra de Hesse-Darmstadt pour le Président du Conseil. Il reste dans ces fonctions jusqu'en juillet 1916. L'hostilité des membres de la Douma et des ministres nuisent à l'efficacité de son gouvernement. En 1915, Nicolas II de Russie prend la décision d'assurer lui-même le commandement de l'armée impériale de Russie, Ivan Goremykine invite le Conseil d'État a approuver la décision du tsar. Les conseillers d'État refusent la proposition d'Ivan Goremykine, il déclare : Je ne suis pas apte à assurer ma position et demande à être remplacé par un homme possédant des vues plus modernes. Le 2 février 1916 son désir est exaucé, il est remplacé par Boris Stürmer, qui n'est en rien un homme moderne.


    Raspoutine
    Par l'intercession de la grande-duchesse Militza et de sa sœur, la grande-duchesse Anastasia, Raspoutine, qui se dit staretz est présenté à la famille impériale au grand complet, le 1er novembre 1905. Il offre à chacun de ses hôtes des icônes. Le jeune Tsarévitch Alexis souffrant d'hémophilie, Raspoutine demande à être conduit au chevet du jeune malade, lui impose les mains, et parvient à enrayer la crise et à le soulager. Selon certains, il ne donne plus d’aspirine au jeune malade, ce médicament anticoagulant qui aggrave l'hémophilie.

    En tous les cas le résultat est là et cet humble moujik, acquiert la reconnaissance de la famille impériale et ses proches. Mais la tsarine Alexandra Feodorovna va croire que Raspoutine est un messager de Dieu, ce qui n'est rien lié à ses dons de guérisseur. Invité à leurs fêtes ou réunions, il fait la connaissance de nombreuses femmes riches qui le prennent pour amant et guérisseur. L'une d'entre elles, Olga Lokhtina, épouse d'un général influent mais crédule, le loge chez elle et le présent à d'autres femmes d'influence, comme Anna Vyroubova, amie et confidente de la tsarine, et Mounia Golovina, nièce du tsar. Grâce à d'habiles mises en scène, il se produit à Saint-Pétersbourg ou au palais impérial de Tsarskoie Selo, la résidence principale des tsars, dans des séances d'exorcisme et de prières. Des récits de débauches, prétendues ou avérées, commencent alors à se multiplier et à faire scandale.

    En 1912, le Tsarévitch Alexis, suite à des contusions, a des hémorragies internes que les médecins n'arrivent pas à contrôler et qui le font énormément souffrir. Raspoutine est appelé en désespoir de cause, et après avoir béni la famille impériale, il entre en prière. Au bout de dix minutes, épuisé, il se relève en disant : Ouvre les yeux, mon fils. Le Tsarévitch se réveille en souriant et, dès cet instant, son état s'améliore rapidement.

    À partir de ce moment-là, il devient un familier de Tsarskoie Selo, la résidence impériale, et est chargé de veiller sur la santé des membres de la famille impériale. Le Tsar se figure être proche du peuple car il accueille dans son palais Raspoutine. Cependant, malgré la pleine confiance du Tsar, il se rend vite très impopulaire auprès de la Cour et du peuple et est vite considéré comme le mauvais ange de la famille impériale.

    Il ne se préoccupe pas de s'assurer une fortune personnelle, le seul luxe qu'il s'accorde étant une chemise de soie confectionnée par la tsarine Alexandra, épouse de Nicolas II, et une magnifique croix offerte aussi par l'impératrice, et qu'il porte autour du cou. Il conserve ses cheveux graisseux et sa barbe emmêlée.

    Raspoutine se heurte en 1905 au président du Conseil Piotr Stolypine, homme moderne et efficace. Stolypine n’accepte pas l'influence de ce moujik mystique. Lors de l'affaire des Balkans, en 1909, Raspoutine se range dans le parti de la paix aux côtés de la tsarine et d'Anna Vyroubova contre le reste du clan Romanov. Le président du Conseil le fait surveiller par l'Okhrana et il est écarté de la cour et exilé à Kiev. Le 14 septembre 1911, l’assassinat de Stolypine met fin aux réformes et permet aussi à celui qui se dit staretz de revenir à la cour. Lors de l'été 1912, le Tsarévitch Alexis, en déplacement en Pologne, par suite d'un accident, est victime d'une nouvelle hémorragie interne très importante. Raspoutine par des prières fait que dès la réception de son télégramme, l'état de santé du tsarévitch Alexis se stabilise et, dès le lendemain, commence à s'améliorer. Coïncidence ou don réel ? Il va en tous les cas être à l’origine de la nomination du renvoi de ministres ou de généraux. Il va toutefois être contre l’entrée en guerre de la Russie. Les défaites qu’ils avaient prédîtes font que l’opinion va jusqu’à lui prêter une relation avec l’impératrice.

    Le Tsar va se monter de moins en moins réceptifs aux prophéties et aux conseils du faux moine. Mais, en 1915, il est discrédité et le pouvoir se retrouve aux mains de l'impératrice Alexandra Feodorovna et de Raspoutine. Ce dernier est finalement assassiné en décembre 1916 par des ultra-monarchistes menés par le prince Youssoupoff, parent par alliance de l'empereur et l'un des aristocrates les plus riches de Russie.


    La rivalité avec l'Autriche-Hongrie dans les Balkans (1908-1914)
    En 1613, le boyard Michel III de Russie avait été élu, Tsar de toutes les Russies. Nicolas II célèbre en 1913 le 300e anniversaire de règne de la Maison Romanov et les acclamations orchestrées de la foule le convainquent de sa popularité et de la puissance de la Russie, mais ce pays est un colosse aux pieds d’argile.

