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    Marie Stuart - secrets d'histoire 1 par apo-catholique

    Marie Ire d’Écosse (en anglais Mary, Queen of Scots, en gaélique écossais Màiri, Bànrigh na h-Alba), née Marie Stuart le 8 décembre 1542 et morte (exécutée) le 8 février 1587, fut souveraine du royaume d’Écosse du 14 décembre 1542 au 24 juillet 1567 et reine de France du 10 juillet 1559 au 5 décembre 1560.

    Fille de Marie de Guise et de Jacques V d’Écosse, Marie devient reine d’Écosse à la mort de son père, alors qu'elle n'a que six jours. La gestion du royaume est confiée à des régents, comme sa mère Marie de Guise ainsi que son cousin après le décès de la régente, et la reine grandit en France. En 1558, elle épouse le futur roi François II, qui accède au trône l'année suivante. Il meurt prématurément en 1560 et Marie Stuart retourne en Écosse. Reine catholique dans un pays devenu protestant, Marie est traitée avec défiance même si elle mène une politique modérée dans un premier temps. Quatre ans après son retour, elle épouse en secondes noces son cousin, Lord Darnley. Le mariage n'est pas heureux malgré la naissance d'un fils, le futur Jacques VI d'Écosse et Ier d'Angleterre.

    Lord Darnley meurt assassiné en 1567, et les soupçons pesant sur Marie Stuart fragilisent sa position. Son remariage avec James Hepburn, principal suspect du meurtre malgré son acquittement, précipite sa chute. Elle est emprisonnée et abdique au profit de son fils, alors âgé d'un an. Elle tente de retrouver son trône en cherchant l'appui de sa cousine Élisabeth Ire d'Angleterre. Celle-ci la perçoit comme une menace, car Marie est considérée comme l'héritière légitime du trône d'Angleterre par les catholiques. Elle fait emprisonner Marie dans diverses prisons anglaises pour éviter qu'elle ne conduise un soulèvement. Marie Stuart est finalement exécutée après 18 ans de captivité, pour complot de meurtre contre Élisabeth Ire.

    Marie Stuart est probablement la plus connue des souverains écossais, en grande partie à cause de son destin tragique qui inspira écrivains, compositeurs et cinéastes. En Europe, elle fait partie des rares reines régnantes d’un État donné, à avoir été en même temps reine consort d’un autre État (la France), à l’instar de Marie Ire d’Angleterre qui fut juste avant elle reine consort d'Espagne par son époux Philippe II. De plus, elle était prétendante au trône d'un troisième État, l'Angleterre (comme reine régnante également), notamment par sa grand-mère Marguerite Tudor, sœur d'Henri VIII.

    Sommaire

    Naissance et contexte politique initial (1542-1543)

    Naissance

     
    Jacques V, le père de Marie Stuart, décède lorsqu'elle a six jours. Huile, vers 1579, 41,3 × 33 cm, Édimbourg, National Gallery of Scotland.

    Jacques V d'Écosse et Marie de Guise eurent deux fils, qui moururent peu après la naissance1, puis une fille, Marie Stuart. Celle-ci naquit le 7 ou 8 décembre 1542 au château de Linlithgow, West Lothian : bien que le 7 soit inscrit dans le registre officiel du Lothian, le 8 sera conservé comme date officielle de l'anniversaire, peut-être en raison de sa concordance avec la date de l'Immaculée Conception2. L'enfant fut baptisée presque immédiatement à l'église de Saint Michel à Linlithgow3.

    Le roi, mourant, se trouvait au château voisin de Falkland, lorsqu'un messager lui annonça que la reine avait accouché d'une fille. Selon la légende populaire, il aurait répondu à la nouvelle : « It cam wi' a lass and it will gang wi' a lass! », soit « La couronne nous est venue avec une femme, elle s'en ira avec une femme », en référence à Marjorie Brucenote 1, et prédisant un destin funeste à sa fille. La prophétie se révéla fausse concernant Marie Stuart, puisque son fils lui succéda et perpétua la dynastie ; en revanche les Stuarts perdirent la couronne à la mort d'une autre reine, Anne, en 17144,5,note 2. Avec la mort du roi Jacques le 13 décembre du choléra6, soit une semaine plus tard, de nombreuses rumeurs circulèrent sur la santé de sa fille, quoique infondées, comme celles voulant qu'elle soit un nouveau-né prématuré7. Ainsi, Eustache Chapuys, ambassadeur du Saint-Empire romain germanique, écrivit le 23 que Marie de Guise et sa fille étaient très malades, bien que Sir George Douglas ait constaté le 19 que l'enfant était bien portante2.

    Établissement de la Régence

     
    La reine-douairière et mère de Marie Stuart, Marie de Guise.

    James Hamilton, comte d'Arran, le plus proche héritier de la couronne, devint Régent d'Écosse, tandis que la garde de l'enfant revenait à sa mère, Marie de Guise. Cependant, « Arran n'avait pas les talents qu'exigeait une aussi haute charge : il était indolent, irrésolu, et se laissait gouverner par ceux qui l'approchaient »1.

    Ainsi, le cardinal David Beaton, chef du parti catholique, aurait pensé que la nomination d'Arran n'allait pas dans les intérêts du pays en une période de crise et qu'un homme fort était nécessaire. Il lutta donc contre la nomination d'Arran, faisant valoir un testament que le roi aurait signé sur son lit de mort. Ce document, exécuté par le révérend Henry Balfour du diocèse de Dunkeld, partageait la régence entre le Cardinal Beaton, James, comte de Moray, George, 4e comte de Huntly et Archibald Campbell, 5e comte d'Argyll8.

    La lutte entre Arran et Beaton porta sur la nature du document, accusé d'être un faux. Cela aurait pu se vérifier en faisant appel aux témoins cités sur le testament, mais certains d'entre eux étaient particulièrement hostiles à Beaton, comme William Kirkcaldy of Grange qui fut en partie responsable du meurtre du cardinal en 1546. Par ailleurs, ce testament répartit la régence sans même y inclure Arran : Henri VIII d'Angleterre fait ainsi dire à Arran, par l'intermédiaire de son secrétaire d'État Ralph Sadler : « pouvez-vous penser que vous devriez continuer comme gouverneur quand d'autres partis, d'après un testament avec vous, ou plutôt sans vous, devraient avoir autorité »2.

    Finalement, le 3 janvier, Arran fut proclamé Régent et le cardinal fut arrêté le 28 janvier alors même qu'il siégeait au conseil, puis conduit au Palais de Dalkeith (en) et transféré au château de Blackness9, à la suite de quoi « les églises furent fermées et les prêtres refusèrent d'administrer les sacrements et d'enterrer les morts »10.

    Projets d'union entre l'Écosse et l'Angleterre

    Dans le même temps, Henri VIII envisageait une nouvelle approche destinée à unir les couronnes d'Écosse et d'Angleterre ; plutôt que de prendre l'Écosse par les armes comme du temps du roi Jacques V, il entendait unir son fils Édouard à Marie Stuart. Pour mener à bien ce projet, il disposait d'un avantage conféré par sa victoire à la bataille de Solway Moss : de nombreux nobles écossais étant restés prisonniers d'Henri, ces derniers furent contraints à demander publiquement que Marie soit confiée à Henri et la principale forteresse transférée sous sa garde.

    Parmi ces nobles, on compte Gilbert, 3e Comte de Cassilis (en), Alexander, 5e Comte de Glencairn (en), James, 6ème Lord Somerville, Patrick, Lord Gray, Robert, 4e Lord Maxwell (en), Laurence, Lord Oliphant et Malcolm, 3e Lord Fleming (en)1. Les deux autres principaux agents d'Henri en Écosse étaient Archibald Douglas, comte d'Angus, et son frère George Douglas. Toutefois, George Douglas joua un double rôle, faisant son possible pour faire vaciller la politique d'Henri en obtenant notamment, le 18 janvier, une lettre du régent Arran pour Henri, dans laquelle le régent exprimait son désir de forger de nouvelles relations avec l'Angleterre, mettant l'accent sur une approche diplomatique au moment même où Henri ordonnait la prise de la forteresse et de Marie2.

    Le Traité de Greenwich et le Rough Wooing (1543-1548)

    Couronnement de Marie Stuart

     
    Le cardinal David Beaton, meneur du parti catholique en Écosse, et principal opposant à Henri VIII d'Angleterre.

    Le cardinal Beaton fut transféré à son propre château de St-Andrews, où il restait en théorie confiné ; son pouvoir sur la scène politique demeura malgré tout intact sinon renforcé. Avec l'appui du parti français, il fit rentrer le comte de Lennox de France, le présentant comme l'héritier de la couronne face à Arran, et disposant ainsi d'un moyen de pression supplémentaire. Arran, n'ayant aucune confiance en Beaton, se trouva dans une position délicate ; il ne pouvait plus en effet continuer de soutenir le protestantisme sans dépendre pleinement de l'aide d'Henri, dont les vues sur l'Écosse étaient claires, et ne pouvait non plus appeler la France à son secours sans l'aide du cardinal.

    Cependant, Beaton ne fit aucune objection ouverte aux négociations de mariage entre Marie Stuart et le fils d'Henri. Ainsi, le 1er juillet 1543 le traité de Greenwich, qui promettait Marie à Édouard, fut signé, Henri y étant invité sur les conseils de son secrétaire d'État Ralph Sadler. Ce traité satisfaisait l'essentiel des demandes des Écossais, au premier plan desquelles figuraient le fait que Marie resterait en Écosse jusqu'à son dixième anniversaire et que son pays conserverait ses lois propres. Cependant, Henri n'entendait pas respecter ce traité, pas plus qu'il ne pouvait s'accommoder du cardinal.

    Beaton rassembla donc six à sept mille de ses partisans à Stirling le 26 juillet, et marcha le jour suivant sur Linlithgow où se trouvait Marie. Le cardinal ne souhaitait pas une révolte, ni renverser le régent ou s'opposer à la ratification du traité : il demandait que la sécurité de l'enfant (et de sa mère) soit assurée en la transférant au château de Stirling, sous la protection de quatre gardiens (les lords Graham, Lindsay, Erskine et Livingstone11)2. La position d'Arran devenant intenable face à Henri qui entendait prendre l'enfant de force, Arran sortit à cheval d'Édimbourg et rencontra Beaton. Ensemble, ils se rendirent à Stirling, où Marie de Guise et sa fille furent transférées sous l'escorte de 2 500 cavaliers et d'un millier de fantassins12. Le 8 septembre, Arran retourna au sein de l'Église catholique, recevant l'absolution du cardinal. Le lendemain, Marie Stuart fut couronnée dans la chapelle du château de Stirling par le cardinal Beaton ; Arran portait la couronne, Lennox le sceptre et le comte d'Argyll l'épée de l'État11,12.

