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    Biographie de Hector Berlioz

    Hector Berlioz est un compositeur, un écrivain et un critique français, né le 11 décembre 1803 à La Côte-Saint-André en Isère, mort le 8 mars 1869 à Paris.

    Il est considéré comme l'un des plus grands représentants du romantisme européen, bien qu'il récusât le terme de « romantique » qui ne signifiait rien à ses yeux. Il se définissait en fait comme un compositeur classique. Sa musique eut la réputation de ne pas respecter les lois de l'harmonie, accusation qui ne résiste pas à une lecture approfondie de ses partitions. On y découvre, paradoxalement, que Berlioz respecte les fondements historiques de l'harmonie datant du XVIe siècle (règles régissant les mouvements contraires et conjoints), mais qu'il s'affranchit parfois des règles supplémentaires apparues plus tardivement et esthétiquement discutables (règles de modulation cadentielle entre autres).
    Alors que sa formation musicale est rudimentaire, il commence à jouer de la guitare et du flageolet. Il est très tôt attiré par la vie parisienne des années de la Restauration des Bourbons, période marquée d'un grand élan culturel et intellectuel.

    En 1823 il étudie la composition au Conservatoire de Paris.
    Il écrit sa Messe solennelle en 1824, découvre Weber (il s'en souviendra pour la Symphonie fantastique) et malgré son échec au concours de Rome en 1826, il poursuit ses études au Conservatoire (dirigé alors par le grand maître de l'époque Luigi Cherubini) avec l'enseignement remarquable de Anton Reicha pour la fugue et le contrepoint mais aussi la composition avec Lesueur. Sa cantate La mort d'Orphée est jugée injouable par le jury. Au cours d'une représentation d'Hamlet il découvre Shakespeare et tombe amoureux de Harriet Smithson, l'actrice irlandaise de la pièce qu'il épousera en 1833.

    Il découvre aussi Goethe et son Faust : il va écrire sur la traduction de Gérard de Nerval tout d'abord Huit scènes de Faust (1828) et puis en 1846 la légende dramatique La damnation de Faust.

    L'exécution en 1828 des symphonies de Beethoven par François-Antoine Habeneck va l'impressionner.


    La Symphonie fantastique
    Dès 1830 ses études, ses influences et aussi son génie (ainsi que son amour dévorant pour Harriet Smithson, jeune actrice irlandaise) lui permettent d'écrire la Symphonie fantastique op. 14 qui enthousiasme Franz Liszt mais provoque un grand scandale auprès d'un public qui ne se rend pas compte de la portée de l'œuvre : elle va relancer la « musique à programme » ou « musique descriptive » et trouver des prolongements dans toute la musique allemande (Liszt, Richard Strauss) ou française (Saint-Saëns, Dukas) qui va suivre. Dès 1834, il se fit connaître comme critique dans la Gazette musicale puis dans le Journal des débats, et y soutint son système musical, qui subordonne l'harmonie à la recherche de l'expression.


    Les voyages, le critique-écrivain
    Il remporte le prestigieux Prix de Rome avec sa cantate La dernière nuit de Sardanapale, ce qui l'oblige à vivre à l'académie de France à Rome (Villa Médicis), il rencontre Mendelssohn mais l'Italie l'inspire et le déçoit tout à la fois. En 1831 et 1832, son séjour lui inspire Lélio ou le retour à la vie, Le roi Lear et il compose Harold en Italie (1834) pour alto et orchestre à la demande de Paganini sur un poème de Lord Byron, Childe Harold's Pilgrimage, cette œuvre est comme une « seconde Symphonie fantastique ».

    Il est engagé en 1835 comme critique musical dans Le Journal des Débats, ses articles vont faire date et lui valoir de nombreuses inimitiés, il signera des articles jusqu'en 1864.


    Le Requiem
    Alors qu'à travers l'Europe, il était considéré comme un héros romantique, il demeurait un ennemi à Paris où la musique était avant tout affaire de politique et de pouvoir, d'alliances et de trahisons.

    Ainsi, lorsqu'il obtint un contrat du ministère des beaux-arts pour une messe des morts, les partisans du directeur du Conservatoire, Cherubini, tentèrent (en vain) de faire échouer le contrat. Mais après qu'il eut fini l'œuvre (en l'espace de trois mois), que les arrangements eurent été pris pour sa création, le ministère annula, sans explication, le concert.

    Le Requiem eut sa chance, toutefois, grâce au concours d'amis bien placés, en décembre 1837 en la Chapelle des Invalides, décorée de milliers de chandelles, de la famille royale, du corps diplomatique et de tout la société parisienne ; Berlioz avait obtenu 190 instrumentistes, 210 choristes, quatre ensembles de cuivres placés dans les coins de la chapelle, que seize tambours.

    « Au moment de , au début du Tuba mirum qui s’enchaîne sans interruption avec le Dies irae, le mouvement s’élargit du double; tous les instruments de cuivre éclatent d’abord à la fois dans le nouveau mouvement, puis s’interpellent et se répondent à distance, par des entrées successives, échafaudées à la tierce supérieure les unes des autres. Il est donc de la plus haute importance de clairement indiquer les quatre temps de la grande mesure à l’instant où elle intervient. Sans quoi ce terrible cataclysme musical, préparé de si longue main, où des moyens exceptionnels et formidables sont employés dans des proportions et des combinaisons que nul n’avait tentées alors et n’a essayées depuis, ce tableau musical du Jugement Dernier, qui restera, je l’espère, comme quelque chose de grand dans notre art, peut ne produire qu’une immense et effroyable cacophonie.
    Par suite de ma méfiance habituelle, j’étais resté derrière Habeneck et, lui tournant le dos, je surveillais le groupe des timbaliers, qu’il ne pouvait pas voir, le moment approchant où ils allaient prendre part à la mêlée générale. Il y a peut-être mille mesures dans mon Requiem. Précisément sur celle dont je viens de parler, celle où le mouvement s’élargit, celle où les instruments de cuivre lancent leur terrible fanfare, sur la mesure unique enfin dans laquelle l’action du chef d’orchestre est absolument indispensable, Habeneck baisse son bâton, tire tranquillement sa tabatière et se met à prendre une prise de tabac. J’avais toujours l’œil de son côté; à l’instant je pivote rapidement sur un talon, et m’élançant devant lui, j’étends mon bras et je marque les quatre grands temps du nouveau mouvement. Les orchestres me suivent, tout part en ordre, je conduis le morceau jusqu’à la fin, et l’effet que j’avais rêvé est produit. Quand, aux derniers mots du chœur, Habeneck vit le Tuba mirum sauvé: "Quelle sueur froide j’ai eue, me dit-il, sans vous nous étions perdus! — Oui, je le sais bien, répondis je en le regardant fixement." Je n’ajoutai pas un mot ... L’a-t-il fait exprès?... Serait-il possible que cet homme, d’accord avec M. XX., qui me détestait, et les amis de Cherubini ait osé méditer et tenter de commettre une aussi basse scélératesse?... Je n’y veux pas songer... Mais je n’en doute pas. Dieu me pardonne si je lui fais injure. »
    — Hector Berlioz, Mémoires, Ch.46

    Le Requiem lui gagna une acclamation immense de la part des critiques ainsi que de la part du public.


    L'opéra
    En 1838, pour son entrée à l'Opéra avec Benvenuto Cellini l'atmosphère de cabale organisée par ses adversaires conduit à un échec des représentations.
    Mais son engagement à la bibliothèque du Conservatoire et l'estime que lui porte Paganini lui permettent d'écrire Roméo et Juliette (1839) qui enthousiasme Richard Wagner.

    La période 1840-1841 voit la composition de la Symphonie funèbre et triomphale, le cycle des Nuits d'été (sur six poèmes de Théophile Gautier, Le spectre de la rose, Sur la lagune, Au cimetière clair de lune) pour voix et piano qu'il orchestrera par la suite.

    En ces années son prestige comme chef d'orchestre est plus important qu'en tant que compositeur et plus à l'étranger qu'en France ; il joue ses œuvres mais aussi celles de ses confrères en Belgique, Allemagne, Angleterre, Hongrie ou en Russie avec sa nouvelle compagne la cantatrice Marie Recio. La création de L'enfance du christ est un triomphe (1864). La période anglaise 1847-1848 est particulièrement fertile en aventures. Berlioz dirige l'orchestre de Drury Lane à Londres, dirigé par le chef d'orchestre et compositeur Louis-Antoine Jullien, le roi des concerts promenades et des concerts monstres qui a sollicité Berlioz...qui, après l'avoir encensé le maudira. Louis-Antoine Jullien est un fou à plus d'un titre.


    Les Troyens
    En 1856 il débute la compositions de son « opus magnum » les Troyens, en écrit le livret inspiré par le poème épique œuvre de Virgile L'Énéide. La genèse de son ouvrage remonte à sa plus tendre enfance, l'influence de Virgile et de Shakespeare est récurrente dans son œuvre. Les Troyens est achevé deux ans plus tard mais il ne peut le faire jouer en intégralité, les administrateurs sont effrayés par la durée et les moyens exigés par l'œuvre.

    Il va encore composer l'opéra-comique Béatrice et Bénédict sur Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare ; après la mort de Marie, puis de son fils Louis, il tombe malade ; à la suite d'une triomphale tournée en Russie au cours de laquelle il va influencer les jeunes Moussorgski, Rimsky-Korsakoff ou Borodine, il meurt le 8 mars 1869 : il est enterré au cimetière de Montmartre avec ses deux femmes Harriet Smithson et Marie Recio.


    Son œuvre

    Analyse
    Elle est marquée par sa grande inspiration par les thèmes beethoveniens et shakespeariens qui vont s'entrecroiser dans toute sa production avec aussi son attachement à la musique de la période révolutionnaire ou de l'Empire comme le prouve son admiration pour Gluck ou Spontini.
    Il est une grande figure romantique à l'humour ravageur mais très rigoureux dans l'écriture et très exalté dans l'exécution. Son œuvre va peu à peu se dégager de la forme musicale académique de son temps vers des orchestrations d'une grande richesse de timbres, de couleurs et à l'écriture contrapunctique toute personnelle et vers son goût pour les très grandes formations orchestrales. Ses velléités de liberté le conduiront à s'affranchir des textes qu'il met en musique au point de les écrire lui-même comme le fait aussi Richard Wagner.


    L'orchestrateur de génie
    Sans tomber dans l'exagération qui prévalait à l'époque, Berlioz s'intéresse énormément à la nature des timbres. Il fut également l'ami d'Adolphe Sax dont il encourageait fortement les travaux, notamment ceux concernant la famille des Saxophones.

     




    Une œuvre parfois mal aimée en France
    Irréductible à toute école, la musique de Berlioz est d'une grande originalité. Cependant, en dépit des succès considérables remportés à l'étranger, son œuvre est restée longtemps méconnue, voire mésestimée, dans son propre pays, mis à part certains extraits de la Damnation de Faust et bien sûr la Symphonie Fantastique (superbe et indémodable enregistrement de Charles Münch à la tête de l'Orchestre de Paris).

    Elle fut cependant reçue en Allemagne, depuis les premières représentations des Troyens par Félix Mottl à la fin du XIXe siècle jusqu’à Rafael Kubelík qui fut l’artisan de leur résurrection dans les années 1960. Depuis lors, les Allemands ont su organiser chez eux des congrès Berlioz, par exemple à Essen-Werden en juin 2003, sous l’initiative d’Hermann Hofer et Matthias Brzoska. Ces toutes dernières années, Les Troyens et Benvenuto Cellini sont passés au répertoire habituel de Dresde, Leipzig, Mannheim, Hambourg, Dortmund, Düsseldorf et Gelsenkirchen.