    Nicolas II et sa famille assistent à des nombreuses cérémonies dans tout le pays. A-t-il conscience du danger qui menace l'Europe et son Empire. En 1913, Lénine écrit à Gorki: Une guerre entre la Russie et l'Autriche serait très profitable à la révolution. Mais, il y a peu de chances que François-Joseph et Nikki nous fassent ce plaisir. C'est aussi l'avis d'autres révolutionnaires russes.

    Lorsque l'Autriche-Hongrie a annexé la Bosnie-Herzégovine en 1908, la Russie a refusé de s'incliner mais, mal soutenue par la France qui estimait que les intérêts vitaux de la Russie n'étaient pas en jeu et menacée par un ultimatum secret allemand, elle dut accepter le fait accompli.

    Les querelles balkaniques ne sont pas perçues comme un danger pour la paix mais comme une possibilité de revanche pour une Russie humiliée en 1904-1905, puis en 1908. Elle acquiert la certitude qu'un jour l'un des deux empires devra céder devant l'autre. Elle entend de ce fait tirer profit d'un éventuel démembrement de l'Empire ottoman, dans les Balkans, pour s'assurer des positions rêvées et patronne la création d'une alliance entre les États balkaniques qui attaquent la Turquie en 1912 et soutient la Serbie dans toutes ses entreprises.

    L'attentat de Sarajevo est l'œuvre de terroristes armés par Belgrade et soutenus par leur 2e Bureau, mais ils sont liés au colonel Artmarov, attaché militaire russe en Serbie et aux services secrets russes. Le gouvernement serbe n'ose pas sévir contre eux.

    Après l'assassinat de l'héritier du trône d'Autriche-Hongrie à Sarajevo par les Serbes et l'envoi par le gouvernement austro-hongrois à la Serbie d'un ultimatum, jugé qu'en grande partie acceptable par Belgrade, le gouvernement russe décide de soutenir la Serbie, faute de quoi il ne lui restera qu'à enregistrer une nouvelle défaite. La Russie se considère comme la protectrice naturelle des Slaves. Elle a déjà fait par le passé des guerres pour ce genre de prétexte. Nicolas II, demeuré pacifique, déclare : C'est un crise balkanique de plus. Il écrit à son cousin Willy : Je compte sur ta sagesse et ton amitié. Néanmoins son cousin lui réplique : Actuellement, il est en ton pouvoir d'empêcher la guerre... Personne ne menace l'honneur et la puissance russe...La paix peut encore être sauvée par toi si tu consens à arrêter les préparatifs militaires menaçants, 'Allemagne et l'Autriche-Hongrie.

    Les économistes, comme les hommes politiques russes ne croient pas à l'imminence de la guerre. D'ailleurs, les Empires centraux ne pensent pas que la Russie, affaiblie par les troubles révolutionnaires de 1905 veuille faire la guerre. Mais le 23 juillet 1914, en visite à Saint-Pétersbourg, Raymond Poincaré promet son aide à la Russie. Il est l’ami du Premier ministre russe, qui n’a pourtant pas voté un budget suffisant à l’armée. Mais ils s'imaginent l'armée russe agissant comme un rouleau compresseur sur les armées ennemies.

    Malgré les conseils de sa femme, de Serge Witte, du maréchal de la cour, le comte Frédérick, Nicolas II est victime des intrigues des panslavistes et des partisans de l'alliance franco-russe. Il a néanmoins des doutes. Je pense à la responsabilité que je dois assumer. Tu penses que cela coûtera la vie à des milliers de russes. Sazonov, tu m’as convaincu mais c’est le jour plus triste de ma vie, écrit Nicolas II à son ministre des Affaires Étrangères, avant de signer l'ordre de mobilisation.

    Sazonov est honnête et capable, mais égaré par sa haine des Autrichiens. Le 30 juillet 1914, la Russie, inconsciente du danger et belliciste, est la première à mobiliser ses troupes. Sazonov veut récupérer des territoires, comme la Posnanie et la Galicie, en cas de victoire sur l'Allemagne qui ne feront qu'aggraver le problème des minorités, dont la reconstitution de la Pologne dans son intégrité territoriale.

    Cette initiative de mobilisation russe fait que le peuple allemand se sent agressé. L’entrée en guerre, et le manifeste du Tsar du 2 août 1914, suscitent un renouveau du patriotisme russe comme en 1812. Des images d'actualités de l'époque nous montrent le Tsar déclarant la guerre devant une foule enthousiaste. La Russie est enfin réunie. L'Église et les Cosaques sont les plus entousiastes, mais à la Douma, même les députés bolcheviks ne votent pas contre l'accroissement du budget militaire, malgré les ordres de Lénine de préparer la défaite. Ils s'abstiennent, ce qui est déjà une exception en Europe où l'heure est à l'union sacrée.

    Nicolas II a été très heureux par le passé au sein de son régiment, il rêve d'être à la tête des armées, il ne le sera qu'en 1915. L'autocrate veut rejoindre le front, mais son entourage s'y oppose. Le tsarisme retrouve sa vigueur et sa légitimité : 1914 est son année de gloire.