    Genèse du Rough Wooing

    Article détaillé : Rough Wooing.
     
    James Hamilton, comte d'Arran et régent d'Écosse, portant autour du cou la distinction de l'Ordre de Saint-Michel.

    Apprenant la réconciliation d'Arran avec le Cardinal, Henri commença alors une politique guerrière connue sous le nom de rough wooing. Il suggéra tout d'abord un raid sur Édimbourg à Henry Grey, 1er duc de Suffolk (en), mais ce projet fut reporté à l'automne par George Douglas. Le 23 septembre, le Cardinal se plaignit à Sadler d'une violation du traité puisque Henri avait, quelques mois plus tôt, saisi des navires écossais naviguant vers la France. De plus, le Cardinal déclara que par le refus d'Henri de ratifier le traité, celui-ci cessait de prendre effet sur l'Écosse. Ces deux raisons ne signifient pas qu'il y avait une faute exclusive de l'Angleterre dans ses engagements, puisque les Écossais n'avaient pas non plus respecté leur part en ne renvoyant pas les otages promis à Henri : cela marque une rupture volontaire du traité et un changement de politique.

    Ce changement se traduisit de façon immédiate en Écosse : le parlement renouvela l'alliance avec la France, le Cardinal fut confirmé dans sa charge de Lord High Chancellor, et les nobles Angus et Cassilis, qui soutenaient auparavant Henri, signèrent un document dans lequel ils soutenaient Arran contre l'Angleterre et défendaient l'église catholique. Par ailleurs, ces événements marquent un tournant dans ce qui allait être essentiel pour Marie : elle serait sous l'influence française et catholique au lieu d'anglaise et protestante2.

    Lennox et Glencairn furent poussés par Henri à prendre les armes contre Arran mais furent défaits le 26 mai vers Glasgow ; Glencairn se réfugia au château de Dumbarton tandis que Lennox fuyait en Angleterre. Cependant, George Douglas continuait de mener double jeu ; afin de calmer Henri, il se vanta d'être l'instigateur de la convention des nobles ayant abouti à retirer à Arran sa charge de régentnote 3. La raison invoquée fut qu'Arran, sur les conseils du Cardinal, avait brisé la paix et le contrat de mariage, aboutissant donc à la situation délicate dans laquelle le pays se trouvait. Cette convention renversait également le Cardinal, qui avait perdu la confiance de la reine douairière. En effet, celle-ci comptait sur le Cardinal pour défendre les intérêts de Marie, contrairement à Arran qui tentait de la marier à son fils, mais, à la suite de la réconciliation du Cardinal et d'Arran, ils se trouvèrent tous deux d'accord afin de marier Marie au fils d'Arran.

    Nouvelle répartition des alliances

     
    Les oncles de Marie Stuart, le duc François (ici peint par François Clouet) et le cardinal Charles auront une influence décisive sur le nouveau roi de France, Henri II.

    La reine douairière s'engagea ainsi dans une nouvelle alliance avec Angus, qui fut promu lieutenant-général au sud du Forth. Le 12 décembre, Angus et son frère Sir George furent pardonnés de leurs trahisons passées : Henri perdit alors foi en eux comme agents de l'Angleterre, et accorda à Ralph Eure toutes les terres qu'il pourrait conquérir sur Angus, ce qui conduit à la bataille d'Ancrum Moor le 27 février 1545. Par la suite, l'Écosse reçut des renforts français (3 000 fantassins et 500 cavaliers), mais les Douglas tentèrent de renouer avec leur double jeu et laissèrent Henri dévaster le sud de l'Écosse (soit 43 villages et 16 places fortes en ruine), pensant que cela effrayerait les Écossais et qu'ils se montreraient plus favorables à un traité de mariage.

    Finalement, les principaux acteurs furent renouvelés : le cardinal fut assassiné le 29 mai 1546, et Henri mourut le 28 juin 1547. François Ier de France décéda le 31 mars, laissant le trône à son fils Henri II de France. Opposant plus vigoureux que son père aux Anglais, Henri II se trouvait en outre sous l'influence des frères François, et Charles de Guise. Leur nièce Marie Stuart devint un objet de mariage clair avec le dauphin de France, François II2. Henri Clutin, seigneur d'Oysel et de Villeparisisnote 4 fut dépêché en Écosse en tant qu'ambassadeur de France pour confirmer l'alliance entre les deux pays et, comme signe de bonne volonté du roi de France, des galères furent envoyées pour capturer le château de St Andrews, où les meurtriers du cardinal Beaton s'étaient retranchés. Un résultat inattendu de la prise du château fut la découverte du registre d'Henry Balnaves : ancien secrétaire du gouvernement de Marie, Balnaves était un agent payé pour la cause de l'Angleterre, et son registre contenait les noms de nombreux nobles favorables à l'Angleterre, parmi lesquels Gray, Cassilis, Lennox et Glencairn mais aussi Patrick Hepburn, Comte de Bothwell (en) (père de celui qui serait le 3e époux de Marie Stuart).

    Départ pour la France

    Les incursions anglaises en territoire écossais ne prirent pas fin avec la mort d'Henri VIII d'Angleterre, et furent maintenues par son successeur, le régent Somerset. Après leur victoire à la bataille de Pinkie Cleugh le 10 septembre 1547, les Anglais avancèrent jusqu'à Leith sur le Firth of Forth : la reine douairière et Marie se retirèrent discrètementnote 5 du château de Stirling pour le monastère de l'île d'Inchmahome, puis rentrèrent à Stirling après le retrait des Anglais.

    Devant la poursuite des invasions anglaises, en 1548, Marie fut transférée au Château de Dumbarton et, le 7 juillet 1548. Des envoyés français et écossais signèrent au couvent d'Haddington un traité qui promettait de marier Marie Stuart au dauphin de France et plaçait l'Écosse sous la protection du roi de France13.

    Deux éléments permirent de lever les objections initiales à l'envoi de Marie en France. D'une part, l'aide de la France était devenue nécessaire à l'Écosse lorsque Haddington, importante ville écossaise, fut occupée par les Anglais. D'autre part, des titres français furent offerts à plusieurs nobles écossais : Arran reçut le titre et les bénéfices du Duché de Châtellerault, tandis que les comtes de Huntly, Argyll et Angus furent faits chevaliers de Saint-Michel.

    En août 1548, Marie embarqua à Dumbarton à bord de la flotte envoyée par Henri II de France (comprenant le navire royal d'Henri) sous le commandement de Nicolas Durand de Villegagnon. Naviguant le long des côtes d'Irlande pour éviter la flotte anglaise, elle accosta en France à Roscoffnote 6 puis à Morlaix. Elle rencontra ensuite sa grand-mère maternelle, Antoinette de Bourbon-Vendôme (duchesse douairière de Guise), sur ses terres de Joinville, puis arriva à Carrières-sur-Seine le 16 octobre3. La reine douairière, Marie de Guise, ne s'embarqua pas avec sa fille. Elle continuait en effet de représenter le parti pro-français en Écosse et jouissait de la faveur politique, utilisant ses propres finances pour la guerre et se montrant plus impartiale qu'Arran13.

    Lieux où résida Marie avant son départ pour la France

     

    Jeunesse en France (1548-1560)

    Éducation (1548-1557)

    Divertissements de cours

     
    La famille royale de France, avec en haut à gauche, Marie Stuart et François II.
     
    Marie Stuart en 1555, âgée de treize ans, par le portraitiste français François Clouet.

    Marie Stuart fut éduquée à la cour de France, où elle partageait sa chambre avec Élisabeth, fille du roi régnant Henri IInote 7. Les nombreux Écossais qui accompagnaient Marie furent renvoyés, excepté, sur l'insistance de Marie de Guise, sa gouvernante, Lady Fleming, et sa nurse, Jean Sinclair. Henri préférait en effet l'entourer de Français pour lui faciliter l'apprentissage de la langue, et la cour considérait que « les compatriotes de Marie étaient assez laids, frustes et mal lavés et, ainsi, des compagnons inadaptés pour la future femme du Dauphin »12. Les quatre Marie furent ainsi envoyées dans un couvent dominicain.

    Marie fut instruite dans les matières importantes pour les divertissements en vogue à la cour de France, tels que la fauconnerie et l'équitation, où elle apprit à monter à la mode française (à califourchon, i.e. une jambe de chaque côté) plutôt qu'en amazone à la mode anglaise (i.e. les deux jambes du côté gauche). Elle fut également versée dans la broderie, enseignée par le brodeur personnel du roi, et la musique, pour laquelle l'écrivain Pierre de Bourdeille, dit Brantôme, rapporta qu'elle chantait en s'accompagnant du luth. D'autres auteurs écrivirent qu'elle jouait également de la cithare, de la harpe et du virginal. Henri II montra son habileté de danseur à la fin d'avril 1548 en la faisant parader devant l'ambassadeur d'Angleterre aux festivités du mariage de François de Guise avec Anne d'Este. Pour ces occasions, Marie disposait d'une garde-robe conséquente contenant des « robes damassées dorées et satin vénitien pourpre sur de la soie pourpre et un riche taffetas noir, tandis que les coiffes sont brodées minutieusement, ses gants faits du meilleur cuir » et ses trois coffres en cuivre pouvaient à peine contenir tous ses bijoux12.

    Humanités

    Marie Stuart comptait parmi ses tuteurs Mademoiselle de Curel, Claude Millot et Antoine Fouquelin. Ce dernier lui enseigna la rhétorique, tandis que Pierre de Ronsard la formait à la poésie. D'après Michel de Castelnau, Marie appréciait particulièrement les œuvres de Pierre de Ronsard, Joachim du Bellay et Étienne de Maisonfleur. Elle lut Plutarque, Plaute et Cicéron en latin, ainsi qu'Érasme, notamment avec Les Colloques et des extraits de La République de Platon traduits en français ; bien qu'elle ait possédé les œuvres complètes en grec, sa maîtrise de cette langue était insuffisante pour en permettre l'étude.