    En France, sous la direction de Serge Baudo, Lyon accueillit pendant quelque dix ans le festival international Hector-Berlioz. On notera également que Les Troyens fut l'ouvrage lyrique représenté lors de l'inauguration de l'Opéra-Bastille à Paris en mars 1990.

     

     

    Né le : 11 décembre 1803 à 17h00
    à : Cote-St-Andre (France)
    Soleil : 18°45' Sagittaire AS : 0°29' Cancer
    Lune : 20°27' Scorpion MC : 2°27' Poissons
    Dominantes : Sagittaire, Poissons, Scorpion
    Pluton, Vénus, Soleil
    Maisons 6, 7, 10 / Eau, Feu / Mutable
    Numérologie : chemin de vie 8
    Popularité : 16 279 clics, 2 338e homme, 3 960e célébrité

     


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    Biographie de Maurice Mességué qui a son Soleil très exactement sur ce degré et qui nous a légué à cette fin de purification, une grande connaissance des plantes

    Maurice Mességué (14 décembre 1921 dans le Gers, France - ) est un passionné d'herboristerie et écrivain français. Il a contribué à vulgariser l'utilisation des plantes médicinales auprès du grand public dans les années 1970 par de nombreux ouvrages et une ligne de produits à son nom.

    Il affirme avoir soigné plusieurs grands de ce monde : Mistinguett, Édouard Herriot, Winston Churchill, Maurice Utrillo, Jean Cocteau et le chancelier allemand Konrad Adenauer.

    Son père, paysan du Gers, lui transmet son savoir des plantes et des fleurs. Celui-ci lui apprend à soigner et guérir, art que Maurice Mességué approfondit tout au long de sa vie.

    Établi à Fleurance, il s'occupe surtout des malades chroniques délaissés par la médecine officielle. Malgré cette décision, il est poursuivi à plusieurs reprises par l'Ordre des médecins français. Il a obtenu un non-lieu dans plusieurs poursuites, ou devait verser un dédommagement symbolique.

    En 1971, il est élu maire de Fleurance.

    Pour continuer son œuvre, il fonde l'Institut Maurice Mességué en 1994.

    Auteur notamment de C'est la nature qui a raison, il se bat également pour contribuer a un meilleur respect des ressources naturelles.

     

     


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    Né le 13 décembre 1797,  Heinrich Heine, Sagittaire ascendant Scorpion

     

    Biographie de Heinrich Heine

    Christian Johann Heinrich Heine, né le 13 décembre 1797 à Düsseldorf sous le nom de Harry Heine et mort le 17 février 1856 à Paris, est un des plus importants poètes et journalistes allemands du XIXe siècle.

    Heine est né de parents juifs ; sa mère était issue d’une famille de banquiers et d’érudits, juifs libéraux, qui avait quitté la Hollande à la fin du XVIIe siècle, et son père d’une famille de marchands du nord de l’Allemagne, juifs orthodoxes. Il est encore adolescent quand il écrit ses premiers poèmes d’amour. Il s'est épris d’une de ses cousines, Amalie, la fille de l’oncle Salomon, qui sera son mécène. D’Amalie, il fera à la fois son deuil (cela lui prendra du temps) et son miel (Le Livre des Chants).

    Suivirent ses pérégrinations en Allemagne (Goethe avait lancé la mode), d'où surgirent ses Tableaux de voyage. C’est sa naissance littéraire, du moins comme prosateur, un mélange à sa façon de choses vues et de réflexions où il devient son principal personnage. « Ce que je ne peux voir en observant les choses de l’extérieur, je le vois en me mettant en elles. » Du coup, le voilà journaliste aux Neue Allgemeine Politische Annalen : « Moi, dont l’occupation favorite est d’observer le passage des nuages, de tendre l’oreille aux secrets, il m’a fallu exposer les intérêts de l’époque, attiser des aspirations révolutionnaires …

    Heine passa sa vie tiraillé par les éléments incompatibles de ses identités juive et allemande, notamment pour ce qui concernait l'accès aux chaires universitaires, une ambition secrètement caressée par Heine. Non seulement il n'atteint pas son but, mais d'autres - dont son cousin et mécène, le compositeur Meyerbeer - n'eurent pas à franchir l'étape de la conversion pour bénéficier de tels avantages.

    En 1831, il s'installe à Paris où il va être le plus fêté des Allemands. Grand arpenteur de la ville, il est un piéton baudelairien avant l’heure, y compris dans la fréquentation des prostituées. Il déménage souvent. On lui connaît au moins seize adresses, généralement dans le quartier de Montmartre. En 1834, il se met en ménage avec Augustine Crescence Mirat, qu’il rebaptise Mathilde et qu'il épouse en 1841. Il fréquente les socialistes utopistes, disciples du Comte de Saint-Simon.

    En 1843, il se rend en Allemagne, mais le gouvernement a proscrit ses œuvres. L'année suivante, il fait paraître Deutschland: Ein Wintermärchen (Allemagne : un conte d'hiver) et son ami Karl Marx publie un article dans son magazine En avant. Il fait aussi publier Atta Troll: Ein Sommernachtstraum (Un rêve au milieu de l'été).

    En 1848, il devient grabataire, terrassé par la syphilis (comme il le croit lui-même) ou la myopathie (selon la description de sa maladie). Il revient aussi à la poésie, où s’entremêlent l’élégie, la confession intime, l’espoir politique.


    Postérité

    Heine fut à la fois un poète romantique et celui qui surmonta le romantisme. Il légitima le langage courant en poésie, éleva le feuilleton et le récit de voyage en forme d’art et conféra à la langue allemande une légèreté et une élégance stylistique rarement atteintes. En tant que journaliste, essayiste, satiriste et polémiste engagé, il était autant admiré que craint. Il est l'un des poètes le plus traduits de la langue allemande.

    Nombre de ses poèmes ont été transposés en musique, notamment par Franz Schubert et Robert Schumann.

    Parmi les livres que les nazis firent brûler sur l'Opernplatz (place de l'Opéra) de Berlin en 1933, se trouvaient les ouvrages du juif Heine - sa citation la plus célèbre est précisément : « Ce n'était qu'un prélude : là où l'on brûle les livres, on finit par brûler les hommes. » (« Das war ein Vorspiel nur, dort wo man Bücher / Verbrennt, verbrennt man auch am Ende Menschen. ») Extraite de la pièce Almansor (1820), elle évoque les autodafés de Cordoue.

    Œuvres

     

    Né le 13 décembre 1797,  Heinrich Heine, Sagittaire ascendant Scorpion


    Gedichte (Poèmes), 1821.
    Tragödien, nebst einem lyrischen Intermezzo, F. Dümmler, Berlin, 1823. (contient William Ratcliff, Almansor et Lyrisches Intermezzo)
    Reisebilder (Tableaux de voyage), Hoffmann und Campe, Hambourg, 1826-31.
    Die Harzreise (Le voyage dans le Harz), 1826.
    Ideen, das Buch le Grand (Idées : le livre de Le Grand), 1827.
    Englische Fragmente (Fragments anglais), 1827.
    Buch der Lieder (Le Livre des chansons), Hoffmann und Campe, Hambourg, 1827.
    Französische Zustände (Particularités françaises), Heideloff und Campe, Leipzig, 1833.
    Zur Geschichte der neueren schönen Literatur in Deutschland (De l'histoire de la nouvelle et belle littérature en Allemagne), Heideloff und Campe, Paris/Leipzig, 1833.
    Die romantische Schule (L'École romantique), Hoffmann und Campe, Hambourg, 1836.
    Der Salon (Le Salon), Hoffmann und Campe, Hambourg, 1836-40.
    Shakspeares Maedchen und Frauen, Brockhaus und Avenarius, Leipzig, 1839.
    Über Ludwig Börne (A propos de Ludwig Börne), Hoffmann und Campe, Hambourg, 1840.
    Neue Gedichte (Poèmes tardifs), Hoffmann und Campe, Hambourg, 1844.
    Deutschland. Ein Wintermärchen (Allemagne - un conte d'Hiver), Hoffmann und Campe, Hambourg, 1844.
    Atta Troll. Ein Sommernachtstraum (Atta Troll - Rêve d'une nuit d'été), 1847
    Romanzero, Hoffmann und Campe, Hambourg, 1851.
    Der Doktor Faust (Le docteur Faust), Hoffmann und Campe, Hambourg, 1851.
    Les Dieux en Exil, A. Lebègue, Bruxelles, 1853.
    Lutezia, 1854.
    Letzte Gedichte und Gedanken (Dernières pensées et poèmes), 1869 - posthume.
    Ecrits Juifs, Editions du Sandre.
    Lutèce, lettres sur la vie politique, artistique et sociale de France, précédé d'une présentation de Patricia Baudouin, La Fabrique, 2008

    Bibliographie
    Michael Werner et Jan-Christoph Hauschild, Heinrich Heine, une biographie, trad. de Stéphane Pesnel, Seuil 2001 (Voir critique ici )
    Gerhard Höhn, Heinrich Heine : un intellectuel moderne. Paris,Presses universitaires de France, 1994; 190 pages. ISBN : 2-13-045817-3.
    Marie-Ange Maillet, Heinrich Heine. Paris,Editions Belin 2006 (= Voix allemandes. Vol. 12), 223 pages, Euro 16,50
    Norbert Waszek, "L'excursion panthéiste dans l'Histoire de la religion et de la philosophie en Allemagne (1834/35) de Heinrich Heine". - In: Dieu et la nature. La question du panthéisme dans l'idéalisme allemand. Ed. par Christophe Bouton. Hildesheim, Olms, 2005 , pp. 159-178. ISBN 3-487-12834-9.
    Camille Mauclair, La vie humilié de Henri Heine", Le roman des grandes existences, n°32, Editions Plon 1930
    Heine le médiateur, Revue Romantisme n° 101, Paris, 2002, Armand Colin ]

    Poème
    Nouveau printemps, XIII, 1828
    Ah ! J'ai la nostalgie de larmes,
    De larmes d'amour, douces à souffrir,
    Et je crains que cette nostalgie
    Ne finisse par être exaucée.
    Ah ! La douce misère de l'amour
    Et de l'amour l'amer plaisir
    Se glissent à nouveau, tourments divins,
    Dans ma poitrine à peine guérie.

     

    Né le : 13 décembre 1797 à 03h30
    à : Düsseldorf (Allemagne)
    Soleil : 21°41' Sagittaire AS : 1°34' Scorpion
    Lune : 19°57' Balance MC : 12°18' Lion
    Dominantes : Scorpion, Verseau, Sagittaire
    Mars, Vénus, Neptune
    Maisons 1, 2, 3 / Eau, Air / Fixe
    Numérologie : chemin de vie 4
    Popularité : 6 624 clics, 9 261e homme, 14 714e célébrité

     


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  • Né le 14 décembre 1546 , Tycho Brahé, astronome, Capricorne ascendant Verseau

    Né un 14 décembre , Tycho Brahé

     

     


    Les Trajectoires des Planètes - Tycho Brahe... par sphere34

    14 décembre 1546 (cal. jul 2286081.911) (24 Dec 1546 cal. greg.)
    à 10:47
    Knutstorp, Denmark, 55n5846, 13e0805
    cf: Astrodatabank (RR:AA)

    On peut noter ce regroupement en Vierge: Lune 23°, Uranus 19° et ast 30Urania 15°50 en carré à son MC (son Everest personnel) 14°48 Sagittaire.

    http://www.astro.com/astro-databank/Brahe,_Tycho

    Son Soleil Capricorne à 2 degré du signe :

    TROIS ROSACES DANS UNE EGLISE GOTHIQUE, L'UN E DETRUITE VICTIME DE LA GUERRE


    Légende : rosace nord de notre dame de Paris

    Notre-Dame de Paris possède un immense trésor : ses trois grandes rosaces. Elles ont été construites au XIIIe siècle et sont de véritables prouesses techniques et artistiques. Les deux plus grandes font 13 mètres de diamètre. Pour voir leur achèvement, le Roi Saint Louis retarda de quelques mois son départ pour la deuxième croisade, c’était en 1270 et il ne devait pas en revenir.