    Le régime impérial à l'épreuve de la Première guerre mondiale
    L'engrenage des alliances conduit la Russie à entrer dans la Première Guerre mondiale aux côtés de la France et du Royaume-Uni, contre l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Empire ottoman. Elle inspire confiance à ses alliés :

    financièrement au moyen des emprunts russes souscrits par plus d'un million et demi de petits épargnants français.
    militairement par le nombre considérable d'hommes qu'elle peut aligner face aux armées des Empires centraux.

    Les défaites et les succès militaires de 1914
    Les armées russes ne sont pas préparées à la guerre moderne, en sous-effectif du fait du manque d’armes, malgré 14 millions d’hommes mobilisés. Elle souffre de problèmes logistiques et son artillerie et son aviation sont insuffisantes. Les détroits turcs étant fermés, les alliés ne peuvent lui livrer de l’armement et des munitions qu’au compte-gouttes par Mourmansk et Vladivostok.

    Pour répondre aux demandes de l'état-major français en difficulté sur la Marne, l'armée russe attaque début août 1914 en Prusse-Orientale et en Galicie.

    Face à un ennemi, l’Allemagne, dont les forces principales attaquent la France et la Belgique, les armées tsaristes sont battues à la bataille de Stalluponen, mais gagnent celle de Gumbinnen. La riposte allemande, fin août, commandée par Paul von Hindenburg et Ludendorff à la bataille de Tannenberg et à la bataille des lacs de Mazurie, est foudroyante. Les Allemands capturent 90.000 prisonniers et récupèrent beaucoup d’armement ennemi à Tannenberg. À la bataille des lacs de Mazurie le nombre de prisonniers atteint 100.000. Curieusement dans son Journal le Tsar fait silence sur ces désastres, mais il va se réjouir des nouvelles du front galicien.

    Les armées tsaristes obtiennent quelques francs succès face aux Autrichiens en occupant la Galicie orientale. C’est la victoire de Lemberg, qui fait 300.000 morts et 130.000 prisonniers dans les rangs austro-hongrois. La bataille de Lodz sauve la Silésie, mais l'armée ottomane est battue à plusieurs reprises dans le Caucase. Mais ces victoires sont dues en partie au Grand duc Nicolas, commandant suprême des armées impériales russes, qui est très populaire car il se soucie beaucoup du sort des blessés. Le Tsar est jaloux de ses victoires et avant cela de sa taille et de sa belle prestance, et l'impératrice le hait, car quand son Raspoutine a annoncé qu'il allait au Grand Quartier Général, le Grand-duc lui a répondu : Il peut venir mais il sera pendu.

    Les armées du IIe sont peu nombreuses sur le front oriental, les armées austro-hongroises comptent de nombreux slaves et l'armée ottomane médiocre, mais Moltke et Ludendorff crée à la cour et dans l’armée impériale, le parti oriental. Pour eux la décision à l’ouest est impossible et la seule solution est de vaincre les Russes et obtenir la paix avec Nicolas II ou ses successeurs.


    La pénurie et l'isolement (1915)
    En 1915, la situation de la Russie est préoccupante. Les Zemstvos sont méfiants à l'égard du régime, la Douma est hostile, les minorités politiques et ethniques s'agitent et le gouvernement est incapable de diriger le pays et de mener la guerre. Les ingénieurs allemands ne sont plus là, donc la production s'effondre et les armes que la Russie n'arrive pas à produire en quantité suffisante n'arrivent pas des alliés par les ports de l'océan arctique.

    Une contre-offensive austro-allemande balaie les conquêtes en quelques semaines. Les Russes reculent, abandonnant la Pologne, la Lituanie et une partie de la Lettonie.

    Nicolas II de Russie démet le Grand duc Nicolas de ses fonctions de commandant suprême des armées impériales russes. Le 21 août 1915, ne possédant ni les aptitudes, ni la formation, Nicolas II de Russie se mit à la tête des armées russes. Ses armées sont obligés de se replier et le dénuement de l'armée russe devient catastrophique. Le comité de guerre, le 4 septembre 1915, présidé un monarchiste constitutionnel et un nationaliste, membre de l'Union du Peuple russe, désapprouve le limogeage du Grand-Duc et rappelle au Tsar que l'armée russe a perdu en treize mois 4.000.000 d'hommes tués, blessés et prisonniers et bat en retraite... Le Tsar ne répond.

    Nicolas II refuse même de recevoir un homme de confiance allemand à Petrograd porteur d'offres, comme un privilège russe sur des détroits ottomans. C'est pour Nicolas le seul moyen sa dynastie en péril. Guillaume II demande même à ses armées de freiner leur avance, mais le Tsar oppose un Niet solennel et définitif aux offres allemandes. Hindenburg a les mains libres et l'Allemagne abandonne le Tsar et choisit de déstabiliser la Russie en y organisant une révolution.


    1916
    Le bilan de l'année 1916 est très contrasté : depuis le début de l'année, la Russie peut compter, en partie grâce au doublement du Transsibérien, sur un afflux de matériel de guerre étranger, fourni par les Alliés, ce qui améliore notablement les capacités de combat des troupes russes, confrontées jusque là à une terrible pénurie de moyens militaires. La production russe fait d'étonnants progrès et 144 écoles d'officiers fournissent de jeunes cadres à l'armée impériale qui vont donner ses plus belles victoires aux armées du Tsar.