    En mai 1555, elle donna un discours en latin devant la Cour dans la grande salle du Louvre, où elle affirma qu'une éducation dans les lettres et les sciences humaines est adéquate pour une femme. Enfin, Marie reçut des cours de littérature française, de géographie et d'histoire, et fut versée dans plusieurs langues vivantes (espagnol, anglais, italien) qui vinrent compléter sa langue maternelle, le scots, et le français14.

    Éducation religieuse

    Selon Joseph Stevenson15, l'éducation religieuse de Marie aurait été assurée par sa grand-mère maternelle, Antoinette de Bourbon-Vendômenote 8; l'étude plus récente de Henderson14 conclut cependant que, quel qu'ait été le personnage prodiguant l'éducation religieuse, elle était en arrière-plan de son oncle, le cardinal de Guise.

    Intendance

    L'intendance de l'éducation des enfants royaux, c'est-à-dire la gestion des gouvernantes et le choix des précepteurs, était la charge de Diane de Poitiers. La gestion du personnel de Marie fut dévolue à Jean de Humières puis, après sa mort en juillet 1550, à Claude d'Urfé jusqu'en 1553.

    Henri II ne payant que pour l'éducation de Marie, les fonds destinés aux domestiques et à l'intendance provenaient de sa mère et étaient limités. La grand-mère de Marie s'alarma ainsi du faible nombre de domestiques, qui quittaient fréquemment leur poste pour des emplois mieux rémunérés. Le Cardinal suggéra des économies sur le train de vie, mais Marie refusa, afin de ne pas se couper de la mode.

    Lady Fleming devint la maîtresse du roi et tomba enceinte. Elle lui donna un fils, Henri d'Angoulême, puis fut renvoyée en Écosse. Marie devenant alors une jeune femme, ses oncles décidèrent de lui donner comme nouvelle gouvernante une catholique fervente, Françoise d'Estamville, de bonne réputation. L'opposition à Françoise d'Estamville est le seul acte d'autorité dont Marie ait fait preuve dans sa jeunesse12. À la fin de 1555, Marie donna des robes qui n'étaient plus à sa taille à ses tantes abbesses, qui souhaitaient utiliser le tissu pour leurs autels. Françoise d'Estamville s'y opposa, demandant les robes pour elle-même, et devant la querelle retourna à Paris avant de démissionner, ou d'être renvoyée, en 1557.

    Visite de Marie de Guise (1550-1551)

    En septembre 1550, la reine douairière d'Écosse, Marie de Guise, se rendit en France accompagnée d'un grand nombre de nobles, après deux ans de séparation d'avec sa fille, qu'elle retrouva vers le 25 septembre. Elles assistèrent ensemble, en octobre, à l'entrée royale d'Henri II à Rouen.

    Le but du voyage de Marie de Guise était essentiellement d'impressionner ses nobles ; la mise en scène du pouvoir politique lors de l'entrée à Rouen était probablement l'événement le plus coûteux organisé en France en 1550, tandis que des comtés et présents variés étaient offerts aux nobles écossais. L'ensemble fut qualifié de « lavage de cerveau » par Gordon Donaldsonnote 9, professeur d'histoire écossaise à l'Université d'Édimbourg3, tandis que l'ambassadeur vénitien déclara que « le roi acheta [les nobles] complètement, de sorte qu'il n'y avait en France pas un duc, lord ou prélat écossais […] qui ne soit pas manifestement soudoyé »14. À Rouen, le roi se posa également en sauveur de l'Écosse, et un groupe portait des bannières représentant les endroits où l'armée française était intervenue en Écosse13 :

     
    Spectacle nautique lors de l'entrée royale de Henri II de France à Rouen.

    « Voici Dundee, Haddington, Broughty Craig,
    Thermes, avec Essé, reçu l'honneur
    De devenir chevalier de ton ordre.
    Tout le pays où la nation anglaise
    Avait osé occuper le territoire écossais
    A été rendu par la force françaisenote 10. »

    Durant sa visite, Marie de Guise découvrit un complot mené par Robert Stuart, qui visait à éliminer Marie Stuart en soudoyant un cuisinier pour empoisonner son mets favori, les beignets aux poires12.

    En 1551, la question de la régence d'Écosse fut débattue. Initialement utilisée pendant la minorité de Marie, la régence était appelée à devenir un poste permanent puisque Marie resterait auprès de son époux en France. De plus, le parlement français déclara que la majorité de Marie daterait du commencement et non de la fin de l'année de sa majorité, ce qui la rendrait effective le 8 décembre 1553 ; ce changement faisait suite à l'attitude instable d'Arran, prêt à abandonner l'alliance française, et dont la régence devait en conséquence se terminer aussi vite que possible. Le choix du régent était ainsi crucial. Marie de Guise était fortement appuyée par les Écossais et ses frères de Guise, ce qui lui permit d'obtenir la régence. La réticence d'Arran fut vaincue grâce aux offres d'Henri II (telles que la jouissance du duché de Châtellerault) et par des lettres envoyées par des nobles, tels que le comte de Huntly ; Marie de Guise fut officiellement investie dans ses fonctions le 12 avril 1554. Elle perdit son seul fils, François III d'Orléans et duc de Longueville, le 22 septembre 1551 avant son voyage de retour en Écosse ; issu de son premier mariage, il était le demi-frère de Marie Stuart13.

    Préparatifs et cérémonie de mariage (1557-1558)

     
    Procuration des prélats, des grands et des communautés d’Écosse à l’archevêque de Glasgow pour négocier les termes du mariage de Marie avec le dauphin, 14 décembre 1557. Archives nationales de France.

    Le 30 octobre 1557, Henri invita les Écossais à envoyer des représentants afin de discuter des termes du mariage. Le 14 décembre, le parlement écossais dépêcha neuf députés, demandant des conditions avantageuses pour son indépendance nationale : si Marie Stuart venait à décéder sans descendance, la France devrait aider à la succession du trône d'Écosse par l'héritier le plus proche par le sang. Henri accepta les conditions, et le parlement de Paris naturalisa tous les sujets écossais comme Français le 8 juillet 1558. En réponse, les Écossais naturalisèrent tous les sujets français. Les conditions furent ensuite changées en secret entre Marie Stuart et Henri II le 4 avril 1558 : si elle venait à mourir, tous les droits de Marie à la couronne d'Angleterre seraient transférés à la France sans contrepartie, et la France se rembourserait par les revenus écossais de ses investissements dans la défense de l'Écosse. Elle scella également le contrat en renonçant à tout autre arrangement qui ne respectât pas ces conditions. Selon Susan Doran, historienne à Christ Church (Université d'Oxford), il n'est pas certain que Marie ait lu ces documents puisqu'elle signait déjà des documents vierges transmis à sa mère pour des actes officiels.

     
    François II et Marie Stuart
    Livre d'heures de Catherine de Médicis
     
    Médaille commémorative du mariage.

    Le 19 avril 1558, la cérémonie du handfasting (en) entre Marie et François eut lieu au Louvre. Le mariage fut célébré le 24 à la cathédrale Notre-Dame de Paris. L'événement revêtait une importance particulière pour la ville, car c'était en deux cents ans la première fois que le dauphin se mariait à Paris. Les époux furent reçus à la porte ouest par le cardinal de Bourbon, puis l'évêque de Paris prononça un discours sous une voûte en fleurs de lys et célébra la messe à l'intérieur. Plusieurs observateurs notèrent une grande différence dans le physique des deux époux, considérant parfois que cela conférait un côté « grotesque » à la cérémonie. En effet, Marie fit forte impression aux côtés de François, de santé fragile et de stature plus légère que son épouse, dont la tenue était particulièrement riche12 :

    « [Sa] robe blanche était couverte de bijoux et décorée avec des broderies blanches, tandis que sa longue traîne de velours gris était tenue par deux jeunes filles. À son cou se trouvait un pendant étincelant orné de bijoux, un cadeau de son beau-père, et sur sa tête une couronne en or spécialement commissionnée, émaillée de rubis, saphirs et perles ; la rumeur disait que la pierre imposante au centre avait coûté la somme énorme de plus d'un demi-million de couronnes. »

    Après la cérémonie, la procession traversa les rues de Paris jusqu'au Palais de Justice, où eut lieu un grand banquet. Celui-ci se termina avec six galions parés de draps d'or qui traversèrent la salle de bal : chacun avait un prince masqué à son bord, et ils embarquèrent les six femmes de plus haut rang14.

    La couronne d'Angleterre (1552-1559)

     
    Henri II sur son lit de mort. De profil, à côté du barreau du lit, Marie Stuart et à gauche son époux, François II.

    Après le décès d'Henri VIII, Édouard VI d'Angleterre, le nouveau souverain, était mineur et l'Angleterre était donc dirigée par un Lord Protecteur, Edward Seymour. Tombant en disgrâce, il fut décapité le 22 janvier 1552 ; Édouard VI décéda un an plus tard. La suivante dans la succession était sa demi-sœur Marie Tudor : comme Édouard était protestant et Marie Tudor catholique, il avait tenté de l'empêcher d'hériter en désignant Jeanne Grey pour lui succéder, mais celle-ci fut renversée par Marie Tudor qui la fit décapiter le 12 février 1554. Pour les catholiques, Marie Tudor était la dernière héritière d'Henri VIII d'Angleterre ; le divorce entre Henri et Catherine d'Aragon (mère de Marie Tudor) n'ayant jamais été reconnu par le pape, son remariage avec Anne Boleyn, dont était issue Élisabeth, était considéré comme illégitime.

    Ainsi, l'héritière après Marie Tudor à la couronne d'Angleterre devait venir de la sœur aînée d'Henri VIII, Marguerite Tudor, dont la descendante directe était Marie Stuart. Aussi, lorsque Marie Tudor mourut le 17 novembre 1558, Marie Stuart pouvait prétendre à la couronne d'Angleterre. Par ordre de son beau-père Henri II, elle fut alors proclamée à Paris reine d'Angleterre, d'Irlande et d'Écosse ; elle prit, avec son mari, les armes d'Angleterre. Cette proclamation prend place dans la rivalité entre la France et l'Espagne, pour qui l'Angleterre et l'Écosse n'étaient alors que deux pions de leurs vues impériales. Le pape, bien que poussé par les agents français, refusa de prendre parti pour Marie car il ne désirait pas offenser Philippe II d'Espagne, déterminé à ne pas laisser l'Angleterre tomber sous le contrôle de la France.