     Elles représentent les fleurs du Paradis, semblable à des roses aux pétales de verre multicolores. Si chaque pétale coloré met l’autre en valeur, il ne s’agit pas seulement d’esthétique, mais aussi d’un sens spirituel : chaque homme est unique, mais les enfants de Dieu sont encore plus beaux quand ils se réunissent ! Ainsi, chaque médaillon représente un personnage : Prophètes, Saints, Anges, Rois, Scènes de la vie de Saints, travaux des chants, vertus… tous tournoyant sur ces immenses roues autour du médaillon central : deux roses y présentent la Vierge et l’Enfant-Jésus, l’autre, le Christ en majesté.


    Ce degré a pour objectif de montrer que "tout exercice violent du pouvoir anéantit inévitablement certaines valeurs nécessaire la cohésion et l'homogénéité collective, montrer les conséquences destructrices de la guerre ou des diverses forment d'affirmation autocratique du pouvoir. 

    La rosace symbolise la manière dont la lumière spirituelle pénètre la création humaine pour la transcender avec le soutien de couleurs variées et chatoyantes

    L'âme humaine prend les trois formes corporelle, emotionnelle et spirituelle qui ne peuvent vivre l'une sans l'autre en harmonie pour émaner l'amour inconditionnel   

    Un très bel exemple d'expression de ce symbole est le chemin de vie de Robert Redford, Lion , donc qui est particulierement concerné par le rayonnement du coeur, qui tant comme acteur que comme réalisateur s'est à tacher à jouer des roles ou creer des films revelant les côtés obscures des classes dirigeantes .

    Son premier film Milagro exprime fondamentalement cet aspect destructif du pouvoir à travers l'arrivée de promoteurs immobiliers prets à détruire la vie collective harmonieuse d'un village mexicain pour asseoir de force la dictature d'un centre touristique , plans déjoués grâce à la solidarité et le courage des villageois soutenus par les sorciers yaqui.

    Cet objectif de vie de RR donne toute sa puissance à Saturne , Maitresse du capricorne et de l'ascendant par sa proximité avec lui qui en maison 12  travaille à l'ouverture de la pensée collective .'28 Verseau

     

     

     

     

     

     

    Tycho Brahe

     
     Pour les articles homonymes, voir Brahe.

    Tycho Brahe écouter, né Tyge Ottesen Brahe 1 (14 décembre 154624 octobre 1601) est un astronome danois, issu d'une grande famille associée de longue date aux affaires du royaume. Sa région natale, la Scanie, fait maintenant partie de la Suède.

    Tycho Brahe marque une rupture dans l'histoire de l'astronomie, et plus généralement dans l'histoire des sciences. À une époque où prévaut encore le respect de la tradition et des anciens, il donne la priorité à l'observation, avec le souci constant de valider ses hypothèses au regard de celles-ci. Il prend grand soin de la fabrication et de la mise au point de ses instruments qui lui permettent de recueillir un nombre considérable de données. Bien qu'effectuées à l'œil nu, ces mesures sont, à leur meilleur, au moins dix fois plus précises que celles de ses prédécesseurs en Europe. Ainsi, ses observations de la supernova de 1572, le conduisent à remettre en cause l'immuabilité du monde supra-lunaire énoncée par Aristote, remise en cause confirmée par ses observations de la grande comète de 1577, dont il met en évidence qu'elle ne peut être un phénomène atmosphérique (sub-lunaire).

    Ses observations très précises des positions de la planète Mars jouent un rôle décisif dans la découverte par Johannes Kepler de la trajectoire des planètes et plus généralement des trois lois qui régissent le mouvement de celles-ci.

    Bien que grand admirateur de Nicolas Copernic, il ne se résout pas à abandonner le géocentrisme, et préfère mettre au point un système mixte, dit géo-héliocentrique : la Terre reste immobile au centre de l'univers, les autres planètes tournent autour du soleil, entraînées également par le mouvement de celui-ci autour de la Terre. Bien que ruiné conceptuellement par les découvertes de Kepler puis de Newton, le système sera soutenu tout au long du XVIIe siècle par les jésuites, qui y verront la seule façon de sauver l'immobilité de la Terre, conforme à la lettre des Écritures. Il sera définitivement éliminé par la découverte de l'aberration de la lumière qui met en évidence expérimentalement le mouvement annuel terrestre.

    Jeune homme, Tycho bénéficie d'une éducation ouverte aux sciences dans un système universitaire protestant, encore très influencé par les idées de Philipp Melanchthon. Il étudie d'abord à Copenhague, où il découvre en particulier l'astronomie, puis fréquente de longues années les universités protestantes allemandes.

    Grâce au soutien du roi Frédéric II de Danemark, Tycho Brahe bénéficie pendant une vingtaine d'années de l'usage de l’île de Ven et de confortables revenus pour mener à bien ses travaux. Il y fait construire le palais d'Uraniborg, qui est sa demeure, mais surtout un lieu d'études et un véritable centre de recherche avant l'heure, muni d'un observatoire, mais aussi d'un centre artisanal pour la confection des instruments, et d'une imprimerie pour diffuser ses travaux. Il y forme de nombreux étudiants et reçoit des visiteurs, en particulier scientifiques, de l'Europe entière.

    Après la mort de son protecteur et l'interrègne qui suit, Tycho finit par perdre le soutien du successeur de celui-ci, Christian IV, et choisit d'émigrer. Accueilli par l'empereur Rodolphe II, qui en fait son mathématicien impérial, il s'installe près de Prague. C'est là que Kepler le rejoint pour devenir près d'une année son assistant, et hériter, à la mort de l'astronome danois en 1601, des exceptionnelles observations de celui-ci.

    En français, le nom de l'astronome a été beaucoup orthographié Tycho-Brahé ou Tycho Brahé (phonétiquement plus conforme), cette dernière écriture est d'ailleurs toujours utilisée.

    Sommaire

    Biographie

    L'importance de Tycho Brahe dans l'histoire de l'astronomie a été longtemps diversement appréciée. À sa mort en 1601, il était le scientifique le plus célèbre d'Europe2. À la fin du XVIIIe siècle, Jean Sylvain Bailly ne voyait, depuis l'Antiquité, que Hipparque qui puisse lui être comparé3, sans méconnaître l'importance de Copernic que Bailly juge « plus grand comme philosophe que comme astronome ». Cependant Tycho a parfois été considéré comme un simple observateur, certes sans rival, mais n'exploitant pas lui-même ses observations, ses apports théoriques étaient souvent réduits à son système géo-héliocentrique, vu comme trop complaisant pour les préjugés religieux de l'époque4. Bien que le XIXe siècle ne l'ait pas oublié, ce n'est que dans la seconde moitié du XXe siècle que ce tableau a été largement complété et corrigé, et que Tycho a trouvé sa place, au premier rang, dans l'histoire de l'astronomie et dans l'histoire des sciences5. Ainsi il ouvre le second volume de l'histoire générale de l'astronomie de René Taton et Curtis Wilson, comme étant celui qui, par le primat qu'il donne aux observations, inaugure l'astronomie moderne, à l'égal au moins de Copernic, dont l'héliocentrisme était révolutionnaire, mais dont la pratique était restée celle de l'astronomie ancienne6.

    En ce qui concerne sa vie, les historiens bénéficient, outre leurs sources habituelles, de la biographie de Pierre Gassendi7, une des premières du genre, écrite moins de cinquante ans après la mort de l'astronome. On doit à Tycho lui-même une courte autobiographie, mais Gassendi put la compléter par d'autres sources, interrogeant entre autres des membres de sa famille8. En 1890 l'astronome et historien de l'astronomie John Louis Emil Dreyer publie une biographie9 qui a longtemps fait autorité, même si elle ne prend pas en compte une partie de ses propres travaux, publiés ultérieurement8. Dreyer est également le principal éditeur des œuvres complètes de Tycho Brahe publiées entre 1913 et 1929. Plus récemment la biographie de Victor Thoren publiée en 1990 est une somme tant sur la vie que sur l'œuvre de Tycho qui tient compte des derniers travaux publiés au moment de sa parution, y compris ceux en langues scandinaves10.

    De haute naissance

    Tycho Brahe naît en 1546 au château familial de Knudstrup, en Scanie, alors province danoise11. Il est le second des douze enfants (dont huit dépasseront la prime enfance) d’Otte Brahe (en) et de Beate Bille (en) et leur premier fils12. Son frère jumeau, auquel il écrira une ode plus tard, ne survit pas. Sa sœur Sophia, qui sera sa collaboratrice, naîtra dix ans plus tard. La famille Brahe comme la famille Bille sont toutes deux de haute et ancienne noblesse, et associées de près aux affaires du royaume. Ses deux grands-pères, ses quatre arrière-grand-pères sont ou ont tous été membres du Rigsraad (ou Riksråd), le conseil du royaume, qui, fort d'une vingtaine de membres, assiste le roi, voire le supplée à l'occasion13. Son père et ses oncles en font ou feront partie à leur tour, puis deux de ses frères cadets, Steen et Axel. Les Brahe sont propriétaires terriens et gens d'épée. Tôt convertis au protestantisme, ils ont participé à la prise de pouvoir du roi Christian III13, qui impose le luthéranisme au Danemark en 1536. Les Bille sont plutôt financiers et gens d'Église. La quasi-totalité des évêques du Danemark sont liés à leur famille, mais ils ont aussi fourni des hommes de guerre pour la défense du catholicisme12. Leur influence reste grande, malgré l'avènement de la Réforme, et l'alliance matrimoniale avec les Brahe est aussi, pour le père de Beate, une façon de maintenir celle-ci12.

    Très jeune, Tycho est enlevé à ses parents par son oncle Jorgen Brahe (en). L'évènement, dont les historiens jugent probable qu'il ait eu lieu dans sa deuxième année14, est mentionné dans son autobiographie sans autre détail ni explication. Il reste difficile à interpréter. Promesse non tenue d'Otte à son frère Jorgen ? Il s'avère que ce dernier, dont la femme n'a pas plus de vingt ans au moment de l'enlèvement, n'aura jamais d'enfant. Otte et Beate, qui ont eu à nouveau un fils, Steen, un an après la naissance de Tycho, ne paraissent pas avoir tenu rigueur de l'enlèvement à Jorgen, et celui-ci et sa femme Inger Oxe élèvent Tycho comme s'il était leur propre fils14, assurant son entretien et son éducation jusqu'à la disparition accidentelle de Jorgen en 1565. La famille Oxe est moins ancienne que celles des Brahe et des Bille, mais a déjà fourni plusieurs conseillers au Rigsraad. Inger est aussi la sœur de Peder Oxe (en), dont l'habileté en matière de finances et de diplomatie vont faire, en dehors d'une période de huit ans d'exil, l'homme d'État danois le plus influent de l'époque.

    C'est sous l'influence d'Inger Oxe, que l'éducation du jeune Tycho Brahe va s'avérer très différente de celle de ses frères15.

