• Né un 3 Septembre, Jean Pierre Jeunet , le vrai père d'Amélie Poulain

     
    Article extrait du site : ASTRO ARIANA
     
     
     
    Amélie Poulain, une jeune fille délicate et saine...
     

    Le fabuleux destin d’Amélie Poulain est ce qui est arrivé de mieux au cinéma français depuis de longues années. Ce film a enchanté tous les publics et les tiroirs-caisses en résonnent encore. Mieux encore : Amélie Poulain a réellement changé la vie de milliers de personnes et certains lui vouent un culte délirant, comme s’il s’agissait d’un personnage réel. Sans vouloir briser le charme ni la magie de ce film, qui opéreront encore longtemps, et pour de justes raisons, essayons d’analyser de plus près le phénomène “Amélie”...

     

    Le fabuleux instinct de Jean-Pierre Jeunet

    Avant toute chose, il n’est peut-être pas inutile de signaler que les raisons d’un succès, même aussi énorme que celui-là, sont toujours difficiles à saisir, car il résulte souvent d’une combinaison de facteurs aléatoires aucunement liés à une quelconque “recette”, dont on pourrait chercher longtemps et vainement les ingrédients. Même pour Jean-Pierre Jeunet, le génial créateur d’Amélie, rien ne fut tout à fait évident, concernant justement le “destin” qu’allait connaître son film et le succès ou non qu’il allait rencontrer. Gageons tout de même d’une chose, c’est que l’amour qu’il a mis dans ce film et dans ses personnages, lui a permis d’entrevoir et d’anticiper ce que ce destin pourrait avoir de “fabuleux”... On dit que l’amour donne des ailes, et il semble bien qu’il y en ait beaucoup dans ce film, qui ne retombe que très rarement sur la terre ferme... Ce ne sont pas les millions de spectateurs à travers le monde qui le contrediront...

    Pourtant, tout avait plutôt mal commencé et rien ne semblait vouloir se dérouler comme prévu. Jean-Pierre Jeunet rêvait d’un film incarné par Emily Watson (l’inoubliable interprète de Breaking the waves), mis en musique par Michael Nyman (Meurtre dans un jardin anglais, La leçon de piano, etc.) et qui s’appellerait Amélie des Abbesses (du nom d’un quartier montmartrois)... Le hasard, l’instinct et l’intelligence n’ont pas cessé d’œuvrer jusqu’au bout pour que le film prenne sa forme définitive, trouve son identité si particulière. On imagine aujourd’hui difficilement Amélie Poulain sans la charmante présence d’Audrey Tautou ou sans la délicieuse musique de Yann Tiersen...

    Pendant qu’il réalisait son film, Jean-Pierre Jeunet subissait notamment des transits neptuniens (Neptune opposé à sa Vénus) et plutoniens (Pluton carré à sa conjonction Soleil-Mercure). En l’occurrence, il est flagrant que la Transcendance a fait tout ce qu’il fallait pour qu’à force de hasards, de concours de circonstance et de magie, Amélie Poulain voie le jour. Il est par ailleurs étrange qu’elle n’ait pas été créditée au générique...

    Le pays des monstres gentils

     

    Jean-Pierre Jeunet est né le 3 septembre 1953, à 12h20, au Coteau (Loire) Marqué dans son thème par deux conjonctions au Milieu-du-Ciel, Jean-Pierre Jeunet a fait osciller au cœur de ses films les problématiques Soleil-Mercure en Vierge d’une part et les enjeux d’une conjonction Mars-Pluton en Lion de l’autre.

    De ses premiers courts-métrages au côté de Marc Caro à Amélie, Jean-Pierre Jeunet se distingue en effet par un sens de l’humour particulier, des univers glauques et claustrophobes, un sens inouï et maniaque du détail que l’on peut rapprocher de sa dominante Vierge.

    D’autre part, la noirceur de ses univers est toujours contrebalancée par la présence de personnages héroïques, innocents, toujours prêts à s’extraire de leur triste condition, de leur timidité et de leur quotidien par la seule force de leur volonté (Mars en Lion). Qu’il s’agisse de la Julie de Délicatessen, de Miette, dans La cité des enfants perdus, ou d’Amélie, tous ces personnages ont en commun un amour immodéré pour tous les déclassés de la vie, les marginaux, les seconds rôles de la vie, tous ces “freaks” attachants, rescapés des méandres obscurs des souterrains plutoniens.

    Delicatessen et La cité des enfants perdus peuvent d’ailleurs se voir comme des hommages au cinéma de Tod Browning (le réalisateur de Freaks, la monstrueuse parade, en 1932, dans lequel des soi-disant monstres, se vengent du comportement ignoble de soi-disant êtres humains normaux), de David Lynch (dont Elephant Man était déjà un hommage à Freaks), de Federico Fellini (La Cité des enfants perdus fait souvent penser à La Cité des femmes ou au mortifère E la nave va du maestro italien).

    Ces trois réalisateurs ont en commun un goût immodéré pour le monstrueux dans ce qu’il peut avoir de fascinant et de révélateur pour l’âme humaine. Ils ont eu également le talent plutonien de livrer une image décalée de la réalité, dont la force est justement de la recentrer au cœur des contradictions, des inconsciences et des folies qui se cachent derrière les apparences de la normalité (Pluton, le Soleil noir qui part à l’assaut du Soleil blanc de nos Représentations). Il est peut-être significatif de constater que Jean-Pierre Jeunet a puisé pas mal de morceaux de Yann Tiersen, et notamment dans son album La valse des monstres, inspiré du film Freaks... Hasard, quand tu nous tiens !

    Jeunet et Tiersen ont en commun cette attirance pour les “monstres gentils”, en qui l’on peut même parfois s’identifier, tant ils personnifient nos propres faiblesses, nos difformités psychologiques ou physiques. Né sous le signe du Cancer, Yann Tiersen s’est lui aussi créé un univers-cocon, dans lequel il exprime toute sa sensibilité, éclairé souvent par la lueur nostalgique de souvenirs d’enfance ou de climats imaginaires...

     

     


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