    Toutefois, Élisabeth monta sur le trône d'Angleterre ; la situation entre la France et l'Espagne changea rapidement, leurs finances ne permettant plus de supporter des politiques impérialistes. La paix du Cateau-Cambrésis entre l'Espagne et la France fut signée au début du mois d'avril 1559, et Philippe II d'Espagne épousa Élisabeth de France. Un tournoi fut donné le 30 juin en l'honneur de ce mariage, et de celui devant suivre peu après entre Marguerite de France et le duc de Savoie : Henri II y fut blessé grièvement lors d'une joute par Gabriel Ier de Montgommery et mourut le 10 juillet, ce qui eut pour conséquence, entre autres, de réduire à le projet politique français d'une extension sur les îles britanniques16.

    Reine de France (1559-1560)

     
    Marie Stuart représentée en reine blanche (tenue de deuil blanc).
    Portrait commandé par la reine à la mort d'Henri II en 155917
     
    Moulage du sceau de François II et Marie Stuart, roi et reine de France Archives nationales SC/D100

    Après le mariage, Marie et son époux habitèrent aux appartements royaux de Saint-Germain. Conformément à la coutume, Marie demanda à Diane de Poitiers un inventaire des bijoux que cette dernière avait reçus de Henri II et les récupéra.

    Le tempérament du roi et sa santé ne lui permettant pas de faire face aux nécessités de la vie quotidienne, il pouvait encore moins gouverner. Ainsi, son couronnement, initialement prévu le dimanche 17 septembre 1559, dut être exceptionnellement reporté d'un jour en raison de sa maladie. De ce fait, François II fut le premier roi à n'être couronné ni un dimanche, ni un jour saint. Écoutant les conseils de son épouse, il confia le pouvoir à ses oncles de Guise. François indiqua au parlement qu'il donnait au duc de Guise le contrôle de l'armée tandis que le cardinal prenait en charge l'administration et les finances. En théorie, sa mère, Catherine de Médicis, devait toujours être consultée, mais l'autorité réelle revenait aux frères de Guise, devenus les dirigeants du royaume.

    La situation était donc excellente pour les Guise, mais ils savaient qu'elle était fragile : la mauvaise santé de François ne devant pas lui permettre de vivre longtemps, tous leurs espoirs étaient qu'il ait un enfant avec Marie. Toutefois la santé de Marie était altérée en raison de l'anxiété que lui causait la situation délicate de sa mère en Écosse. Cependant les dames d'honneur de la cour mirent les symptômes de Marie sur le compte d'une grossesse. Les Guise ne souhaitant que trop qu'elle soit enceinte, ils répandirent ces rumeurs, et Marie finit par y adhérer en adoptant les vêtements flottants portés par les dames enceintes.

    Elle comprit toutefois à la fin septembre 1560 qu'il n'en était rien. Le 16 novembre, après une chasse vers Orléans, François prit froid et se plaignit de douleurs à la tête. La santé déclinante du roi ne pouvait être trop publique pour les Guise, en raison du conflit intérieur avec les huguenots, et ils la dissimulèrent à la cour et aux ambassadeurs. Cependant, la maladie de François, localisée dans l'oreille gauche, commença à s'étendre au cerveau et lui causa de fréquentes crises de délire. Les Guise firent tout leur possible pour sauver le roi, leur succès étant lié à son éventuelle descendance avec Marie. Sous l'influence du cardinal, des processions partirent de toutes les églises de la ville tandis que la cour entière priait. Mais François décéda le 5 décembre 1560.

    À la mort de François II, son jeune frère Charles IX devint roi et sa mère, Catherine de Médicis, prit le pouvoir en tant que régente et demanda l'inventaire des bijoux. Marie se retira ensuite pour mener le deuil, en suivant la tradition de rester dans une chambre noire pour quarante jours. Elle choisit pour cela l’abbaye Saint-Pierre-les-Damesnote 11 dont sa tante, Renée de Lorraine, était abbesse. C'est aussi dans cette région, la Champagne-Ardenne, qu'elle reçut en douaire la ville et seigneurie d’Épernay. L'ensemble de ses propriétés figurant au contrat de mariage lui rapportait 60 000 livres tournois par an, ce qui permettait de vivre confortablement, mais Marie et ses oncles poursuivirent leurs ambitions14.

    L'Écosse était divisée sur la question religieuse. Du fait des troubles religieux en France, il devenait plus difficile pour les Guise de secourir les partisans écossais de Marie. Selon les termes du traité d'Édimbourg signé par les représentants de Marie le 6 juillet 1560, suivant la mort de Marie de Guise, la France décida de retirer ses troupes d'Écosse et de reconnaître les droits d'Élisabeth sur le royaume d'Angleterre. Marie refusa de ratifier ce traité.

    Elle portait alors les deuils successifs de son mari et de sa mère, dont les restes venaient d’être apportés d’Édimbourg à Reims. C’est de là, enfin, qu’elle partit pour s’embarquer à Calais et quitter définitivement la France, le 14 août 1561.

    Le retour en Écosse

    Évolution de la politique intérieure (1557-1561)

     
    John Knox, figure importante de la réforme écossaise

    Bien que des nobles protestants fissent partie du gouvernement écossais formé par Marie de Guise, un petit nombre d'entre eux ne lui faisaient pas confiance et se rassemblèrent comme Lords de la Congrégation en décembre 1557. En 1559, John Knox, figure de la réforme écossaise, rentra en Écosse, recherchant le soutien des nobles pour promouvoir sa cause, et entreprit donc un tour du pays. Chez James Sandilands (en), il arriva à rallier deux personnages importants : Archibald Campbell (en) et James Stuart, le demi-frère de Marie Stuart. Il continua son tour, gagnant d'autres nobles comme John Erskine (en), et séjourna à Édimbourg, Ochiltree (demeure de Lord Ochiltree) et chez le Comte de Glencairn. Galvanisés, les Lords de la Congrégation émirent des revendications pour un changement religieux ; Marie de Guise dut faire appel à l'aide militaire de la France, recevant à la fin août 1 800 soldats16,20.

    Dans le même temps, Marie de Guise enregistra des défections dans son gouvernement. William Maitland de Lethington, son secrétaire d'État, se rendit compte qu'elle œuvrait pour l'annexion de l'Écosse à la France, menaçant ainsi la souveraineté nationale. Alors que les Lords de la Congrégation occupaient Édimbourg à la fin octobre, il y vit l'occasion idéale pour déserter de Leith (port d'Édimbourg où la reine douairière était réfugiée) : quelques jours plus tard, apprenant que Marie de Guise désirait l'annexion de l'Écosse, les Lords la déposèrent.

    Marie de Guise parvint à revenir brièvement à Édimbourg, mais Élisabeth d'Angleterre s'impliqua dans le conflit : pensant que la présence de l'armée française et la défaite des protestants pouvait être un plan pour installer Marie Stuart sur le trône d'Angleterre, elle décida d'envoyer des fonds aux Lords et demanda à l'Amiral Winter (en) de bloquer Leith20. Fin février, Maitland fut envoyé en émissaire auprès d'Élisabeth, et ils signèrent le traité de Berwick par lequel Élisabeth envoyait des troupes pour soutenir les protestants. L'armée conduite par Lord Grey assiégea Leith en mars. La situation en France ne permettait plus l'envoi de renforts.

    Les efforts diplomatiques de Maitland conduisirent à la ratification, par un grand nombre de nobles, d'un document signant l'expulsion des troupes françaises et la défense de la réforme religieuse. Parmi les signataires figuraient Huntly, Morton, Borthwick, et les Kerr (en).

    Marie de Guise mourut le 12 juin 1560.

    Vie en Écosse

     
    Henry Stuart, roi consort d'Écosse
     
    Jacques, le fils de Marie et Lord Darnley

    La jeune veuve retourna en Écosse l'année suivante. Malgré son éducation, elle n'était pas préparée aux intrigues de la cour d'Écosse de cette époque. La religion divisait le peuple et le frère illégitime de Marie, Jacques Stuart, comte de Moray, était le meneur de la faction protestante. Marie, en catholique fervente, était vue avec soupçon par une grande partie de ses sujets. Son goût pour la danse et les robes sophistiquées était dénoncé par des réformateurs protestants comme John Knox.

    Marie ne prit pas la tête du parti catholique, ce qui en déçut les partisans. Au contraire, tolérant les protestants, elle avait gardé Jacques Stuart, son demi-frère protestant, comme plus proche conseiller et prenait acte de son manque de forces militaires face aux seigneurs protestants. Elle réduisit encore sa marge de manœuvre en se joignant à Jacques Stuart dans l'anéantissement du chef catholique Lord Huntly en 1562.

     

    En 1561, Marie invita Élisabeth Ire en Écosse afin de réchauffer leurs relations diplomatiques ; Élisabeth refusa et le désaccord se creusa encore entre elles.

    Le 29 juillet 1565, Marie épousa sans préavis Henry Stuart, lord Darnley, petit neveu du roi Henri VIII et cousin germain. Ce mariage avec un meneur catholique précipita son demi-frère Jacques dans le parti protestant en rébellion. Les rebelles furent mis en déroute lors du raid de Chaseabout.

    Avant longtemps, Marie tomba enceinte, mais Darnley devint arrogant, insistant sur ce que son titre de roi lui donnait du pouvoir. Il était jaloux de l'amitié de Marie avec son secrétaire privé David Rizzio et, en mars 1566, Darnley entra dans une conspiration secrète avec les nobles qui s'étaient rebellés précédemment. Le 9 mars, un groupe de seigneurs accompagné par Darnley assassina Rizzio pendant qu'il était en conférence avec la reine dans le palais de Holyrood. Cette action précipita la fin de leur mariage. Darnley changea d'allégeance et peu après attaqua Marie et tenta sans succès de provoquer un avortement.