    Enfance et études au Danemark

    On a peu de détails sur les années d'enfance du jeune Tyge Brahe. Son oncle est établi dans le manoir familial de Tostrup (en), à l'est de la Scanie, mais il administre aussi successivement diverses places-fortes, et il est probable que son neveu le suive lors de ses déplacements. En 1552, il est nommé gouverneur du château de Vordingborg et des terres qui en dépendent par le roi Christian III, puis la reine mère Sophie (veuve de Frédéric Ier et belle-mère du roi Christian III) le nomme en 1555 responsable du château de Nykøbing voisin, ce qui met Jorgen à la tête d'un ensemble de fiefs considérable. Le roi et sa belle-mère ne s'entendent pas et en 1558 Jorgen perd cependant la gouvernance de Vordingborg, un évènement également lié à la disgrâce de son beau-frère Peder Oxe, qui se voit confisquer ses biens et part en exil la même année pour huit ans16.

    Il est donc probable que la vie de cour seigneuriale, avec de fréquents déplacements, soit celle de Tycho jusqu'à ses sept ans, âge auquel on sait qu'il entame des études élémentaires17. Depuis au moins deux siècles, celles-ci ont lieu traditionnellement pour les jeunes nobles dans l'école attachée à la cathédrale d'une ville épiscopale, ceux-ci étant logés chez l'évêque ou un religieux important. La Réforme n'a guère changé cette tradition, à la différence que les théologiens luthériens, originaires des classes moyennes, ont pris la place des évêques qui étaient nobles, et qu'ils ont importé un autre mode de vie, inspiré de celui qu'ils ont connu lors de leurs études dans les universités allemandes en particulier Wittemberg. Tycho rejoint vraisemblablement l'école de la cathédrale de Vordingborg, à l'instar de ses deux frères puinés Steen et Axel (on sait qu'ils étaient inscrit à celle d'Aalborg, centre du fief gouverné par leur père Otto). Il y suit des enseignements de langue et grammaire latine, de religion, de chant, et probablement de mathématiques élémentaires18.

    Le 19 avril 155919, Tycho rejoint l’université de Copenhague pour y parfaire son éducation classique, entre autres dans les trois arts du trivium médiéval, grammaire, logique et rhétorique, considérés à l'époque comme utiles pour une carrière politique. Il y suit également les enseignements du quadrivium, les quatre sciences mathématiques classiques, arithmétique, géométrie, musique et astronomie. Celles-ci ont été remises à l'honneur par le théologien protestant Philipp Melanchthon, disciple et ami de Martin Luther et son principal second. Ses idées ont eu une grande influence sur l'enseignement des universités luthériennes, et donc à Copenhague20. Dans ce contexte, l'intérêt particulier que va manifester Tycho pour l'astronomie n'est pas forcément encore exceptionnel. Tycho acquiert les livres que le professeur de mathématiques de l'université utilise pour son enseignement, d'abord le traité de la sphère (de sphaera mundi) de Johannes de Sacrobosco, puis l'année suivante la Cosmographie (Cosmographia) de Peter Apian, et la trigonométrie (De triangulis omnimodus) de Regiomontanus. Ces ouvrages portent l'inscription « Tycho Brahe, Anno 1561 », première occurrence connue de la forme latine de son prénom21. Tycho se procure aussi les éphémérides de Joannes Stadius fondées sur les Tables pruténiques22 (qui elles-mêmes s'appuient sur les travaux de Copernic). Une éclipse partielle de soleil a lieu à Copenhague le 21 août 1560. Trop peu spectaculaire pour avoir été remarquée par le jeune Tycho sans qu'elle lui ait été indiquée, elle n'est pas forcément à l'origine de son intérêt pour l'astronomie, ainsi que le présente Gassendi23. Toujours est-il que c'est à Copenhague que Tycho apprend que les évènements astronomiques ont des régularités qui permettent de les prévoir, qu'il commence d'explorer la littérature astronomique, mais aussi astrologique, et plus généralement à s'ouvrir à un univers intellectuel bien différent de celui des Brahe23.

    Formation dans les universités allemandes

    À l'âge de quinze ans, Tycho doit parfaire son éducation à l'étranger. Pour ses frères cela signifiera servir comme écuyer dans des cours allemandes, mais Tycho va suivre la voie de Peder Oxe et fréquenter les universités germaniques, au cours de trois voyages successifs, qui vont s'étaler sur plus de neuf ans, de 1561 à 157024.

    Pour sa famille il s'agit de lui donner la formation qui lui permettra de tenir son rang au service du royaume. Mais dès la fin du premier voyage, sa vocation pour les sciences s'affirme, et en particulier pour l'astronomie.

    Ses voyages lui permettent également de rencontrer nombre d'humanistes scientifiques ou intéressés par les sciences. Il sympathise avec certains d'entre eux avec qui il restera en correspondance.

    Leipzig et la naissance de sa vocation

     
    Diverses utilisations d'un bâton de Jacob (plus petit et moins perfectionné que celui qu'acquiert Tycho en 1564), dont un usage astronomique au premier plan ; gravure extraite de l'Introductio geographica de Petrus Apianus, 1532.

    Tycho part en 1561 accompagné d'un tuteur de quatre ans plus âgé, le futur historien Anders Sørensen Vedel (en), qui est chargé de veiller à son éducation, et dont il conservera l'amitié tout au long de sa vie25. Leur destination est l'université de Leipzig, où ils vont rester trois ans. Tycho y suit les études classiques prévues par sa famille, mais se procure et étudie en secret livres, éphémérides et instruments d'astronomie.

    Il commence à observer le mouvement des planètes, armé d'un globe céleste « pas plus gros que le poing » sur lequel il reporte les alignements entre la planète visée et deux étoiles qu'il a repérées à l'aide d'une simple ficelle tendue. Cet attirail rudimentaire suffit au jeune apprenti astronome de seize ans pour mettre en évidence des différences importantes avec les positions prévues par les éphémérides, qu'elles soient fondées sur les Tables alphonsines qui utilisent le système de Ptolémée, ou sur les Tables pruténiques qui utilisent le système de Copernic (même si ces dernières apparaissent légèrement supérieures)26.

    En 1563, il s'est procuré un nouvel instrument, un grand compas qui lui permet de mesurer par visée l'écart angulaire de deux astres, et inaugure en août de la même année son premier journal d'observations par le rapprochement des planètes Jupiter et Saturne dont la conjonction, un phénomène qui se produit tous les vingt ans27, a lieu le 17 août 156328. Là encore il ne peut que constater une erreur de près d'un mois pour les Tables alphonsines, et qui est encore de plusieurs jours pour les Tables pruténiques29. Selon ce que Tycho déclarera plus tard, c'est dès cette époque qu'il décide d'améliorer cet état de fait, en particulier en accumulant les observations27.

    Tycho s'est également procuré un livre d'astrologie de Johannes Garcaeus (de), et commence la même année à s'entraîner à la rédaction d'horoscopes.

    En 1564, il a dix-huit ans, et Vedel ne peut plus guère l'astreindre à se consacrer aux études prévues. Il a rencontré Bartholomäus Scultetus (de), auprès de qui il approfondit ses connaissances en astronomie, mais apprend aussi la cartographie et la géographie30… Il se procure son premier instrument astronomique professionnel, un radius astronomicus (ou bâton de Jacob) d'un mètre de long conçu selon les plans de Gemma Frisius par le neveu de celui-ci, Gualter Arscenius30. L'instrument de bois et de laiton est suffisamment encombrant et onéreux pour n'avoir pu passer inaperçu aux yeux de Vedel : Tycho s'affirme et ne dissimule plus son intention de se consacrer à l'astronomie31.

    Au printemps 1565, Tycho et son tuteur décident de rentrer au Danemark. La guerre avec la Suède, qui a éclaté en 1563 et va durer sept ans, ne semble pas les avoir gênés, mais elle ne sera pas sans conséquences pour Tycho. Son oncle et père adoptif Jorgen, après avoir capturé lors d'une bataille navale incertaine l'amiral de la flotte suédoise et son vaisseau, a été nommé vice-amiral de la flotte danoise. Mais en 1565, lors d'un retour au port, il décède des suites d'un plongeon dans les eaux de Copenhague, en compagnie de son roi (qui, lui, en réchappe). Il aurait tenté de repêcher Frédéric II tombé à l'eau alors qu'ils revenaient tous deux d'une taverne32. Jorgen n'a pas eu le temps, comme il le projetait, de faire de Tycho son unique héritier. La fortune et les terres de Jorgen seront gérées en usufruit par sa femme Inger Oxe qui vivra jusqu'en 1591, mais Tycho passe, jusqu'à sa majorité, sous la responsabilité de ses parents naturels33. Tycho perd également son grand-père maternel qui meurt alors qu'il commande la défense de la forteresse de Bahus32. Tycho reste près d'un an au Danemark, le temps qu'il lui faut pour convaincre son soldat de père de le laisser poursuivre ses études, alors que la guerre offre tant d'opportunités à quelqu'un de sa classe sociale34.

    Rostock et perte du nez

    En 1566, Tycho retourne sur le continent pour passer quelques mois à l'université de Wittenberg, berceau du Luthéranisme, où il retrouve Vedel et probablement Sculetus. Chassé de la ville par une épidémie, il se replie sur l'université de Rostock, fréquentée comme celle de Wittenberg par de nombreux Danois. Là il observe le 28 octobre une éclipse de Lune, et rend publique son interprétation astrologique : l'événement annonce la mort du Sultan de Turquie Soliman le Magnifique. Malheureusement pour Tycho, il s'avère que, si Soliman est bien décédé, c'était quelques semaines avant l'éclipse35. Les moqueries n'ont pas dû manquer, et auraient pu, selon Thoren, être la cause d'une dispute avec un cousin éloigné, Manderup Parsberg – mais les historiens en sont réduits aux hypothèses sur l'origine de celle-ci. Toujours est-il que l'affaire se termine en duel. Ceux-ci sont courants à l'époque entre jeunes nobles et peuvent se terminer tragiquement. L'affaire ne sera pas aussi grave pour Tycho, mais il s'en faut de très peu : son cousin lui tranche l'arête du nez, et si Tycho survit à la blessure, il en reste défiguré à vie36. Il portera plus tard un nez postiche, que l'on distingue sur certains de ses portraits, et qui aurait été constitué d'or et d'argent, mais ce ne fut relaté qu'après sa mort (et rapporté par Gassendi).

    Lors de l'exhumation du corps de Tycho en 1901, on a trouvé des traces de cuivre à l'emplacement du nez, ce qui n'est pas forcément incompatible avec la légende, Tycho ayant pu posséder plusieurs prothèses37,38.

    Il est possible que sa blessure soit à l'origine de son intérêt ultérieur pour la médecine, et pour l'alchimie. À Rostock, il a pu suivre dès cette époque les enseignements de deux représentants de la nouvelle approche empiriste de la médecine, Heinrich Brucaeus (de) et Levinus Battus (de), d'autant que tous deux s'intéressent également à l'astronomie. Si Brucaeus, qui étudie l'anatomie, est très hostile à l'astrologie, ce n'est pas le cas de Battus, adepte de Paracelse et de sa vision globale de l'homme dans l'univers, qui va également beaucoup intéresser Tycho39.