    Pendant que les Alliés attaquent sur la Somme, Nicolas II lance une vaste offensive en Galicie. En mars 1916, Broussilov est affecté au commandement du Corps Sud Ouest regroupant quatre armées russes. En juin, il lance son offensive en Galicie. Celle ci, au début victorieuse et prometteuse, se révèle au fil des mois extrêmement coûteuse en hommes, mais convainc la Roumanie d'entrer en guerre. Les armées autrichiennes, retenues sur le Trentin, sont rapidement hors de combat. Deux armées austro-hongroises sont détruites. Les Russes font 400.000 prisonniers et sont aux frontières de la Hongrie et leur effondrement paraît si complet que l'Allemagne doit envoyer plusieurs divisions à leur secours pour les maintenir dans la guerre et même des contingents ottomans.

    Malgré l'insuffisance de l'armement, la faiblesse du commandement et les désastres militaires qui se soldent par des milliers de tués, de blessés et de prisonniers, ce n'est pas le front russe qui s'effondre : c'est l'arrière qui ne tient plus. Le mouvement des grèves reprend avec une ampleur extraordinaire.

    Le degré de développement du pays est insuffisant pour faire face aux besoins d'une guerre moderne et en même temps assurer les besoins de l'arrière. La conversion de l'industrie, pour faire face aux besoins de la guerre, permet de fabriquer les équipements nécessaires à la défense du pays, mais entraîne l'asphyxie économique des autres secteurs de l'économie. Ce phénomène est aggravée car la Russie est isolée de ses principaux partenaires européens. L'Allemagne fournissait 50% des produits manufacturés et achetaient 33 % des matières premières. Beaucoup d'ingénieurs et de conseillers venaient des empires centraux. Au bout de quelques mois, l'arrière manque de biens de consommation et les prix des denrées de base augmentent considérablement.

    La désorganisation des transports perturbe le ravitaillement du front et de l'arrière, notamment dans les centres urbains où l'afflux des réfugiés accroît la précarité de l'approvisionnement. Les campagnes sont également touchées par la mobilisation massive d'hommes pour l'armée, les réquisitions de cheptel et de céréales. Il devient manifeste que l'autocratie n'est plus capable de gouverner en temps de guerre. Partout dans l'Empire s'organisent des comités (de zemstvos ou autres) qui prennent en charge la gestion du quotidien que l'État est incapable d'assumer. Les populations apprennent à résoudre les problèmes par elles-mêmes, étant donné que le pouvoir est de plus en désorganisé et lentement s'évanouit. De fait pour la Russie et pour son souverain cette évolution constitue une grande chance. La société fai

    Source : Wikipedia
     

     


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    Né le : 22 mai 1907 à 07h30
    à : Etterbeek (Belgique)
    Soleil : 0°03' Gémeaux AS : 22°47' Cancer
    Lune : 20°29' Vierge MC : 25°17' Poissons
    Dominantes : Cancer, Poissons, Vierge
    Saturne, Lune, Mars
    Maisons 3, 12, 6 / Eau, Terre / Cardinal
    Astrologie Chinoise : Chèvre de Feu
    Numérologie : chemin de vie 8
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    Biographie de Hergé

    Georges Prosper Remi, dit Hergé (Etterbeek, 22 mai 1907 - Bruxelles, 3 mars 1983), était un auteur de bande dessinée belge francophone, particulièrement connu grâce aux Aventures de Tintin et Milou. Il prend pour pseudonyme "Hergé" qui est l'acronyme de ses initiales inversées : R.G 

    Son enfance 
    Georges Prosper Remi est né à Etterbeek, une commune de l'agglomération bruxelloise, le 22 mai 1907. Ses parents, Alexis Remi (1882–1970) et Élisabeth Dufour (1882–1946), appartiennent à la classe moyenne et vivent à Bruxelles. Ses quatre années d'école primaire coïncident avec la Première Guerre mondiale (1914-1918), alors que la ville est occupée par les Allemands. Le petit Georges montre déjà une grande affinité pour le dessin, les marges de ses cahiers sont remplies des aventures d'un petit garçon aux prises avec l'envahisseur allemand. Hergé eut également un petit frère Paul Remi de cinq ans son cadet né le 26 mars 1912. Au début des années 50, Hergé jugea son comportement irrationnel et tenta sans succès d'adopter ses deux enfants dont Georges Remi Jr., né en 1946. 

    Il entame en 1920 ses études secondaires à l' institut Saint-Boniface à Ixelles, un établissement archiépiscopal où les professeurs sont des abbés. Il entre dans la troupe scoute du collège, où il recevra le nom totémique de Renard curieux. Ses premiers dessins paraissent dans Jamais assez, le journal scout du collège, puis à partir de 1923, dans Le Boy-Scout belge, le mensuel des scouts de Belgique. Dès 1924, il signe ses illustrations du nom d'Hergé, formé phonétiquement de ses initiales RG. 


    Ses débuts au journal Le Vingtième Siècle 
    En 1925, Hergé est engagé comme employé au service des abonnements au journal catholique (et politiquement très à droite) Le Vingtième Siècle. En 1926, il crée Totor, CP des Hannetons pour Le Boy-Scout belge. Ses parents tentent en vain de lui faire suivre des cours de dessin à l'école Saint-Luc. Il effectue ensuite son service militaire en 1926-1927, service durant lequel il continue d'écrire les aventures de Totor pour Le Boy-Scout belge. À son retour au Vingtième Siècle en 1927, son directeur, l'abbé Norbert Wallez, l'encourage à s'instruire et à se cultiver. Hergé effectue pour le journal des illustrations, des portraits, du lettrage, des photographies. 