    En juin 1566, Marie s'engagea dans une liaison avec Jacques Hepburn, 4e comte de Bothwell, un aventurier qui devint son troisième époux. Un complot fut mis en place pour éliminer Darnley, déjà malade (peut-être de la syphilis), mais à qui Marie rendait régulièrement visite, ce qui pouvait laisser penser qu’une réconciliation était possible. En octobre 1566, les troubles nerveux et les crises douloureuses abdominales dont elle souffrait depuis l'adolescence empirèrent (les historiens ont suspecté le stress mental, des hémorragies d'un ulcère gastrique ou la porphyrie21) au point qu'elle perdit la vue et la parole. Considérée comme mourante, elle recouvra la santé grâce à la compétence de ses médecins français22. En février 1567, alors qu'il était en convalescence à Kirk o' Field (en) dans une maison d'Édimbourg, une explosion survint dans la maison et Darnley fut retrouvé mort dans le jardin, apparemment étranglé. Cet événement qui aurait dû sauver Marie ne fit que salir sa réputation. Bothwell fut généralement considéré comme coupable mais un tribunal de complaisance l'acquitta. Le 24 avril 1567, il fit enlever la reine et abusa peut-être d'elle, la forçant à l'épouser pour éviter le déshonneur23. Il semble cependant que Marie était amoureuse de Bothwell et que le mythe du viol ait été inventé dans l'ouvrage Rhime in Defence of the Queen of Scots de l'évêque de Ross, John Lesley24. Quoi qu'il en fût, la nouvelle qu’elle l'avait épousé scella son destin.

    Arrêtée par une confédération de nobles écossais, Marie fut emprisonnée au château de Loch Leven, situé sur une île au milieu du loch, en juin 1567. Entre les 18 et 24 juillet 1567, Marie fit une fausse-couche et perdit des jumeaux. Le 24 juillet, elle abdiqua le trône d’Écosse en faveur de son fils Jacques, alors âgé d'un an.

    Évasion en Angleterre

     
    Marie Stuart exilée en Angleterre
     
    Marie Stuart

    Le 2 mai 1568, Marie Stuart s'évada et leva une petite armée. Trois jours après sa défaite à la bataille de Langside le 13 mai, elle s'enfuit en Angleterre, où elle fut emprisonnée par les officiers d'Élisabeth à Carlisle le 19 mai. Elle prononça alors cette phrase célèbre « En ma fin gît mon commencement », qu'elle broda sur sa robe.

    Après quelques hésitations sur l'accusation du meurtre de Darnley, Élisabeth ordonna une enquête plutôt qu'un procès. Marie fut détenue à Bolton d'octobre 1568 à janvier 1569 tandis qu'une commission d'enquête, chargée d'évaluer les preuves de sa culpabilité, siégea à York25,26. L'enquête était sous influence politique - Élisabeth ne souhaitait pas la condamner pour meurtre et Marie refusait de reconnaître l'autorité de quelque cour que ce soit. Il suffisait de la garder hors d'Écosse et de contrôler ses partisans.

    Le cas tenait dans les huit lettres du coffret qui auraient été écrites par Marie à Bothwell et découvertes par le comte de Morton. Marie ne fut pas autorisée à les voir ni à parler pour sa défense. Elle refusa d'offrir une défense écrite à moins qu'un verdict de non-culpabilité ne lui soit assuré, ce que refusa Élisabeth. Bien qu'une analyse graphologique attribuât ces lettres à Marie, le tribunal ne put conclure à la culpabilité. Les lettres originales furent perdues en 1584 et les copies ne sont pas complètes.

    Élisabeth considérait les prétentions de Marie au trône comme un complot : elle l'assigna à résidence pendant dix-huit ans sous la garde de George Talbot, 6e comte de Shrewsbury et sa redoutable épouse Bess of Hardwick, dont la fille épousa le frère du deuxième époux de Marie et eut un enfant, Arbella Stuart. Bothwell fut emprisonné au Danemark, devint fou et mourut en 1578 encore en prison.

    Exécution

     

    Après tant de chrétiens dont les tourments affreux
    Ont ému votre cœur et fait pleurer vos yeux,
    La fille des Stuarts voici paraître en scène,
    Épouse, mère et sœur des plus illustres rois.
    Contre une royauté plus heureuse cent fois,
    Elle échange en mourant, sa couronne de reine.

    — Richard Verstegen, Théâtre des cruautés des Hérétiques, de France, d'Angleterre et des Pays-Bas.

     
    Exécution de Marie Stuart (Jane Kennedy bandant les yeux de la reine)
    par Abel de Pujol
     
    Tombeau de Marie Stuart à Westminster

    Marie devint finalement une charge qu'Élisabeth ne pouvait plus tolérer en raison de nombreux rapports de complots projetant de la tuer ; certains historiens suspectent qu'ils étaient fomentés par les ennemis de Marie.

    Marie Stuart était experte dans l'art du chiffre. En France, ses intérêts avaient été défendus dès 1565 par le mathématicien et cryptologue François Viète avec qui elle partageait ce talent. Les lettres codées qu'elle échangeait avec ses partisans dans sa prison furent interceptées puis déchiffrées et probablement truquées par les services d'Élisabeth ; elles servirent de prétexte à sa condamnation.

    Marie Stuart fut exécutée au château de Fotheringhay le 8 février 1587 à dix heures du matin, comme suspecte dans la participation du complot d'Anthony Babington. Elle choisit de porter une tenue rouge sous sa robe d'apparat, se déclarant elle-même martyre catholique. Son crucifix fut écrasé au sol. Les témoignages confirment que son bourreau était saoul le jour de son exécution, et qu'il eut besoin de trois coups de hache (le glaive, symbole de la justice divine, commun en France, lui avait été refusé) pour exécuter la sentence. Lorsque ses servantes s'avancèrent pour la déshabiller, les bourreaux se précipitèrent, car la coutume voulait qu'ils récupèrent pour eux les vêtements des condamnés. Marie s'offusqua, disant qu'elle ne s'était jamais déshabillée devant autant d'hommes. Mais elle finit par se résigner sans se dénuder totalement. Voyant alors sa détresse de se trouver nue, une de ses servantes s'avança et lui noua un foulard sur les yeux. Elle se mit alors en place, et le premier coup lui fit juste une entaille sur l'os occipital. Puis le deuxième tomba sur la nuque sans complètement couper le cou, et ce ne fut qu'au troisième que la tête se décolla. Le bourreau la ramassa pour la présenter au peuple mais il ne s'était pas rendu compte que la perruque était encore sur le crâne. Elle lui resta dans les mains, la tête tombant sur le sol. Le bourreau la mit en exposition sur un balcon proche où elle resta une journée.

    Marie Stuart, victime des passions religieuses qui divisèrent l’Écosse, souhaitait être inhumée à Reims, à côté de sa mère, de son oncle le cardinal, de sa tante l'abbesse. Elle fut toutefois initialement enterrée à la cathédrale de Peterborough (par Scarlett Robert); son corps fut exhumé en 1612 lorsque son fils Jacques VI d'Écosse ordonna qu'il fût placé à l'abbaye de Westminster où il repose depuis, à dix mètres du tombeau de sa cousine Élisabeth. Marie Stuart est l'ancêtre de tous les rois qui succédèrent à Élisabeth.

    L'exécution de Marie Stuart est dénoncée par Richard Verstegen: «Elisabeth la retint [Marie Stuart] captive pendant vingt ans environ, et la fit plusieurs fois transporter d'un lieu à un autre, pour augmenter ses souffrances. Enfin, la voyant demeurer constante dans la foi et religion de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de son Église, cette inhumaine meurtrière des Saints, contre la foi jurée et le droit des gens, la fit décapiter au château de Foderingham, le 17 février 1587.»

    Une reine poète

    La Bibliothèque nationale de France recense 52 documents données BNF [archive] dont La Harangue de... Marie d'Estvart, Royne d'Escosse, Douairiere de France, faite en l'assemblée des Estats de son Royaume, tenuz au moys de May dernier passé. Avec le Sermon Funebre fait à Nancy, aux obseques & funerailles de... François de Lorraine, Duc de Guyse, en l'église des Cordeliers... Par Bernard Dominici, de l'ordre de la saincte Trinité... [archive] (en ligne sur Gallica) ; ainsi que Adieu France ! [archive], mis en musique par Edmond de Polignac (exemplaire Gallica). (Certains donnent ce poème comme “attribué à” Marie Stuart). La Société Marie Stuart (anglaise) donne ces deux poèmes Mary Stuart: The Poet [archive]. Le “ Queen Mary's book” (a collection of poems and essays. Edited by Mrs. P. Stewart-Mackenzie Arbuthnot. Published 1907 by G. Bell in London) propose ses Œuvres complètes [archive]

    Marie Stuart dans la culture populaire

    Marie Stuart a fait l'objet de très nombreux ouvrages, dans une perspective historique ou romanesque27. Le docteur Jenny Wormald, membre honoraire d'histoire écossaise à l'Université d'Édimbourg, déclara — non sans humour — que la seule Marie ayant fait l'objet de davantage de publications que Marie Stuart était la Vierge Marie :

    « Comme sujet d'études historiques, et héroïne romantique d'œuvres de fiction, Marie, reine d'Écosse, prédomine sur toutes les Marie qui l'ont précédée, seule la Vierge faisant mieux. [Dans le catalogue de 1962 des livres à la British Library], la Vierge Marie a 150 pages qui lui sont dévolues, Marie reine d'Écosse 455 livres, et la reine anglaise Marie Tudor dite « la sanglante» 7328. »

    Théâtre

     
    La majorité des œuvres retraçant la vie d’Élisabeth Ire d’Angleterre font également référence à Marie Stuart et/ou la mettent en scène.