    Augsbourg et premières constructions d'instruments

     
    À Augsbourg en 1569 Tycho conçoit et fait fabriquer pour la première fois un instrument astronomique, un grand compas, ou demi-sextant (ouverture de 30 degrés), dont les branches mesurent 1,5 mètre de long, et qui est reproduit vingt-cinq ans plus tard dans l'Astronomiae Instauratae Mechanica40. L'instrument de bois et cuivre (pour l'arc) est relativement léger. Il en fera cadeau à Paul Hainzel à son départ d'Augsbourg, mais fera construire un instrument similaire deux ans plus tard à Herrevad, avec cette fois deux arcs de cuivre interchangeables de 30 et 60 degrés, soit à la fois demi-sextant et sextant41, qu'il adaptera pour observer la « nouvelle étoile » (supernova de 1572).

    Courant 1567, Tycho retourne au Danemark. Peder Oxe est rentré en grâce l'année précédente. Il va améliorer de façon spectaculaire les finances du royaume et faire la paix (en 1570) avec la Suède. Mais à nouveau Tycho ne profite pas des opportunités que lui apporte le soutien de son oncle par adoption et, en dépit de ce qu'en pense sa famille, préfère retourner à la toute fin 1567 poursuivre ses études à Rostock42 où il loge quelque temps chez Levinus Battus et se consacre (très probablement) à la médecine et l'alchimie43. Il n'y reste cependant que cinq mois, et mène alors quelque temps une vie itinérante. Il s'attarde un peu à Bâle où il rencontre le jeune Hugo Blotius (de) avec qui il tente la construction de quadrants, passe à Freiburg où il admire les modèles astronomiques de Erasmus Oswald Schreckenfuchs (en), est reçu chez Cyprianus Leovitius (en) (dont il a apprécié les éphémérides) à Lauingen, rencontre Philipp Apian (en) (le fils de Peter) à Ingolstadt… Mais c'est à Augsbourg qu'il finit par se fixer au printemps 1569, et va mettre au point ses premiers instruments astronomiques44.

     
    Le grand quadrant, d'un rayon de 5,5 mètres, construit chez Paul Hainzel (de) sur les plans de Tycho à Augsbourg en 1570 (reproduit dans l'Astronomiae Instauratae Mechanica) ; il attire l'attention de Pierre de La Ramée45.

    Comme toutes les villes de cette importance, Augsbourg possède son cercle d'humanistes qui accueille Tycho. Il sympathise et restera longtemps en correspondance avec certains d'entre eux comme l'érudit Hieronymus Wolf, le bourgmestre Paul Hainzel (de) qui finance la construction de son gigantesque quadrant, le professeur au lycée d'Augsbourg Johannes Major. Mais le jeune danois trouve aussi à Augsbourg un artisan extrêmement capable, Christoph Schissler, qui lui permet de réaliser les instruments qu'il conçoit46.

    Avec l'aide et le soutien financier de Paul Hainzel, Tycho fait construire à Augsbourg début 1570 un quadrant d'un rayon de 5,5 mètres, la taille qu'il estime alors nécessaire pour atteindre la précision d'une minute d'arc. Il l'utilise pour quelques observations reportées dans son journal. L'instrument restera le plus grand de sa production, et attire sur son créateur l'attention du plus célèbre philosophe de l'époque, Pierre de La Ramée, arrivé à Augsbourg en avril 1570. Celui-ci citera dans ses œuvres l'instrument du jeune danois « Bracheus ».

    La Ramée est un empiriste convaincu, très hostile à l'aristotélicisme de ses contemporains, et qui promeut dans ses écrits une science sans aucune hypothèse, reposant uniquement sur l'observation47. Comme il l'a proposé à Rheticus, il « suffirait » d'établir des éphémérides sur la durée de la Grande Année, celle au bout de laquelle l'univers est censé retrouver la même configuration, et on pourrait alors oublier les hypothèses héliocentrique et géocentrique, les modèles mathématiques, leurs épicycles, excentriques et autres équants48.

    Tycho discute avec La Ramée de la réforme radicale de l'astronomie que propose ce dernier. S'ils sont d'accord sur le primat à l'observation, Tycho n'accepte pas l'abandon des hypothèses, et compare l'astronomie à la géométrie où des axiomes sont nécessaires, même s'il accepte que ces hypothèses puissent évoluer (du temps de Tycho le dogme des astronomes magnifié par Copernic est celui du mouvement circulaire uniforme : le mouvement des corps célestes doit se décomposer à partir de celui-ci). Il juge aussi nécessaire la conception d'un cosmos harmonieux et ordonné, telle que l'a mise en avant Melanchthon. Tycho n'adoptera pas les conceptions de La Ramée, et reprochera au philosophe de ne pas connaître la pratique de l'astronomie47.

    Fin mai 1570, Tycho peut-être alerté par de mauvaises nouvelles à propos de la santé de son père, quitte Augsbourg pour retourner au Danemark. Il arrive probablement début décembre 1570 auprès d'Otte Brahe au château d'Helsingborg. Celui-ci meurt le 9 mai 157149. Bien qu'il ait laissé ses affaires en bon ordre, les héritiers sont nombreux et la complexe succession ne sera réglée que courant 1574. Elle fait de Tycho un homme financièrement indépendant, même s'il ne dispose pas des revenus qu'il aurait pu espérer s'il avait été l'héritier de son oncle Jorge, comme celui-ci l'avait envisagé avant sa disparition50.

     
    Le sextant avec lequel Tycho Brahe en 1572 observe la « nouvelle étoile », dans la constellation de Cassiopée. Tycho l'a fait construire à Herrevad sur le modèle de son demi-sextant d’Augsbourg. Il décrit dans cette gravure de l'Astronomiae Instauratae Mechanica la façon dont il l'a adapté et monté horizontalement, se servant d'une fenêtre orientée au nord51.

    Installation au Danemark

    Herrevad

    Peu après la mort de son père, Tycho s'installe chez son oncle maternel Steen Bille, avec lequel il a sympathisé, et qui l'accueille dans son domaine, l'ancienne abbaye de Herrevad, à quelques kilomètres du château familial52. Steen Bille est un érudit humaniste, très intéressé par l'alchimie53, et Tycho va installer son propre laboratoire sur le domaine54.

    C'est également vers cette époque qu'il rencontre Kirsten Jørgensdatter, qui va devenir son épouse et la mère de ses enfants, et avec qui il a pu s'installer à Herrevad. Les historiens en sont réduit aux hypothèses sur les origines de celle-ci, peut-être fille d'un pasteur des environs de Knudstrup. Une chose certaine est qu'elle n'est pas noble, ce qui interdit un mariage officiel avec Tycho55. À l'époque cependant, Tycho peut invoquer l'ancien droit danois qui accorde un statut d'épouse à une femme qui vit maritalement suffisamment longtemps avec un homme. La chose n'est d'ailleurs pas exceptionnelle55, cependant Tycho se prive ainsi de l'alliance entre grandes familles que représente un mariage dans son milieu, et se marginalise ostensiblement parmi les gens de son rang56.

    Selon ses propres dires, Tycho consacre alors la plupart de son temps à l'alchimie53. C'est cependant à Herrevad que, le 11 novembre 1572, Tycho fait sa première observation d'importance, celle qui lance réellement sa carrière d'astronome : une « nouvelle étoile » (nova stella) — son éclat dépasse celui de Sirius, de Vega et même de Vénus — est apparue dans la constellation de Cassiopée57. Les astronomes du XXe siècle ont pu l'identifier à partir des observations de Tycho et conclure qu'il s'agissait de ce que l'on appelle aujourd'hui une supernova de type I58, qu'ils nomment SN 1572. Elle restera observable jusque mars 1574.

    Grâce aux instruments dont il dispose, Tycho établit rapidement que la « nouvelle étoile » est immobile vis-à-vis des étoiles qui l'environnent57. Il ne peut s'agir d'une planète, ni d'une comète, et l'absence de parallaxe diurne observable, montre que l'objet, est forcément au-delà de la lune, ce qui détruit la conception aristotélicienne alors couramment admise d'une division des cieux en un monde sub-lunaire soumis aux changements et un monde supra-lunaire immuable59.

    Ces conclusions révolutionnaires sont en évidence dans un court traité, De Nova Stella, qu'il fait publier l'année suivante à l'instigation de Peder Oxe (en). L'activité à Herrevad intéresse en effet le roi et son Grand Intendant. Un chapitre du traité est dédié aux aspects astrologiques et à ses conséquences politiques60. Le traité n'a probablement pas eu un grand écho public, vu sa faible diffusion, mais Tycho le fait parvenir à ses amis, lettrés et hommes de science, à travers toute l'Europe61.

    En septembre 1574, il donne une conférence à l’université de Copenhague qui est suivie de plusieurs cours où il expose la théorie de Copernic. Peder Jakobsen Flemløse, qui va devenir un de ses plus fidèles assistants, fait partie de ses étudiants62.

    Courant 1575 il laisse cependant son enseignement pour un nouveau voyage en Allemagne et en Italie. Il ne s'agit plus que d'un simple voyage d'études. Tycho a le soutien de Frédéric II et il semble que celui-ci l'ait missionné pour attirer au Danemark des artistes, des artisans et des ingénieurs. D'autre part Tycho, maintenant autonome financièrement avec le règlement de la succession de son père, projette d'émigrer pour s'établir à Bâle, ville au carrefour de l'Allemagne de la France et de l'Italie63.

    À son retour fin 1575, son souverain le reçoit et paraît pleinement satisfait, mais la récompense qu'il propose à Tycho, un fief royal comme c'est l'usage pour quelqu'un du rang du jeune danois, n'intéresse pas ce dernier63.

    Début 1576, le roi, mis au courant du projet d'émigration de Tycho, propose à celui-ci l'île de Ven et de considérables moyens pour mener à bien ses travaux scientifiques64. L'offre est exceptionnelle et Tycho ne peut la refuser. Il va pouvoir établir sur l'île un véritable centre de recherches qui devient célèbre dans l'Europe entière : Uraniborg.

    Uraniborg : un centre de recherche dédié à l'astronomie

     
    Le grand quadrant mural d'Uraniborg, gravure, Astronomiae Instauratae Mechanica.
    Article détaillé : Uraniborg.

    Tycho fait construire Uraniborg (« palais d’Uranie » ou « palais des Cieux », Uranie étant la muse de l’Astronomie), dont la première pierre est posée en septembre 1576, et qui devient le plus important observatoire d’Europe. Il détient une autorité suprême sur le domaine et perçoit des revenus provenant du travail des habitants de l’île. Il fait également construire un palais dont les travaux sont financés par le roi et durent quatre années, de 1576 à 1580. Il s’agit d’un édifice luxueux qui comprend un atelier de construction d’instruments pour l’astronomie, une imprimerie destinée à publier ses travaux, un laboratoire d’alchimie.

    Uraniborg devient rapidement un centre scientifique important et réputé, qui attire les étudiants et les astronomes de toute l’Europe. Tycho Brahe est très méticuleux et conserve toutes les données de ses observations, ce qui lui permet d’établir le catalogue d’étoiles le plus complet et le plus précis de l’époque. Il est considéré par ses collègues et contemporains comme le plus exact des observateurs. Toutes ses observations sont faites avant l’invention du télescope et de la lunette astronomique. C'est là aussi que Tycho Brahe met au point son système du monde qui est comme une sorte de conciliation entre le système de Ptolémée et celui de Copernic65.

    En 1577, il commence ses observations et le 13 novembre de la même année, il fait la découverte de la comète qui est à la base de son second ouvrage sur les mouvements66 De Mundi atherei recentioribus Phoenomenus Progymnasmatum publié en 158767. Il fait construire en 1584 un observatoire astronomique enterré qu’il appelle Stjerneborg (palais des étoiles). Celui-ci comporte des chambres souterraines dans lesquelles sont installés des instruments et dont les toits, ou coupoles, dépassent du sol.