    Le Petit Vingtième 
    En 1928, Hergé est nommé rédacteur en chef du Petit Vingtième, le supplément jeunesse du Vingtième Siècle. Le premier numéro sort le 1er novembre. Il dessine avec un enthousiasme modéré Les Aventures de Flup, Nénesse, Poussette et Cochonnet, sur le scénario de Desmedt, un rédacteur sportif du journal... Il découvre dans le même temps les comics américains et leur système de bulles, qui permettent aux personnages d'exprimer leurs pensées ou de parler directement dans le dessin. C'est cette même année qu'il se fiance avec Germaine Kieckens, secrétaire de l'abbé Wallez. 


    Tintin, Milou, Quick, Flupke et les autres 
    Le 10 janvier 1929, dans le numéro onze du Petit Vingtième paraît le premier épisode de Tintin au pays des Soviets, sur commande directe de l'abbé Norbert Wallez : c'est le début des Aventures de Tintin et Milou. Le reporter et son fidèle fox-terrier parcourront le monde pendant plus de cinquante ans. Le 23 janvier 1930, Quick et Flupke, les deux garnements de Bruxelles, font leur première apparition. Le jeudi 8 mai de la même année, Tintin et Milou font un retour triomphal à la Gare du Nord de Bruxelles : Le Petit Vingtième a engagé un figurant pour jouer le rôle de Tintin, Lucien Peppermans, et publie un reportage relatant cette arrivée ; Tintin vient de terminer sa première aventure. Le 9 juillet 1931, fin des aventures de Tintin au Congo : Le Petit Vingtième organise à nouveau une mise en scène à la Gare du Nord, une foule énorme accueille Tintin, pourtant incarné par un autre figurant ! 

    Au début des années 1930, Hergé se voit pourvoir un assistant en la personne de Paul Jamin qui sera plus tard connu en tant que caricaturiste sous le nom d'Alidor. 

    En septembre, notre reporter repart pour le Nouveau Monde (Tintin en Amérique). Hergé commence un peu à se documenter, il lit en particulier un ouvrage sur l'histoire des Peaux-Rouges. Le 20 juillet 1932, Georges Remi épouse Germaine Kieckens. En 1934, Casterman, l'éditeur de Tournai, commence à publier les albums de Tintin (jusque là, ce sont les éditions du Petit Vingtième qui s'en chargeaient). 

    Un album broché en couleurs d'Hergé paraît par ailleurs, qui restera sans suite : Popol et Virginie chez les Lapinos. 


    Extension de l'œuvre d'Hergé 

    Tchang Tchong-Jen 
    Après les Cigares du pharaon, Hergé désire envoyer son héros en Chine. On le met en contact avec un jeune chinois, Tchang Tchong-jen, étudiant à l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Celui-ci pousse Hergé à s'informer et à se documenter sérieusement sur les pays que visite Tintin. Il le sensibilise à la situation en Chine. À travers le Lotus bleu, première aventure de Tintin dotée d'un scénario solide, Hergé prend position en faveur du peuple chinois, qui subit l'occupation japonaise. On est loin des premières aventures de Tintin, où Hergé ne faisait que refléter la mentalité de son époque et de son milieu : l'anticommunisme virulent (Tintin au pays des Soviets) et le colonialisme (Tintin au Congo) ou l'anti-américanisme (Tintin en Amérique), très à la mode à l'époque. Pour Hergé, la bande dessinée devient de moins en moins un amusant passe-temps, et de plus en plus un travail très sérieux. 


    Jo, Zette et Jocko 
    En 1935, l'hebdomadaire français Cœurs Vaillants trouve que Tintin n'est pas forcément un bon modèle pour la jeunesse : pas de parents connus, il ne va pas à l'école, il ne travaille pas beaucoup… Hergé avait pourtant été contacté plusieurs années avant pour la parution de Tintin première manière dans Cœurs Vaillants, mais ce journal estimait une bande à base de seuls phylactères trop peu littéraire pour son public (les « histoires à ballons » comme on les nommait alors étaient considérées comme appauvrissant le vocabulaire des jeunes lecteurs compte tenu de leur absence de texte narratif et descriptif). Il demanda donc des commentaires en dessous de chaque image, comme dans les œuvres du siècle précédent de Christophe. Hergé s'y essaya, et on peut parfois voir dans les expositions qui lui sont consacrées une partie de ces essais, mais au bout du compte, il considéra que ce style serait trop redondant et briserait de surcroît le rythme des scènes d'action. L'affaire était alors restée sans suite. 

    Le journal, qui a fini par s'ouvrir sur les « histoires à ballons », passe commande à Hergé d'une nouvelle série : Jo, Zette et Jocko. La revue catholique souhaite avoir une histoire qui met en scène une "famille" (Tintin n'a pas de parents). Trois histoires seront publiées sous forme de cinq albums. 


    Période 1935-1940 
    Entre 1935 et 1940, paraissent successivement : 

    L'Oreille cassée (1935) qui est une transposition de la guerre du Chaco entre la Bolivie et le Paraguay sur fond de combinations entre différentes compagnies pétrolières. 
    L'Île noire (1937) fait suite à un voyage d'Hergé en Grande-Bretagne évoque les faux billets émis par les nazis (le docteur Müller est un Allemand) pour fragiliser les démocraties européennes. 
    Le Sceptre d'Ottokar (1938) est le récit d'un Anschluss raté. À la fin de l'histoire, dans les feuillets bleus récupérés par Tintin, on peut voir la signature d'un certain "Musstler" (Mussolini + Hitler). 
    Tintin au pays de l'or noir, débuté en 1939 est interrompu par la mobilisation de Georges Remi, puis par l'invasion allemande de la Belgique. Le Vingtième Siècle et son supplément jeunesse disparaissent. La publication de L'Or noir ne reprendra que huit ans plus tard, mais modifiée : les luttes en Palestine entre Juifs, Arabes et Britanniques disparaissent. Hergé ne trouvera en fin d'album qu'une pirouette, que l'on peut trouver frustrante, pour expliquer l'absence, tout au long de l'album, du capitaine Haddock, devenu entre temps personnage incontournable des aventures de Tintin. 