    Musique

    Littérature

    • Honoré de Balzac la met en scène dans Sur Catherine de Médicis (1830-1842), en rappelant les liens de parenté des deux reines30.
    • Joseph Brodsky, 20 sonnets à Marie Stuart (20 sonetov k Marii Stuart), 1972. Ce cycle de 20 sonnets est dédié à Marie Stuart, qui rappelle au poète une femme qu'il a aimée. Il a ceci de remarquable que le schéma de rime varie avec chaque sonnet.
    • Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves, 1678. Marie Stuart, alors dauphine, est l'un des personnages principaux du roman.
    • Jean Plaidy, Marie Stuart, Femme & Reine 1956.
    • Danny Saunders, Marie Stuart, la reine captive, 2010. Ce roman historique raconte - de manière plutôt romancée - la vie de la reine des Écossais. (ISBN 978-2895850748)
    • Christian Soleil, La Longue nuit de Marie Stuart, éditions Edilivre, 2015. La dernière nuit précédant l'exécution est l'occasion de faire défiler l'ensemble de son existence. (ISBN 9782332871176)
    • Walter Scott, dans son roman L'Abbé, évoque la période juin 1567 à mai 1568 : la captivité de Marie Stuart à Loch Leven, son évasion, la défaite de Langside, la fuite en Angleterre.
    • Marcelle Vioux Marie Stuart, grand roman historique (Fasquelle, 1946)
    • Stefan Zweig, Marie Stuart, 1936. Zweig retrace la vie romanesque de la Reine d'Écosse et dépeint les tréfonds de son âme tels qu'il les a lus.

    Cinéma

    Télévision

    Botanique

    Bibliographie

    Notes et références

    Notes

    1. Dont le mariage avec Walter Stuart permit à la Maison Stuart de récupérer la souveraineté de l'Écosse
    2. Une certaine dose de sensationnel entoure d'une part les circonstances du décès de Jacques V, et d'autre part la phrase qu'il aurait prononcée sur la couronne. Pour le premier cas, dans l'émission Secrets d'histoires, diffusée en France, Hortense Dufour déclara que « quand Jacques V d’Écosse a su qu’il avait une fille, il s’est tourné contre un mur et il est mort ; mort de désespoir, et de mélancolie ». La voix off ajouta que « [le père de Marie Stuart] se suicide à l’annonce de sa naissance […] et c’est Marie de Guise, sa mère, qui exercera le pouvoir en son nom ». Les deux déclarations sont erronées, Jacques V ne s'étant pas suicidé et n'étant pas davantage mort de désespoir mais du choléra. Pour le second cas, la citation pourrait être un apocryphe, et elle ne se réalisa pas puisque le dernier membre de la Maison de Stuart à régner sur l'Écosse fut Anne et non Marie Stuart. Cependant, elle apporte un éclairage sur la façon dont ses contemporains voyaient Marie, puisque la citation fut écrite pour la première fois par John Knox, opposant à Marie, dans les années 1560.
    3. La marge de manœuvre d'Arran était très faible, mais il conserva cependant son rôle de régent jusqu'en 1550, quand Marie de Guise devint officiellement régente. L'issue de la convention des nobles est donc plus faible que ce dont se vantait George Douglas, et consiste plutôt en un renforcement de la gestion de Marie Stuart par sa mère.
    4. Différentes orthographes cohabitent quant au nom de l'ambassadeur. Il est parfois écrit Cleutin au lieu de Clutin, ou Oisel à la place de Oysel. Certaines de ses lettres dans les archives de France furent publiées par Teulet (1807-1866) dans le 7e volume de Papiers D'État, Pièces Et Documents Inédits Ou Peu Connus Relatifs a L'Histoire De L'Écosse Au Xvie Siècle [archive].
    5. Il est connu que Marie a été retirée de Stirling, mais l'endroit où elle est emmenée est gardé secret. Odet de Selve, ambassadeur de France en Angleterre, écrira ainsi qu'elle fut envoyée au « pays des sauvages », ce qui était la dénomination pour les Highlands.
    6. Il existe une discussion quant à l'endroit où Marie débarqua en premier lieu. Un de ses biographies, l'évêque John Lesley, a proposé Brest. Cependant, Henri II parle de Roscoff dans sa correspondance. De Brézé, qui fut envoyé par Henri II pour aller chercher Marie avec la flotte, pourrait éclaircir la situation et il envoya en effet deux lettres : le 18 août 1548, il envoya une lettre à Marie de Guise, et une autre à François de Guise. Au premier abord, ces lettres pourraient sembler incohérentes puisque celle destinée à Marie de Guise indique un débarquement à Saint-Pol-de-Léon tandis que celle adressée à François parle de Roscoff, et serait ainsi la source reprise par Henri II. Cependant, Roscoff était un petit village de pêche et le port qui desservait la ville de Saint-Pol : Marie aurait donc débarqué à Roscoff puis se serait reposée à Saint-Pol. Voir sur le sujet : (en) Lord Guthrie - Mary Stuart and Roscoff [archive], Proceedings of the Society of Antiquaries of Scotland, Volume 42 (1907-08).
    7. Dans ce contexte, la « cour de France » ne désigne pas un endroit bien précis mais une des résidences du roi de France. Parmi les résidences qui eurent le plus d'importance pour Marie se trouvent le château de Saint-Germain-en-Laye et le château d'Anet, commandé par Henri II pour Diane de Poitiers.
    8. Stevenson semble avoir apprécié la morale d'Antoinette, et en dresse un portrait hagiographique qui permet de comprendre clairement que son rôle puisse avoir été exagéré :

      « [A la mort de son mari], Antoinette dévoua le reste de sa vie au soin des pauvres, des veuves et des orphelins, auxquels elle prodiguait elle-même les soins. Dans sa biographie, Jean Gontery la tient en estime comme un miroir de la perfection, une princesse d'une vertu rare, une femme admirable pour sa charité, sa patience chrétienne et son entière dévotion à son mari. Elle tient sa maison avec une économie mesurée, et gouverne ses nombreux domestiques avec un mélange d'autorité et de douceur. [...] Après un veuvage de presque 33 ans, passé surtout en dévotion à Dieu, et en charité pour les pauvres et les nécessiteux, cette excellente dame décéda le 20 janvier 1583. »

    9. Jane Dawson répondit à ce commentaire indirectement en déclarant que, « bien qu'il ne s'agît pas d'un lavage de cerveau, le roi de France ne perdit aucune occasion d'éblouir les Écossais avec son pouvoir et son prestige, leur montrant qu'il était le protecteur généreux et soucieux [de leur] royaume du Nord ».
    10. Le poème fut réalisé en français. La version donnée ici, s'aidant d'une traduction en anglais moderne, ne cherche pas à conserver la poésie mais à rendre le sens explicite.
    11. Avant la démolition, en 1919, des bâtiments qui bordaient la rue dont le nom évoque aujourd’hui la fastueuse abbaye, on montrait encore, dans les ruines, la fenêtre de la chambre qu’aurait occupée Marie Stuart pendant son séjour à Reims.
    12. Cf note 2 pour les déclarations erronées lors de cette émission.

    Références

    1. a, b et c (fr) Jules Gauthier - Histoire de Marie Stuart, E. Thorin, seconde édition, 1875.
    2. a, b, c, d, e, f et g (en) T. F. Henderson - Mary Queen of Scots: Her Environment and Tragedy, volume 1, Haskell House Publishers, New York, 1969. Chapitre 1 : Childhood in Scotland, pages 1 - 68.
    3. a, b et c (en) Marcus Merriman - The rough wooings: Mary Queen of Scots 1542-1551, Tuckwell Press, 2000, (ISBN 186232090X).
    4. Stefan Zweig, Marie Stuart, Leipzig, 1935, 411 p. (ISBN 978-2-253-15079-4) 
    5. Antonia Fraser, Mary Queen of Scots, Weidenfeld and Nicolson, 1994 (ISBN 978-0-297-17773-9), p. 12 
    6. (en) Richard Oram, The Kings and Queens of Scotland, Stroud, 2004, (ISBN 0-7524-2971-X).
    7. (en) Antonia Fraser, Mary Queen of Scots, Weidenfeld and Nicolson, 1994, p. 13 
    8. (en) H. F. Morland Simpson, « Cardinal Beaton and the Will of James V », The English Historical Review, volume 21, numéro 81, pages 112-118, 1906, Oxford University Press.
    9. (fr) Jean Henri Merle d'Aubigné, Histoire de la Réformation en Europe au temps de Calvin, Calmann Lévy, 1875.
    10. (fr) Léon Galibert et Clément Pellé - L'Univers, livre 6 : Période des Tudors, Firmin Didot Frères éditeurs, Paris, 1842.
    11. a et b (en) Charles Mackie - The Castles, Palaces, and Prisons of Mary of Scotland, C. Cox, 1850.
    12. a, b, c, d, e, f et g (en) Susan Doran - Mary Queen of Scots, British Library, 2007, (ISBN 978-0-7123-4916-1). Chapitre I : Early life in Scotland and France 1542-1558, pages 12-39.
    13. a, b, c et d (en) Jane E. A. Dawson - Scotland re-formed 1488-1587, Edinburgh University Press, 2007, (ISBN 0-7486-1455-9). Chapitre 8 : Franco-Scotland (1550-1560), pages 176-199.
    14. a, b, c, d et e (en) T. F. Henderson - Mary Queen of Scots: Her Environment and Tragedy, volume 1, Haskell House Publishers, New York, 1969. Chapitre 2 : The favourite of France, pages 69-114.
    15. (en) Joseph Stevenson - Mary Stuart: a narrative of the first eighteen years of her life: a narrative of the first eighteen years of her life, Paterson, 1886.
    16. a et b (en) Susan Doran - Mary Queen of Scots, British Library, 2007, (ISBN 978-0-7123-4916-1). Chapitre II : Queen-Dauphine and Queen of France 1558-1660, pages 40-59.
    17. Alexandra Zvereva, <La beauté triomphante de la reine endeuillée : les portraits de Marie Stuart>, in Thierry Crépin-Leblond (dir), Marie Stuart, Le destin français d'une reine d'Écosse, RMN, 2008, p. 80.
    18. (fr) Pierre René Anguis - Les Poètes françois, depuis le XIIe siècle jusqu'à Malherbe, Impr. de Crapelet, 1824.
    19. http://www.geocities.com/les_valois/sources_primaires_mariestuart1561.htm [archive]
    20. a et b (en) T. F. Henderson - Mary Queen of Scots: Her Environment and Tragedy, volume 1, Haskell House Publishers, New York, 1969. Chapitre 3 : The widowed queen, pages 115-170.
    21. Jean Bernard, Marcel Bessis, Jacques-Louis Binet, Histoire illustrée de l'hématologie : de l'Antiquité à nos jours, Editions R. Dacosta, 1992, p. 158 
    22. Antonia Fraser, p. 275–276
    23. Antonia Fraser, p. 317
    24. Jayne Lewis, Mary Queen of Scots. Romance and Nation, Routledge, 2005, p. 25-26 
    25. Antonia Fraser, Mary Queen of Scots, London: Weidenfeld and Nicolson, 1994 (première édition : 1969), p. 385-390.
    26. Julian Goodare, « Mary (1542–1587) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004 ; édition en ligne, mai 2007.
    27. [Monique Weis] a consacré un cycle d'exposés à ce sujet « Marie Stuart : héroïne romantique entre haine et vénération » [archive] (2009).
    28. (en) Jenny Wormald - Mary, Queen of Scots, Tauris Parke Paperbacks, London, 2001, (ISBN 1-86064-588-7). Première édition George Philip en 1988.
    29. Hélène Cao et Hélène Boisson, Anthologie du lied, Paris, Buchet-Chastel, 2010, p. 187
    30. Sur Catherine de Médicis, première partie, éditions Furne, 1845, vol.15, p. 485