    Fin de vie

     
    Portrait de Tycho Brahe, gravure extraite de l'édition originale de son Astronomiae Instauratae Mechanica (1598)
     
    Pierre tombale de Tycho Brahe

    En 1588, Tycho Brahe, à la mort du roi Frédéric II, perd ses mécènes. Comme il était un piètre administrateur, plein de dureté (profitant du système de corvée) pour les habitants de l'île dont il monopolisait les ressources, il perd le soutien du roi Christian IV ainsi que la pension que le roi précédent lui avait octroyée. En 1597, à la suite de la destruction de son domaine par ses détracteurs, il prend tous ses biens et fait équiper un bateau pour lui, sa femme, ses enfants et ses quelques disciples fidèles, puis quitte l'île de Ven68. Il voyage pendant quelques années, puis, en 1599, s’installe dans le château de Benateck près de Prague où il travaille en tant que mathématicien Impérial de la cour de l'empereur Rodolphe II. Il meurt dans la ville de Prague en 1601. Sur son lit de mort il délire, mais dans ses moments de répit dit à Kepler : « Ne frustra vixisse videar ! » (débrouille-toi pour que je ne paraisse pas avoir vécu en vain !), car il s'est rendu compte qu'il n'avait réalisé que des Progymnasmata (travaux préliminaires). Kepler répondra à ce dernier vœu en publiant Astronomiae instauratae progymnasmata dès 160269. Ses instruments y furent conservés un long moment, mais seront finalement perdus.

    Il serait mort à la suite d'un calcul ou d’une septicémie, ce qui pourrait avoir été provoqué par le fait de s’être retenu trop longtemps d’uriner pendant un trajet de plusieurs heures en carrosse avec l’empereur Rodolphe II ou un long repas à la Cour impériale de Prague70. Sa mort inspira une expression tchèque : « Je ne veux pas mourir comme Tycho Brahe », en parlant d'une envie pressante. Il est aussi possible que Tycho Brahe ait été empoisonné, des rumeurs apparaissant à ce sujet dès sa mort71 (voir plus bas). Après la mort de Tycho Brahe, Rodolphe II acheta ses instruments pour les faire enfermer à l’hôtel de Curzt à l'abri des convoitises.

    Comme la plupart des astronomes avant lui, Tycho Brahe croyait en l'astrologie72. Il calcula d'ailleurs lui-même son propre thème astral : « Tycho Brahe, né le 14 décembre 1546 à 10 h 47 de Greenwich à Scania (Danemark). Soleil en 2°07 Capricorne, AS en 16°38 Verseau, Lune en 23°11 Vierge, MC en 15°19 Sagittaire. »

    Il est enterré dans l'église de Notre-Dame de Týn, près de l'horloge astronomique à Prague.

    L’astéroïde (1677) Tycho Brahe a été nommé en son honneur, de même qu'un cratère lunaire et qu'un cratère martien.

    Principaux travaux

    Supernova

    Article détaillé : SN 1572.

    SN 1572 (ou Nova de Tycho) est une supernova survenue dans la constellation de Cassiopée, et l’une des rares à avoir été visible à l’œil nu.

    Elle fut observée le 11 novembre 1572 par Tycho Brahe, depuis l'Abbaye de Herrevad73,74, alors qu’elle était plus brillante que Vénus, avec une magnitude apparente de -4. Elle cessa d'être visible à partir de mars 157475.

    En fait, il semble que Brahe ne soit pas réellement le premier à l’avoir observée, elle aurait été vue par Wolfgang Schuler dès le 6 novembre 1572, par John Dee et son disciple Thomas Digges, puis par l’astronome italien Francesco Maurolico. Mais Brahe est le premier à l’avoir décrite et étudiée en détail.

    Dans un premier temps, Tycho Brahe a fait remarquer que l’objet n’a pas de parallaxe diurne dans le contexte des étoiles fixes d’arrière-plan. Ce qui implique qu’il se trouvait forcément plus loin que la Lune et les planètes, qui elles, affichent de telles parallaxes. Ensuite, il constate que, pendant plusieurs mois, l’objet n’a pas modifié sa position par rapport aux étoiles fixes, comme le font les planètes. Cela lui inspire la conclusion que le nouvel objet céleste n’était pas une planète, mais une étoile fixe dans le domaine stellaire, au-delà de toutes les planètes.

    Il publia à ce sujet un petit livre appelé De Stella Nova, De la nouvelle étoile (1573). Nous savons aujourd'hui que cette supernova se trouve à 7 500 années-lumière de la Terre.

    L’apparition de la supernova de 1572 est l’un des deux ou trois événements les plus importants de l’histoire de l’astronomie. La « nouvelle étoile » a contribué à briser les anciennes représentations du ciel, et à déclencher une révolution en astronomie. Cette découverte a permis de réaliser de meilleures classifications astrométriques cataloguées, et a rendu nécessaire l'utilisation d'instruments d'observation astronomique plus précis. La Supernova de 1572 est souvent appelée « la supernova Tycho », en raison du vaste travail que Tycho Brahe avait accompli à son sujet.

    La grande comète de 1577

     
    Illustration de la Grande comète de 1577 vue de Prague
    Article détaillé : Grande comète de 1577.

    En 1577, Tycho ne dispose pas encore de ses meilleurs instruments, mais il acquiert en début d'année sa première horloge qui donne l'heure à la seconde, et, après un essai infructueux, fait construire un quadrant astronomique qui lui donne satisfaction76,77.

    Un soir de novembre, il remarque pour la première fois une nouvelle étoile qui se révèle être la comète qu'il attendait de pouvoir observer depuis longtemps76. La grande comète de 1577 (C/1577 V1) passe près de la Terre cette année-là, et elle est remarquée dans l’Europe entière.

    L'observation de celle-ci n'est pas simple. Elle est proche du Soleil et, à son apparition, n'est visible qu'une heure après le coucher de celui-ci78. Tycho va pouvoir l'observer jusqu'en janvier de l'année suivante. Il cherche à calculer sa parallaxe diurne, en reconstituant le mouvement apparent de la comète, et en le comparant avec celui de la Lune. Il finit par démontrer que la parallaxe diurne est insignifiante, et en donne une majoration qui la relègue forcément au-delà de la Lune, au moins quatre fois plus loin.

    C'est un résultat essentiel : il fait de la comète un corps céleste contrairement à ce qu'Aristote79,80 avait théorisé dans Les Météorologiques. Pour celui-ci les comètes sont des phénomènes atmosphériques qui se forment en dessous de la Lune81. En observateur neutre, Tycho examina toutes les données recueillies ainsi que les siennes propres. Pour lui, le résultat était clair : la comète devait décrire une orbite autour du Soleil « bien au-delà de la Lune », recoupant celles des planètes. Il en tira la conséquence que les planètes ne reposaient pas sur des sphères solides transparentes (les fameuses « sphères de cristal » d'Aristote) que Georg von Purbach avait rétablies dans sa représentation de la sphère céleste82. Bien qu’il eût conservé le géocentrisme, il remit en question deux points importants de modèles antiques auxquels certains de ses contemporains étaient encore attachés : la « solidité » des sphères et l'immuabilité de l'espace supra-lunaire.

    Instruments

     
    L'une des sphère armillaire de Tycho Brahe (Astronomiae instauratae mechanica)

    Lors de la conjonction de Jupiter et de Saturne en 1563, Tycho Brahe s'était rendu compte que la précision des tables astronomiques disponibles à son époque était insuffisante. Convaincu que celles-ci devaient être améliorées, il s’investit dans le perfectionnement et la création d’instruments de mesure. C’est avec l’arbalestrille qu’il fit ses premières mesures avec une précision limitée. Pour affiner celles-ci, il inventa une sorte de sextant, dont l’ouverture se fait sur soixante degrés (d’où son nom). Cette invention lui permit en 1572 de mesurer la position de la supernova située dans la constellation de Cassiopée. Plus tard, en 1581, il fit construire un sextant de un mètre cinquante monté sur un pivot sphérique83.

    Tycho améliora ou inventa une douzaine d’instruments différents dont certains, avant leur perfectionnement et leur usage en astronomie, furent d’abord utilisés dans la navigation maritime. L’un des plus connus était le quadrant mural d’un rayon de deux mètres avec lequel il était possible de mesurer une déclinaison à dix secondes d’arc près.

    Il fit également construire des sphères armillaires dont l’une avait un diamètre de près de trois mètres. Celle-ci servait à mesurer les coordonnées des étoiles dans le ciel le plus précisément possible et à se faire une meilleure représentation du mouvement des corps célestes observés.

    Tycho Brahe préfigura la fin de la recherche observationnelle du ciel sans l’aide de la lentille, qui lui permettra un peu plus tard de faire un bond en avant grâce à la lunette astronomique de Galilée et le télescope à miroir concave de Isaac Newton. Sa vigilance et sa persévérance lui permirent de réaliser des mesures précises au moyen de la mise au point d’instruments et de nombreuses conversions utilisant la trigonométrie sphérique. Il est reconnu comme un scientifique de premier plan pour la précision de ses mesures astronomiques pour l’époque et son catalogue d’étoiles que Johannes Kepler reprendra plus tard pour le compléter.

    Modèle géo-héliocentrique

     
    Dans ce modèle géo-héliocentrique de Tycho Brahe, les objets célestes sur les orbites en bleu (Lune et Soleil) tournent autour de la Terre. Les objets sur les orbites en orange (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne) tournent autour du Soleil. À la périphérie se trouvent les étoiles.

    Tycho se donnait une discipline d’observation quotidienne ; il a formé toute une génération d’astronomes, leur inculquant l’art de l'observation et a déduit de celles qu'il effectua un système, dit « de Tycho Brahe », élaboré à partir de la théorie géocentrique de Ptolémée (vers 90 - vers 168), de la théorie mixte d'Héraclide du Pont84 (IVe siècle av. J.-C.), pour qui le Soleil orbite autour de la Terre, tandis que les cinq planètes tournent autour du Soleil85, et de la théorie héliocentrique de Copernic. Dans la théorie de Tycho Brahe, le Soleil et la Lune tournent autour de la Terre immobile, tandis que Mars, Mercure, Vénus, Jupiter et Saturne tournent autour du Soleil.

    Le système de Copernic (1473 - 1543) est déclaré contraire à la Bible par l’Église en 1616. Le système de Tycho Brahe fut adopté par les jésuites.

    Kepler ne parvint pas à convaincre Tycho d’adopter le modèle héliocentrique du système solaire. Brahe semble ne pas avoir eu d’objection de principe, mais s’y être opposé pour des raisons relatives aux observations. En effet, il considérait que si la Terre orbitait annuellement autour du Soleil, il devrait y avoir une parallaxe stellaire observable sur une période de six mois, au cours de laquelle l’angle d’orientation d’une étoile changerait, ce qui n’était pas perceptible. Reprenant les thèses de Brahe lors du procès de Galilée, l’inquisiteur saint Robert Bellarmin objecta que, si la Terre se mouvait, on devait observer une parallaxe. Mais aucune parallaxe n’ayant été mesurée, ce fait devenait un argument contre l’héliocentrisme. Galilée répondit que les étoiles étaient trop lointaines pour que la parallaxe puisse être vue et mesurée avec les instruments d’alors. Dans les années qui ont suivi, Galilée, par son observation sur les phases de Vénus en 1610, invalida le système ptoléméen. Le système de Brahe devint alors le principal concurrent de celui de Copernic. L’Église catholique finit par abandonner le système géocentrique de Ptolémée, au profit de celui de Tycho Brahe, plus conforme aux observations.