    L'Occupation 
    Juste avant la guerre Hergé avait prété son concours à un journal financé par l'ambassade d'Allemagne à Bruxelles: "L'Ouest" dont le rédacteur en chef était le journaliste belge Raymond Debecker. Hergé y publiera une série neutraliste intitulée les "Aventures de Mr Bellum". À partir de 1940, Hergé travaille pour le quotidien belge Le Soir, journal contrôlé par l'occupant et dirigé par Raymond Debecker. Les aventures de Tintin paraissent d'abord dans un supplément, Le Soir Jeunesse, puis, suite entre autres à des restrictions de papier, sous la forme de strips noir et blanc ; ce sera Le Crabe aux Pinces d'Or, marqué par l'apparition du capitaine Haddock, puis L'Étoile Mystérieuse, Le Secret de la Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge (le récit sur deux volumes d'une fantastique course au trésor, menée avec l'aide d'un nouveau venu, le professeur Tournesol), et enfin Les 7 Boules de Cristal (une variante de la malédiction de la momie). C'est en 1943 qu'il rencontre Edgar P. Jacobs. Le futur créateur de Blake et Mortimer aide Hergé à refondre ses anciens albums, pour les coloriser et les faire tenir dans le cadre strict des soixante-deux pages (jusqu'ici, certaines des aventures de Tintin faisaient jusqu'à cent trente pages), en raison des restrictions de papier dues à la guerre. 

    La parution des 7 Boules de Cristal sera interrompue le 3 septembre 1944. En quelques jours, Hergé est arrêté à quatre reprises, par la Sûreté de l'État, la police judiciaire, le Mouvement National Belge et le Front de l'indépendance. Son domicile est perquisitionné. Tous les journalistes ayant participé à la rédaction d'un journal pendant l'Occupation se voient interdire provisoirement toute publication. Pendant cette période troublée, Hergé a écrit des récits d'évasion, évitant de faire référence à la situation politique internationale. On notera cependant que dans la première édition de L'Étoile Mystérieuse, l'expédition internationale à laquelle participe Tintin ne compte que des pays neutres ou membres de l'Axe, et que leur déloyal concurrent est sous pavillon américain et financé par un certain Blumenstein, nom à la fâcheuse - vu le contexte - connotation juive (le nom de Blumenstein sera dans des versions ultérieures remplacé par Bohlwinkel et le pavillon américain par celui d'un pays imaginaire). Un strip qui caricaturait des marchands juifs se réjouissant des affaires qu'ils allaient faire grâce à la fin du monde avait été supprimé dans l'album. 

    L'œuvre d'Hergé contient aussi quelques dessins douteux dans ce registre ; ils ont pratiquement tous été corrigés par la suite (à l'exception notable du nez de Blumenstein, que Hergé projetait de redessiner - sans jamais pourtant prendre le temps de le faire - car il évoquait trop les caricatures antisémites de l'époque). Ces corrections eurent-elles lieu parce que Hergé avait sincèrement changé de point de vue entretemps ou par crainte de critiques? Avant l'Occupation, Hergé peut être désigné comme ayant été proche de Léon Degrelle et des rexistes. Il a a illustré la brochure de ce dernier "Histoire de la guerre scolaire", en 1932. 

    On a parfois dit que, durant l'Occupation, Hergé se contentera de survivre, mais, comme le souligne Maxime-Benoît Jannin, tandis que le journal d'Hergé Le Vingtième Siècle ne peut plus paraître, Le Soir passe aux mains des partisans de l'Ordre Nouveau et de la propagande allemande. Hergé y est rapidement embauché (dès octobre 1940). Il passe ainsi d'un journal tiré à 15 000 exemplaires à un journal tiré à 200 000 puis 300 000 exemplaires. De l'effondrement de 1940, date, il faut s'en souvenir, l'entrée d'Hergé dans le succès et son corrolaire, la richesse..., (qui s'illustre par le fait qu'Hergé vendit 600 000 albums durant l'Occupation.. Le même auteur a montré quelle était la proximité entre le futur directeur du "Soir volé", Raymond De Becker et Hergé, de même que les sympathies évidentes du dessinateur de Tintin pour Léon Degrelle, sa rage à caricaturer la position de la France en décembre 1939 dans l'éphémère hebdomadaire L'Ouest. La participation d'Hergé au Soir n'est donc pas anecdotique et ne peut être considérée comme relevant de la nécessité alimentaire. De même que son antismétisme ou du moins sa judéophobie. Cela ne signifie pas qu'Hergé se soit rendu complice des pires choses. Mais l'album L'étoile mystérieuse oppose l' Europe (une Europe sans Anglais ni Français), aux USA avec les connotations idéologiques et les connotations antisémites très évidentes qu'on a rappelées. 