    Annexes

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    Articles connexes

    Liens externes

     

     

    Née le : 8 décembre 1542 à 13h12 (cal. julien)
    à : Linlithgow (Royaume-Uni)
    Soleil : 26°07' Sagittaire AS : 9°39' Taureau
    Lune : 19°06' Capricorne MC : 13°09' Capricorne
    Dominantes : Capricorne, Sagittaire, Taureau
    Mercure, Saturne, Lune
    Maisons 10, 7, 11 / Terre, Feu / Cardinal
    Numérologie : chemin de vie 5
    Popularité :

    16 851 clics, 1 545e femme, 3 772e célébrité

     

     

     

     


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  •  

    Martin Hirsch est un haut fonctionnaire français né le 6 décembre 1963 à Suresnes (Seine).

    Actuel directeur général de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, ancien président de l'Agence du service civique, d'Emmaüs France et de l'Agence nouvelle des solidarités actives, il a été de 2007 à 2010 Haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, au sein du gouvernement Fillon. À partir de 2009, il cumule ce poste avec celui de Haut-commissaire à la Jeunesse, avant de quitter le gouvernement au printemps 2010.

     

     

    Biographie

    Martin Hirsch est un fils de Bernard Hirsch, qui fut directeur de l’École nationale des ponts et chaussées, et petit-fils d’Étienne Hirsch, un ancien commissaire général au Plan. Il est marié avec Florence Noiville1.

    Il est reçu en 1983 à l'École normale supérieure, où il poursuit des études de biologie. Après cinq années d'études de médecine à la Faculté Cochin-Port Royal, il obtient un DEA de neurobiologie, il intègre l'École nationale d'administration en 1988 (promotion Jean Monnet) et, à sa sortie, entre au Conseil d'État.

    Promu maître des requêtes en 1993, il devient alors conseiller juridique à la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) (1990-1992), puis au ministère de la Santé et de l'Action humanitaire (1992-1993).

    Il est ensuite secrétaire général adjoint du Conseil d'État (1993-1995), puis revient à sa première orientation en prenant la direction de la PCH, la Pharmacie Centrale des Hôpitaux de Paris (rebaptisée Agence générale des équipements et produits de santé depuis 2001), à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (1995). Il enseigne également à l'Institut d'études politiques de Paris entre 1990 et 1997, et à l'ENA en 1994.

    Président de l'Union centrale de communautés Emmaüs (UCC) de 1995 à 2002, il devient président d'Emmaüs France en mai 2002 et démissionne le 18 mai 2007, pour assurer l'indépendance du mouvement Emmaüs, suite à sa nomination au poste de Haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté dans le gouvernement François Fillon.

    En 1997, il entre en politique en devenant directeur du cabinet de Bernard Kouchner au secrétariat d'État à la Santé et à l'action sociale, et conseiller chargé de la santé au cabinet de Martine Aubry au ministère de l'Emploi et de la solidarité.

    Deux ans plus tard, il est directeur général de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), fonction qu'il occupe jusqu'en 2005, ne souhaitant pas renouveler son mandat. À cette date, il réintègre le Conseil d'État et devient conseiller d'État en 2006.

    Il fonde en janvier 2006, avec Benoît Genuini, l'Agence nouvelle des solidarités actives, en devient président puis directeur général. Cette agence a pour but de mettre en œuvre des actions locales de lutte contre la pauvreté, en partenariat avec les pouvoirs publics et les entreprises (Benoît Genuini est l'actuel président de l'association).

    Il est aussi vice-président de l'ARC, membre du comité consultatif de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) depuis 2005, administrateur de l'Agence européenne des médicaments, membre du forum de l'Autorité européenne de sécurité des aliments et du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE)2.

    Nommé Haut-Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté dans le gouvernement de François Fillon le 18 mai 2007, il annonce immédiatement sa démission de la présidence d'Emmaüs France. Il exerce des fonctions proches de celles d'un secrétaire d'État tout en étant rattaché directement au Premier ministre et donc sans dépendre d'un ministre de tutelle3. Il désire « sortir de la dichotomie entre une gauche qui défendrait l'assistanat et une droite qui s'est arrogé le monopole de l'effort4 ». Il est à l'origine du Revenu de solidarité active (RSA) inscrit dans le programme du candidat à la présidence Sarkozy et qu'il met en place après une expérimentation dans quatorze départements5. Cinq ans après son lancement, cette prestation est décrite par certains comme un échec, faute d'avoir atteint ses objectifs : elle n'a aidé que 151 000 personnes en cinq ans à franchir le seuil de pauvreté sur une population de deux millions de personnes et n'a pas amélioré le taux de retour à l'emploi6.

    Le 12 janvier 2009, il est nommé Haut-commissaire à la Jeunesse aux dépens de Bernard Laporte qui voit ses attributions réduites. Il cumule cette fonction avec la précédente jusqu'à son départ du gouvernement. Dans ce cadre, il présente le 6 juillet 2009 un « Livre vert sur la jeunesse »7 qui prépare un Plan jeunes annoncé le 29 septembre 2009.

    Le 22 mars 2010, au lendemain des élections régionales, il quitte le gouvernement pour l'Agence du service civique, dont il avait précédemment piloté la création. Il en devient président le 14 mai 20108 jusqu'au 13 novembre 2013, date de sa nomination en Conseil des ministres comme directeur général de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, en remplacement de Mireille Faugère9. Il est remplacé par François Chérèque10 à la présidence de l'Agence du service civique. Il reste président de l'Institut du service civique11 qu'il a créé en 2012 pour aider des volontaires sélectionnés à développer et consolider les qualités révélées pendant le service civique11.

    Il est par ailleurs coprésident de l'Action Tank Entreprise et Pauvreté et de la « Chaire Social Business » à HEC depuis 2011. Il a été membre du groupe des éminentes personnes auprès du Conseil de l'Europe (2010-2011), et membre de la Commission Bachelet sur le socle de protection sociale (2010-2012).

    Lors de l’élection présidentielle française de 2012, il annonce qu’il votera pour François Hollande12.

    Le 13 novembre 2013, il est nommé par décret directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris13.

    Décoration

    Chevalier de l'Ordre national du mérite ; Chevalier de la Légion d'honneur (2012)14.

    Publications

    • Les Enjeux de la protection sociale, LGDJ, 1994
    • L'Affolante histoire de la vache folle, Balland, 1996
    • Ces peurs qui nous gouvernent, Albin Michel, 2002
    • Manifeste contre la pauvreté, Oh ! éditions, 2004, écrit en collaboration avec l'abbé Pierre.
    • La pauvreté en héritage, Robert Laffont, 2006
    • La chômarde et le haut-commissaire : lettre ouverte à ceux qui pensent qu'il n'y a rien à faire !, Oh ! éditions, 2008
    • 50 droits contre l'exclusion, Dalloz-Sirey, 2009
    • Secrets de fabrication : Chroniques d'une politique expérimentale, Grasset & Fasquelle, 2010
    • Pour en finir avec les conflits d'intérêts, Éditions Stock, 2010
    • Sécu : objectif monde. Le défi universel de la protection sociale, Éditions Stock, 2011
    • La Lettre perdue, Éditions Stock, 2012
    • L'abbé Pierre, Gallimard, 2012, (avec Laurent Desmard)
    • Cela devient cher d'être pauvre, Éditions Stock, 2013

    Dessin animé

    Martin Hirsch prête sa voix à un personnage de la saison 2 de la série animée Silex and the city sur Arte.

    Notes et références

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Sur les autres projets Wikimedia :

      Né le : 6 décembre 1963 à 10h00
    à : Suresnes (92) (France)
    Soleil : 13°31' Sagittaire AS : 1°44' Capricorne
    Lune : 25°23' Lion MC : 3°54' Scorpion
    Dominantes : Capricorne, Scorpion, Sagittaire
    Mars, Mercure, Vénus
    Maisons 1, 8, 12 / Terre, Feu / Cardinal
    Astrologie Chinoise : Chat d'Eau
    Numérologie : chemin de vie 1
    Taille : Martin Hirsch mesure 1m74 (5' 8½")
    Popularité : 8 417 clics, 3 560e homme, 6 006e célébrité

    Comment gerer la misère sociale , la carriere de Martin Hirsh va le conduire a s'y interesser et investir son énergie à cette cause.


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  • PLEINE LUNE DU 6 DECEMBRE 2014 , CARTES DU CIEL GEOCENTRIQUE ET HELIOCENTRIQUE

    PLEINE LUNE DU 6 DECEMBRE 2014 , CARTES DU CIEL GEOCENTRIQUE ET HELIOCENTRIQUE

     

    LA GRANDE PYRAMIDE ET LE SPHYNX

     

    EST LE MESSAGE DU 14 DEGRE SAGITTAIRE SUR LEQUEL BRILLE LE SOLEIL DE CETTE PLEINE LUNE

    DEGRE QUI AMPLIFIE LE POUVOIR DE L'ASCENDANCE SPIRITUELLE SUR LA CONSCIENCE HUMAINE.