    C’est au cours de l’année 1729 que James Bradley réussit à prouver l’automouvement de la Terre par rapport aux étoiles fixes, selon sa démonstration expérimentale de l’aberration stellaire. Bradley obtint un déplacement maximal de l’aberration de l’ordre de vingt secondes d'arc, une valeur très petite qui ne pouvait être constatée par des instruments conçus avant le début du XVIIe siècle. Ces nouvelles observations conduisirent à l'élimination du système de Tycho Brahe. Quant aux parallaxes, elles ne furent observées qu'un siècle plus tard par Friedrich Wilhelm Bessel en 1828.

    Malgré son erreur, Tycho se classe dans un mode de pensée basé sur l’observation et l’expérimentation du monde, comme ce sera le cas aussi pour Kepler ou Galilée. Il s’oppose de ce fait à un mode de pensée fondé sur le choix de systèmes seulement théoriques, comme celui d'Aristote, qui influença pourtant la recherche astronomique pendant des siècles ou comme celui de Copernic, qui, à plusieurs égards, resta fermement ancré dans la tradition des Anciens86.

    L'astronome

     
    Tycho Brahe et Johannes Kepler.

    Tycho a été le dernier des astronomes de l’ère précédant l’invention de la Lunette astronomique et du télescope. Alors qu’il avait dix-sept ans, lors d’une conjonction de Jupiter avec Saturne, Tycho se rendit compte que toutes les tables astronomiques ne concordaient pas et qu'il était quasiment impossible de faire une quelconque prévision. Ce fait eut une très grande influence sur le projet de sa vie. Il s’attacha sa vie durant à y remédier. Par ses observations, il recueillit une montagne de données qui le conduisirent à cartographier le ciel et produire des données fiables qui permirent à Kepler d'établir et de publier en 1627 les tables rudolphines87. Il forma dans son école à Uraniborg toute une génération d’astronomes, par ses méthodes d’observation et à l’aide de ses instruments. Il recruta les meilleurs, dont Peder Jakobsen Flemløse (1554-1598)88, Kristen Sørensen Langberg (Longomontanus) et Johannes Kepler pour l’aider à réaliser ce projet colossal.

    Durant sa carrière, il affina sans cesse ses instruments d’observation. Il publia en mai 1598 le catalogue stellaire avec les positions de 1 004 étoiles89. Pour l’époque, c’est la meilleure référence mondiale de précision astrale. C’est grâce à ce projet que, quelques années plus tard, toutes ces observations des trajectoires des planètes permirent à Johannes Kepler, son assistant, d’analyser le chemin des astres et d’en ressortir trois joyaux : les lois universelles de Kepler. Plus tard Isaac Newton en fit une démonstration mathématique et en déduisit la loi universelle de la gravitation.

    Il fut le premier astronome à percevoir la réfraction de la lumière et à établir une table complète pour corriger les mesures astronomiques dues à cet effet.

    Il déduisit de ses observations un système planétaire, dit « système de Tycho Brahe ». Il s'agit d'un système hybride entre la théorie géocentrique et la théorie héliocentrique. Le système Tycho devint alors le principal concurrent du système de Copernic90. À propos de la paternité de son système, un conflit a surgi avec l’astronome Ursus, qui avait visité Uraniborg avec Heinrich Rantzau ami de Tycho Brahe. En définitive, il en ressort que ce dernier se serait inspiré du modèle de Paul Wittich (1546-1586)91.

    Tycho améliora ou inventa une douzaine d’instruments différents dont certains, avant leur perfectionnement et leur usage en astronomie, furent d’abord utilisés dans la navigation maritime. Par ses observations de la Grande comète de 1577, Tycho démontra qu’elle n’avait pas de parallaxe diurne mesurable, et que cet objet devait se situer bien au-delà de l’influence terrestre80. Il montra ainsi que les comètes ne sont pas des phénomènes de l'atmosphère terrestre.

    Tycho était un organisateur, il savait utiliser tout ce que la science astronomique de l’époque possédait. Il se procura notamment les livres de Paul Wittich. Sa bibliothèque s'enrichit par des échanges de livres et des achats. Tycho envoya ses publications aux princes et aux écoles à travers le continent et reçut beaucoup de livres en cadeau. Pour constituer son importante bibliothèque il n'hésitait pas à racheter des bibliothèques complètes92. C’est aussi par ses contacts et ses voyages qu’il recueillit une multitude d’informations liées à son projet. Pour traiter cette masse de données, Paul Wittich enseigna à Tycho sa nouvelle méthode (it) Algoritmo di prostaferesi (it), un algorithme précurseur des logarithmes, accélérant ainsi la production des calculs de son équipe.

    Tycho Brahe demanda à Johannes Kepler de calculer l’orbite précise de Mars, pour laquelle il avait remarqué une excentricité de la trajectoire, considérée comme une anomalie à une époque où, sous l'influence d'Aristote, on pensait encore parfois que les mouvements des planètes décrivaient des cercles, figures parfaites. Tycho pensa donc à construire des excentriques pour les orbites planétaires. De tels cercles excentriques étaient admis depuis l'antiquité, par le biais des épicycles, pour la Lune et le Soleil[réf. nécessaire]93.

    C'est grâce aux observations méticuleuses de Tycho Brahe que Johannes Kepler put élaborer les bases scientifiques de la mécanique céleste reposant sur le système héliocentrique qu'Isaac Newton porta à son aboutissement. Déjà avec Tycho Brahe, les modèles antiques n'étaient plus adaptés et une refonte totale de la géométrie des orbites et des tables s'imposait. Cependant celui-ci, imprégné de scrupules religieux94 et refusant le système théorique de Copernic95, chercha à créer un modèle de représentation du monde qui était un compromis entre ce dernier et celui de Ptolémée. Son système qui s'avérait compliqué ne fut pas suivi par ses pairs. Toutefois, à l'époque même où Galilée sera contraint d'abjurer, Gassendi acceptera son système, quoique sans grande conviction96, et le jésuite Riccioli en proposera une variante97. Il convient donc de remarquer qu'à partir du modèle de Brahe, il devient possible d'envisager l'héliocentrisme des planètes (à l'exclusion de la Terre) sans susciter de condamnation par l'Église. La foi ecclésiastique dans le modèle antique est ébranlée, prélude à son abandon de fait par le pape Benoît XIV vers 1750.

    Controverse sur sa mort

    En 1901, à l'occasion du tricentenaire de sa mort, sa tombe est ouverte et une autopsie est réalisée pour vérifier qu'il s'agisse bien de son corps. Des poils de sa barbe et de ses cheveux sont prélevés et après la chute du mur de Berlin, la nouvelle République tchèque autorise les Danois à planter leur drapeau à côté de la tombe de l'astronome en 1991, offrant à l'ambassadeur danois au cours de cette cérémonie officielle des poils de la barbe de Brahe. Ces poils sont analysés en 1992 : on y trouve des taux de mercure anormalement élevés, mais qui peuvent s'expliquer par l'usage de ce métal lors des expériences d'alchimie de Brahe71.

    Pour élucider la raison de sa mort, une étude est constituée en 1996 par J. Pallon de l’institut de physique de l’université de Lund, en Suède. Elle étudie plus précisément les racines de ses cheveux où apparaissent des concentrations létales[réf. nécessaire] de mercure. Son rapport comporte la conclusion suivante98 : « En observant le taux de croissance des poils, il a été conclu que Brahe a été empoisonné par le mercure un jour avant sa mort. Il est peu probable qu'il ait été assassiné, malgré une thèse suspectant l'implication de Kepler99. Il est plus probable, dans le cas de la thèse de l'empoisonnement au mercure, qu’il ait déclenché sa propre mort en prenant la veille de sa mort, pour se guérir, un remède fabriqué par lui, riche en mercure. Il voulait guérir de ses troubles du système urinaire (hypertrophie prostatique ou, moins probablement, pierre à la vessie). Selon les analyses, il n’y a pas eu explosion de la vessie, mais le mercure de ses propres préparations a conduit à l’urémie dont il est mort. »

    Peter Andersen, professeur médiéviste à Strasbourg, évoque l'hypothèse d’un complot fomenté par le roi Christian100. Le professeur a retrouvé dans les Archives nationales suédoises à Stockholm le journal d’Erik Brahe, cousin éloigné de l'astronome, écrit en alphabet crypté et qui relate ses contacts avec le prince Johan, frère cadet de Christian IV. Erik Brahe aurait empoisonné Tycho sur l'ordre indirect du roi. Le mobile du crime serait la vengeance : soit le roi a été manipulé par son conseiller personnel Jon Jakobsen, copernicien convaincu et farouche ennemi de Tycho Brahe. Soit le roi voulait éliminer Brahe qui aurait été l’amant de sa mère, la reine Sophie de Mecklenburg-Güstrow et, peut-être, son père101.

    En 2010, le corps de Tycho est à nouveau exhumé afin de procéder à des analyses que les progrès de la technique permettent102. L'Université d'Aarhus publie en 2012 les résultats de l'examen des os et des dents, qui révèlent un taux de mercure normal dans les derniers jours de sa vie103.

    Tycho Brahe était aussi pharmacien. Son laboratoire au sous-sol de Uraniborg avait seize fours, certains connectés à des distillateurs. C’est sur ses recherches pour trouver des remèdes qu’il passa le plus de temps104. Il produisait des élixirs105, dont certains étaient à base de sulfate mercurique pour traiter des maladies cutanées comme celles provoquées par la syphilis71.

    Œuvres

    Tycho Brahe a également fait imprimer à Uraniborg des ouvrages de ses élèves qu'il supervise comme106

    • (la)Elias Olsen Morsing Diarium Astrologicum et Metheorologicum, Uraniborg 1586 (compilation éditée par Elias Olsen Morsing, élève de Tycho Brahe
    • (da)Peder Jacobsen Flemløse, En Elementisch oc Jordisch Astrologia. Uraniborg 1591.