    Dans une interview en 1973 il dira : « Je conviens que moi aussi j'ai cru que l'avenir de l'Occident pouvait dépendre de l'Ordre nouveau. Pour beaucoup, la démocratie s'était montrée décevante, et l'Ordre nouveau apportait un nouvel espoir. Au vu de tout ce qui s'est passé, c'était naturellement une grossière erreur d'avoir pu croire un instant à l'Ordre nouveau » (interview accordée au Haagse Post en mars 1973). Et la même année, il analysera : « Ma naïveté à cette époque confinait à la bêtise, on peut même dire à l'imbécillité » (interview accordée au magazine flamand Elsevier). 


    Le journal de Tintin et les Studios Hergé 
    Interdit de publication, Hergé ne peut (même sous le pseudonyme de Olav pris en commun avec E. P. Jacobs) continuer à travailler, sauf à la refonte de ses anciens albums. En 1946, il est contacté par un ancien résistant, Raymond Leblanc, qui lui propose de créer un journal. Le 26 septembre 1946 paraît le premier numéro de l'hebdomadaire Tintin. De nombreux dessinateurs viennent collaborer au magazine. Les aventures de Tintin se poursuivent: Le Temple du Soleil (qui poursuit l'intrigue des Sept Boules de cristal ), Au pays de l'or noir, Objectif Lune, On a marché sur la Lune. Hergé désirant être particulièrement rigoureux et voulant se documenter au maximum pour ces aventures lunaires, il fonde en 1950 les Studios Hergé. Ces studios compteront jusqu'à une dizaine de collaborateurs qui aideront Hergé dans sa tâche. Les aventures de Tintin continuent d'être publiées dans le journal du même nom : L'Affaire Tournesol, Coke en stock. 


    Crise personnelle 
    Une liaison a débuté en 1956 entre Georges Remi et Fanny Vlamynck, coloriste aux Studios. Son mariage avec Germaine se brise (le divorce ne sera prononcé qu'en 1960, et Georges ne se mariera avec Fanny qu'en 1977). De plus, Hergé est assailli par des cauchemars récurrents, où tout est blanc. Il consulte un psychanalyste suisse, élève de Jung, qui lui conseille d'arrêter de travailler. C'est pourtant à travers Tintin au Tibet, sans doute son album le plus sombre et le plus intense, qu'Hergé exorcisera ses démons. C'est également à partir de 1960 qu'il découvre l'art contemporain, qui deviendra une passion chez lui. 


    Tintin sous toutes les formes 
    Tintin devient un succès mondial. Les ventes d'albums s'envolent, il est traduit en un nombre toujours plus grand de langues, et il commence à intéresser les publicitaires. Tintin est adapté au cinéma, d'abord sous forme de films avec acteurs (Tintin et le mystère de la Toison d'or en 1960, Tintin et les oranges bleues en 1964). C'est un jeune belge, Jean-Pierre Talbot, qui interprète le rôle de Tintin. Des dessins animés sont ensuite produits par les studios Belvision. On retiendra notamment une adaptation du Temple du Soleil (1969), et une aventure sur un scénario original de Greg, Tintin et le lac aux requins, réalisée par Raymond Leblanc en 1972. 

    Simultanément, les parutions des aventures de Tintin s'espacent de plus en plus : Les Bijoux de la Castafiore en 1963, Vol 714 pour Sydney en 1968 et Tintin et les Picaros en 1976. Tintin est moins une priorité pour Hergé, qui se met à voyager : en 1971, il va pour la première fois aux États-Unis, puis il honore en 1973 une invitation faite trente-cinq ans plus tôt par le gouvernement du Guomindang (pour le remercier de la prise de position en faveur du peuple chinois dans Le Lotus bleu) en se rendant à Taiwan. 


    Les dernières années 

    Prix 
    Hergé reçoit en 1973 le Grand Prix Saint-Michel et en 1977 la médaille de vermeil de la Ville d'Angoulême. En 1978, il est promu au grade d'officier de l'Ordre de la Couronne, à Bruxelles. Il débute cette même année le travail sur un nouvel épisode de Tintin. En 1979, Andy Warhol réalise une série de quatre portraits d'Hergé. En 1980, Georges Remi tombe malade. Une leucémie sera diagnostiquée par la suite. Il est anémié et très faible. Le 18 mars 1981 ont lieu les retrouvailles entre Hergé et Tchang Tchong-jen, l'ami chinois qui avait inspiré le Lotus bleu et le personnage de Tchang, le seul qui aura pu tirer des larmes à Tintin (Tintin au Tibet). 

    Hergé s'éteint après une semaine de coma le 3 mars 1983 à la clinique Saint-Luc de Bruxelles. Bien qu'il soit officiellement mort de leucémie, Philippe Goddin, un de ses plus célèbres biographes, affirme qu'Hergé pourrait être mort du SIDA. En effet, à cause d'une maladie congénitale rare, Hergé devait changer son sang régulièrement ("faire le plein" disait-il). Or à cette époque le VIH était très mal connu et encore indétectable dans le sang. Hergé aurait donc contracté le SIDA lors d'une de ces transfusions ce qui expliquerait les fréquentes grippes, pneumonies et bronchites qu'il avait à répétition à la fin de sa vie. Grâce à une dérogation exceptionnelle, l'autorisation est accordée, suivant le souhait d'Hergé, d'être inhumé dans le cadre du cimetière du Dieweg, qui n’accueillait plus de nouvelle sépulture depuis une trentaine d'années. 

    Tintin et l'Alph-Art, la dernière aventure du reporter, paraît sous sa forme inachevée en 1986 (une seconde version présentant des planches inédites a été publiée en 2004).