     

    UN MAGNIFIQUE CERF VOLANT S'APPUYANT SUR L'UNION TERRE LUNE ET  TENDU VERS MERCURE CERES

    S'ENVOLE DANS LE CIEL ASTRAL HELIO DE LA PLEINE LUNE DU 6 DECEMBRE 2014

    OUVRANT SES AILES SUR LE TRIGONE URANUS BELIER JUPITER LION

    FORMANT UNE ALLIANCE AIR ET FEU

     

    L'AXE MERCURE CERES LUNE TERRE EST AUSSI PUISSAMENT ACTIVE PAR LA TRIPLE CONJONCTION QUE FONT CERES NEPTUNE ET MARS EN POISSONS

     

    UN NOUVEAU BOND EN AVANT DE LA PENSEE UNIVERSELLE PURIFIEE SE PREPARE POUR  UNE CO CREATIVITÉ PORTEUSE DE NOUVELLES VALEURS

    PLUS SAINES, SIGNEES PAR LA CONJONCTION VENUS PLUTON VESTA EN CAPRICORNE

    L'ASTEROIDE CONSCIENCE SUR LE DERNIER DEGRE DU LION A INTEGRE LES VALEURS DU COEUR ET DE L'AMOUR PENDANT SA TRAVERSEE EN  LION ET CONTINUE DE LES RENFORCER EN FORMANT  UN CARRE A LA CONJONCTION SATURNE AMOR COMPASSION ET LUMIERE EN SCORPION

     

     

    PLEINE LUNE DU 6 DECEMBRE 2014 , CARTES DU CIEL GEOCENTRIQUE ET HELIOCENTRIQUE

     

    UN TRIANGLE DE FEU PURIFICATEUR 

    FORME PAR JUPITER LION, URANUS BELIER ET SOLEIL MERCURE CERES SAGITTAIRE

     PROLONGE AVEC PUISSANCE LE MESSAGE DE TRANSCENDANCE D UNE COONSCIENCE PLUS AIMANTE EN GEO.

    CHIRON CONJOINT A L'ASCENDANT POISSON ET A NEPTUNE MAISON 12 VIENT PARTICIPER A LA GUERISON DE L'HUMANITE EN L'AIDANT A MIEUX COMMUNIQUER , C'EST LA FORCE DE CETTE PLEINE LUNE EN GEMEAUX .

    " ABOLISSANT L'ESPACE PHYSIQUE ET LES DIFFERENCES SOCIALES DEUX HOMMES COMMUNIQUENT TELEPATIQUEMENT "

    NOUS DIT LE 14 DEGRE GEMEAUX , AMPLIFIANT NOTRE BESOIN ( LA LUNE ) DE SE LIBERER  DES CONTINGENCES MATERIELLES PAR DES TECHNIQUES DE DEPASSEMENT DE SOI


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  • Ada Lovelace : astrologie et thème astral

     

    Née le 10 décembre 18  , Ada Lovelace, Mathématicienne , Sagittaire ascendant Bélier

     

    Née le : 10 décembre 1815 à 13h00
    à : Londres (Royaume-Uni)
    Soleil : 17°40' Sagittaire AS : 8°18' Bélier
    Lune : 5°40' Bélier MC : 3°11' Capricorne
    Dominantes : Bélier, Sagittaire, Scorpion
    Mars, Lune, Saturne
    Maisons 12, 9, 1 / Feu, Eau / Cardinal
    Numérologie : chemin de vie 1
    Popularité : 7 545 clics, 2 303e femme, 5 615e célébrité
     
     

    Célébrités ayant la même date anniversaire : Brian Molko, Raven-Symoné, Emily Dickinson, Michael Clarke Duncan, Kenneth Branagh, Nia Peeples, Maharaji, Thaïlande, Emmanuelle Chriqui, Susan Dey, Sonia Barkallah, Tara Sutphen... Voir toutes les célébrités nées un 10 décembre.

     

     

    Biographie d'Ada Lovelace

     

     

    La Britannique Augusta Ada King, comtesse Lovelace ou simplement Ada Lovelace, née à Londres le 10 décembre 1815 et morte à Londres le 27 novembre 1852, est principalement connue pour avoir écrit une description de la machine analytique de Charles Babbage, un ancêtre mécanique de l'ordinateur. Lovelace est un personnage assez célèbre dans les pays anglo-saxons et en Allemagne, notamment auprès des féministes, mais ne jouit pas d'une notoriété particulière en France.

    Environnement familial
    Ada était la seule fille légitime du poète Lord Byron et de sa femme Annabella Milbanke, une mathématicienne, cousine de Caroline Lamb, dont la liaison avec Byron fut à l'origine d'un scandale. Le premier prénom d'Ada, Augusta, aurait été choisi en hommage à Augusta Leigh, la demi-sœur de Byron, avec qui ce dernier aurait eu un enfant. C'est elle qui encouragea Byron à se marier pour éviter un scandale, et il épousa Annabella à contrecœur. Annabella quitta Byron le 16 janvier 1816, gardant Ada avec elle. Le 21 avril, Byron signa l'acte de séparation, puis quitta le Royaume-Uni pour toujours. Il ne les revit jamais.

    Les biographies diffèrent quant au fait de savoir si Ada vécut avec sa mère : certaines affirment que sa mère a dominé sa vie, même après son mariage; d'autres prétendent qu'elle ne connut jamais aucun de ses parents. Une source signale qu'Annabella adorait les mathématiques et qu'elle y initia Ada dès sa plus tendre enfance. Elle reçut une éducation privée en mathématiques et en sciences. Un de ses tuteurs fut Auguste De Morgan. Membre active de la société londonienne, Ada fit partie des Bluestockings dans sa jeunesse.

    Elle se maria en 1835 à William King, 1er comte Lovelace. Ils eurent trois enfants : Byron, né le 12 mai 1836, Annabella (Mademoiselle Anne Blunt) née le 22 septembre 1837 et Ralph Gordon né le 2 juillet 1839. La famille vécut à Ockham Park, à Ockham. Son titre et nom complet, pendant la plus grande partie de sa vie fut La très honorable Augusta Ada, comtesse Lovelace. Elle est plus connue sous le nom moderne Ada Lovelace.

    Elle connut Mary Sommerville, éminente chercheuse et auteur scientifique du XIXe siècle, qui la présenta à Charles Babbage le 5 juin 1833. Parmi ses autres connaissances, on compte David Brewster, Charles Wheatstone, Charles Dickens et Michael Faraday.


    La machine de Babbage
    Elle passa neuf mois, entre 1842 et 1843 à traduire, depuis le français, pour Babbage le mémoire du mathématicien italien Federico Luigi, comte de Menabrea (1809-1896) sur la machine analytique. Elle ajouta à cet article plusieurs notes qui mentionnaient une méthode très détaillée pour calculer les nombres de Bernoulli avec la machine.

    Ces notes sont considérées par les historiens comme le premier programme informatique au monde. Les biographes considèrent cependant que les programmes ont été écrits par Babbage lui-même, et que Lovelace a simplement trouvé une erreur, et l'a renvoyé pour correction. Certains faits, ainsi que la correspondance entre Lovelace et Babbage indiquent qu'il a écrit tous les programmes ajoutés à la traduction de Menebrea. Les écrits de Lovelace montrent certaines possibilités de la machine que Babbage n'a jamais publiées, comme l'hypothèse que « La machine pourrait composer de manière scientifique et élaborée des morceaux de musique de n'importe quels longueur ou degré de complexité. ».

    Les biographes ont remarqué que Lovelace éprouvait quelques difficultés avec les mathématiques, et débattent de savoir si elle comprenait réellement les concepts sous-tendant la programmation de la machine de Babbage ou si elle jouait seulement un rôle de représentation pour les relations publiques de Babbage. En tant que première femme dans le domaine de l'informatique, Lovelace représente une figure importante de cette discipline ; il est donc difficile d'estimer sa contribution par rapport à celle de Babbage en se basant sur les sources actuellement disponibles.


    La ruine et la mort

     


    Dans l’espoir de subventionner les projets de Babbage, qui n'avait pas obtenu de financement du gouvernement britannique, Lady Ada se mit à jouer. Elle travailla à une machine destinée à gagner aux courses qui ne lui permit d'engranger que des dettes.

    Elle se sépara de son mari et mourut seule et inconnue à l'âge de 36 ans d'un cancer de l'utérus, après avoir été saignée à mort par ses médecins. Elle laissait deux fils et une fille. Sa fille, Anne Blunt est célèbre pour avoir voyagé au Moyen-Orient et pour avoir élevé des chevaux arabes.

    Elle fut enterrée conformément à son souhait près de son père qu'elle n'avait jamais connu, à l'église Sainte Marie Magdalene à Hucknall, dans le comté de Nottingham.


    Notoriété posthume
    Tombés dans l'oubli, Ada Lovelace et ses travaux furent exhumés avec l'avènement de l'informatique. Le nom d'Ada apparaît pour la première fois pour nommer le langage de programmation conçu entre 1977 et 1983 pour le Ministère de la Défense américain (DoD) par l'équipe de CII Honeywell Bull, dirigée par le Français Jean Ichbiah, le 2 mai 1979.

    Les observateurs pensaient alors que le langage s'appelerait DoD-1. L'idée de baptiser le langage du nom d'Ada est attribuée à Jack Cooper, du Naval Material Command, et remonte à juillet 1978. Ada Lovelace est considérée par les informaticiens comme la première programmeuse de l'histoire. On peut voir notamment son portrait sur les hologrammes d'authentification des produits Microsoft.


    Ada Lovelace dans la fiction
    Ada est l'un des personnages principaux de l'histoire alternative La Machine à différences de Bruce Sterling et William Gibson, qui décrit un monde dans lequel la machine de Babbage aurait été produite de manière industrielle et où l'ère informatique aurait commencé un siècle plus tôt.
    Le film Conceiving Ada (1997), réalisé par Lynn Hershman-Leeson, raconte la vie de Ada Lovelace
    Le personnage de Ada, une petite fille douée en mathématiques, dans la bande dessinée Nombre, par Egger et Thierry Smolderen, est un clin d'œil à Ada Lovelace.
    Le personnage de Ada Enigma, jeune fille libre et indépendante, dans la série homonyme, par Vincent Dutreuil et François Maingoval, doit son nom à un clin d'œil à Ada Lovelace et à la machine Enigma.
    Le nom d'Ada Byron a été choisi par la 37ème promotion (2007/2008) des élèves attachés chargés du traitement de l'information de l'IRA (Institut régional d'administration) de Lille.

    Source : Wikipedia

     

     

     


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