    Notes et références

    1. Jeune homme, il latinise son prénom en « Tycho »[réf. nécessaire]
    2. Christianson 2002, p. 231
    3. Bailly 1779, p. 378, cité par Christianson 2002, p. 228
    4. Christianson 2002, p. 240
    5. (Christianson 2002)
    6. Taton&Wilson 1989 préface de Wilson p. vii et article de Thoren p. 3.
    7. Gassendi 1654
    8. a et b Thoren 1990, p. vii, voir aussi p. 4.
    9. Dreyer 1890
    10. Christianson 2002, p. 235-239, Christianson a participé à la biographie de Thoren.
    11. Dreyer 1890, p. 11
    12. a, b et c Thoren 1990, p. 3
    13. a et b Thoren 1990, p. 1
    14. a et b Thoren 1990, p. 4-5
    15. Thoren 1990, p. 6
    16. Thoren 1990, p. 7
    17. selon son autobiographie, Thoren 1990, p. 8
    18. Thoren 1990, p. 9
    19. Cette date très précise, et d'autres sur divers événements importants de la vie de Tycho nous sont parvenues grâce à un document que le fils de l'un des étudiants de Tycho à Uraniborg, a établi à partir des notes de son père, sur la sollicitation indirecte de Gassendi. Il a très certainement pour origine un horoscope de Tycho que celui-ci avait lui-même établi et que Gassendi mentionne, voir Thoren 1990, p. 10 note 13, et l'article cité John Christianson, « Tycho Brahe's facts of life », Fund og Forskning, t. 21,‎ 1970 (lire en ligne [archive]) .
    20. Thoren 1990, p. 10-11
    21. Thoren 1990, p. 10. Tycho signe Tijcho ou Tÿcho, et conservera cette forme pour l'écriture manuscrite. Selon Thoren, celle-ci, dans le danois de l'époque, marque le son « i » (tel que prononcé en français).
    22. Thoren 1990, p. 10 et Verdet 1990, p. 117.
    23. a et b Thoren 1990, p. 12
    24. Ce choix d'une formation universitaire est encore minoritaire parmi les jeunes gens de la même classe sociale que Tycho, mais n'est déjà plus exceptionnel, et deviendra majoritaire une génération plus tard (Thoren 1990, p. 40).
    25. Thoren 1990, p. 13-14
    26. Thoren 1990, p. 15-16
    27. a et b Thoren 1990, p. 17
    28. La Loi de la gravitation universelle - Newton, Euler et Laplace. Prosper Schroeder, page 14 (Springer - 2007) ( (ISBN 2287720820))
    29. Verdet 1990, p. 118
    30. a et b Thoren 1990, p. 18
    31. Thoren 1990, p. 19
    32. a et b Thoren 1990, p. 20
    33. Thoren 1990, p. 20-21
    34. Thoren 1990, p. 21-22
    35. Thoren 1990, p. 22
    36. Thoren 1990, p. 22-24
    37. une prothèse d'or et d'argent serait de toute façon lourde et malcommode à utiliser quotidiennement, cf. Thoren 1990, p. 25-26
    38. Une analyse plus récente, après une nouvelle exhumation en 2010, confirme et précise la composition du faux nez : cuivre et zinc soit du laiton. L'auteur de l'analyse estime quant à lui que celle-ci invalide la tradition du nez d'or et d'argent, voir Anja Kjægard, Mercury poisoning ruled out as cause of Tycho Brahe's death, news de l'université d'Aahrus (novembre 2012) [archive]
    39. Thoren 1990, p. 24-5
    40. Thoren 1990, p. 32
    41. Thoren 1990, p. 50-51
    42. Thoren 1990, p. 28
    43. Thoren 1990, p. 29
    44. Thoren 1990, p. 30
    45. Thoren 1990, p. 34
    46. Thoren 1990, p. 31
    47. a et b Thoren 1990, p. 35
    48. Verdet 1990, p. 36.
    49. Thoren 1990, p. 36
    50. Thoren 1990, p. 37
    51. Thoren 1990, p. 58
    52. Thoren 1990, p. 45.
    53. a et b Thoren 1990, p. 50.
    54. Thoren 1990, p. 51.
    55. a et b Thoren 1990, p. 46.
    56. Thoren 1990, p. 47.
    57. a et b Thoren 1990, p. 55.
    58. Thoren 1990, p. 61.
    59. Thoren 1990, p. 56.
    60. Christianson 2000, p. 17-18.
    61. Thoren 1990, p. 72-73
    62. Christianson 2000, p. 18.
    63. a et b Christianson 2000, p. 20-21.
    64. Christianson 2000, p. 22-25.
    65. Encyclopédie, ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Denis Diderot, Jean Le Rond d’Alembert, tome 36, page 27 (Pellet - 1779)
    66. Astronomie. Joseph Jérôme Le Français de Lalande, page 1161 (Dessaint et Saillant, Paris - 1764)
    67. Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres dans la république. Jean-Pierre Niceron, page 172 (Briasson - 1731)
    68. Encyclopédie méthodique. Tome III, page 488 (Panckoucke, Paris - 1788)
    69. (en) John Robert Christianson, Tycho Brahe and Prague : crossroads of European science, Harri Deutsch Verlag, 2002, p. 95 
    70. Johannes Kepler le mentionne dans une note en annexe du journal d'observation de Tycho Brahe et Milan Kundera popularise cette cause dans son roman L'Immortalité dans lequel il parle de Tycho Brahe comme de « l'immortel le plus ridicule de tous les temps ».
    71. a, b et c Marie-Hélène Delavaud-Roux, Anthropologie, mythologies et histoire de la chevelure et de la pilosité : Le sens du poil, Éditions L'Harmattan, 2011, p. 320-321 
    72. « Discours de l’astrologie du tems de Tycho » [archive]
    73. The Astronomer Tycho Brahe [archive]
    74. herrevadskloster [archive]
    75. Pierre Costabel. Brahe Tycho (1546-1601). Universalis, paragraphe 5
    76. a et b Thoren 1990, p. 123
    77. Les erreurs sur la plupart des observations de la comète de 1577 sont inférieures à 2 minutes d'arc, avec toute de même quelques erreurs de 6' (Thoren 1990, p. 136). À son meilleur Tycho observera à une demi-minute d'arc près (Christianson 2002, p. 238).
    78. Thoren 1990, p. 124
    79. Thoren 1990, p. 125
    80. a et b Voir également Œuvres complètes de François Arago. François Arago, tome III, page 197 (Gide et Beaudry, Paris - 1855)
    81. Tofigh 2008, p. 4, voir aussi p. 9-15.
    82. Histoire de l'astronomie moderne. Jean-Baptiste Delambre. Tome I, Librairie pour les Sciences, 1821 (page 395)
    83. Mécanique, une introduction par l’histoire de l’astronomie. Éric Lindemann, André Maeder, page 100 (De Boek Université - 2000) (ISBN 2804132595)
    84. Bruce Eastwood, « Heraclides and Heliocentrism: Texts, Diagrams, and Interpretations », Journal for the History of Astronomy 23 (1992) : 233-60.
    85. Voir les trois articles par Thoren, Jarell et Schofield & Wilson Taton « Planetary astronomy from the Renaissance to the rise of astrophysics », Part A: Tycho Brahe to Newton Cambridge University Press, 1989
    86. Prosper Schroeder, La Loi de gravitation universelle de Newton à Euler et Laplace, Springer, p. 13.
    87. Pierre Costabel Les « Tables rudolphines ». Chapitre 5 de l'article KEPLER JOHANNES (1571-1630) publié dans Universalis (voir aussi l'article TABLES RUDOLPHINES sur Universalis [archive]
    88. Peder Flemløse [archive]
    89. (en) Curriculum vitæ de Tycho Brahe [archive]
    90. image [archive]
    91. Allé Erich Owen, Robert S. Westman : The Wittich Connection: Conflict and Priority in Late Sixteenth-century Cosmology [archive], Société philosophique américaine, 1988
    92. (en) John Robert Christianson, « Tycho’s communities: astronomical letters, books and instruments », Metascience, vol. 17, no 1,‎ mars 2008, p. 131-135 (lire en ligne [archive])  (Mosley 2007 review) p. 133.
    93. Cf Système des épicycles d'Hipparque, repris par Ptolémée
    94. Traité d'astronomie pour les gens du monde, avec des notes complémentaires. Frédéric Petit. Tome 2. Adamant media Corporation, page 213. (ISBN 9780543891815)
    95. La Loi De Gravitation Universelle De Newton a Euler Et Laplace. Prosper Schroeder. Springer, 2007, page 13. (ISBN 9782287720826)
    96. Friedrich Albert Lange, Histoire du matérialisme et critique de son importance à notre époque, tome 1, p. 237.
    97. Cesare Cantù, Histoire des Italiens, p. 462.
    98. Comment Tycho est mort [archive]. Il a été possible de réaliser cette analyse par la méthode PIXE.
    99. Joshua et Ann-Lee Gilder : Heavenly Intrigue, Doubleday, mai 2004.
    100. Peter Andersen, Kunstværket, Copenhague, 2009.
    101. Fabrice drouzy, « Être ou ne pas être empoisonné » [archive], sur Libération,‎ 15 novembre 2010
    102. (en)« Astronomer Brahe's moustache to be tested. Scientists aim to unravel mystery of 16th-century scientist's cause of death » [archive], sur The Canadian Press,‎ 19 novembre 2010
    103. Anja Kjægard, Mercury poisoning ruled out as cause of Tycho Brahe's death, news de l'université d'Aahrus (novembre 2012) [archive]
    104. (en) Sur le site www.tychobrahe.com [archive]
    105. (en) Sur le site www.tychobrahe.com [archive]
    106. http://www.tychobrahe.com/uk/boktryckeri.html [archive]

    Bibliographie

    Ouvrages anciens

    Ouvrages plus récents

    • (en) John Louis Emil Dreyer, Tycho Brahe: A Picture of Scientific Life and Work in the Sixteenth Century, Edinburgh : Adam & Charles Black, 1890 (lire en ligne [archive]) 
    • (en) John Robert Christianson, « The Legacy of Tycho Brahe », Centaurus,‎ décembre 2002, p. 228-247 (lire en ligne [archive])  (accès restreint)
    • (en) John Robert Christianson, « Tycho Brahe's German Treatise on the Comet of 1577: A Study in Science and Politics », Isis, vol. 70, no 1,‎ mars 1979, p. 110-140 (lire en ligne [archive])  (accès restreint), contient la traduction en anglais d'un manuscrit en allemand de Tycho Brahe écrit en 1578 sur la comète de 1577, très certainement adressé au roi de Danemark, mais qui ne fut publié qu'en 1922.
    • (en) John Robert Christianson, On Tycho's Island: Tycho Brahe and his assistants, 1570–1601, Cambridge University Press, 2000 (ISBN 0-521-65081-X) .
    • (en) Albert Van Helden (1995) Tycho Brahe [archive], The Galileo Project [archive].
    • (en) Adam Mosley, Bearing the Heavens: Tycho Brahe and the Astronomical Community of the Late Sixteenth Century, Cambridge University Press, 2007 (ISBN 978-0-521-83866-5, lire en ligne [archive]) 
    • Prosper Schroeder, La loi de la gravitation universelle - Newton, Euler et Laplace, Springer, 2007 (ISBN 2287720820) 
    • (en) René Taton (éd.) et Curtis Wilson (éd.), The General history of astronomy. Vol. 2: Planetary astronomy from the Renaissance to the rise of astrophysics. Part A: Tycho Brahe to Newton, Cambridge, Cambridge University Press, 1989 (ISBN 0-521-24254-1, lire en ligne [archive])  (accès partiel)
    • (en) Victor E. Thoren, The Lord of Uraniborg: a biography of Tycho Brahe, Cambridge University Press, 1990 (ISBN 0-521-35158-8)  avec des contributions de John Robert Christianson.
    • (en) Heidarzadeh Tofigh, A history of physical theories of comets, from Aristotle to Whipple, vol. 19, Springer, coll. « Archimedes Series », 2008 (ISBN 1-4020-8322-X) 
    • Jean-Pierre Verdet, Une histoire de l’astronomie, éditions du Seuil, coll. « Points sciences », 1990, 384 p. (ISBN 2-02-011557-3) 

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    19 degré Sagittaire :

     

    DES PELICANS MENACES PAR L HOMME ET LA POLLUTION CHERCHENT UN ENVIRONNEMENT PLUS SUR POUR ELEVER LEUR PETITS

    "Dominante : L'obligation pour des gens concernés par l'avenir de découvrir un mode de vie nouveau et un environnement plus acceuillant."

    "...la tradition nous enseigne que ces oiseaux se sentent à ce point concernés par leurs petits qu'ils donnent leur propre chair et leur propre sang pour les nourrir..."

     

    "Séquence 52/Grade 4 : La survie de la race est devenue une question d'extrême importance . Notre civilisation est en passe d'annihiler totalement certaines espèces animales ; le genre humain est lui même en danger. Partir vers de lointaines planètes n'est guère une solution . Il se peut qu'une génération doive se sacrifier pour sauvers ses descendants

    Nouvelle Lune du 11 décembre 2015


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