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  • SOLEIL A 27°31 TAUREAU

     


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    C'est impressionnant comme cette vidéo de Noémie Campbell qui a son Soleil entre ce degré et le 1 degré Gémeau exprime , affirme , rayonne la justesse du sens profond de ce symbole!

    " une personnalité exceptionnelle aux dons multiples représente toujours , à un niveau ou un autre la conclusion d'une longue suite d'efforts et de victoires . Comme l'écrivit un jour un grand occultiste, l'initié est la fleur de sa race et de sa culture " Le paon est l'oiseau dédié à Vénus. Dans la tradition occulte , les esprits prometheens qui firent à l'humanité animale le don divin d'une intelligence consciente d'elle même , venaient de Vénus; et peu importe que cela soit ou non la planète que l'on observe physiquement dans le ciel" Dane Rudhyar  

     

    Née le :22 mai 1970 à 01h00à :Westminster (Royaume-Uni)Soleil :0°30' GémeauxLune :11°32' SagittaireAscendant :29°09' CapricorneMilieu du Ciel :1°11' SagittaireAstrologie Chinoise :Chien de MétalNumérologie :chemin de vie 8Taille :Naomi Campbell mesure 1m77 (5' 9½")

    Naomi Campbell, née le 22 mai 1970 à Londres, est un top model, une chanteuse et actrice anglaise. Elle est d'ascendance jamaïquaine et chinoise[1].

    Elle a étudié à la London Academy For Performing Arts et est depuis la fin des années 1980 un des top modèles les plus renommés. On estime l'ensemble de ses revenus professionnels à plus de 30 millions de dollars.

      

    Elle est née à Streatham, Londres. Sa mère, Valerie Campbell (née Morris), de descendance afro-jamaïcaine, est danseuse de ballet. Naomi n'a jamais rencontré son père , lequel avait quitté sa mère avant sa naissance, alors que celle-ci était âgée de 18 ans[1].

    La première apparition publique de Naomi date de 1978 où elle apparaît, à l'âge de sept ans, dans le clip de la chanson Is This Love interprétée par Bob Marley.

    À l'âge de 10 ans, elle est acceptée à l'Italia Conti Academy stage school de Londres, où elle suit des cours de ballet. Elle va à l'école Dunraven. À 15 ans, alors qu'elle suit toujours les cours de l'Italia Conti Academy, elle est remarquée dans la rue pendant qu'elle fait du shopping à Covent Garden par un ancien modèle, directrice d'une agence de mannequins[1]. Naomi décide rapidement de devenir modèle et signe avec Elite Model Management.

    Sa première couverture de magazine parait en avril 1986 dans la version britannique du magazine Elle, elle a alors 15 ans. En décembre 1987, elle est la seconde mannequin noir en couverture de l'édition britannique du magazine Vogue[2], après Donyale Luna (mars 1966).

    En août 1988, Naomi Campbell est le premier mannequin noir à faire la couverture de Vogue Paris[3] et sera également la première en couverture de Time (édition Europe du 18 septembre 1991[4]). Elle est apparue trois fois (1987, 1995 et 2005) dans le célèbre calendrier Pirelli.

    Naomi est apparue sur plus de 500 couvertures de magazine, comme différentes éditions internationales de Vogue et Elle, i-D, Glamour, Harper's Bazaar, Interview, W, Vanity Fair, GQ, etc.. Elle est aussi apparue dans de nombreux video clips, comme celui de Freedom! '90 de George Michael ou In the Closet de Michael Jackson (elle parlera d'ailleurs beaucoup de ce dernier dans quelques interviews le décrivant comme « professionnel », « timide » et « adorable »), ainsi que dans un épisode de la série anglaise Absolutely Fabulous.

    Campbell a été sélectionnée par le magazine People comme l'une des 50 plus belles personnes au monde en 1991. Elle a travaillé avec les plus grands photographes mondiaux tels que Patrick Demarchelier, Steven Meisel, Richard Avedon, Herb Ritts, Ellen von Unwerth, Mario Testino et Peter Lindbergh. Ella a également collaboré avec les plus grands stylistes : Ralph Lauren, Versace, Jazz, Francois Nars, Dolce & Gabbana, Louis Vuitton, Vivienne Westwood et Dsquared. Elle a aussi posé pour la gamme de lingerie de H&M ou de Victoria's Secret.

    Elle a posé nue pour le magazine Playboy et dans le livre SEX de Madonna (1992). Elle est connue pour son fort tempérament et les journaux à scandales relatent régulièrement ses démêlés avec d'autres célébrités comme Tyra Banks ou l'ex-Spice Girl Victoria Beckham.

    Elle participe également à la secte kabbalistique de Philip Berg[réf. nécessaire].

    Diversifications

     En parallèle de sa carrière de mannequin, Naomi a développé de nouvelles activités. Elle a en outre participé à de nombreux projets humanitaires en collaboration avec Nelson Mandela, le dalaï-lama et l'UNESCO.

    Chanson[modifier]

    Elle est devenue chanteuse et son album Baby Woman s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires dans le monde (principalement au Japon).

    Cinéma[modifier]

    Elle a participé à une quinzaine de films et son physique a inspiré celui du personnage de Pocahontas des studios Disney.

    Édition[modifier]

    Campbell a co-signé le roman Swan et un livre de photos intitulé Naomi.

    Produits dérivés

      

     Lancement d'une gamme de parfums et produits cosmétiques en septembre 2002

    • Création d'une compagnie événementielle NC.Connect, à New York

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